Stéphane Robelin aime raconter des histoires centrées sur des personnes âgées comme en témoigne Un Profil pour deux mais également son précédent film Et si on vivait tous ensemble ?, déjà avec Pierre Richard. "Les personnes âgées me touchent. J’aime leur inventer des histoires. Quand on est âgé, tout est plus compliqué. Il faut franchir des étapes, trouver des solutions, lutter, en somme ! Pour moi, c’est la définition même du héros qui doit se battre et accepter un certain nombre de changements", confie le metteur en scène.
Stéphane Robelin voulait également que l'histoire de son nouveau film soit très actuelle, notamment via l'importance d'Internet, qu'il voit comme un marqueur de modernité permettant à tout le monde de communiquer, voyager, faire des rencontres, vivre par procuration, rêver, s’inventer une identité et même de tomber amoureux... "Et tout cela, sans sortir de chez soi ! Comme moteur pour l’imaginaire, on a rarement trouvé mieux. En plus, étant quand même un outil relativement récent, certaines personnes âgées n’ont pas eu l’occasion d’apprendre à s’en servir dans le cadre de leur vie professionnelle. Faire se connaître un vieux monsieur et un jeune homme autour d’un ordinateur m’a semblé être un belle occasion de rencontre !", précise le cinéaste.
Trouver l'acteur pour jouer Alex n'a pas été facile. C'est en tombant sur la série Fais pas-ci, fais pas-ça que Stéphane Robelin a pensé à Yaniss Lespert. Le réalisateur se souvient : "J’ai bien aimé sa façon de jouer le jeune adulte, à la fois un peu pataud, un peu incertain, mais tranquille et concret. J’ai emmené Yaniss faire des essais chez Pierre et entre les deux, ça a tout de suite marché… C’était le premier grand rôle de Yaniss pour le cinéma. Ça ne devrait pas être le dernier…"
Ce qui a le plus intéressé Pierre Richard dans son personnage de Pierre réside dans la transformation de celui-ci. "Un vieux ronchon « déconnecté » qui va se transformer en homme de nouveau traversé par le désir, la vie, la gaieté et l’envie d’aventures, et cela, grâce à un gamin d’à peine trente ans et à une petite machine nommée « ordinateur »…", s'amuse le comédien.
A l'origine, Fanny Valette avait rencontré Stéphane Robelin pour un autre projet de film. Les choses n'ayant finalement pas pu se concrétiser, le cinéaste a relancé la comédienne pour son nouveau long métrage Un Profil pour deux. Elle explique au sujet de son personnage de Flora : "La naïve et romantique Flora. Elle est, comme Roxane, d’une crédulité touchante, mais en plus, elle arrive, chargée d’un drame, celui de son veuvage."
"J’ai des affinités avec Alex, même s’il ne me ressemble pas comme un frère. J’ai eu, comme lui, du mal à sortir de l’adolescence, je suis d’une nature assez réservée, le désarroi des gens seuls me touche, et, sans être un geek, je me débrouille assez bien sur internet ! (rire). En fait, Alex est à l’image de beaucoup de trentenaires d’aujourd’hui, un type qui se cherche, qui est un peu solitaire, mais qui sait se servir de tous les outils de communication mis à sa disposition. Ce qui le rend singulier, c’est ce que le scénario va lui faire vivre, cette histoire d’amitié avec un homme qui aurait pu être son grand-père, et puis, cette histoire d’amour, vécue grâce à une substitution d’identité."
Pierre Richard voit son personnage comme une sorte de Cyrano du XXIème siècle, à ceci près que ce n’est pas son nez qui le paralyse, mais son âge… Par ailleurs, comme le héros né de la plume d'Edmond Rostand, Pierre est prosateur hors pair. "Grâce à son verbe, il va, comme lui, séduire une jeune femme, en tomber fou amoureux, mais envoyer quelqu’un d’autre au moment de la rencontrer… Cette histoire de substitution, de vie par procuration est aussi drôle qu’attendrissante. C’est une belle transposition contemporaine du chef-d’oeuvre d’Edmond Rostand. À ceci près qu’ici, elle n’est pas tragique, mais comique, et qu’elle se termine bien", développe l'acteur.