Même s’il n’est pas complètement centré sur l’univers des "go-fast", où des voitures remplies de drogue roulent à très grande vitesse pour assurer la livraison de la cargaison, les personnages du film de Julien Leclercq se voient contraints de braquer un go-fast transportant plusieurs kilos d'héroïne. A noter qu’une semaine avant Braqueurs sortait Le Convoi de Frédéric Schoendoerffer qui lui tourne 100 % autour de l’univers des "go-fast", un peu de la même manière que le film avec Roschdy Zem sorti en 2007.
Le metteur en scène Julien Leclercq reste dans des thématiques qu’il connait un peu avec Braqueurs (gangstérisme, scènes de fusillade et action, trafic de drogue, etc.), après Gibraltar qui se centrait sur le trafic de drogue dans le célèbre détroit du sud de l’Espagne et L'Assaut qui retranscrivait l’intervention du GIGN contre les quatre terroristes du GIA qui avaient pris en otage à Alger l'Airbus A-300 d'Air France devant 21 millions de téléspectateurs.
Plusieurs comédiens du film sont très habitués aux films de gangsters et même aux films de braquage. C’est par exemple le cas de Sami Bouajila qui était à l’affiche de Nid de guêpes et du Dernier gang, ou encore de Guillaume Gouix qui était très récemment au casting d’Enragés qui se déroule après qu’un braquage ait mal tourné.
Julien Leclercq retrouve les comédiens Youssef Hajdi et Kahina Carina après Gibraltar. L'acteur Redouane Behache et l'actrice Baya Belal avaient tous les deux joué dans le drame A perdre la raison qui racontait le sinistre parcours d'une mère ayant tué ses enfants.
Le comédien David Saracino s’y connait en matière de "go fast" puisqu’il avait joué Go Fast porté par un Roschdy Zem dans la peau d'un policier chargé d'infiltrer ce dangereux milieu et dans Sous X de et avec Jean-Michel Correia, qui abordait également cette très cinématographique thématique !
Les scènes de la cité ont été tournées pendant dix jours dans le quartier de Rougemont, à Sevran, grâce à Kaaris qui a fait en sorte que la population du quartier accueille l'équipe de tournage. Tout le reste a été tourné en région parisienne, comme par exemple à Saint-Maur dans le département du Val-de-Marne, dans la banlieue sud-est de Paris.
Si le film de braquage est un genre à part entière qui comprend une multitude de productions, le cinéma français n’est pas en reste puisque rien qu’en 2015, il y avait Enragés, Le Transporteur Héritage et Antigang.
Le rappeur Kaaris effectue avec Braqueurs sa seconde prestation pour le cinéma après Fastlife, première réalisation en solo de Thomas Ngijol. Dans cette comédie, le rappeur remettait à se place l'humoriste dans une scène où ce dernier s'était incrusté dans son studio d'enregistrement... A l’instar de Joey Starr et bien d’autres, Kaaris fait donc partie de ces rappeurs français qui ne résistent pas à l'appel du cinéma. Il se souvient :
"Julien Leclercq m'a contacté parce qu'il avait vu un de mes clips, Zoo, en 2012 et qu'il trouvait que l'image correspondait au personnage du film. Mais avant de me faire passer le casting, on a tourné un clip pour mon deuxième album, Gucci Mane, qui a eu 10 millions de vues sur Internet. C'était une vidéo qui tranchait un peu avec le style habituel du rap : comme il y avait du jeu, Julien a remarqué que j'arrivais à me mouvoir devant une caméra."
Pour se documenter sur le sujet de son film, Julien Leclercq a visionné le documentaire de Jérôme Pierrat « Nouveaux Caïds de Cités » diffusé sur Canal+ qui l'a passionné. Il a notamment pu y constater à quel point les grands bandits des années 2000 sont méticuleux et paranos. D'où le fait que le personnage de Sami Bouajila soit très discret comme en témoigne le choix de sa voiture (une 206 gris métallisée avec enjoliveurs noirs en sale état). Le cinéaste explique :
"À l'inverse des années 70, où les voyous étaient des flambeurs, la nouvelle génération du grand banditisme est très prudente : elle investit son argent et monte des PME. Ce qui m'intéressait dans ce phénomène, c'est le "chemin de l'argent" : ces braqueurs possèdent des kebabs, des salons de coiffure et des entreprises pour blanchir leur argent. Et ils se préoccupent de ce qu'ils vont pouvoir léguer à leurs enfants."
Julien Leclercq a écrit le scénario avec Simon Moutaïrou. Les deux hommes avaient déjà collaboré sur L’Assaut et ont fait appel, pour Braqueurs, à un certain Jérôme Pierrat, journaliste enquêtant sur le crime organisé en France, pour qu'il leur raconte comment fonctionnent les braqueurs sur le terrain.
Le protagoniste campé par Sami Bouajila est un homme rugueux avec un côté samouraï solitaire, rappelant un peu le Robert De Niro taciturne et très professionnel de Heat. The Town de Ben Affleck a également servi de référence à Braqueurs.
Les acteurs principaux se sont entraînés chez un loueur d'armes et avec un ancien du GIGN qui avait déjà aidé Julien Leclercq et son équipe sur L'Assaut.