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    Taxi Téhéran
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    263 critiques spectateurs

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    officiel76
    officiel76

    46 abonnés 411 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 mai 2015
    ce qui est navrant, ce n'est pas tant le film, ça se laisse voir, et c'est plutôt intéressant. Non, ce qui est navrant, c'est que la critique s'enflamme et que l'on considère que c'est du cinéma. car honnêtement, si mettre quelqu'un dans un taxi et le filmer suffit à faire ce qu'on appelle un film, c'est à peu près à la portée de n'importe qui...Seuls les clients en feront la qualité, ou presque....
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 12 mai 2015
    vraiment ennuyeux ! Toutes ces éloges que j'ai entendu sur ce film pour au final voir ça. J'ai perdu 1h20 de mon temps.
    capucine63
    capucine63

    6 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 mai 2015
    Un film très intéressant, dépeignant la société iranienne et son mode de vie, sa situation. Une vision authentique, souvent amusante, livrée par Jafar Panahi, au volant de son taxi.
    SYLVIE B.
    SYLVIE B.

    28 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 mai 2015
    C'est un peu long et on ne croise pas beaucoup de monde dans ce taxi. Ce qui est intéressant, c'est de découvrir un peu la vie des iraniens, leurs petites manips pour braver les interdits. On se demande comment un réalisateur interdit de filmer fait pour que son film soit diffusé...
    Chris58640
    Chris58640

    213 abonnés 759 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mai 2015
    Jafar Panahi livre, avec «Taxi Téhéran», une fiction à la limite du documentaire, un film à la forme très originale (qui pose questions) et au fond passionnant. Avec sa caméra bien apparente, il se filme lui-même et il filme ses différents passagers : de l’institutrice libérale au couple de vieilles dames rendues quasi-hystériques par une superstition incompréhensible, du vendeur de DVD pirate à sa volubile nièce étudiante en cinéma. Si pour sa nièce et son avocate il apparait évident qu’elles jouent leur propre rôle, pour tous les autres on ne sait jamais vraiment s’il s’agit de vrais gens ou d’acteurs. Il est probable que Panahi aient un mélangé les deux, mais peut-on vraiment savoir ? Et est pertinent de le savoir d’ailleurs ? Étant donné que tous, à leur manière, illustrent une société iranienne assez éloignée de l’image qu’on s’en fait, en Occident, peu importe qu’ils s’agissent d’acteurs ou non, ils sont tous intéressants à leur manière. Le film donne l’impression d’un immense plan séquence, il donne l’impression d’avoir été tourné quasiment en temps réel, soit 1h20 à peu près. S’il a été monté, c’est très bien fait et on ne voit rien. La société iranienne, qui finalement est le principal sujet du film, y est montrée dans toute sa complexité et même dans toute sa schizophrénie. Untel est partisan de la manière forte contre la délinquance alors qu’il n’est pas exemplaire et un autre ne dénonce pas ses voleurs de peur qu’on leur applique une sanction disproportionnée. Un couple dont l’homme est victime d’un accident de la route dicte dans le taxi, en toute hâte son testament pour que sa famille ne déshérite pas son épouse. La nièce de Jafar Panahi avoue ne pas bien comprendre ce que son prof de cinéma lui demande de censurer. On apprend à cette occasion que dans les films iraniens, les héros positifs ne doivent pas porter de prénoms persans et ne doivent pas porter de cravates (trop occidental, j’imagine…), que les femmes doivent être voilées (logique…) et qu’il faut filmer le « réel » mais pas la « noirceur ». Filmer quelque chose dans l’Iran des Mollah, c’est d’abord lister tous ces interdits plus ou moins surréalistes. Dans le cas contraire, pas de générique ! Et c’est d’ailleurs ce qui arrive à «Taxi Téhéran», qui n’a pas de générique de fin. La fin, justement, est en forme de pirouette, plutôt astucieuse, assez ironique aussi quand on la rapproche de la première scène, l’affrontement verbal entre l’institutrice et « l’indépendant » au sujet des voleurs ! Mais la scène centrale du film, à mes yeux, c’est celle de l’avocate, la très jolie femme au bouquet de roses. On devine vite qu’elle a été l’avocate de Panahi et qu’il a été emprisonné et « interrogé » en prison, il lâche au détour d’une phrase qu’il est obsédé par le son de la voix de son « interrogateur » parce qu’il avait les yeux bandés. Sans jamais de départir de son sourire, il appuie sur sa propre plaie et donne à son film la puissance d’un acte militant. Mais son film n’est jamais plombant, parce que l’humour vient toujours contrebalancer la noirceur, que ce soit un vendeur de DVD pirates (occidentaux et surtout américains, apparemment très prisés parce qu’interdits !) proposant avec beaucoup de sérieux la saison 5 de « The Walking Dead » (en tournage à cette époque ! Mais je reconnais qu’il faut le savoir pour trouver çà drôle !) et qui se proclame associé juste parce qu’il a été véhiculé par son taxi, ou que ce soit un couple de vieilles dames en proie à une superstition incompréhensible à base de poissons rouges ! «Taxi Téhéran» est un film qui ne ressemble à aucun autre, dans un pays qui ne ressemble à aucun autre.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 12 mai 2015
    Je n'ai pas aimé ce film parce que j'ai du mal à le décrire comme un film. C'est plus une série de discours politiques présentés comme des conversations entre un taxi et ses clients. Je n'aime pas l'auto-topage du réalisateur.

    Reste le coté "documentaire sociologique", mais là encore, ce n'est pas un film. Les gens qui sont tous dans la débrouille, la dictature qui gêne plus qu'elle n'oppresse vraiment, la délinquance endémique malgré l'application assidue de la peine de mort.

    Bref, j'y suis aller parce que j'étais curieux de ce pays. Mais n'y aller pas pour voir autre chose que ça : des discours politiques et un peu de commentaire sociologique...
    DarkAkuma02
    DarkAkuma02

    57 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mai 2015
    Le scénario de Taxi Téhéran est original, nous montrant le parcours d’un chauffeur de taxi au grès de ses différentes rencontres. Jafar Panahi, le réalisateur, joue son propre rôle dans la peau de ce chauffeur de taxi et différents sujets sont abordés en fonction de ses clients. Il est intéressant de suivre ces conversations variées passant de thèmes légers à d’autre plus engagés, mais il faut s’attendre à voir un film uniquement constitué de cela.
    Lucy H
    Lucy H

    3 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mai 2015
    Quel film incroyable !
    Quel courage de la part de ce cinéaste d'avoir réalisé un film d'une telle qualité.
    Ce diamant a l'état brut défend la liberté de manière subtile, avec une pointe d'humour. Nous sommes transportés dans un autre pays, a travers les histoires réelles de plusieurs personnages.
    Alors je ne peux que conseiller ce film !
    Pascal C.
    Pascal C.

    29 abonnés 113 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 mai 2015
    Je n'ai pas accroché à ce film, lent et au propos ambiguë. Il y a quelques scènes relativement drôles mais pour le reste.... J'ai le sentiment qu'on a fait d'une coquille vide, un petit chef-d'oeuvre qu'il n'est en rien pour moi. Je me suis ennuyé ferme.
    VILLE.G
    VILLE.G

    55 abonnés 671 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mai 2015
    Affirmer que c'est du grand art est très excessif mais c'est effectivement cocasse et intéressant.
    Ça donne une certaine vision de l'Iran dans un petit film original et sûrement marquant.
    Septième Sens
    Septième Sens

    85 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 mai 2015
    Cet hymne au cinéma et à sa puissance artistique fait tout simplement l'effet d'une claque salvatrice. Car l'idée de départ faisait peur : mettre une caméra dans une voiture et se faire passer pour un chauffeur de taxi. Mais c'était sans compter sur le talent de Monsieur Jafar Panahi, Caméra d'or pour Le ballon blanc ou Pris du Jury pour Sang et or.

    Taxi Téhéran repousse les limites du Septième Art en le redéfinissant grâce à une inventivité sans pareil. Grâce à une mise en scène inspirée et efficace, ce documenteur joue constamment avec la vérité et installe un véritable jeu entre le cinéaste et son public. Mêlant la réalité (de nombreux acteurs jouent leurs propres rôles) à la fiction, le cinéaste fait un portrait dénonciateur et pertinent de l'Iran, sans oublier d'ajouter beaucoup d'humour à son œuvre. Tous ces personnages apportent une touche humaniste à la narration et apportent une réflexion (sur la loi, la religion ou l'art) à ce film remarquable.

    Ce récit est d'autant plus fort lorsque l'on connait l'histoire personnelle du réalisateur. Depuis 2010, il est interdit de tourner des films. Mais cela ne l'a pas empêché de poursuivre son art et de s'épanouir dans sa vocation d'auteur. Après Ceci n'est pas un film et Pardé, il parvient encore à échapper aux autorités et témoigne de l'amour qu'il porte à son pays. Cela en dépit de la censure, de l'hypocrisie et de valeurs parfois régressives. L'accomplissement d'un petit miracle et la réalisation d'un très grand film.
    MiMeNe75
    MiMeNe75

    2 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mai 2015
    Une vraie immersion dans les faubourg de Téhéran qui nous permet de nous imprégner des vrais gens de cette culture si riche et à la fois paradoxale. Jafar Pahani nous offre ici, au péril de sa sécurité, un message de protestation authentique et engagé grâce à une simple caméra embarquée dans ce taxi sans GPS.
    Gonnard
    Gonnard

    243 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 mai 2015
    L'intérêt de "Taxi Teheran" réside plus dans la genèse que dans le contenu. La mise en abîme permanente, le parti pris de la réalisation, le dépouillement sonore et visuel... autant d'éléments originaux dans la galaxie cinématographique actuelle, mais rien non plus de sensationnel. Surtout, le film souffre d'un manque de rythme évident, le contenu étant parfois plus que léger. "Taxi Teheran" n'en reste pas moins une œuvre incontournable, en tout cas un témoignage indispensable sur l'Iran du début du XXI siècle.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    270 abonnés 1 644 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mars 2024
    C'est le troisième film "illégal" de Jafar Panahi depuis sa condamnation en 2010, le troisième dispositif de cinéma et de métacinéma pour contourner et attaquer la censure qui le frappe personnellement et qui sévit globalement en Iran. Ce dispositif rappelle celui d'un autre film iranien, Ten, tourné par Abbas Kiarostami dont Panahi fut l'assistant. Quelques caméras plus ou moins cachées enregistrent des rencontres dans une voiture. Dispositif de documentaire mais écriture fictionnelle. Les rencontres sont scénarisées et interprétées par des acteurs non professionnels. Ce sont autant de saynètes qui permettent au réalisateur de faire passer quelques messages sur l'art, la liberté d'expression, la liberté de diffusion, notamment en faisant intervenir un vendeur de DVD piratés et une jeune fille qui doit réaliser un film dans son école en veillant à le rendre "diffusable". Panahi y va d'une provocation douce, ironique, à la fois drôle et amère. On le sent aussi porté par un vrai plaisir de faire du cinéma, même sous contrainte, même avec une grande économie de moyens. Du cinéma sur le cinéma (tout en mises en abyme, avec des caméras qui filment des gens qui filment). Du cinéma sur son cinéma (avec des références à ses précédents films). Mais aussi du cinéma sur son pays, l'Iran. Au fil des rencontres de ce road-movie particulier, se dessine par petites touches un tableau social et politique, entre idées conservatrices et idées progressistes, où il est question, entre autres, des notions de vol et de nécessité, de la peine de mort, de croyances ancestrales, de la place de la femme, de l'ouverture au monde... Le film souffre évidemment d'un côté un peu démonstratif, mais le réalisateur sait rester simple et sobre pour un résultat, au final, intelligent et attachant.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    144 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mai 2015
    Tout juste auréolé de son Ours d’or remporté en février dernier, Taxi Téhéran nous est parvenu en salles en ce mois d’avril 2015. Interdit de réaliser des films dans son pays pour une bonne dizaine d’années encore, Jafar Panahi récidive pour la troisième fois en nous proposant ce film tourné clandestinement et dans l’illégalité la plus totale. Je n’avais pas encore vu de films de ce réalisateur qui m’intéresse pourtant depuis un moment. Mais j’ai des priorités moi, il fallait que je consacre du temps pour le Debbouze, Panahi pouvait attendre ! La sortie de ce Taxi Téhéran donnait donc l’occasion non seulement de découvrir ce cinéaste mais aussi de voir quel genre de film peut être réalisé avec des moyens aussi bridés.

    Pour le coup, on peut dire je suis vraiment très partagé sur ce Taxi Téhéran. On assiste à un mélange entre fiction et documentaire qui n’est pas forcément une réussite pour ma part car c’est tantôt subtil, tantôt maladroit. On a quand même un bon point d’entrée de jeu : le film est très immersif. Nous sommes plongés au cœur de la capitale iranienne vue de l’intérieur de ce petit taxi avec sa caméra embarquée et son chauffeur particulier. La réalisation d’ensemble est faite de manière à créer l’illusion du réel, comme si l’on captait quelque chose d’authentique à chaque plan. Mais il me paraît difficile de louer l’authenticité de ce film étant donné qu’il est bien trop écrit pour paraître vrai.

    Pour ma part, se situer à la frontière entre la fiction et le documentaire n’est pas le parti-pris le plus pertinent qui soit dans ce cas présent. Autant faire quelque chose de 100% vrai (un peu risqué vu le pays cela dit) ou quelque chose de 100% fictif mais qui s’assume tel quel. Car là, on sent les rouages du scénario, on sait où Panahi veut nous mener, on sait que chaque séquence sera l’occasion de pointer du doigt un dysfonctionnement ou un abus typique du pays. Et cette scénarisation nuit à la subtilité des propos véhiculés par ce film, c’est trop « joué », trop didactique.

    La société iranienne est forcément critiquable sur bien des points avec certaines de ses positions et décisions socio-politiques très discutables. Chaque société d’ailleurs est critiquable, quelle qu’elle soit. Le problème ici c’est qu’on a une critique unilatérale et mécanique qui est quand même un peu lourde. Chaque scène est clairement construite dans le but de dire « Bouh c’est pas bien » sur un fait de société ou sur une décision du gouvernement. Quand bien même ce n’est pas « bien », je trouve dommage de s’apitoyer de la sorte.
    Après forcément je ne peux pas juger pertinemment de ce qui se passe là-bas, moi le petit français qui vit loin de l’Iran dans son confort et qui peut librement écrire cet avis. Mais ici on sent que le cinéaste se plaint via les personnages qui apparaissent à l’écran. Et se plaindre en faisant la morale ne fait pas forcément avancer les choses et ne renforce pas ce que tu cherches à dénoncer. Mais fort heureusement, l’ensemble de ces critiques formulées par Panahi reste bien dissimulé derrière une légèreté de ton qui rend le film digeste et son visionnage appréciable même si le tout reste très convenu.

    De mon point de vue, le problème vient surtout du fait que le film est centré sur Panahi et ses propres problèmes. Le cinéaste est le personnage principal du film et va même jusqu’à pratiquer l’autoréférence en se filmant dans sa prison à ciel ouvert. Certes son sort est triste dans la mesure où son propre pays lui interdit de pratiquer son art et qu’il est « obligé » de réaliser des films clandestinement. Mais le peuple iranien n’est pas Jafar Panahi. Si le film s’était contenté de filmer tous ces passagers du taxi venant de tous horizons et ayant plein de choses à dire sur le quotidien ou sur la société, là ça aurait été plus intéressant. Avec un chauffeur de taxi qui n’est pas réalisateur maudit mais qui est un chauffeur de taxi comme un autre. Mais ici les discours des différents passagers sont trop rôdés et politisés pour créer cette sensation de vrai. C’est un procédé artificiel.

    Je peux donner l’impression de ne pas avoir du tout aimé ce film mais ce n’est toutefois pas le cas. Comme je l’ai déjà dit, la légèreté du film fait facilement passer la pilule. On évite justement de tomber dans la pleurnicherie pure et simple qui aurait pu rendre ce film totalement indigeste, même si cette pleurnicherie est réelle bien que très implicite. Du coup, même si on n’est pas forcément d’accord avec la façon de délivrer le message, on peut apprécier l’humour de certaines scènes. Le passage des petites vieilles avec leurs poissons est notamment plutôt drôle, tout comme les discussions entre l’oncle Panahi et sa nièce. Tous ces petits dialogues qui s’éloignent du cadre politique sont vraiment agréables, légers. Le film aurait gagné d’ailleurs à contenir plus de scènes de ce genre avec la simplicité et la pudeur qui les caractérisent.

    Un autre point d’appréciation reste aussi cette mise en scène de qualité, qui renforce l’immersion dans ce pays pas forcément très accessible et assez méconnu des occidentaux. On reste toujours dans le cadre de ce taxi, tel un observateur du Monde qui entoure ce petit monde. On a cette sensation d’être « à l’abri », d’être dans un espace de convivialité qui contraste avec la dureté des lois du pays qui ne se ressentent cependant pas à l’écran. Aucune menace ne semble peser sur ce taxi et son chauffeur particulier.

    C’est dans cet aspect, je pense, qu’on retrouve la plus grande subtilité du film. Car le taxi de Jafar Panahi est un espace de discussions et d’échanges sur des thématiques variées, on aime ce lieu car la pensée n’est pas interdite ou limitée et que l’on peut parler de tout. C’est donc là le plus grand paradoxe (et gâchis) du film à mes yeux. Si tout n’était pas aussi orienté et scénarisé, on aurait peut-être eu affaire à quelque chose de plus vivant, de plus authentique et qui aurait quand même soulevé des choses sur les différents aspects sociétaux de l’Iran. Mais les ficelles sont hélas trop visibles même si, à côté, la réflexion sur le vol (thématique archi présente dans Taxi Téhéran) est pertinente. Panahi se met lui-même en scène d'ailleurs dans sa condition de voleur d'images malgré lui. Il expose cette sensation d'être considéré comme un voleur dans un monde lui-même rempli de voleurs. A commencer par ces personnes qui lui ont "volé" une partie de sa liberté. C'est l'un des aspects du film qui m'a le plus parlé justement, qui me paraissait très juste. Dommage que la subtilité de ce propos contraste avec la balourdise de certaines autres séquences.

    Puis il y a aussi cette déclaration d’amour faite au cinéma qui ne peut pas me laisser insensible. Panahi aime le cinéma, il aime faire du cinéma, il aime regarder ce que ses compères font jusqu’à déclarer que « tout film mérite d’être vu et que le reste est une question de goûts ». Phrase un peu naïve mais qui a du sens au vu de la situation traversée par le cinéaste. Bon après on peut se poser la question sur tout ce qui est Divergente, 50 nuances de Grey, etc… Mais je suis certain que Panahi ne pensait pas à ce genre de trucs quand il a dit ça. Généralement j’ai aimé toutes les séquences qui se rapportaient au cinéma, notamment avec ce trafic de films non approuvés par le régime qui circulent sous le manteau.
    Le mieux restant tout de même les passages avec la nièce qui liste tout ce qu’il faut faire pour rendre le film diffusable, ce qui est plutôt cocasse. Jusqu’au point où elle est prête à engueuler un enfant pour qu’il fasse quelque chose de « moral » pendant qu’elle le filme. Une des scènes les plus drôles du film d’ailleurs, qui dit en plus pas mal de choses sur le processus de création artistique en Iran. Mais après tout, ces limites n’empêchent pas certains réalisateurs de faire de très bons films. Je pense à Abbas Kiarostami notamment qui arrive d’ailleurs à soulever des problématiques sociétales sans s’attirer les foudres du régime (ou du moins pas à ma connaissance).

    Dans la globalité, j’ai quand même apprécié le visionnage de ce Taxi Téhéran pour toutes les raisons citées ci-dessus. Même si je ne peux que déplorer ce côté trop plaintif que je peux toutefois comprendre. Après tout, difficile de se mettre dans la peau d’une personne qui ne peut plus faire son métier librement et dont les moindres faits et gestes sont surveillés. Ça reste quand même impressionnant de voir que ce type ait pu faire deux longs-métrages et participé à un autre alors que ça lui est strictement interdit. Mais ça peut aussi soulever des questions sur sa vie et sur le fait de savoir s’il vit dans un si grand « enfer » que ça… N’aurait-il pas dû faire un tour en prison après son « Ceci n’est pas un film » ? Après tout il a bravé les interdits au vu et au su du monde entier, ce qui aurait pu légitimement mettre les dirigeants iraniens en colère… Pourtant, il récidive. Intolérable ! Si j’étais dicta… Leader suprême bien-aimé d’un pays et qu’un cinéaste osait critiquer mes méthodes, ça fait bien longtemps qu’il finirait dans un cachot à regarder la daube de Jamel Debbouze en boucle. Ça lui aurait passé l’envie de tourner des films tiens !

    Enfin je ne suis pas dirigeant contesté d’un pays, je reste un citoyen français lambda et je vais revenir à cette condition pour boucler cette critique (même si être dictateur ça doit être bien sympa avant qu’on vienne te trancher la tête). Taxi Téhéran est un film que je conseille malgré les quelques reproches que j’ai pu lui faire car il permet d’aborder des questions et problématiques très intéressantes. Sur la société iranienne, sur les actes contraires au bon fonctionnement de cette société, sur le cinéma, sur la liberté d’expression et d’opinion. On peut même développer la réflexion en s'appuyant sur l'exemple de notre propre société occidentale. Le film dure 1h20 et le rythme est suffisamment maîtrisé pour suivre son déroulement avec plaisir même si on peut légitimement tiquer sur quelques aspects du scénario. Le prix reçu à Berlin me paraît quand même plutôt exagéré et délivré davantage pour le geste plutôt que pour les qualités intrinsèques. Je poursuivrai quand même volontiers sa filmographie mais peut-être avec ses films tournés « légalement ». Je pense à Hors-Jeu ou encore à son film sur le Racing Club de Lens. Affaire à suivre.
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