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    Taxi Téhéran
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    263 critiques spectateurs

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    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mai 2015
    A la vision de Taxi Téhéran, on pense irrémédiablement à Ten de Kiarastami, un chef d'oeuvre injustement oublié. Le film de Panahi n'atteint jamais le niveau de celui de son compatriote mais est souvent très intéressant. Le cinéaste nous montre plusieurs aspects de la société iranienne à travers un enfant (pour parler du cinéma), une gosse gâtée qui évoque le garçon de Ten, deux vieilles femmes bigotes et ridicules (pour traiter de la religion), une femme en rose (beau personnage de cinéma par son charme) (pour évoquer la notion de justice dans son pays), un voleur et une institutrice pour parler de la notion du civisme, un homme accidenté pour renvoyer à la violence en Iran et un nain pour questionner l'industrie et le cinéma dans leurs rapports incestueux. Selon moi, dans ce film inégal mais plein de charme (un peu obligé tant le cinéaste souffre), les passages avec la femme en rose et le livreur de DVD sont les plus passionnants (on ne s'attendait pas à ce qu'il fut nain). N'oublions pas Jafar Panahi lui même au visage si sympathique qui passe de la joie (feinte ?) d'être reconnu au doute, à la crainte et au moment difficilement perceptible où une idée créatrice pour un prochain film semble pouvoir surgir à tout moment. Un film à voir rien que pour le cinéaste
    Cineseba
    Cineseba

    43 abonnés 623 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 février 2021
    "Ah là là, c'est génial ! Eblouissant ! Le film "Taxi Téhéran" est une fabuleuse "fausse" camera cachée dans le taxi conduit par le réalisateur de ce beau film, Jafar Panahi pour filmer des conversations, des avis des passagers de Téhéran sur la société iranienne ... Les conversations sont spontanés, vivants et drôles qu'on a vraiment l'impression d'être à coté des vrais passagers de taxi dans ma salle de cinéma ! Les comédiens anonymes sont Il est intéressant de découvrir le contexte social et politique d'un pays très enfermé : Iran ... Le film "Taxi Téhéran " est une belle occasion pour le réalisateur Jafar Panahi de recueillir des avis, des réactions par rapport à la justice, à la peine de mort, à la culture en Iran ... Surprenant car on découvre la vraie facette des citoyens iraniens qui semblent osciller entre l'exigence de la politique islamique et la liberté d'expression, leur attrait vers les pays occidentaux. Jafar Panahi qui ne le dit pas directement mais qui profite des conversations pour véhiculer des messages pour faire réfléchir la société, dénonce avec subtilité l'hypocrisie de la République islamique qui semble croire maitriser les citoyens, la rigidité et l'absurdité de la censure culturelle. Justement, il encourage le téléchargement et le trafic illégaux des films occidentaux interdits dans ce pays. Il défend ardemment le cinéma comme l'art ... Courageux, ce film car Jafar Panahi est interdit de tourner des films en Iran mais il continue à se battre pour la liberté d'expression et d'opinion ... La réflexion sur la place des femmes est également implicitement évoquée. D'ailleurs, j'ai trouvé ce film original par la mise en scène dans le taxi. Un seul regret, hi, c'est que j'aurais aimé ce film (1H20) dure encore plus longtemps ... Vraiment intelligent, ce film ! Je l'ai beaucoup aimé ! A voir absolument !
    riverainpsy
    riverainpsy

    32 abonnés 409 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2022
    Film politique ( courageux , d'un vrai beau courage puisque en cette année 2022 Panahi a fini par être incarcéré sans doute pour 6 ans ) , insolent et drôle qui est aussi une belle réflexion sur le cinéma et l'image . C'est aussi un hymne à une ville et à un peuple , cultivé, intelligent et drôle qui mérite mieux et mérite aussi d'être compris autrement par le monde extérieur . C'est un cri plein d'humour , mais un cri quand même , de colère et d'amour . Alors , sans doute pas un chef d'oeuvre ; oui, un film très "Nouvelle Vague" , dans les limites de l'exercice et qui forcément peut aussi décevoir mais , tout de même , ce courage là méritait l'Ours d'Or et , surtout , la vision . Sans aucun doute , avec le temps , on se rend compte que ce petit film va faire sa place dans nos souvenirs et notre intelligence , discrètement et avec élégance . Merci mille fois Monsieur Panahi .
    cylon86
    cylon86

    2 509 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Jafar Panahi est dans un taxi. Voilà en gros le pitch de ce "Taxi Téhéran" dans lequel la caméra ne quitte jamais le véhicule, filmant les pérégrinations de Panahi en chauffeur de taxi dans les rues de Téhéran. Au fil des clients qui montent dans son véhicule, le réalisateur brosse un portrait de la société iranienne contemporaine, celle où on peut être enfermé tout en n'étant pas en prison. Le procédé utilisé pour filmer brouille habilement la frontière entre la fiction et la réalité et offre une réflexion assez large sur le pouvoir du cinéma qui est généralement censuré en Iran à moins de répondre à des tas de critères totalement absurdes (le personnage positif ne doit pas porter de cravate, par exemple). Avec humour, Panahi déclare sa flamme au cinéma et offre un film intelligent dont le procédé est également sa limite, nous contraignant parfois à quelques longueurs.
    ffred
    ffred

    1 695 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 avril 2015
    En 2011, sous le coup d'une condamnation d'interdiction de tourner (toujours en vigueur), Jafar Panahi avait réalisé Ceci n'est pas un film clandestinement chez lui. C'était à la fois terrible et magnifique. De ces films qui marquent pour très longtemps. Taxi Téhéran a été tourné tout aussi secrètement. Mais à l'air libre cette fois-ci, ou plutôt dans un taxi, aménagé spécialement pour ne pas être repéré. L'effet est saisissant, mais c'est très drôle ce coup-ci. Même si le constat sur la société iranienne qui en ressort est toujours aussi alarmant. Chaque personnage est une preuve vivante de l'intolérable injustice subie par le peuple iranien. Mais elle est surtout cristallisée dans les propos de la petite fille (et de l'avocate). Cette dernière joue son propre rôle, comme d'autres personnages. Les autres sont aussi tous des comédiens non-professionnels qui jouent anonymement. La force et l’intérêt de l'ensemble, outre l'émotion suscitée, est qu'on a vraiment l’impression d'être devant un documentaire et que les passagers du taxi sont de vrais clients. Visuellement, ce n'est donc pas très beau à voir. Et pour cause, la technique est réduite au minimum, sans budget, et dans la plus totale illégalité. Mais on s'en fiche complètement. Le film ne dure que 1h22 mais on souhaiterait qu'il en fasse deux ou trois de plus. Avec rien, Jafar Panahi réussit encore un tour de force et nous offre un des plus drôles, des plus beaux et des plus forts film de l'année. Et qui, pour couronner le tout, fait la nique au pouvoir iranien, en ayant raflé l'Ours d'or au Festival de Berlin en février dernier...
    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 août 2015
    Dans son taxi, les passagers et passagères se succèdent, discutent entre eux ou avec le réalisateur. En 80 minutes, des scènes comiques vont succéder à d’autres plus tragiques, quand bien même elles sont traitées avec humour ; les sujets les plus divers vont être abordés : le rôle dissuasif ou non de la peine de mort, la situation de la femme dans la société iranienne, le rôle que jouent les vendeurs de DVD pirates dans la diffusion de la culture (Les séries et les blockbusters américaine, certes, mais aussi Woody Allen et Nuri Bilge Ceylan), les règles qui font, qu’en Iran, un film est, ou non, diffusable ; des scènes de la rue iranienne vont nous être dévoilées : femmes en hijab, petits métiers de la rue ; une personnalité importante de la société iranienne va nous est présentée : Nasrin Sotoudeh, la femme aux roses, avocate et militante des droits de l’homme (et de la femme !!!), allant visiter Ghoncheh Ghavani, alors en garde à vue. Rappelez vous : cette jeune irano-britannique condamnée pour avoir milité pour le droit des femmes à assister à des matchs de volley masculin ! Incroyable la richesse que peut receler un film tourné dans un taxi ! Autant "Ceci n’est pas un film" se révélait ennuyeux à regarder malgré l’intérêt du thème, autant "Taxi Téhéran" est passionnant, cocasse et riche en surprises.
    Acidus
    Acidus

    718 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 mai 2015
    La pression de la censure et des interdits peuvent devenir source d'inspiration. C'est effectivement en contournant son interdiction temporaire de tourner un film que Jafar Panahi eu l'idée de réaliser ce film intégralement dans un taxi. Le cinéaste iranien se met d'ailleurs lui-même en scène dans son propre rôle. Moyens limités mais le talent est bien présent. Evidemment, la technique est ici restreinte mais les dialogues entre les passages et le chauffeur/réalisateur ainsi que leurs personnalités respectives apportent toute leurs saveurs au long métrage. Entre humour, tendresse et piques politiques, "Taxi Teheran" brosse subtilement et parciellement le portrait de la société iranienne actuelle. On pourrait cependant regretter que le film s'essouffle un peu vers la fin. La ballade à Téhéran en taxi en compagnie de Jafar Panahi vaut le coup.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Si le propos est éminemment périlleux et intellectuellement urgent, le scénario pêche un peu par paresse peut-être. Ce film est une belle ode au cinéma, à la création dans un pays rongé par la dictature. De la sensibilité, de la finesse certes mais beaucoup d'ennui aussi.
    Gonnard
    Gonnard

    241 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 mai 2015
    L'intérêt de "Taxi Teheran" réside plus dans la genèse que dans le contenu. La mise en abîme permanente, le parti pris de la réalisation, le dépouillement sonore et visuel... autant d'éléments originaux dans la galaxie cinématographique actuelle, mais rien non plus de sensationnel. Surtout, le film souffre d'un manque de rythme évident, le contenu étant parfois plus que léger. "Taxi Teheran" n'en reste pas moins une œuvre incontournable, en tout cas un témoignage indispensable sur l'Iran du début du XXI siècle.
    Hastur64
    Hastur64

    223 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mars 2016
    Je ne suis pas un connaisseur du cinéma de Jafar Panahi, et si ma mémoire ne me fait pas défaut, je pense même que c'est le premier film du réalisateur que je vois. C'est d'autant plus malheureux qu'apparemment ce long-métrage tranche dans la forme avec tout ce qu'il a fait avant. Condamné par le régime des mollahs à une sorte de résidence surveillée (il ne peut quitter l'Iran) et à ne plus pouvoir tourner de film, le réalisateur iranien à trouver ce subterfuge pour tourner un film, façon docu-fiction, dans un taxi où à travers les passagers et leurs discussions il peut faire une sorte de description, état des lieux de son pays. Sous ces airs cocasses le film nous montre donc cette société fermée et corsetée par ce régime théocratique. Du cinéaste au vendeur de DVD, les gens vivent sous le règne de la débrouille pour exercer leur métier ou vendre des articles interdits (comme les films de Woody Allen !). Le cinéaste évoque aussi les prisonniers politiques et la censure du cinéma avec ces règles aussi nombreuses qu'absurdes, montrant l'hypocrisie d'un régime qui opprime sa population, mais refuse que les films montrent cette réalité. Le huis-clos de ce taxi n'échappe pas à une certaine forme d'ennui qui saisit un peu le spectateur vers la fin, mais l'ensemble resserré sur une heure vingt à peine reste quand même suffisamment drôle pour qu'on reste pris par cette déambulation dans les rues de Téhéran. Un film à l'allure amateur qui contourne malicieusement la censure iranienne et qui dresse de façon comique une situation sociale assez terrible. À voir.
    brunetol
    brunetol

    188 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 mai 2015
    J'aurais bien aimé être touché. Mais le dispositif filmique nous met dans une position ambivalente qui génère plus le malaise que l'empathie. C'est clairement une fiction, nourrie de documentaire mais sans que la limite soit jamais tout à fait évidente. On dirait que Panahi compte sur la naïveté du spectateur pour l'embarquer dans son récit ; les personnages croisés sonnent tous un peu faux, les anecdotes sont... anecdotiques, à part l'irruption finale de la splendide avocate au bouquet de roses, qui parle directement de la situation tragique de Panahi et d'autres dissidents comme lui. La fin est particulièrement roublarde, spoiler: avec cette histoire de carte-mémoire introuvable,
    là encore, impossible de savoir si c'est du lard ou du cochon. Et surtout, malgré sa brièveté, le film m'a paru très long. Ecrasé par son hors-champ (la violence symbolique et physique du régime des mollahs), cet exercice de style burlesque en mode clandestin manque singulièrement de chair et - c'est le comble - d'authenticité.
    Chris58640
    Chris58640

    210 abonnés 757 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mai 2015
    Jafar Panahi livre, avec «Taxi Téhéran», une fiction à la limite du documentaire, un film à la forme très originale (qui pose questions) et au fond passionnant. Avec sa caméra bien apparente, il se filme lui-même et il filme ses différents passagers : de l’institutrice libérale au couple de vieilles dames rendues quasi-hystériques par une superstition incompréhensible, du vendeur de DVD pirate à sa volubile nièce étudiante en cinéma. Si pour sa nièce et son avocate il apparait évident qu’elles jouent leur propre rôle, pour tous les autres on ne sait jamais vraiment s’il s’agit de vrais gens ou d’acteurs. Il est probable que Panahi aient un mélangé les deux, mais peut-on vraiment savoir ? Et est pertinent de le savoir d’ailleurs ? Étant donné que tous, à leur manière, illustrent une société iranienne assez éloignée de l’image qu’on s’en fait, en Occident, peu importe qu’ils s’agissent d’acteurs ou non, ils sont tous intéressants à leur manière. Le film donne l’impression d’un immense plan séquence, il donne l’impression d’avoir été tourné quasiment en temps réel, soit 1h20 à peu près. S’il a été monté, c’est très bien fait et on ne voit rien. La société iranienne, qui finalement est le principal sujet du film, y est montrée dans toute sa complexité et même dans toute sa schizophrénie. Untel est partisan de la manière forte contre la délinquance alors qu’il n’est pas exemplaire et un autre ne dénonce pas ses voleurs de peur qu’on leur applique une sanction disproportionnée. Un couple dont l’homme est victime d’un accident de la route dicte dans le taxi, en toute hâte son testament pour que sa famille ne déshérite pas son épouse. La nièce de Jafar Panahi avoue ne pas bien comprendre ce que son prof de cinéma lui demande de censurer. On apprend à cette occasion que dans les films iraniens, les héros positifs ne doivent pas porter de prénoms persans et ne doivent pas porter de cravates (trop occidental, j’imagine…), que les femmes doivent être voilées (logique…) et qu’il faut filmer le « réel » mais pas la « noirceur ». Filmer quelque chose dans l’Iran des Mollah, c’est d’abord lister tous ces interdits plus ou moins surréalistes. Dans le cas contraire, pas de générique ! Et c’est d’ailleurs ce qui arrive à «Taxi Téhéran», qui n’a pas de générique de fin. La fin, justement, est en forme de pirouette, plutôt astucieuse, assez ironique aussi quand on la rapproche de la première scène, l’affrontement verbal entre l’institutrice et « l’indépendant » au sujet des voleurs ! Mais la scène centrale du film, à mes yeux, c’est celle de l’avocate, la très jolie femme au bouquet de roses. On devine vite qu’elle a été l’avocate de Panahi et qu’il a été emprisonné et « interrogé » en prison, il lâche au détour d’une phrase qu’il est obsédé par le son de la voix de son « interrogateur » parce qu’il avait les yeux bandés. Sans jamais de départir de son sourire, il appuie sur sa propre plaie et donne à son film la puissance d’un acte militant. Mais son film n’est jamais plombant, parce que l’humour vient toujours contrebalancer la noirceur, que ce soit un vendeur de DVD pirates (occidentaux et surtout américains, apparemment très prisés parce qu’interdits !) proposant avec beaucoup de sérieux la saison 5 de « The Walking Dead » (en tournage à cette époque ! Mais je reconnais qu’il faut le savoir pour trouver çà drôle !) et qui se proclame associé juste parce qu’il a été véhiculé par son taxi, ou que ce soit un couple de vieilles dames en proie à une superstition incompréhensible à base de poissons rouges ! «Taxi Téhéran» est un film qui ne ressemble à aucun autre, dans un pays qui ne ressemble à aucun autre.
    framboise32
    framboise32

    149 abonnés 1 289 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2015
    Taxi Téhéran est drôle et tragique à la fois. Le réalisateur a trouvé une manière très "discrète" et très intelligente de parler de la société. On est en admiration devant le courage de Jafar Panahi. Les personnages qui défilent sont tous atypiques. Ils sont touchants. L'ensemble est une pure merveille. Taxi téhéran est un film sincère et provocateur. Le réalisateur parvient d'une manière habile à faire passer son message. Un hymne au cinéma, un hymne à la liberté.

    Taxi Téhéran est un film humaniste et singulier
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 avril 2015
    Impossible de parler de ce film sans évoquer sa geste politique, ce tournage bravant les interdits de la dictature islamiste, ce pari fou de le faire sortir d'Iran et de le projeter sur tous les écrans du monde. On ne peut que saluer le courage de Jafar Panahi, son amour et sa foi en un cinéma qui saura, le plus souvent, être du bon côté de l'humain. Quand on sait que c'est au péril de sa liberté qu'il nous offre ces images, on peut penser que l'Ours d'or décerné à la dernière Berlinale est un signe fort. Rien que pour cela, il est bien sûr évident que se rendre dans une salle projetant "Taxi Téhéran" est un geste de soutien. Cependant, même si je sais que certains me reprochent mes bémols pour les films ou courageux ou fragiles, je ne suis pas certain que ce long métrage soit, artistiquement parlant, un chef d'oeuvre.
    Je rappelle le principe du film, emprunté à Kiarostami. Jafar Panahi conduit dans les rues de Téhéran un taxi dans lequel il a placé de petites caméras numériques camouflées, m'a-t-il semblé, dans de la jolie fourrure acrylique. Nous allons voir se succéder différents "clients" ( à ce que l'on sait, la plupart sont des amis) qui donneront par leur histoire personnelle une vision de l'Iran d'aujourd'hui.
    Quand on visionne l'oeuvre, il est difficile de faire la part des choses. Documentaire ? Film ? Dialogues et situations écrits ? Réflexion sur le cinéma entre fiction et réalité dans un univers où tout peut être filmé par un iphone, un ipad ou un appareil photo ? Tout cela imprègne le film en filigrane car tous ces moyens sont utilisés dans le film. C'est sans doute la partie la plus passionnante.
    Par contre ce qui nous est donné à voir en premier lieu n'est pas tout à fait excitant. La succession de personnages, parfois au bord du cabotinage, abordent donc la vie dans la société iranienne. C'est parfois assez drôle comme lors du transport de l'accidenté de la route, assez militant dans la bouche de l'avocate mais parfois lourdingue lorsque c'est notamment asséné par la nièce du réalisateur, dix ans à tout cassé, hélas présente pendant un bon tiers du temps. Certes elle nous égrène les codes rigides de la censure locale mais avec un tel aplomb que l'on se dit que la jeunesse iranienne est rudement affirmée. On la perçoit étrangement plus libre, voire plus chanceuse que ses consoeurs françaises, traversant seule des rues très passantes, allant boire un café glacé avec un homme inconnu et ayant la chance de suivre des cours de cinéma dans son école visiblement primaire...(ou elle est sacrément en avance ou dans une école alsacienne locale) ! Là, je l'avoue, j'ai commencé à tiquer. L'impression de voir défiler toute la population bobo de Téhéran, iphone greffé à l'oreille et pouvant visionner sous le manteau des films interdits grâce à leur argent et à un réseau de revendeurs s'est alors imposée.
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    Fabien D
    Fabien D

    178 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 avril 2015
    Taxi Téhéran est sans doute un grand film politique. Tourné en clandestinité, à l'aide d'une caméra embarquée dans la voiture, le film est un vibrant réquisitoire contre la censure et un véritable tour de force sur le plan logistique. Si les questions posées sur la société iranienne sont passionnantes, cette forme (due aux conditions difficiles de tournage) finit pas desservir le film, réduit au rang de concept agréable bien que déjà vu chez Kiarostami avec Ten. Si certaines situations cocasses ainsi que certains discours sur la justice, la peine de mort et la censure sont bien vus et touchent juste, cinématographiquement le film reste assez faible. Du grand cinéma si l'on s'intéresse au fond mais la forme et le traitement ne sont pas à la hauteur. L'exercice reste néanmoins à saluer.
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