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vincenzobino
119 abonnés
390 critiques
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5,0
Publiée le 21 mai 2016
Bouleversant témoignage sur les liens du sang. Madrid, Julieta vit avec Lorenzo et tout semble aller pour le mieux: le couple envisage de partir au Portugal. La rencontre avec une amie de la fille de Julieta, Antja, lui annonçant qu'elle avait vue cette dernière va tout bouleverser. Nous découvrons alors par un flashback ce qui a provoqué un tel revirement et la blessure secrète de cette femme. Le premier plan frappe d'emblée par ses couleurs, et tout le long du film, les teintes jouent un rôle d'une forte composition: de rouge, de bleu ou de jaune, les plans du maître espagnol marquent. Mais ce qui frappe le plus c'est bien la magnifique déclaration d'amour du cinéaste envers les femmes, comme elles ne furent rarement aussi mises en avant du point de vue de l'âme (excepté peut-être tout sur ma mère). Et quelles actrices: Emma Suarez et Adriana Ungarde incarnent toutes deux notre mère désemparée à quelques années d'écart avec la même justesse. La musique d'Iglesias est également magnifique et les prises de vues de nombreuses régions espagnoles magnifiques. Critiques positives totalement justifiées et film à recommander vivement...
Difficile de retenir ses larmes tant ce film est douloureux et parle si bien d'amour, de mort et de remords, de l'absence (...), des thématiques pourtant si triviales. La retenue quasi systématique qui caractérise ce film est sublimée par la mélancolie dégagée de la très belle musique feutrée et lancinante d'Alberto Iglesias (Tout sur ma mère) ... Almodovar est un Maître qui aborde souvent les mêmes problématiques sans jamais lasser ...
La patte d'Almodovar dépourvue d'exentricités, portrait d'une femme rythmé par les temps forts de la vie, les rencontres, les déchirures, le quotidien, les drames de la famille et de l'amour. Juste, sobre, vif, laissant une part de mystère et de non-dit sur une absence envahissante. De la belle ouvrage!
C’est un film qui m’a profondément bouleversé. Cette histoire d’une mère et de sa fille qui sans jamais comprendre pourquoi et comment, elles se sont quittées, est rapportée par un réalisateur dont la maîtrise est d’une totale vérité. Cette histoire ne m’appartient pas et pourtant je l’ai vécue comme telle, emporté par une interprétation sans excès, mais si juste, si près des intentions d’une caméra qui se fait oublier. Ce sont des personnages d'une très belle sensibilité, des parcours de vie à la fois extraordinaires et terrifiants, merveilleux et pénibles. En retrouvant le chemin de ses premiers émois, Almodovar abandonne avec l’âge et l’expérience, l’exubérante fantaisie qui rendait vie au désespoir pour mieux cerner la veine des sentiments. Au-delà du chef d’œuvre, j’y vois une œuvre intemporelle, une marque indélébile du temps qui nous aura vu passer sur terre. Pour en savoir plus
Almodovar réussi son retour et son film est une pépite. l faut reconnaître que l'on ne rit pas beaucoup mais il y a une telle intensité et une telle maitrise que nous sommes saisis dans nos petits fauteuils. l'histoire de Juliéta nous bouleverse et les deux actrices sont merveilleuses.
"Ton absence me remplit et me détruit". Chaque vie est une bataille secrète contre un ennemi personnel. Chaque famille recèle une part tragique. Lentement, nous allons découvrir celle de Julieta. Nappé dans un mystère narratif, c'est finalement par sa simplicité (des gens presque ordinaires surtout pour un Almodovar, une histoire comme il peut en arriver ) que le film finit par séduire définitivement et offrir une belle histoire triste abordant de nombreux thèmes universels (le poids du passé, la culpabilité, la difficulté de bien aimer). Un très beau mélo, sobre et contenu, poignant. Il faut mentionner la fluidité du montage. Almodovar a surement déja été plus fou mais maitrise désormais son art avec une précision rare, quelque part entre Alfred Hitchcock et Douglas Sirk.
Un très beau film, Almodóvar revient à une veine plus sombre et dramatique, un peu dans la lignée d'Etreintes brisées, délaissant l'humour et l'exubérance qui pouvait caractériser certains de ses précédents films, notamment son dernier film, Les Amants passagers, où il avait poussé assez loin le curseur dans le registre mœurs libérées. Dans Julieta, on en revient à l'épure, mais sans que cela soit austère, nous ne sommes pas noyés sous une musique trop envahissante car dans ce film, elle soutient très justement cette histoire d'une femme voyant le temps et les générations qui passent, certains êtres chers disparaissent, et puis cela se renouvelle, on refait sa vie avec d'autres, avec une rapidité et une facilité qui pourraient presque relever du cynisme. Néanmoins, et c'est là que le film parvient à déployer toute l'émotion qu'il contient, certaines séparations passent mal, notamment celle entre Julieta et sa fille. Bref, ce film nous montre la douleur de la perte de l'être aimé, le tout ramassé dans un film de seulement d'1h30, c'est très harmonieusement construit. En outre, il y a comme toujours chez Almodóvar un grand soin apporté au travail sur les couleurs et sur l'image, dans un style très sobre et dépouillé, un peu à la manière de ces artistes qui, prenant de l'âge, vont à l'essentiel. Une grande réussite.
Vous pouvez lire des critiques complètes (illustrées et parfois accompagnées d'extraits) et d'autres articles (du type "Les films marquants de 2015" ou des critiques de livres sur le cinéma) sur mon blog:
La Magie d'Almodovar m'a, une nouvelle fois, emballée ! Dès les premières secondes, il marque de sa patte, inimitable. Du grand, du très grand Almodovar !!!
Film racontant l’histoire d’une femme et de ses relations avec sa fille, Julieta est un magnifique drame encore une fois signé Pedro Almodόvar. Il nous raconte une histoire simple et pouvant arriver à n’importe qui d’une manière brillante. Comme toujours, la photographie est sublime (peu de cinéastes arrivent à magnifier autant les couleurs que l’auteur de Tout sur ma mère) et les acteurs (et en particulier les actrices) sont parfaitement dirigés. Almodόvar arrive toujours à jouer avec les codes du mélodrame sans jamais sombrer dans le ridicule au point que cela semble désormais banal de souligner cet aspect. Le seul point que l’on peut reprocher au réalisateur est de ne pas avoir livré un film plus long (1h37) : en voyant le générique final apparaitre, on regrette de ne pas pouvoir continuer à suivre les relations de Julieta et d’Antia et de ne pas avoir éclairci certains aspects (le lesbianisme d’Antia et surtout ses rapports avec le fanatisme religieux) : on aimerait qu’Almodόvar nous offre une suite, ce qui est extrêmement rare pour un mélodrame (à part Autant en emporte le vent, y en a-t-il d’autres ?). Un chef-d’œuvre.
C'est un de ses meilleurs films depuis Tout sur ma mère. Un grand bravo! Je ne connaissais pas les actrices qui jouent Julieta, elles sont extraordinaires.
Un très beau film d'Almodovar, de la veine de "La fleur de mon secret" et de "Tout sur ma mère", une œuvre sombre où les personnages féminins ont une force inouïe. La mise en scène, élégante et précise, est particulièrement attentive aux comédiennes, admirables.
Voici un film traditionnel, classique, sans vulgarités ni fioritures, qui raconte un drame humain très émouvant. C'est sobre, prenant, très intéressant. La vie humaine tout simplement.
On a dit que "Julieta" avait été la grande oubliée du Festival de Cannes. C'est plus que vrai. C'est presque un scandale qu'un film de cette qualité n'ait pas été primé. Ah non, on ne rencontrera pas cette faune survoltée à laquelle nous avait habitués le génial Pedro. Cette fois le maître espagnol donne dans la sobriété. Une sobriété toute relative : on n'évolue tout de même pas chez Bresson ni chez Rohmer. L'intrigue est, dit-on, un condensé de trois nouvelles d'Alice Munro, la remarquable nouvelliste canadienne couronnée par le Prix Nobel en 2013 et dont on a appris à admirer la savante complexité des intrigues qui vaut autant par ce qui est dit que par ce qui se trame entre les lignes, voire d'une nouvelle à l'autre sans crier gare. Almodovar aime la complexité lui aussi et il profite de sa lecture d'Alice Munro pour mettre au point un scénario à rebondissements mais qui n'offre aucune résistance à la compréhension. Le résumer serait assez vain et priverait le spectateur en devenir d'un grand bonheur. Contentons-nous d'aligner quelques thèmes chers au cinéaste espagnol : la figure de la mère et bien sûr le lien entre la mère et l'enfant ; le questionnement d'un passé qui devient matière à obsession avec pour corollaire la culpabilité liée à un événement traumatisant ; le temps qui passe et vous afflige de blessures aussi inattendues que difficiles à refermer ; et puis bien sûr l'amour, l'amour coup de foudre qui est d'abord amour torride avant de gagner en maturité et de déboucher sur la grande ennemie, la mort, qui surgit parfois comme un châtiment. Le film d'Almodovar témoigne d'une extraordinaire maîtrise tant par le scénario que par la mise en scène. Il doit beaucoup au film noir et plus d'une fois on pense au maître du genre, Alfred Hitchcock. Les jeux de lumières y sont pour beaucoup, mais aussi l'impeccable recours à des lieux chargés de sens. Et n'oublions pas la musique signée une fois de plus Alberto Iglesias, le musicien indissociable des films d'Almodovar : une musique sans éclat mais qui installe le spectateur dans l'attente et le malaise. Enfin "Julieta" ne serait pas ce qu'elle est sans ces deux remarquables actrices que sont Emma Suarez (Julieta à l'âge mûr) et Adriana Ugarte (Julieta dans la trentaine). Mais ce serait faire injure aux autres acteurs que de ne pas les mentionner : contentons-nous d'observer qu'ils sont tous excellents et dirigés de main de maître par l'inimitable Pedro Almodovar. Et cerise sur le gâteau : le bonheur de revoir dans un rôle secondaire Rossy de Palma...
C'est tout à fait le genre d'histoire passionnante que j'affectionne ! Un vrai régal. C'est de l'excellent cinéma, quel plaisir. Cela raconte la vie, ses joies et surtout ses drames inévitables.
C'est du cinéma de très haute qualité (scénario, réalisation et interprétation). On aimerait bien en voir plus souvent. De surcroît, l'histoire qui nous est contée est bouleversante, j'ai adoré.