Ray Kroc, le personnage qu'incarne Michael Keaton dans The Founder, n'est autre que l'homme d'affaires derrière l'empire McDonald's. En 1961, à l'âge de 58 ans, il rachète la chaîne de restaurants McDonald's aux frères Richard et Maurice McDonald's et en fait le gigantesque succès que l'on connaît. Il est mort en 1984 à 81 ans.
Pour le producteur Don Handfield, Le Fondateur a commencé par une chanson. En 2004, alors qu'il écoutait "Boom, Like That", single issu de l'album solo de Mark Knopfler (ancien membre de Dire Straits), Handfield a aussitôt été intrigué. La chanson – dont les paroles ont été inspirées à Knopfler par sa lecture de l'autobiographie de Ray Kroc – raconte comment le vendeur de milkshakes originaire de l'Illinois a rencontré les frères McDonald à San Bernardino et leur a proposé de franchiser leur restaurant. Curieux d'en savoir plus, Handfield s'est demandé qui était cet homme et quelle était son histoire. Comme tout le monde, le producteur connaissait la chaîne de fastfood, mais il souhaitait découvrir les origines de ce succès planétaire.
Le producteur a pu rencontrer Jason French, petit-fils de Dick McDonald : celui-ci a confié à Handfield qu'il attendait que quelqu'un s'intéresse à cette histoire et veuille la raconter depuis 50 ans. Ravis que la véritable histoire de la fondation de McDonald's puisse être racontée de leur point de vue, French et d'autres membres de la famille ont accepté de prêter à Handfield des images d'archives, la correspondance entre les deux frères et Ray Kroc, de vieilles photos, des maquettes et des enregistrements au dictaphone de leurs conversations.
Le producteur Don Handfield raconte qu'au bout de cinq ans de recherches, la chance lui a enfin souri.
Un soir, alors qu'il consultait Google, il est tombé sur un petit article accompagné d'une interview de Dick McDonald indiquant qu'il possédait un motel dans le Massachusetts. Handfield a contacté le propriétaire de l'établissement, expliquant qu'il souhaitait produire un film sur les McDonald. L'homme a transmis le message aux descendants de la famille et le producteur a pu rencontrer Jason French, petit-fils de Dick McDonald : celui-ci a confié à Handfield qu'il attendait que quelqu'un s'intéresse à cette histoire et veuille la raconter depuis 50 ans. Étant donné que Dick et son frère Mac étaient décédés il y a longtemps, la famille a laissé à French le soin de gérer les négociations avec le producteur. Malgré l'importance de l'enseigne dans l'histoire américaine, Handfield était surpris d'apprendre qu'aucun journaliste, ni producteur de cinéma, n'ait jamais contacté la famille.
C'est Tom Hanks qui devait au départ incarner Ray Kroc avant de finalement décliner le rôle, ce dernier revenant à Michael Keaton. Le contraire est arrivé en 1993 quand Keaton a refusé le premier rôle de Philadelphia au profit de Hanks.
Michael Keaton évoque son arrivée sur le film :
"La première fois que j'ai entendu parler du projet et lu le scénario, je me suis demandé pourquoi personne n'avait eu l'idée de raconter cette histoire jusque-là. C'est une histoire emblématique de l'Amérique qui parle du capitalisme. On est tous lié de près ou de loin à McDonald's, quoi qu'on en pense une fois devenu adulte. C'est un lien propre à l'enfance. McDonald's incarne le changement le plus important de la culture populaire et du fast-food. Il ne s'agissait pas seulement de hamburgers : McDonald's en dit long sur l'état de l'Amérique de l'époque et sur ses mutations."
Joel et Ethan Coen adoraient le scénario de The Founder écrit par Robert D. Siegel et souhaitaient le réaliser. Ils ont finalement dû renoncer pour tourner Ave Cesar.
Généreux, Michael Keaton a loué deux camions de crèmes glacées après une harassante journée de tournage afin de remonter le moral de l'équipe du film.
Michael Keaton a tenu à prendre des leçons de piano quand il a appris que le vrai Ray Kroc aimait beaucoup cet instrument.
L'équipe de tournage a dû construire sur des parkings les restaurants McDonald's à l'ancienne que l'on voit dans le film. En effet, aucun établissement ne correspondait à la vision du film souhaité par le cinéaste John Lee Hancock. Malgré d'innombrables images d'archives, la création d'un McDonald's des années 50 a nécessité une documentation spécifique. Le chef-décorateur Michael Corenblith s'est ainsi rendu fréquemment dans le restaurant de Downey, en Californie, troisième plus ancien établissement de la chaîne toujours en activité. Ce McDonald's a ouvert ses portes le 18 août 1953 et abrite un musée exposant une extraordinaire collection de photos d'époque.
Corenblith était en quête de détails pour lui permettre d'imaginer le tout premier restaurant octogonal de San Bernardino. Il recherchait surtout l'enseigne emblématique des arches dorées qui dominent une façade en carreaux rouges et blancs : "J'avais des plans et pas mal d'éléments à ma disposition, mais j'avais surtout la chance inouïe de me trouver à 20 minutes en voiture du seul établissement de l'époque", dit-il. Il a pris des photos et des mesures et a cherché à se rapprocher de la palette de couleurs du site afin de reconstituer au mieux le restaurant orné d'arches dorées, typiquement années 50, bâti à Atlanta.
Le scénario du Fondateur se trouvait dans la fameuse liste noire des meilleurs scripts n'ayant pas trouvé de financements en 2014.
Pour incarner Ray Kroc, Michael Keaton s'est inspiré de Glengarry (1992), Michael Douglas dans Wall Street (1987), Leonardo DiCaprio dans Le loup de Wall Street (2013) et de Tom Cruise dans Jerry Maguire (1996).
L'acteur Jeremy Renner (Avengers) fait partie des producteurs du Fondateur. Le comédien a notamment collaboré au travail de recherche sur le personnage de Ray Kroc avec le réalisateur John Lee Hancock. Les deux hommes ont ensuite transmis le fruit de leur travail à Michael Keaton afin qu'il puisse appréhender au mieux son personnage (démarche, manière de parler, petites manies...).
Michael Keaton s'est blessé à la main lors du tournage d'une scène dans laquelle il devait frapper un grand coup sur un bureau en verre.
Le réalisateur John Lee Hancock s'est entouré de fidèles collaborateurs avec lesquels il a déjà travaillé sur Dans l'ombre de Mary – La promesse de Walt Disney, The Blind Side, et Rêve de champion. Citons
notamment le directeur de la photo John Schwartzman, le chef-décorateur Michael Corenblith et le chef-costumier Daniel Orlandi :
"On se comprend à demi-mot, ce qui est très précieux en préparation", indique le cinéaste. "On sait à l'avance ce que pense chacun d'entre nous et cela nous permet d'avancer avec efficacité."
Connu pour être l'un des rares puristes du 35mm, John Schwartzman, cité à l'Oscar, tourne ici son premier film en numérique :
"John Lee Hancock et moi sommes de grands adeptes de la pellicule, mais on ne pouvait pas se permettre de tourner en 35mm avec le budget du film", reconnaît le chef-opérateur, même s'il a apprécié l'extrême sensibilité à la lumière du numérique. Il a choisi des caméras Arri Alexa XT avec des objectifs anamorphiques Panavision et un format 2:39:1 [CinémaScope, NdT]. Pour se rapprocher du style 35mm, Schwartzman s'est rendu chez Panavision où il a rencontré le spécialiste d'optique Dan Sasaki, vice-président du département d'ingénierie optique : il s'agissait de trouver des "objectifs imparfaits" afin de donner à l'image un aspect plus proche de la pellicule.