Critique : Spiderman New Generation
Spiderman New Generation est une véritable claque dans la gueule, un revers aux comics, un déchirement et une flèche dans le coeur; bien que pourtant, il ne réinvente que peu le cinéma de super héro, il étonne très nettement, appuie sa marque sur les marvels et nous fait fondre un mi cuit au chocolat, un film plutôt classique mais avec une classe et une inventivité, une douceur et une singularité qui émane du début à la fin...
Le film reste classique dans ses codes, dans ses règles, et pourtant il les réinvente quelques peu, il change certains caractères de ce genre de films.
En effet, un des grand aspects du film est qu'il y a toujours une continuité dans l'histoire, on casse un peu les codes du cinéma d'action. Certaines scènes d'action fonctionne dans une continuité lorsqu'on s'attend à ce qu'ils s'arretent, et cela c'est surprenant, et cela c'est excitant. Pour exemple : la scène où Miles se retrouve chez son oncle et que juste derrière son oncle rentre chez lui avec son déguisement, il cherche si il n'y a pas quelqu'un mais il ne le trouve pas. Il y a ce suspence où il cherche...puis apparait derrière le canapé ! mais Miles vient se rendre invisible. Enfin Miles part et on pense que cela va être la fin de la scène d'action car c'est proprement le code ce genre de film, on finit l'action (on pourrait dire semi action) et on passe à autre chose. Mais non ! Le film, lui, s'offre une continuité, il décide de s'élancer dans la poursuite de Miles et de faire sursauter le spectateur, car non ce n'est pas finis; le film relance donc comme ca un petit dernier coup avant que l'on croit que ce soit finit. Et ca, c'est un peu différent de ce que l'on voit d'habtitude.
[Il y a aussi la scène où Peter Parker lui dit : ah ! t'a un bidule ? puis il lui prend la fameuse clé usb et commence à parler comme si de rien n'était pour finalement découvrir qu'elle est cassée, et donc que les plans hyper stéréotypés du cinéma d'action tombent à l'eau, ici il ne va pas prendre la clé pour aller se battre mais se rendre compte qu'il va falloir faire autrement. Et c'est précisement pour cette raison que le film réinvente les codes du cinéma des super héros, et du cinéma d'action en général. Car ce que l'on aurait vu habituellement c'est le personnage prendre la fameuse clé et rester sur une continuité, garder un dialogue qui discute sur le rôle de chacun dans cette histoire, sur le rapport de force entre les deux, ou bien il se serait en allé avec la clé pour résoudre cette histoire tout seul. Mais ici ce n'est absolument pas ce qu'on a : nous n'avons pas un héro qui comprend une mission linéaire, mais qui doit prendre en compte un détail de l'histoire qui change tout. C'est cette préciosité du hasard qui rend l'histoire si intriguante, nous ne sommes pas perdu dans une espèce de linéarité agacante, hyper clichée et super simplifiée jusqu'à l'irréductibilité, nous sommes compris dans l'histoire. Cette structure embarque le spectateur dans le film entièrement. Il ne s'agit pas evidemment ici de remettre en question la structure linéaire d'un film, structure pré-digérée par le spectateur comme dirait Marguerite Duras. Mais simplement de creuser intrinséquement chez les personnages, de ne pas chercher à les accompagner de manière déterminée dans l'histoire en les laissant être emporté par le courant. Ils sont ici maître de leur histoire, maître de leurs erreurs. Ce n'est pas un méchant qui attaque tout le monde, que le héro subit au début puis qui décide de se relever un suivant un shéma hyper cliché et pré maché pour les spectateurs des marvels. Ici chacun a son potentiel d'action et de liberté, et on le ressent, et ca fait du bien de ne pas subir de manière totalement attendue des structures déjà devinées. Car le spectateur aussi se sent acteur par conséquent, il ne sent plus subir une histoire de plus mais est pris dans le suspence la boule au ventre]
Un autre joli caractère du film ce sont ses surprises, ses aspects mystérieux. Notamment le fait que son oncle laisse des messages expliquant qu'il est parti quelques temps, au fond de nous, inconsciemment evidemment car il ne faut pas trop réfléchir sinon on trouve trop vite, on se dit qu'il y a un problème mystérieux. Pourquoi est il parti ? Pourquoi Miles est tout seul ? Pourquoi tout le monde semble le laisser tomner ? Pourquoi personne ne le comprend ? Même cette fille dont on pensait qu'elle pourrait l'accompagner dans cette aventure. Le film laisse le héro dans sa solitude, écarté de tous, loin des autres...mais proche de sa mission. C'est ca la beauté : loin de tout le monde mais plus proche de lui, plus proche de ce qu'il est et de ce qu'il doit accomplir. Il se retrouve seul face à ses responsabilité. Loin dans son coin, prêt à changer le monde. Ce contraste total, cette tension apparente, le spectateur en ait totalement pris de court, il y a quelque chose là dedans de si significatif, de si excitant. On a l'impression de se rapprocher du personnage plus que de nimporte qui : et mince...c'est exactement ce que doit faire un film ! Cela devrait même être son premier et seul objectif : rapprocher le spectateur du personnage le plus possible. C'est ce qui fait qu'on sent que le scénariste aime son personnage comme un amant, que le réalisateur en ait fou d'amour aussi, on doit sentir cet amour pour le personnage principal parce que c'est pour lui qu'on fait le film, c'est par lui et autour de lui que toute l'histoire émane et se construit. Le personnage principal est la seule raison d'un film ! C'est la cause du fait qu'il y ait un propos, qu'il y ait une histoire, qu'il y ait une intrigue, des suprises, du mystère, de l'émotion, le fait qu'on se sent proche du film, qu'il nous parle. Tout le reste doit être un déroulement qui découle du personnage principal. Tout le mouvement du film doit avoir pour origine le personnage principal. Tout le reste doit connoter avec lui et permettre de l'exprimer parfaitement, de le faire évoluer. Tout le reste doit créer des situations qui le remette en question, qui le fait agir, qui le motive, qui le mette à l'épreuve. Sans personnage principal, il n'y a pas de film ! Sans attention au personnage principal, il n'y a pas de bon film.
Ces questions que l'on se pose dans le film inconsciemment, créent en nous-consciemment-une attitude intriguée, une absence de réponse à nos questions, et cela nous oblige à être plus attentif au film, à être plus obsédé par ce qu'il va se passer. Cela nous mets à la place du personnage principal et nous rapproche de lui de manière très forte. Et ca c'est absolument un but à visé pour un scénariste, un réalisateur... On doit comprendre le personnage comme si il était nous, ses problèmes et lui nous parle parce qu'ils sont parfaitement expliqués dans le film et qu'on nous en a fait rapproché. On se rapproche de lui par attachement et aussi par ses points communs, mais ce qui fait qu'on se met à sa place et qu'on le comprend : c'est le bon développement de l'histoire et de toutes les caractéristiques du film, de tout ce qui tourne autour de lui. Ces détails mysterieux nous aide d'une manière assez grande, à nous en rapprocher. Comme le fait que son oncle soit absent quand le personnage a le plus besoin de lui. On trouve cela byzarre. C'est ce "c'est étrange" que le spectateur adore literralement, et jouer là dessus, c'est déjà plus ou moins le convaincre, c'est déjà plus ou moins l'embarquer dans l'histoire alors même qu'il ne s'en rend pas compte, alors même qu'il ne s'en rend pas compte, il est déjà completement accro au film...
Ce qu'on adore aussi dans le film c'est l'hommage constant au hip hop et à sa remise en statut au niveau d'art; idée qui avait surement été bousculée par des phénomènes sociaux, qualifiant le hip hop comme déviant et pratiqué par des voyous, oubliant que c'était un art, et qu'il y avait une extreme beautée dedans, ce que nous montre SpiderMan New Generation.
Sinon le film est évidemment drole, extremement rythmé, on ne peut que lui accorder des qualités. On laisse même au passage une critique de l'art contemporain et même de l'art en général (scène où les gens considérent tout et nimporte quoi comme de l'art). Le film donne des pichenettes par ci par là sans jamais être trop long ni trop rapide (risque d'oubli). C'est une des forces du film, marquer chaque petite remarque au fer rouge, en étant pourtant juste au niveau de la durée.
Non, le seul défaut du film est qu'il reste une forme plutôt classique du cinéma, on a le héro qui se relève d'un coup et qui réussit tout, ce n'est pas blamable mais simplement de pauvre gout, on essaie de se dépécher et de boucler ça de manière assez simple quand on s'était tant mis à la tache durant tout le film. C'est un film qui suit aussi certaines règles à la lettre en en réinventant certaines un petit peu, grâce à l'audace d'une grande créativité. Le film ne pousse pas non plus à son propos et ne développe pas non plus son personnage principal de manière plus complexe et c'est dommage car il l'avait bien travaillé. Ils avaient bien dérouler l'histoire qui était en totale relation avec le personnage; car c'est cela le cinéma : rendre chaque chose du film comme une pièce mécanique dans une voiture, avec pour moteur le personnage principal.
Pour conclure, on peut dire que le film est un réel chef d'oeuvre classique. Il réussit (presque) tout : rythme, développement du personnage principal, personnages, clin d'oeil à tous les spidermans, références aux marvels de milles facons, des dessins absolument splendides, des couleurs géniallissimes, des plans fantastiques et bien pensés, et enfin un grand hommage à l'époque du Hip Hop, à ses formes... Bref, on aime, voire on adore !
Fin