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Yves G.
1 454 abonnés
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0,5
Publiée le 5 janvier 2016
Quand je ne comprends pas un film, je suis tiraillé entre deux sentiments contradictoires. Le premier est la détestation : je déteste ce film qui m'est hermétique. Le second, un peu moins prétentieux, est la honte et le regret : je suis trop bête pour le comprendre et regrette de ne pas l'être un peu moins pour y comprendre quelque chose. Rarement ces deux (trois ?) sentiments contradictoires se sont-ils autant opposés qu'à la vision du dernier film de Andrzej Zulawski, adapté de Witold Gombrowicz. Ces références écrasantes m'interdisaient de tenir "Cosmos" pour une hystérie foutraque, pour un brouillon potache. Pourtant, la direction d'acteurs en roue libre, le scénario inconsistant, la mise en scène aux abonnés absents évoquent plus un étudiant prétentieux de la FEMIS en fin de scolarité que deux des plus grands artistes polonais contemporains. De là à déchoir Zulawski de sa nationalité, il n'y a qu'un pas que nos palinodies constitutionnelles me dissuadent de franchir.
Voilà un ovni dans le ciel vide de Zulawski. Si le cinéma doit raconter des histoires, sinon l’Histoire, Cosmos n’assume pas cette requête. Collage surréaliste de plans sans objet, patchwork de personnages sans raison, on eût préféré la rencontre d’un âne avec un parapluie sur une table de vivisection plutôt que celle d’une limace sur une motte de beurre. Que reste-t-il lorsqu’il n’y a ni queue ni tête dans un corps cinématographique informe? Rien, comme l’éructe Balmer. Ce vide sidéral, cosmique, n’est-ce pas celui du cinéma zulawskien qui semble se perdre dans le trou noir de la vacuité et de l’insignifiance? L’ennui nous étreint tout au long du film, dans ce gloubiboulga qui lorgne du côté de Godard (introduction de la littérature comme argument filmique) et de Cronenberg (celui du Festin nu) sans jamais captiver ne serait-ce qu’une infime minute notre esprit par tant d’hystérie.
Le réalisateur polonais Andrzej Zulawskia a eu son heure de gloire dans les années 70 et 80, avec des films comme "L’Important c’est d’aimer", "Possession", "L’Amour braque" ou "La Femme publique". Il n’avait plus rien tourné depuis "La fidélité", il y a 15 ans. A la vision de "Cosmos", on est en droit de penser qu’il aurait pu, qu’il aurait dû, prolonger cette abstinence. En effet, il arrive parfois que la vision d’un film mette en rage les spectateurs et c’est ce qui risque d’arriver avec ce nouvel opus d’Andrzej Zulawski, car il est probable que la grande majorité des spectateurs regrettera qu’un investissement sans doute important ait été mis dans un film aussi catastrophique que "Cosmos" alors que tant de films d’une qualité à coup sûr supérieure ont énormément de mal à se monter un peu partout dans le monde, quand ils y arrivent. Le fait qu’un tel film ait permis à Zulawski d’obtenir le Léopard d’Argent du meilleur réalisateur lors du dernier Festival de Locarno est vraiment plus que surprenant, même si la mise en image s’avère être son seul point positif.
Après une éclipse de 15 ans, Andrzej Zulawski est de retour et il n'a pas (tellement) changé. Faute de connaître le livre de Gombrowicz dont Cosmos est adapté, le spectateur en est réduit à subir les péripéties d'un objet assez peu identifiable et qui s'obstine à dérouler une intrigue dont on se fiche un peu, avec un moineau pendu comme élément le plus identifiable. Le film est braque (pour reprendre la moitié d'un vieux titre de Zulawski) bourré de références littéraires et cinématographiques et émaillé de jeux de mots plus ou moins amusants (Spielbeurk !). L'interprétation des plus jeunes acteurs, bien que souvent théâtrale, est acceptable. En revanche, les pauvres Sabine Azéma et Jean-François Balmer sont en surjeu permanent, bien obligé tant ils ont des dialogues abscons à déclamer. Une seule chose fait ne pas décrocher tout à fait : le sens du cadre de Zulawski qui, quand les bavardages cessent enfin, nous offre des scènes admirablement composées dans les splendides paysages du Portugal. Mais ces moments-là sont hélas bien rares.
Le synopsis est attrayant et intrigant par contre le film est un grand n'importe quoi auquel je n'ai pas du tout adhéré. Dès les premières minutes, j'ai senti que ça allait être un vrai calvaire d'aller jusqu'au bout et effectivement, ça a été le cas. Il n'y a pas vraiment d'intrigue ou de ligne directrice, on suit ces deux jeunes hommes qui vont passer quelques jours dans une pension de famille qui regroupe des personnages tout aussi fous les uns que les autres. L'ensemble est un grand n'importe quoi qui n'a ni queue ni tête, on assiste à une succession de scènes et de dialogues incompréhensibles et loufoques avec des acteurs qui ne semblent pas dans leur état normal en plus d'être mauvais. Je n'ai pas du tout aimé ce film qui est très désagréable à regarder et qui est surtout très ennuyeux ce qui n'est pas étonnant, le néant n'est pas souvent divertissant.
Un pur film de mise en scène surréaliste, très cadencé et jusqu'au boutiste, on reconnait assez aisément la patte de Zulawski qui transfigure cette histoire d’amour impossible sur plusieurs tableaux en petit théâtre de boulevard à ciel ouvert, avec également une science du montage sensitive et procédurière, autant qu’on capte la musicalité frénétique et poétique de manière quasi instinctivement. Après sur la longueur le mécanisme du film montre quelques latences et la frénésie volontaire du jeu des acteurs perturbent quelque peu l’expérience, s’en ressortent tout de même des petits moments de grâce assez superbes qui viennent précieusement se juxtaposer à la folie ambiante. Un film rempli de contrastes et plutôt difficile d’accès, mais rien que pour assister au testament de Zulawski et se plonger dans le regard impénétrable de Victoria Guerra ça mérite le coup d’oeil, impossible de rester indifférent …
L’adaptation parfaite d’un livre qu’on pensait inadaptable. De la beauté naturelle pour les acteurs, les textes et les paysages. On en ressort surpris et troublé, l'agréable sensation d'avoir assisté à du grand cinéma.
Cosmos est une curiosité visuel, une sorte de film "amateur", indépendant , et surprenant. Réalisé avec beaucoup de sérieux et de belles images, l'intensité de ses personnages fait l'histoire à elle seule. Beau, théâtralisé, on erre dans cette pension familiale où la diversité de ses clients prend tout son sens. Malgré tout, l'élocution constante de ce bel étudiant ténébreux fou de littérature finit par peser ! Une intrigue rend toute cette petite histoire intéressante, mais elle reste presque sans intérêt finalement...
Voici quinze ans qu’Andrzej Zulawski n’avait pas réalisé un long-métrage. Naviguant toujours sur le tableau des mots distingués et de l’érotisme névrosé, ses longs-métrages se distinguent dans un surréalisme abusé. Cosmos nous fait rencontrer des personnages anormaux, qui débattent au sujet d’un oiseau pendu ou de la beauté d’une bouche. Les dialogues et la mise en scènes cabotent dans un mouvement théâtral et parfois abrupt de sens. Chacun épuise ses mots sans écouter l’autre, préférant crier dans un langage désopilant. On se demande alors qu’elle est notre place devant ce spectacle qui nous fait perdre la raison. Dernier long-métrage d’Andrzej Zulawski avant sa mort, Cosmos a bénéficié d’une ressortie le 24 février 2016. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
On commence avec un moineau retrouvé pendu puis on enchaine avec une Sabine Azéma délirante et capable à tout moment de bugger en pleine conversation et il y a aussi un mec déguisé en Tintin. Si vous ne l’aviez pas encore compris, oui ce Cosmos est assurément un film étrange avec ses personnages hauts en couleurs et ses dialogues lunaires. Il faut donc s’accrocher les premiers instants pour entrer dans le délire instauré par le réalisateur Andrzej Zulawski même si j’avoue avoir été largué totalement dans la dernière demi-heure. Son titre offre un indice, c’est sur qu’on a là un drôle d’ovni à réserver aux curieux mais tout le monde n’aura peut-être pas le courage de rester jusqu’au bout !
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0,5
Publiée le 28 juin 2020
Dans le film Cosmos d'Andrzej Zulawski, deux jeunes hommes étranges, dont un écrivain, visitent une pension de famille remplie de personnages encore plus étranges. Et après cela, les choses deviennent encore plus étranges. Une partie de l'étrangeté est apparemment l'histoire que l'écrivain imagine. Mais la frontière entre la réalité et la fantaisie est vaguement tracée et le fait que les scènes du tournage soient montrées au générique mais avant la scène finale dans le film ne fait qu'un avec la sensation délibérément incohérente du film dans son ensemble. Le film est juste mauvais, faisant des bonds semi-aléatoires chaque fois qu'une opportunité se présente. Je ne pense pas que vous puissiez l'appeler un bon film, ni même intéressant. Je le qualifierai de prétentieusement astucieux...
Grand film du retour. Tous les thèmes et les obsessions de Zulawski y sont présents, magnifiés et poussés à l'extrême. Rencontre d'un grand artiste avec son auteur de prédilection. Ovni tombé à pic ! Sortie parallèle d'un livre, le premier je crois, sur l'oeuvre du Maître "Andrzej Zulawski, sur-le-fil" lettMotif/J.d'Estais
Bouleversant, léger mais pointu. Il est compliqué d’exprimer ce que je viens de voir, ce qui est certain c’est la réussite d’un style de film qu’on ne voit nulle part ailleurs. Mais qui est Jonathan Genet ? on ne le connait pas, il sublime ce premier rôle. Où était-il pendant tout ce temps, où l’on voyait toujours ces mêmes acteurs français ennuyants.
Avec " Cosmos ", Andrzej Zulawski nous propose une image sublime réalisant une Comédie dramatique de grande qualité esthétique. Mais, comme il est délicat d'adhérer au climat du réalisateur et scénariste Polonais. Même s'il nous propose des scènes intenses, son scénario nous livre une histoire rendue absconse tant par ses scènes surréalistes que ses dialogues un peu trop "travaillés". Heureusement, le film est soutenu par une BO délicate, de belles références cinématographiques et littéraires. Il nous offre également une distribution impressionnante avec la belle Victória Guerra. Jonathan Genet démontre un charme magnétique dans son rôle trouble et classieux de Witold l'étudiant en Droit ; et que dire de l'excellent, Jean-François Balmer, lunaire dans son personnage aux multiples facettes.
Adaptant un roman de son compatriote Witold Gombrowicz, Andrzej Zulawski nous embarquait pour son ultime long-métrage en 2015 dans ce délire hystérico-théâtral qui prenait la forme d’une divagation sur le tourment amoureux doublée d’une réflexion sur la saturation des mots et des images dans nos sociétés contemporaines. Dense et bavard, le film multiplie les références cinématographiques et artistiques plus ou moins absconses apparemment chères au réalisateur polonais. Malgré le cabotinage appuyé de Sabine Azema et Jean-François Balmer et une mise en scène audacieuse, Cosmos agace beaucoup et ne fascine que trop peu. Une dernière demi-heure particulièrement pénible à suivre : ne nous mentons pas, difficile de ne pas pousser un ouf de soulagement à l’apparition du générique de fin.