AlloCiné
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Votre avis sur Le Dernier duel ?
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Peu ou pas de promotion, j'ai découvert ce film au travers des pubs précédant la diffusion du film au cinéma mais pratiquement rien en dehors... Tiens, Jamie Commer ? Un scénario de Matt Damon et Ben Affleck ? Ces deux là ne font usuellement que des trucs bien quand ils sont ensemble, voir Will Hunting par exemple.
Alors, au ciné. Je me suis documenté sur l'histoire, pas sur le film et j'arrive en salle sans excitation particulière. Il est rare que Ridley Scott soit ennuyeux, même quand il essaie (?), Alors, j'ouvre les écoutilles...
Je commence à découvrir le film devant l'écran, 3 parties, 3 visions du même sujet, en commençant par le mari, une présentation très classique, assez épurée, aussi sincère que possible malgré tout, mais assez ennuyeuse parce que trop... trop... vous n'avez qu'à regarder les dernières informations relatives aux abus sexuels commis par des personnalités, vous comprendrez ce que je veux dire.
Le génie de Ridley Scott et de ses acteurs se révèle dès le début de la 2ème version... Autant je me suis presque ennuyé en découvrant l'histoire, autant le film m'a scotché à la 2ème version, à la 3ème et puis jusqu'à la fin...
Ce film est superbe. Sur le plan formel, c'est une merveille. Sur le plan esthétique, il est criant de vérité avec ses couleurs, ses costumes, ses décors et ses prise de vues. Quant à l'histoire, le contraste entre sa modernité et l'époque à laquelle elle fait référence n’échappera pas aux contemporains non intégristes de bonne volonté... No spoiler, allez le voir (il n'a hélas pas fait long feu en salles, profitez des DVD et de la VOD)
Alors, au ciné. Je me suis documenté sur l'histoire, pas sur le film et j'arrive en salle sans excitation particulière. Il est rare que Ridley Scott soit ennuyeux, même quand il essaie (?), Alors, j'ouvre les écoutilles...
Je commence à découvrir le film devant l'écran, 3 parties, 3 visions du même sujet, en commençant par le mari, une présentation très classique, assez épurée, aussi sincère que possible malgré tout, mais assez ennuyeuse parce que trop... trop... vous n'avez qu'à regarder les dernières informations relatives aux abus sexuels commis par des personnalités, vous comprendrez ce que je veux dire.
Le génie de Ridley Scott et de ses acteurs se révèle dès le début de la 2ème version... Autant je me suis presque ennuyé en découvrant l'histoire, autant le film m'a scotché à la 2ème version, à la 3ème et puis jusqu'à la fin...
Ce film est superbe. Sur le plan formel, c'est une merveille. Sur le plan esthétique, il est criant de vérité avec ses couleurs, ses costumes, ses décors et ses prise de vues. Quant à l'histoire, le contraste entre sa modernité et l'époque à laquelle elle fait référence n’échappera pas aux contemporains non intégristes de bonne volonté... No spoiler, allez le voir (il n'a hélas pas fait long feu en salles, profitez des DVD et de la VOD)
Une histoire d'amour et de rivalité, le tout vu selon les protagonistes principaux.
Il y a des longueurs mais il faut souligner la réalisation et le jeu magistral des acteurs. Les lumières naturelles me rappellent The revenant. Reconstitution du 14ième siècle de haut niveau et que dire de l'intensité de la fin, une vrai claque. Le film a fait un flop apparent et c'est vraiment dommage car c'est une bonne surprise. Peut être n'a t'il pas eu une couverture médiatique suffisante. A voir (mais fortement déconseillé aux enfants).
Il y a des longueurs mais il faut souligner la réalisation et le jeu magistral des acteurs. Les lumières naturelles me rappellent The revenant. Reconstitution du 14ième siècle de haut niveau et que dire de l'intensité de la fin, une vrai claque. Le film a fait un flop apparent et c'est vraiment dommage car c'est une bonne surprise. Peut être n'a t'il pas eu une couverture médiatique suffisante. A voir (mais fortement déconseillé aux enfants).
Chevaleresque et moderne, Le dernier duel est une claque de justesse et de précision sur l'époque dépeinte. Chaque personnage à la profondeur d'un roman qu'on a envie d'ouvrir : Ridley Scott a ici un œil de maître.
Passionnant portrait d'une petite noblesse jalouse et désargentée, mais aussi de la prégnance de la volonté masculine, qu'elle passe par son imposition lors d'un viol, mais aussi tout au long de la vie conjugale...
Santu2b
Injustement ignoré, "Le Dernier Duel" porte sur un fait historique réel, à sa voir le duel Carrouges-Le Gris de 1386, un des derniers duels judiciaires en France. À la manière de "Rashomon" de Kurosawa, le cinéaste Ridley Scott décide de raconter ce fait sous trois points de vue différents. Avec "Le dernier duel" Ridley Scott prouve deux choses. D'une part qu'il reste le seul à pouvoir livrer des reconstitutions historiques de cette ampleur. D'autre part, qu'il sait encore se renouveler, au moyen de cette intelligente intrigue. Les subtilités et les nuances que dégagent les trois points de vue témoignent enfin d'une érudition indéniable sur le Moyen Âge. En somme, Ridley Scott réalise son meilleur film depuis très longtemps !
Il y a "film historique" et "film historique". Certains ne sont que fictions. D'autre relatent un fait historique sans autre prétention. Mais rares sont ceux qui prennent appui sur un fait historique pour faire écho à une actualité. C'était un pari et ce film le réussit pleinement. Même s'il est un peu long, c'était nécessaire pour bien camper les personnages et surtout rendre crédibles les différents points de vue. Le travail de reconstitution de la France du 14eme siècle est remarquable.Et ça fait toujours plaisir de voir un film anglo-saxon qui décrit les Anglais comme des envahisseurs de la France ! Une fois de plus la performance d'acteur de Matt Damon est impressionnante comme celle d'Adam Driver. à voir.
Un très bon film historique de très beaux décors de bons acteurs et un scénario vrai très crédible qui rends bien l'ambiance de l'époque
S'il n'est pas toujours agréable de voir notre histoire être revisitée par Hollywood et son casting anglo-saxons, notre chauvinisme est indéniablement laissé de côté face à la maitrise de Ridley Scott.
À 84 ans (!!), le metteur en scène parvient à mettre en image une histoire sans fausse note, qui résonne évidemment avec l'époque actuelle et son lot de "me too" parfois douteux.
Et c'est là, où le film fait preuve d'intelligence, le film n'entend pas prendre un parti pris et laisse le spectateur seul juge sur la culpabilité du désigné coupable ou de l'accusatrice.
Techniquement, la superbe photographie met en lumière ce superbe film d'époque, au casting irréprochable, dont même la VF se veut de grande qualité.
Nous sommes donc heureux de retrouver un grand cinéaste, bien plus inspiré que quelques années en arrière (on parle de Convenant ?). A voir !
À 84 ans (!!), le metteur en scène parvient à mettre en image une histoire sans fausse note, qui résonne évidemment avec l'époque actuelle et son lot de "me too" parfois douteux.
Et c'est là, où le film fait preuve d'intelligence, le film n'entend pas prendre un parti pris et laisse le spectateur seul juge sur la culpabilité du désigné coupable ou de l'accusatrice.
Techniquement, la superbe photographie met en lumière ce superbe film d'époque, au casting irréprochable, dont même la VF se veut de grande qualité.
Nous sommes donc heureux de retrouver un grand cinéaste, bien plus inspiré que quelques années en arrière (on parle de Convenant ?). A voir !
Shephard69
Un dernier film de Ridley Scott que j'attendais au tournant entre ses catastrophiques "Prometheus" et "Cartel" et ses inégaux "Alien : Covenant" et "Seul sur Mars". Un retour à la fresque historique épique de la part du réalisateur anglais avec cette adaptation d'un roman relatant l'un des derniers duels judiciaires en France pour un ensemble à mi-chemin entre "Les duellistes" tant pour son cadre géographique que pour sa rivalité entre deux hommes menant jusqu'à un duel violent et meurtrier et "Rashomon" d'Akira Kurosawa pour son récit en plusieurs parties où on s'intéresse tour à tour aux points de vue des différents personnages centraux. Un film brillant par sa mise en scène, impeccablement rythmé et au propos dénonciateur d'une puissance narrative plutôt impressionnante s'inscrivant parfaitement dans la mouvance actuelle. Un long-métrage qui traite dans sa globalité, dans la société médiévale tout en trouvant un écho dans notre civilisation contemporaine, des crimes d'ordre sexuel, de l'écrasement psychologique subi par les victimes tant par l'agresseur que par l'environnement sociétal, de l'ignominie perverse de ce genre de prédateurs tout en dressant un portrait chargé de nuances, d'ambiguïté des divers acteurs de la tragédie. Un superbe face-à-face entre Matt Damon et Adam Driver, très convaincants dans leurs rôles, Jodie Comer, que je découvre là, est une véritable révélation, au jeu très juste, des seconds rôles de choix à l'exception notable de Ben Affleck dont le charisme sied mal à son personnage. Au final, probablement la réalisation la plus convaincante qu'ait signée Ridley Scott depuis un long moment. Une excellente sensation.
Ridley Scott se plait à se projeter durant le Moyen-Age et une nouvelle fois il ne se loupe pas, tant l'immersion dans l'époque est complète, dans les décors et l'ambiance féodale.
La construction en trois chapitres racontant en boucle la même histoire avec les yeux des principaux protagonistes (Matt Damon "Jean de Carrouges", Adam Driver "Jacques le Gris" et Jodie Corner "Marguerite de Carrouges") sort de l'ordinaire, même si - petit défaut du film - ces chapitres sont trop semblables et ne donnent pas vraiment l'impression de voir des versions différentes des faits qui ont débouché sur le dernier duel judiciaire de l'histoire.
Quoi qu'il en soit, cela reste une bonne reconstitution historique, sans tâche au niveau de l'interprétation, où l'on ne compte pas les coups d'épée, de haches, les coupes d'hydromel et, bien entendu, avec un affrontement sous le jugement de Dieu bien sanglant mais épique.
Cela donne presque envie de dépoussiérer sa vieille armure rouillée pour aller affronter sur le terrain les chevaliers anglois.
La construction en trois chapitres racontant en boucle la même histoire avec les yeux des principaux protagonistes (Matt Damon "Jean de Carrouges", Adam Driver "Jacques le Gris" et Jodie Corner "Marguerite de Carrouges") sort de l'ordinaire, même si - petit défaut du film - ces chapitres sont trop semblables et ne donnent pas vraiment l'impression de voir des versions différentes des faits qui ont débouché sur le dernier duel judiciaire de l'histoire.
Quoi qu'il en soit, cela reste une bonne reconstitution historique, sans tâche au niveau de l'interprétation, où l'on ne compte pas les coups d'épée, de haches, les coupes d'hydromel et, bien entendu, avec un affrontement sous le jugement de Dieu bien sanglant mais épique.
Cela donne presque envie de dépoussiérer sa vieille armure rouillée pour aller affronter sur le terrain les chevaliers anglois.
Ridley Scott revient en grande forme avec ce dernier duel, on retrouve immédiatement son soin millimétré dans tous les domaines, que ce soit les costumes, le son, la musique de Harry Gregson-Williams (digne descendante de Kingdom of Heaven), la photographie et, surtout, le casting prestigieux qui se donne à fond pour un scénario astucieux.
Matt Damon, Adam Driver, Ben Affleck, chacun livre une prestation grandiose jusqu'au fameux duel viscéral, vibrant et impitoyable. La jeune Jodie Comer, au centre du récit mérite les honneurs, tant son rôle la fait passer par les émotions les plus fortes, de femme forte à femme violée lors d'une scène réalisée sans concessions. Surtout que tous ne se contentent pas de jouer un rôle dans ce film, ils ont à le jouer trois fois, de trois manières totalement différentes ou, parfois, de trois manières similaires avec néanmoins des nuances, subtiles, mais qui font toute la différence. Présenter le récit de trois manières différentes permet, en effet, de présenter la vérité trois fois, mais une vérité différente à chaque fois, la vérité de celui qui la raconte, qui le présente avec avantage tout en minimisant ses tares et ses crimes. Seule la troisième vérité, bien soulignée comme étant l'unique, permet de montrer la réalité crue et sans fard, la vérité de la société et de la condition des femmes au moyen-âge. On constate alors que l'Homme n'a guère évolué depuis, pouvant se montrer courtois et défendeur de sa belle jusqu'à la mort, comme égoïste et aveuglé par ses fantasmes jusqu'à en nier ses crimes, même au bord de la mort. Ridley Scott livre, une fois de plus, un récit riche de regards et d'enseignements sur l'être humain, sans cesse en train de se battre contre lui-même, entre vérités et mensonges jusqu'à ce que l'ultime vérité, la seule, lui soit révélée par Dieu lui-même, dans ce qui sera bel et bien son dernier duel.
Matt Damon, Adam Driver, Ben Affleck, chacun livre une prestation grandiose jusqu'au fameux duel viscéral, vibrant et impitoyable. La jeune Jodie Comer, au centre du récit mérite les honneurs, tant son rôle la fait passer par les émotions les plus fortes, de femme forte à femme violée lors d'une scène réalisée sans concessions. Surtout que tous ne se contentent pas de jouer un rôle dans ce film, ils ont à le jouer trois fois, de trois manières totalement différentes ou, parfois, de trois manières similaires avec néanmoins des nuances, subtiles, mais qui font toute la différence. Présenter le récit de trois manières différentes permet, en effet, de présenter la vérité trois fois, mais une vérité différente à chaque fois, la vérité de celui qui la raconte, qui le présente avec avantage tout en minimisant ses tares et ses crimes. Seule la troisième vérité, bien soulignée comme étant l'unique, permet de montrer la réalité crue et sans fard, la vérité de la société et de la condition des femmes au moyen-âge. On constate alors que l'Homme n'a guère évolué depuis, pouvant se montrer courtois et défendeur de sa belle jusqu'à la mort, comme égoïste et aveuglé par ses fantasmes jusqu'à en nier ses crimes, même au bord de la mort. Ridley Scott livre, une fois de plus, un récit riche de regards et d'enseignements sur l'être humain, sans cesse en train de se battre contre lui-même, entre vérités et mensonges jusqu'à ce que l'ultime vérité, la seule, lui soit révélée par Dieu lui-même, dans ce qui sera bel et bien son dernier duel.
Très partagé suite à la vision du film. J'ai aimé mais voilà on commence avec le duel du film puis on on a 3 histoires différentes suivant 3 points de vue façon Rashomon. Au final 3 scènes posent problèmes et ne répondent jamais à la résolution du film. La première cela concerne la version Jacques le gris avec la nuit passée avec Marguerite pendant la visite pour la naissance de l'enfant de Crespin, la deuxième c'est le final de l'affrontement entre Le gris et Carrouges où au moment final Le gris dit qu'il n'a pas menti. La dernière et peut-être la plus importante c'est lors de la scène finale ou Marguerite regarde son enfant. Lol c'est totalement en adéquation avec notre époque et le meetoo. Je ne peux m'empêcher de penser que Marguerite a menti. A chacun de penser ce qu'il veut mais Ridley Scott a décidé de ne pas décider. Donc acte
La filmographie de Ridley Scott est en dents de scie. Le cinéaste est en effet capable du pire comme du meilleur. Heureusement, "Le dernier duel" se range dans la dernière catégorie et Scott nous livre une excellente fresque historique comme il a pu le faire avec un "Gladiator" et un "Kingdom of heaven". Pas de départ en croisade cette fois-ci mais une histoire tirée d'un fait divers du XIVème siècle, celui du viol de l'épouse d'un chevalier par un écuyer, favori du comte d'Alençon. Il aboutira par un des dernier duel judiciaire de France.
Scénario prenant qui se décompose globalement en trois parties, représentant les trois points de vue sur cette affaire. Un film au propos féministe faisant sûrement écho au mouvement "Me Too" mais qui reste assez subtile pour éviter un manichéisme trop marqué. Le reste est solide tant au niveau du visuel que du casting en passant par la mise en scène.
Une bonne surprise donc.
Scénario prenant qui se décompose globalement en trois parties, représentant les trois points de vue sur cette affaire. Un film au propos féministe faisant sûrement écho au mouvement "Me Too" mais qui reste assez subtile pour éviter un manichéisme trop marqué. Le reste est solide tant au niveau du visuel que du casting en passant par la mise en scène.
Une bonne surprise donc.
UN grand film, plus subtil qu'on pourrait le croire. Par exemple, à travers l'hypothèse que Marguerite n'a pas été violée ? Elle a profité de l'absence de sa belle-mère (et de sa servante) pour inviter son amant jacques le Gris.
En partant de cette théorie, l'intelligence de Marguerite devient l’élément principale de l'intrigue (à la manière d'usual suspects).
Elle réussit à annuler la menace que représente un amant (en le faisant tuer par son mari) tout en tombant surement enceinte de ce dernier et à manipuler le roi et la chevalerie (à travers le résultat du duel qui lui est par chance favorable), quitte à risquer sa vie.
Selon moi, elle veut "vaincre" symboliquement un sentiment d'injustice (mariage imposé, mari brutal dont elle ne veut pas d'enfant, père traitre à son pays...).
Un des indices se trouve dans l'étalon (Le Gris) qui est frappée par De Carrouges à coups de pelle afin qu'il ne puisse s'accoupler avec la jument (Marguerite). La palefrenier coupable représente le sentiment d'échec que Marguerite éprouve vis-à-vis de son existence.
Un second élément provient du petit garçon à la fin du film qui est habillé en bleu (couleur de la cuirasse de l'amant de sa mère) et gris (nom de son père naturel). Marguerite est habillé avec une robe à fleurs (symbole d'épanouissement).
N.B: La construction scénique identique des 3 scènes de viol (y compris par Le gris qui nie l'avoir fait) par le réalisateur peut être un message contre la censure féministe. Un autre message est surement lié à l'athéisme à travers le fait que Marguerite se montre plus maligne que la chevalerie, le jugement du roi et d'une manière générale Dieu.
En partant de cette théorie, l'intelligence de Marguerite devient l’élément principale de l'intrigue (à la manière d'usual suspects).
Elle réussit à annuler la menace que représente un amant (en le faisant tuer par son mari) tout en tombant surement enceinte de ce dernier et à manipuler le roi et la chevalerie (à travers le résultat du duel qui lui est par chance favorable), quitte à risquer sa vie.
Selon moi, elle veut "vaincre" symboliquement un sentiment d'injustice (mariage imposé, mari brutal dont elle ne veut pas d'enfant, père traitre à son pays...).
Un des indices se trouve dans l'étalon (Le Gris) qui est frappée par De Carrouges à coups de pelle afin qu'il ne puisse s'accoupler avec la jument (Marguerite). La palefrenier coupable représente le sentiment d'échec que Marguerite éprouve vis-à-vis de son existence.
Un second élément provient du petit garçon à la fin du film qui est habillé en bleu (couleur de la cuirasse de l'amant de sa mère) et gris (nom de son père naturel). Marguerite est habillé avec une robe à fleurs (symbole d'épanouissement).
N.B: La construction scénique identique des 3 scènes de viol (y compris par Le gris qui nie l'avoir fait) par le réalisateur peut être un message contre la censure féministe. Un autre message est surement lié à l'athéisme à travers le fait que Marguerite se montre plus maligne que la chevalerie, le jugement du roi et d'une manière générale Dieu.
Trois visions de la même histoire. Cela aurait pu être ampoulé mais ça fait finalement sa force. A chacun des 3 actes de ce sombre drame médiéval, le regard du spectateur évolue, le troisième étant forcément le plus complet, le plus stimulant, un chapitre qui met surtout en avant l’excellente Jodie Comer, coiffant au poteau ses déjà très bons partenaires masculins, dont Adam Driver. Aussi intense qu’intimiste, le scénario écrit par Matt Damon et Ben Affleck auxquels s’est joint Nicole Holofcener pour la partie concernant Marguerite, revient sur le dernier duel judiciaire reconnu de France entre Jean de Carrouges et Jacques le Gris tout en abordant plusieurs sujets très actuels. Associé a la parfaite maîtrise d’un Ridley Scott en forme olympique, le film se montre à la fois contemporain, féministe, passionnant. Son échec commercial est d’autant injustifié que c’est du grand spectacle.
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