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Sosa
9 abonnés
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4,0
Publiée le 16 novembre 2021
La vérité ne dépend pas de l'issue d'une joute verbale ni d'un combat à mort. Aujourd'hui encore, les victimes ont encore du mal à être pris au sérieux et que les coupables soient punies, le thème de ce film est malheureusement intemporel.
J'ai bien aimé cette façon de nous raconter cette affaire. Le fait de nous exposé les fait sous différentes angles, à savoir celui des trois personnes qui sont au procès et assez original, cela permet de reconstruire le puzzle et de le voir à chaque fois d'un autre œil, il y a des répétition évidemment mais c'est bien moins redondant que le fameux épisode de Malcolm.
Un film grandiose, loin du film de guerre classique, même si les quelques scènes de batailles du film, et le duel de fin sont d'une pression folle. On sait lors des charges le poids des armures et des chevaux !
La découpage en trois parties est intéressant, même si Ridley Scott prend partie tout de même pour la version de la femme. Là où, d'après moi, il aurait été intéressant de garder trois parties équivalentes quant à leur vraisemblance, pour prouver la subjectivité de chacun des personnages, y compris de la victime.
Le film est tout de même très plaisant à voir, je le reverai avec plaisir.
Je le recommande, et en particulier au cinéma, tant qu'il y est encore ! Ne serait-ce que pour le son.
Cette magnifique reconstitution médiévale doit sa réussite à plusieurs éléments, mais principalement un scénario très bien conçu, aux multiples détails significatifs et aux nombreuses nuances, apportant une vision complète des rapports de pouvoirs de l’époque, et un regard complexe sur son sujet, à savoir la vanité et le désir de justice dans un monde où tout n’est que pouvoir.
Driver et Damon sont également convaincants en rivaux détestables : chaque scène revue par chaque personnage change imperceptiblement l’idée qu’on sen fait, et c’est à nous d’apprécier les nombreuses nuances que l’ont peu en tirer. Les costumes et décors servent les ambitions d’un film qui se veut le plus proche possible de la réalité de la France médiévale, entre la misère d’un peuple soumis à sa croyance en Dieu, l’orgueil de vassaux désargentés, et l’indolence d’une noblesse gâtée et peu responsable (mentionnons Ben Affleck en comte odieux, ou Alex Lawther en roi immature). Malgré quelques lenteurs, le film est visuellement impressionnant : on sent la rigueur de la vie, le poids des armures, la violence des combats et la saleté des corps. Peut-être q’un thème musical plus reconnaissable aurait donné un sentiment plus épique à certaines scènes (notamment à l’incroyable duel final).
Le film doit forcément être interprété au regard de la récente prise de conscience sur les violences sexuelles. Dans le film, justice sera faite par la main de Dieu. La loi de l’époque et la mainmise d’un clergé omnipotent accentuent la violence de la confrontation de la victime à son agresseur, protégé et célèbre. Jodie Comer (Marguerite de Carrouges) nous fait ainsi part d’une magnifique interprétation, sensible et juste. Peut-être trouvons-nous là l’un des plaidoyers les plus efficaces en faveur des victimes de violences sexuelles : on ne s’attend pas à une telle efficacité, due à une interprétation nuancée d’un bon scénario et à un montage savant. Ce film ne laisse pas indifférent.
Voilà donc un film qui nous transporte efficacement dans son époque et qui s’en sert pour aborder son sujet avec encore plus de poids. Même si il reste marqué par des exigences de production limitant une audace potentielle, il n’en reste pas moins un excellent film, étonnement actuel, qui restera notable dans la filmographie de Ridley Scott.
Belle surprise qu'est le dernier duel ! L'idée de diviser le film en trois parties intensifiant l'horreur autour du crime est vraiment bonne. Cela aurait pu donner un coup de mou au film mais le réalisateur a monter cela avec brio. Les acteurs sont tous excellents et s'empreignent à merveille de leur personnage. Petite mention honorable pour Jodie Comer qui sort du lot ! Je recommande ce film (attention vous risquez de détourner le regard..)
Ridley Scott est un virtuose pour mettre en place une ambiance surprenante. Le parti pris de raconter plusieurs fois la même histoire selon le point de vue des différents protagonistes est astucieux. Il permet surtout de bien mieux apprécier une description du moyen-âge qui se veut bien plus pragmatique que légendaire. Certes cela nuit furieusement au rythme de l'intrigue mais permet de savourer cette ambiance médiévale avec ses codes, ses décors montrés ici sans fards ni artifices.
Une bien belle plongée dans les coulisses du dernier duel à mort judiciaire ayant pris place en France. Les performances de Adam Driver, Jodie Comer et Matt Damon sont mémorables, la scène finale est simplement à couper le souffle.
Au delà des combats de chevaliers et de la thématique de l'honneur, ce film aborde avec brio la place de la femme à l'époque médiévale, que ce soit au sein du foyer conjugual ou des engrenages de la Justice.
Un film riche en péripéties avec un casting flamboyant. Si le début peut paraître long et le chapitrage redondant, on sent une tension s'installer admirablement jusqu'au climax étouffant. Un bon Ridley Scott.
Un film magistral , Scott au sommet de son art. Une maestria dans la réalisation , du grand cinéma. Des plans séquence formidables , et bien sûr une interprétation hors pair. Le thème de cette rivalité entre 2 hommes , intemporelle , est magnifiquement abordé. Et bien sûr le rôle central de l'épouse, femme intègre , forte , inébranlable dans sa conviction de demande de justice , nous interpelle dans notre époque contemporaine ,mais avec finesse et subtilité.
Des acteurs américains pour jouer des nobles de la fin du Moyen Âge français. Incongru n'est ce pas ? Et pourtant çà marche plutôt bien. Grâce aux acteurs tout d'abord, tous excellents et très bien choisis pour leurs rôles respectifs. Matt Damon peut décidément tout jouer et Ben Affleck démontre si besoin était qu'il n'est pas qu'une belle gueule. Grâce au talent de la réalisation et de la construction narrative ensuite, qui mêle différents points de vue sur une seule et même réalité. Une histoire vraie extrêmement moderne qui témoigne d'une femme courageuse prête à lutter pour son honneur. Une femme à part, lettrée à une époque où elle était davantage prédestinée au rôle de reproductrice et de faire valoir. On se laisse porter et on se surprend, parfois, à douter (le machiavélisme ne se cacherait il pas derrière le visage d'ange ?). Le duel final est haletant et incertain jusqu'au bout. La justice et les valeurs chevaleresques gagneront-elles ou la part obscurantiste du moyen âge tardif aura-t-elle gain de cause, sonnant comme une fatalité inévitable ? Pour le savoir, courez au cinéma.
Ridley Scott aime le cinéma de la démesure. On ne pouvait pas attendre mieux de ce vaste épisode historique, "Le dernier duel", qui tente de reconstituer le destin fratricide de deux chevaliers, Jean de Carrouges et Jacques Le Gris. Ridley Scott quitte les amphithéâtres sanguinaires de "Gladiator" pour les combats tout aussi spectaculaires des servants du Roi du 14ème siècle en France. Il y a dans cette fresque étonnante et énergique, du rythme et de la conviction. Force est d'ailleurs de constater que les comédiens s'adonnent à ce jeu de lumière, de sang et de sons, avec une magnifique authenticité. Le spectateur traverse avec délectation ces guerres inhumaines et se rend compte, non sans effroi, de l'omniprésence des hommes au détriment de leurs épouses ou de leurs mères, rompues au silence de leur condition.
"Le dernier duel" est construit comme un roman choral qui apporte au récit la coloration des évènements historiques par chacun des personnages. Il ne faut pas chercher de la véracité historique dans cette narration ample et spectaculaire. Le plaisir est évident et on plonge dans cet univers chevaleresque et bariolé non sans délectation. Le long-métrage n'a d'autres ambitions que de renforcer l'imaginaire des spectateurs et de les entraîner dans un monde étranger et pourtant apparemment peu éloigné des contingents sociaux qui nous traversent. La question de la place de la femme dans la société est particulièrement bien abordée, faisant pour le coup de ce récit d'aventure un pamphlet politique et social.
"Le dernier duel" est donc un film généreux, facile d'abord et plus profond qu'il n'en paraît. Il devrait séduire les plus grands et les plus petits.
En tant que spectatrice totalement ignorante sur ce dont j’allais avoir affaire en allant voir ce film, j’ai vécu le Dernier Duel comme une excellente surprise. Dans les premières minutes, j’étais face à un film moyenâgeux sans intérêt majeur. Puis au fur et à mesure, en comprenant les procédés de réalisation utilisés - chaque chapitre adoptant le point de vue des différents personnages sur les faits relatés - je me suis rendue compte de l’ampleur de l’histoire. Non, le Dernier Duel n’est finalement pas ce genre de film moyenâgeux s’en tenant à de simples rivalités entre chevaliers. Il va bien plus loin, en mettant non seulement en lumière une histoire qui ne demandait qu’à être placée sous le feu des projecteurs, mais aussi en mettant en exergue un sujet toujours aussi complexe et profond aujourd’hui : le viol. Chaque personnage nous livrant ses états d’âmes et sa façon de vivre le drame en fonction de ses propres affects, la réflexion nous pousse bien au-delà des limites du Moyen- ge. En bref, le Dernier Duel est un film d’une richesse incontestable : sur le plan visuel et en tant qu’expérience pour le spectateur, la réalisation met parfaitement en valeur le France du XIVème siècle. Quant à la scène finale, ses images et sa tension valent à elles seules le détour. Sur le plan factuel, l’histoire mérite largement d’être connue, non seulement pour son contexte historique - le Dernier Duel porte bien son nom, et pas unqiuement dans le sens du scénario : il s’agit historiquement du dernier duel judicière connu en France - mais aussi pour le caractère exceptionnel que représente le courage d’une femme déjà féministe et porteuse d’un combat périlleux au sein d’une époque clouée dans son patriarcat. Et parce qu’un bon film ne se contente pas de marquer ses spectateur sur le coup, celui-ci ne laisse pas indifférent sur le sujet qu’il porte : impossible de ne pas songer à l’inter-temporalité des répercussions du viol, et à la manière dont il peut être perçu… La société a beau avoir évolué, elle ne s’est pas pour autant séparée de ses vices… le Dernier Duel en pointe un du doigt.
Quelle belle image ! Grâce à la lumière (caravagesque par moments), les décors, les costumes mais aussi le jeu d'acteurs (moins d'actrice), la mise en scène et le son, on profite de ce moment de cinéma pur Ridley Scott, un spectacle visuel épique dans la même gamme que Robin des bois ou Gladiator. Big up à Damon, et aussi Affleck pour son rôle de comte fier & énervant. Petit bémol pour la musique, un peu trop languissante par moments...