Après "1492 Christophe Colomb", "Gliadiator", "Kingdom of Heaven", "Robin des bois" et "Exodus", le britannique star Ridley Scott nous plonge à nouveau dans un récit historique, épic et visuellement hors du commun, dans la France du 14ème siècle ou Paris, la grande cité des amours n'était alors qu'une "petite" cité et ou les ouvriers et autres maîtres d'œuvres réalisaient l'édifice aujourd'hui empotée d'un toit et d'une flèche, Notre-Dame. Le récit, tourné et monté tel un roman avec 3 grands chapitres, nous plonge dans 3 versions égales mais dont les évènements diverges et selon le vécu et la vérité propre du trio vedette. Matt Damon en chevalier et maître d'une demeure fantastique, combattant et conquérant le cœur d'une belle, joue parfaitement son rôle et livre une très bonne prestation tant dans les instants banales que tendus. Adam Driver à qui l'on ne pourra pas facilement enlever l'étiquette de Kylo Ren livre une toute autre prestation, noble, fière de lui obséder par la même femme se livre à un duel avec Damon ou rivalité de conquête et de notoriété sont reines, bien que Damon en soit le premier intéresser. Ben Affleck, bourgeois, richissime, maître de château, meneur de fête et de réunion joue le "roi" classique qui se force presque aux tâches peut passionnantes et ne prêtant que peut d'attention aux gens de la cours inférieure. Jodie Corner, jeune femme forcée à l'époux non désirer (malheureusement coutume des siècles passés) et futur victime de l'inceste, joue la parfaite femme sage, gentil et attentionnée et prêtant mainte fois les gestes à son époux ne désirant qu'une chose, UN héritier. Le script lui est tous simplement parfait, des expressions ou simples mots d'époque désignant les banales situations d'aujourd'hui, mais un script parfaitement compréhensible pour chacun, contrairement à nombres d'œuvres d'époque dont seul les vrais initiés pouvaient en saisir le sens. Le mot le plus "choquant", "percutant" fut sans conteste celui de la meilleure amie de notre héroïne lorsqu'elle annonce avoir coucher avec son mari, un mot limite boucher et impossible à retenir tant il n'est plus de notre temps. Sur le visuel, inutile de nier, le film est une totale réussite, les décors, costumes, coiffures et maquillages sont dignes d'un film de cette âge mais avec Scott aux manettes, difficile d'être déçu, également avec un tel casting.
Puis la scène du viol, 2 fois filmer pour 2 versions bien différentes ou Adam jouera dans les 2 cas un prédateur, un fauve lâché contre une proie sans défense. Pour Jodie, si la première version est évidement "gentil" et sans violence, la seconde est naturellement plus tendue, virulente et percutante, une scène qui à dû être complexe à tournée.
Un film montrant aussi la manière dont la justice faisait son œuvre, aucune femme dans les juges ou dans les jurés, une reconstitution qui fait forcément réfléchir sur les conditions d'époque et qui montre comment les victimes de viol n'était clairement pas mise dans les meilleurs postures pour être défendues. Le roi, très jeune avec sa belle sont le parfait portrait de ces dirigeant sans expérience ni notoriété exerçant le pouvoir suprême tel un jeu de cours d'école, un comportement et un parler enfantin parfois stupide faisant la honte pour ce pouvoir. La grande séquence du fameux duel offre un spectacle tout en démesure, virulence et violence (tout comme les scènes de batailles) pour un moment épique et au visuel décapant et un son parfait. Une longue épopée chevaleresque, Ridley Scott régale à sa manière mais offre aussi pas mal de longueurs, racontant tout de même avec minutie, un récit tirer d'un fait réel pour une cause encore et toujours d'actu. Un ultime duel pour la vérité et la justice.