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Carlo G.
5 critiques
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5,0
Publiée le 10 novembre 2021
Un très bon film, moi qui aime beaucoup le Moyen Age. Grandiose sur le plan visuel en raison de l'excellente reconstitution de la France du 14ème siècle. Un très bon jeu d'acteurs. Bonne idée le choix des points de vue des trois personnages principaux, tour à tour. Avant d'aller voir le film, j'avais peur que cela soit redondant, mais en fait pas du tout. C'est très psychologique au contraire. Moi qui aime assez peu les grandes batailles, elles sont peu nombreuses, c'est vraiment la psychologie qui prime. Bref, une très grande réussite, presque un chef d’œuvre.
Un film magistral , Scott au sommet de son art. Une maestria dans la réalisation , du grand cinéma. Des plans séquence formidables , et bien sûr une interprétation hors pair. Le thème de cette rivalité entre 2 hommes , intemporelle , est magnifiquement abordé. Et bien sûr le rôle central de l'épouse, femme intègre , forte , inébranlable dans sa conviction de demande de justice , nous interpelle dans notre époque contemporaine ,mais avec finesse et subtilité.
Des acteurs américains pour jouer des nobles de la fin du Moyen Âge français. Incongru n'est ce pas ? Et pourtant çà marche plutôt bien. Grâce aux acteurs tout d'abord, tous excellents et très bien choisis pour leurs rôles respectifs. Matt Damon peut décidément tout jouer et Ben Affleck démontre si besoin était qu'il n'est pas qu'une belle gueule. Grâce au talent de la réalisation et de la construction narrative ensuite, qui mêle différents points de vue sur une seule et même réalité. Une histoire vraie extrêmement moderne qui témoigne d'une femme courageuse prête à lutter pour son honneur. Une femme à part, lettrée à une époque où elle était davantage prédestinée au rôle de reproductrice et de faire valoir. On se laisse porter et on se surprend, parfois, à douter (le machiavélisme ne se cacherait il pas derrière le visage d'ange ?). Le duel final est haletant et incertain jusqu'au bout. La justice et les valeurs chevaleresques gagneront-elles ou la part obscurantiste du moyen âge tardif aura-t-elle gain de cause, sonnant comme une fatalité inévitable ? Pour le savoir, courez au cinéma.
Ridley Scott aime le cinéma de la démesure. On ne pouvait pas attendre mieux de ce vaste épisode historique, "Le dernier duel", qui tente de reconstituer le destin fratricide de deux chevaliers, Jean de Carrouges et Jacques Le Gris. Ridley Scott quitte les amphithéâtres sanguinaires de "Gladiator" pour les combats tout aussi spectaculaires des servants du Roi du 14ème siècle en France. Il y a dans cette fresque étonnante et énergique, du rythme et de la conviction. Force est d'ailleurs de constater que les comédiens s'adonnent à ce jeu de lumière, de sang et de sons, avec une magnifique authenticité. Le spectateur traverse avec délectation ces guerres inhumaines et se rend compte, non sans effroi, de l'omniprésence des hommes au détriment de leurs épouses ou de leurs mères, rompues au silence de leur condition.
"Le dernier duel" est construit comme un roman choral qui apporte au récit la coloration des évènements historiques par chacun des personnages. Il ne faut pas chercher de la véracité historique dans cette narration ample et spectaculaire. Le plaisir est évident et on plonge dans cet univers chevaleresque et bariolé non sans délectation. Le long-métrage n'a d'autres ambitions que de renforcer l'imaginaire des spectateurs et de les entraîner dans un monde étranger et pourtant apparemment peu éloigné des contingents sociaux qui nous traversent. La question de la place de la femme dans la société est particulièrement bien abordée, faisant pour le coup de ce récit d'aventure un pamphlet politique et social.
"Le dernier duel" est donc un film généreux, facile d'abord et plus profond qu'il n'en paraît. Il devrait séduire les plus grands et les plus petits.
En tant que spectatrice totalement ignorante sur ce dont j’allais avoir affaire en allant voir ce film, j’ai vécu le Dernier Duel comme une excellente surprise. Dans les premières minutes, j’étais face à un film moyenâgeux sans intérêt majeur. Puis au fur et à mesure, en comprenant les procédés de réalisation utilisés - chaque chapitre adoptant le point de vue des différents personnages sur les faits relatés - je me suis rendue compte de l’ampleur de l’histoire. Non, le Dernier Duel n’est finalement pas ce genre de film moyenâgeux s’en tenant à de simples rivalités entre chevaliers. Il va bien plus loin, en mettant non seulement en lumière une histoire qui ne demandait qu’à être placée sous le feu des projecteurs, mais aussi en mettant en exergue un sujet toujours aussi complexe et profond aujourd’hui : le viol. Chaque personnage nous livrant ses états d’âmes et sa façon de vivre le drame en fonction de ses propres affects, la réflexion nous pousse bien au-delà des limites du Moyen- ge. En bref, le Dernier Duel est un film d’une richesse incontestable : sur le plan visuel et en tant qu’expérience pour le spectateur, la réalisation met parfaitement en valeur le France du XIVème siècle. Quant à la scène finale, ses images et sa tension valent à elles seules le détour. Sur le plan factuel, l’histoire mérite largement d’être connue, non seulement pour son contexte historique - le Dernier Duel porte bien son nom, et pas unqiuement dans le sens du scénario : il s’agit historiquement du dernier duel judicière connu en France - mais aussi pour le caractère exceptionnel que représente le courage d’une femme déjà féministe et porteuse d’un combat périlleux au sein d’une époque clouée dans son patriarcat. Et parce qu’un bon film ne se contente pas de marquer ses spectateur sur le coup, celui-ci ne laisse pas indifférent sur le sujet qu’il porte : impossible de ne pas songer à l’inter-temporalité des répercussions du viol, et à la manière dont il peut être perçu… La société a beau avoir évolué, elle ne s’est pas pour autant séparée de ses vices… le Dernier Duel en pointe un du doigt.
Quelle belle image ! Grâce à la lumière (caravagesque par moments), les décors, les costumes mais aussi le jeu d'acteurs (moins d'actrice), la mise en scène et le son, on profite de ce moment de cinéma pur Ridley Scott, un spectacle visuel épique dans la même gamme que Robin des bois ou Gladiator. Big up à Damon, et aussi Affleck pour son rôle de comte fier & énervant. Petit bémol pour la musique, un peu trop languissante par moments...
Je suis allé voir le film avec énormément d'attentes envers la réalisation, le scénario et les acteurs. Je n'ai pas été déçu. Tout d'abord, les décors (extrêmement réalistes) et les costumes sont somptueux et nous plongent immédiatement dans cet univers moyenâgeux barbare. Les acteurs sont excellents eux aussi avec un Matt Damon très enlaidi et convaincant dans ce rôle de gros porc violent et misogyne. Adam Driver aussi est très bien, en travaillant sur son regard, toujours naïf et doux, tandis qu'il commet des horreurs. Jodie Comer aussi est formidable, elle travaille sur les mouvements de son visage pour donner de la profondeur à son personnage. Et le personnage (Marguerite de Carrouges) qu'elle joue est peut-être le seul protagoniste qui n'est pas pourri de l'intérieur. Je crois tout de même que Ben Affleck est celui à qui je tire mon chapeau car il joue avec tant de naturel et de charme, sans caricature, ce duc qui trompe sa femme, qui organise des orgies sexuelles pendant que celle-ci dort, enceinte et qui abuse de son pouvoir pour servir ses amis. J'ai lu énormément de critiques disant que le fait de répéter la même histoire sous l'angle des trois personnages principaux devenait un peu long et chiant. Pas du tout ! Ridley Scott nous fait revivre les mêmes scènes avec des changements de caméra et un changement très subtil dans le jeu des acteurs, ce qui leur donne de la profondeur et fait ressortir encore plus leur côté pourri et pervers (pour les personnages masculins et la mère de Jean de Carrouges) Le scénario est très bien ficelé et dynamique de fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde. Personnellement, je n'ai pas vu les 2h30 passer. J'ai trouvé efficace la structure du film oscillant entre des scènes très calmes et des scènes de boucheries sur les champs de bataille (décapitation, membres coupés, giclées de sang...) La scène de viol est très dérangeante ainsi que toutes les scènes de sexe du film, qui sont nombreuses (Des scènes de sexe absurdes entre Damon et Comer, orgies sexuelles avec une dizaine de femmes ainsi que Driver et Affleck) En fait, les premières 2h15 de film ne sont qu'une montée progressive de tension pour atteindre une poussée de violence inouïe en fin de film, pour le duel. Finalement, quand on sort du film,ébranlé par tant de violence, on se dit qu'on a bien de la chance de ne pas vivre à cette époque barbare et absurde où "la volonté de Dieu" était en fait celle de "c'est celui qui est le plus fort et le plus bourrin qui a raison" Franchement, ce film est avec "La Favorite" de Lanthimos le meilleur historique que j'ai vu. Alors, allez le voir pendant qu'il en est encore temps !
Je conseille ce film à partir de 13 ans 18/20 (quelques longueurs)
Un film épique porté par de merveilleux acteurs. La première demi-heure demande de la concentration car la mise en place narrative est rapide. Ensuite tout est parfait, les décors naturels et le nombre de figurants sont grandioses. Le scénario très fin par ses variations subtiles (la vérité des uns n'est pas celle des autres) porte une histoire au sujet contemporain. J'ai adoré!
Grand pari de mêler cette reconstitution fastueuse du Moyen-âge avec l'exercice de style à la Rashômon. Et c'est réussi. Le parti pris, celui qui impose la narration, impose sa lecture. et c'est encore plus puissant en image, vecteur du réel, qu'à l'écrit. Et dans le procédé à 3 narrations successives, la dernière narration, qui plus est ici avec ses consonances féministes très contemporaines, emporte tout sur son passage.
Dans la France du 14° siécle, une noble soutient qu'elle a été violée par Jean de Carrouges, le meilleur ami de son mari le chevalier Jean de Carrouges . Cette affaire remonte jusqu'au roi Charles VI qui décide qu’il y aura un duel judiciaire.
Ridley Scott réussit une nouvelle fois un grand fil historique par sa reconstitution de la France du 14° siècle. Il adapte la société Moyenâgeuse dans toute sa complexité :les liens de suzerains, les alliances, la noblesse mais aussi les guerres sanglantes, la justice barbare et la condition des femmes ; sans jamais tombé dans le cliché. La construction en trois chapitre, présentant chacun la vérité selon l’un des trois protagonistes principaux, est plutôt bien pensé. Il en découle inexorablement des longueurs (2H30) et des redondances retardant le duel tant attendu
Fut un temps où Le dernier duel aurait été reconnu pour ce qu’il est : un film réactionnaire et puritain. En effet le scénario est limpide : une femme doit savoir se contenter d’un mari frustre, illettré, possessif mais fidèle ! Alors que les libertins qui se vautrent dans le stupre sont de potentiels violeurs. Las, Metoo est passé par là : le film devient un plaidoyer féministe. Et là pas de subtilités sur la notion de consentement : Marguerite n’est pas consentante du tout. Un environnement, favorable au violeur est à peine esquissé (Marguerite avait quand même dit qu’elle trouvait Adam Driver séduisant !), alors que cela aurait pu être le centre du film. Au lieu de cela Ridley Scott et ses scénaristes adoptent une démarche à la Rashomon absolument pas justifiée : les points de vue des trois protagonistes sont peu ou prou les mêmes, et d’ailleurs les scènes sont aussi les mêmes, ce qui à la longue fatigue le spectateur ! Reste que Ridley Scott demeure un réalisateur de haute volée : les combats et scènes de bataille sont assez remarquables, mais on perçoit bien que nous devons comprendre que l’essentiel est ailleurs ! Décevant.
Du grand Ridley Scott! Le maître nous offre une reconstitution incroyable et nous plonge au coeur d'une époque à la violence et à la barbarie sans limite dans laquelle il ne fait pas bon être une femme. Le démarrage est quelque peu laborieux mais très vite tout se met en place et on vit un grand moment.