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Acidus
735 abonnés
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4,0
Publiée le 11 décembre 2021
La filmographie de Ridley Scott est en dents de scie. Le cinéaste est en effet capable du pire comme du meilleur. Heureusement, "Le dernier duel" se range dans la dernière catégorie et Scott nous livre une excellente fresque historique comme il a pu le faire avec un "Gladiator" et un "Kingdom of heaven". Pas de départ en croisade cette fois-ci mais une histoire tirée d'un fait divers du XIVème siècle, celui du viol de l'épouse d'un chevalier par un écuyer, favori du comte d'Alençon. Il aboutira par un des dernier duel judiciaire de France.
Scénario prenant qui se décompose globalement en trois parties, représentant les trois points de vue sur cette affaire. Un film au propos féministe faisant sûrement écho au mouvement "Me Too" mais qui reste assez subtile pour éviter un manichéisme trop marqué. Le reste est solide tant au niveau du visuel que du casting en passant par la mise en scène.
UN grand film, plus subtil qu'on pourrait le croire. Par exemple, à travers l'hypothèse que Marguerite n'a pas été violée ? Elle a profité de l'absence de sa belle-mère (et de sa servante) pour inviter son amant jacques le Gris. En partant de cette théorie, l'intelligence de Marguerite devient l’élément principale de l'intrigue (à la manière d'usual suspects). Elle réussit à annuler la menace que représente un amant (en le faisant tuer par son mari) tout en tombant surement enceinte de ce dernier et à manipuler le roi et la chevalerie (à travers le résultat du duel qui lui est par chance favorable), quitte à risquer sa vie. Selon moi, elle veut "vaincre" symboliquement un sentiment d'injustice (mariage imposé, mari brutal dont elle ne veut pas d'enfant, père traitre à son pays...). Un des indices se trouve dans l'étalon (Le Gris) qui est frappée par De Carrouges à coups de pelle afin qu'il ne puisse s'accoupler avec la jument (Marguerite). La palefrenier coupable représente le sentiment d'échec que Marguerite éprouve vis-à-vis de son existence. Un second élément provient du petit garçon à la fin du film qui est habillé en bleu (couleur de la cuirasse de l'amant de sa mère) et gris (nom de son père naturel). Marguerite est habillé avec une robe à fleurs (symbole d'épanouissement). N.B: La construction scénique identique des 3 scènes de viol (y compris par Le gris qui nie l'avoir fait) par le réalisateur peut être un message contre la censure féministe. Un autre message est surement lié à l'athéisme à travers le fait que Marguerite se montre plus maligne que la chevalerie, le jugement du roi et d'une manière générale Dieu.
Trois visions de la même histoire. Cela aurait pu être ampoulé mais ça fait finalement sa force. A chacun des 3 actes de ce sombre drame médiéval, le regard du spectateur évolue, le troisième étant forcément le plus complet, le plus stimulant, un chapitre qui met surtout en avant l’excellente Jodie Comer, coiffant au poteau ses déjà très bons partenaires masculins, dont Adam Driver. Aussi intense qu’intimiste, le scénario écrit par Matt Damon et Ben Affleck auxquels s’est joint Nicole Holofcener pour la partie concernant Marguerite, revient sur le dernier duel judiciaire reconnu de France entre Jean de Carrouges et Jacques le Gris tout en abordant plusieurs sujets très actuels. Associé a la parfaite maîtrise d’un Ridley Scott en forme olympique, le film se montre à la fois contemporain, féministe, passionnant. Son échec commercial est d’autant injustifié que c’est du grand spectacle.
Compte tenu des très bonnes notes de la presse et des spectateurs, j'avoue avoir été un peu déçu... j'en attendais probablement trop. Le film est très bien interprété, Matt Damon et Jodie Comer sont parfaits, Ben Affleck aussi dans un rôle un peu plus secondaire. Et pour la première fois, j'ai été convaincu par Adam Driver, qui endosse très souvent les rôles de personnages psychologiquement instables. Comme s'il portait un peu cette névrose sur son visage. L'histoire se confond avec l'Histoire, puisque ce film est inspiré de faits réels. Et à ce titre, bien qu'il y ait un certain nombre d'adaptations cinématographiques non conformes aux pratiques réelles de l'époque, j'ai trouvé que le réalisateur avait fait un effort de ce coté là : qu'il s'agisse des coutumes, des tenues ou même des combats, j'ai trouvé que le film nous plonge dans un univers qui correspond assez bien au XIVème siècle. Ce qui m'a déçu, c'est la longueur du film. Car il dure 2.h30, mais pendant 2h, on revit 3 fois la même histoire depuis 3 points de vue différents... la deuxième version m'a paru longue, et la 3ème interminable. On a hâte d'en arriver au dénouement : le fameux duel ! C'est un bon film, mais qui souffre de trop de longueurs à mon gout.
Excellent film ! La forme est du déjà vu (une histoire sous plusieurs points de vue) mais on est captivé par l'intrigue, le jeu des acteurs, les décors, ... bref tout. Pas le meilleur Ridley Scott, mais on ne s'ennuie pas
Le meilleur film de Ridley Scott depuis Gladiator...tout est parfait dans ce film , que ce soit la direction des acteurs , les dialogues, l'intensité, le scénario , le découpage en chapitre montrant chacun une vérité ou bien la musique , les décors et la réalisation..ce film est ingénieux , plein de souffles et il respire le cinéma dans chaque plan
Ridley Scott s'était déjà brillamment manifesté dans "Kingdom of Heaven". Il y revient avec "Le dernier duel". Est-ce une période fondamentalement différente de l'époque actuelle? Servir son roi et ne jamais flancher face à l'ennemi. Egorger des innocents dans des guerres sans fin et voir ses adversaires faire la même chose. Lutter pour mériter sa place de capitaine dans un système des hiérarchie très complexe. Risquer sa vie pour un titre de chevalier dans une énième guerre. Et pourquoi l'argent a toujours cette fâcheuse tendance à faire défaut ? Deux chevaliers, personnage réels, Jean de Carrouges et Jacques Le Gris vont combattre jusqu'à la mort dans le dernier duel judiciaire. L'un veut défendre l'honneur bafouée de son épouse, l'autre se déclare innocent du crime de viol dont on l'accuse. L'un est obsédé par l'honneur et les principes. L'autre sait s'accommoder de beaucoup de choses; quand on sait lire le latin et non seulement manier l'épée, on voit le monde autrement. Assez parler d'hommes. Que devient la femme dans l'histoire, l'irrésistible Marguerite de Thibouville ? Connaît-elle le plaisir charnel avec son mari, c'est ce qu'on appelle la petite mort, passage obligé pour donner naissance à un héritier, lequel tarde à arriver? Il lui faudra répondre à cette question devant une assemblée réunie par le roi pour décider si le duel judiciaire doit avoir lieu... L'homme du Moyen Age, c'est nous... c'est ainsi que se terminait un des ouvrages de Robert Fossier, grand médiéviste français... .L'homme du Moyen Age, l'homme et la femme, bien entendu...
Que dire si ce n'est bravo et encore merci pour tout ce que ce grand monsieur a pu apporter au cinéma. En pleine époque ultra communautarisée, wokiste, genrée et Lgbtisée jusqu'à la moelle, sir Ridley revient avec une ode au temps anciens, à l'épique plus qu'au polémique, une histoire d'hommes mais pas que, une histoire de femme aussi, d'honneur et de devoir, des valeurs qui semblent hélas appartenir définitivement au passé. Les acteurs sont éblouissants, la photo est à tomber, Lord Ridley dépeint à merveille la beauté et la cruauté d'une époque qui a forgé l'identité de toute une civilisation, par le biais ce dernier duel, peut-être nous délivre t'il le message suivant: "Arrêtez d'idolâtrer vos smartphones et autres tablettes, incarnez vous, rendez hommage à votre si glorieuse civilisation avant qu'il ne soit définitivement trop tard..."
Trés bon film, magnifiques décors et superbe interprétation. Je n'avais pas ressenti une pareille immersion dans une intrigue médiévale depuis " Le nom de la rose ".
Un excellent R.Scott, une très bonne distribution, cette façon de présenter l'histoire est ma fois très originale. Elle pourrait en déconcerter certain certes, mais je trouve que c'est ce qui fait l'attrait de ce film.
Magnifique. Reflexion profonde sur la perception des choses, les différentes interprétations et la sensibilité propre face à des faits identiques. Le tout dans des scènes à couper le souffle, un jeu d'acteurs aux petits oignons, aux costumes et décors qui nous font voyager très loin. Prend forcément aux tripes vu les sujets abordés. L'honneur, l'héritage, la parole, la fidélité, la descendance, la richesse / pauvreté, l'instrumentalisation de la religion et de la science, la place des femmes, l'infertilité, et tant d'autres choses que je ne puis citer par peur de spoiler.
Nous sommes bien servit, tout est magistralement bien orchestré. Chacun personnage joue son rôle, et il est exaltant de voir cette vie de chevalier s'activité devant nous. En revanche le troisième rembobinage est un plus dur a encaisser, on peut comprendre le choix du réalisateur de ne pas le réduire cette partie car il ne veut pas laisser de place a l'imagination chez le spectateur pour s'assurer que le message qu'il veut faire passer ne soit pas troubler par des doutes du à des morceaux manquants. Malgré cette alourdissement le final est époustouflant .
OK la reconstitution de la France du XIVème siècle est brillante. Mais pourquoi avoir choisi cette histoire des 2 JEAN qui a peu d'intérêt si ce n'est de nous servir du wokisme féministe à la mode. Trop long! Revoir le viol n'apporte aucun intérêt sinon d'insister lourdement... Les effusions de sang dans les combats rappellent celles des films de Tarantino. Matt DAMON est excellent mais comme d'hab Adam DRIVER est inexpressif...
La dernière 1/2 heure est superbe. Par contre, le concept de la même histoire racontée par 3 personnages différents est très mal géré. Il n'y a déjà plus d'ambiguïté ou de liberté d'interprétation après le second point de vue... pourquoi en rajouter encore un ? En l'appelant la vérité. Quelle lourdeur. Les petits détails qui changent entre chaque point de vue ne sont pas très intéressants en plus.