Vingt-trois ans après Mensonge, son premier film, François Margolin retourne derrière la caméra avec L'Antiquaire, un thriller familial concentré autour d’un vol de tableaux durant la Seconde Guerre mondiale.
Le réalisateur François Margolin a choisi de privilégier la fiction au documentaire car elle lui permettait plus de libertés artistiques. L’intrigue est néanmoins basée sur une histoire vraie, celle de Sophie Seligmann, petite-fille d'un collectionneur d’art fusillé par les Nazis et qui a lutté pendant des années pour récupérer les œuvres d’arts de son grand-père.
Aborder le sujet du vol d’œuvres d’art aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est, selon François Margolin, un sujet très actuel : "Que les bouches s’ouvrent enfin, avant que les derniers témoins de cette époque ne meurent. C’est une question vitale pour la France et pour les Français, si nous voulons continuer à vivre ensemble", déclare-t-il.
Avec L'Antiquaire, François Margolin a voulu dénoncer l’attitude de certains musées qui ont mis énormément de temps à restituer des œuvres d’art volés à leurs propriétaires ou à leurs héritiers.
L’Antiquaire se déroule dans le temps présent mais contient des flashbacks qui font écho à la Seconde Guerre mondiale : "J’ai choisi d’en garder le minimum absolu. D’en faire des réminiscences, dont on ne sait pas très bien si elles sont réelles ou imaginaires", précise François Margolin.
L’une des influences de François Margolin pour l’Antiquaire est le film Marathon Man de John Schlesinger porté par Dustin Hoffman. Il y est également question de nazisme et de vol de biens aux juifs durant la Seconde Guerre mondiale. L’Antiquaire fait également référence à Vivement Dimanche de François Truffaut "pour le côté thriller", indique le réalisateur.
Si le sujet du film, l’Antiquaire contient néanmoins quelques touches d’humour : "je crois que l’on peut rire de tout, et que c’est même le rire qui permet de supporter les situations tragique". A ce sujet-là, le réalisateur François Margolin cite les frères Coen en exemple, qui sont bien connus pour allier comédie et drame avec une grande habileté.
L’acteur Niels Schneider joue le personnage Klaus Vogel jeune mais également vieux. Une idée surprenante que le cinéaste défend ainsi : "Je trouve en effet que Niels a un côté "Dorian Gray" et qu’on a l’impression qu’il ne pourra vieillir. Je me trompe peut-être... Par ailleurs, je n’aime pas trop les acteurs que l’on vieillit dans les films : je trouve cela très artificiel."
La musique utilisée dans le film est majoritairement composée de morceaux du grand Bernard Herrmann, compositeur attitré d’Alfred Hitchcock. Néanmoins, la grande majorité des morceaux utilisés sont issus de la bande originale qu’Herrmann a composée pour La Mariée était en Noir de François Truffaut. François Margolin a également inclus une chanson peu connue de Léo Ferré intitulée Cette blessure.
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