Simon, le seul survivant du Simshar qui, lors du naufrage, a vu son père et son fils mourir sous ses yeux, a accepté de se livrer en 2009 à Rebecca Cremona. Cette même année, la production a obtenu une aide au développement de 100 000 euros. En 2011, un teaser montrant le potentiel de cette histoire a été tourné et visionné 7 000 fois en quatre jours. Ce succès a permis une levée de fonds et c'est de cette manière que le projet Simshar a pu commencer.
Chaque personnage du film est inspiré par des personnes qui vivent sur l'île de Malte que les acteurs ont rencontrées.
Lors de sa rencontre avec Rebecca Cremona, Simon lui avait dit que plusieurs bateaux étaient passés à côté de lui et des autres naufragés mais sans s'arrêter. La raison : ils les avaient pris pour des immigrés illégaux traversant la Méditerranée pour atteindre l'Europe. Choquée, la cinéaste a interrogé plusieurs capitaines de bateaux qui lui ont expliqué que la règle de sauver toute personne en détresse n'est que rarement respectée en Méditerranée...
Rebecca Cremona a voulu faire ce film parce que ce drame, dont les médias parlent de façon anecdotique, l'a touchée personnellement mais aussi parce qu'il s'agit d'une tragédie nationale qui a heurté la conscience des Maltais.
L'année du naufrage du Simshar a vu une autre tragédie se dérouler dans les eaux méditerranéennes : celle d'un cargo de marchandises turc, avec à son bord 140 migrants qu'il venait de secourir, qui s'est retrouvé bloqué pendant plusieurs jours dans des eaux internationales, entre Malte et Lampedusa. Pris dans une querelle politico-diplomatique, ce cargo n'a pas pu accoster puisque les deux pays lui ont refusé l'accès, provoquant ainsi un drame humanitaire.