L'histoire de la cantatrice Florence Foster Jenkins avait déjà donné lieu à une libre adaptation dans Marguerite de Xavier Giannoli, mettant en scène Catherine Frot. Le film a reçu quatre César début 2016.
Impliqué dans la campagne "Hacked Off" pour la transparence de la presse, Hugh Grant avait décidé de se mettre en semi-retraite du cinéma, avant d'être contacté pour jouer dans Florence Foster Jenkins. Donner la réplique à Meryl Streep a finalement convaincu l'acteur d'accepter le rôle.
La scène dont l'action se passe au mythique Carnegie Hall de New York a en réalité été tournée dans la non moins prestigieuse salle de l'Hammersmith Apollo, à Londres. La ville de Liverpool a servi de doublure pour New York. Le chef décorateur Alan MacDonald explique : "New York a tellement changé qu’il est presque impossible de recréer la ville telle qu’elle était dans les années 40. En revanche, comme tous les paquebots qui ralliaient New York partaient de Liverpool, il existe des similitudes architecturales entre les deux villes". Il était toutefois très heureux : "Quand on est décorateur, recréer le New York des années 40, c’est un peu comme si Noël et votre anniversaire tombaient en même temps!".
Après The Queen et Philomena, Stephen Frears s'intéresse de nouveau avec Florence Foster Jenkins au destin particulier d'une femme ayant véritablement existé.
Le scénariste Nicholas Martin a découvert Florence Foster Jenkins sur Youtube. "J’ai été frappé par la sincérité de sa voix, que j’ai trouvée très émouvante, très drôle et très triste", se souvient-il. "Je l’ai écoutée en boucle et j’ai eu envie d’en apprendre davantage sur sa vie. C’est là que j’ai réalisé que le parcours qui l’a menée sur la scène du Carnegie Hall ferait un formidable film musical".
En réalité, St. Clair Bayfield, joué par Hugh Grant, n'était pas officiellement le mari de Florence Foster Jenkins, étant déjà engagé à une autre femme, mais son compagnon pendant plusieurs décennies et son dévoué impresario.
Florence Foster Jenkins était une mondaine qui a joué les mécènes pour le monde des arts du spectacle. Elle incitait également de riches figures de l'intelligentsia new-yorkaise à faire oeuvre de charité. Impossible pourtant de véritablement savoir si elle était consciente de son manque de talent. Toutefois, le "vrai" public n'était jamais invité à ses concerts, mais seuls ceux qui l'aimaient, se préservant ainsi de toute critique négative.
Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, Meryl Streep a pris des cours pour bien chanter... faux. L’actrice a travaillé avec le professeur de chant Arthur Levy : "Nous avons ensuite intégré les fausses notes. Je ne me suis pas demandé comment Florence Foster Jenkins aurait chanté ces arias, je me suis contentée de les aborder comme l’aurait fait ma Florence", explique l'actrice. "Je me souviens avoir entendu Irving Berlin jouer ses compositions tout en chantant incroyablement faux, ce qui m’a amenée à penser que cette dissociation existait peut-être même chez les plus grands musiciens". On est donc bien loin de ses performances dans Mamma Mia !.
Longtemps après sa mort en 1944, Florence Foster Jenkins continue de fasciner. Le concert qu'elle a donné au Carnegie Hall est l’un des programmes les plus demandés des archives du lieu. Son vinyle The Glory of the Human Voice faisait partie des 25 vinyles préférés de David Bowie.
Le compositeur Alexandre Desplat a dû revoir son approche de l'écriture pour Florence Foster Jenkins. "Mon travail a consisté à créer une musique qui n’interfère pas avec les nombreux airs célèbres que l’on entend dans le film. J’écris souvent délibérément des musiques dont le style est différent de celui de l’époque du film, mais ici, la musique joue un rôle tellement central dans l’histoire que cela m’a obligé à adopter une approche qui ne vienne pas perturber les enregistrements classiques de Florence Foster Jenkins", explique-t-il. Il a ainsi mêlé "le jazz des années 40 à une musique orchestrale".
Meryl Streep avait tellement envie de travailler avec Stephen Frears qu'elle a accepté le rôle avant même de lire le scénario. L'actrice connaissait déjà Florence Foster Jenkins : "J’ai le vague souvenir qu’au cours de ma première année d’art dramatique, les étudiants se faisaient passer un enregistrement de Florence. Je me souviens d’une sorte de cri strident qui nous faisait tous hurler de rire", se souvient-elle.
Hugh Grant était intimidé de donner la réplique à Meryl Streep et de jouer sous la direction de Stephen Frears. "Donner la réplique à Meryl Streep est extrêmement effrayant car il s’agit non seulement d’une immense star, mais également de l’une des plus grandes actrices qui soient. Elle possède une aura extraordinaire", confie-t-il. "J’étais également anxieux à l’idée de tourner sous la direction de Stephen car il réalise des films élégants, souvent primés, bien loin de mon univers. Il a fallu que je travaille dur pour ce film, c’était très intimidant pour moi. Je me suis préparé pendant près d’un an pour ce rôle car il a fallu que nous attendions que Meryl soit disponible. Jamais je ne m’étais autant préparé pour un film !".
Le pianiste Cosmé McMoon est incarné par Simon Helberg, plus connu pour son rôle de l'astronaute Howard Wolowitz dans The Big Bang Theory. Il fallait un pianiste confirmé pour le rôle, en raison de la difficulté à accompagner un personnage qui ne chante ni juste ni en rythme. "La présence de Simon Helberg dans le film témoigne du génie du directeur de casting new-yorkais, car c’est non seulement un fantastique acteur comique mais également un talentueux pianiste", raconte Michael Kuhn, producteur. "Nous avons vraiment eu de la chance qu’il accepte le rôle, car regarder quelqu’un faire semblant de jouer du piano, c’est atroce !".