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Nico591
46 abonnés
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3,5
Publiée le 27 août 2015
Étonnant que Jacques Audiard ai remporté la Palme d'Or pour ce film qui est tout de même bien inférieur à "Un Prophète" ou "De Battre Mon Cœur s'est Arrêté". Racontant l'histoire de réfugiés fuyant la guerre de leur pays pour en trouver une autre dans les cités de nos banlieues. Avec son style réaliste et naturaliste qui a fait son succès, Audiard place son histoire dans un contexte social et politique qui fait directement écho à notre époque. Rare sont les films français d'aujourd'hui qui décrivent avec autant de véracité les zones de non droit que sont devenues certaines cités, ce qui rend le film de ce point de vue là important et nécessaire. Mais là où le film perd de sa force, c'est principalement dans la cohérence de son récit et dans l'impact qu'il arrive d'habitude à lui conférer, donnant l'impression qu'Audiard s'est quelque peu reposé sur ses acquis. Pourtant le film avait très bien commencé, montrant avec authenticité le parcours de ces sri-lankais arrivant dans un quartier sensible, avant que le scenario se perde un peu. Néanmoins, Audiard se révèle toujours aussi virtuose lorsqu'il met en image la violence de scènes d'action. Chapeau également aux acteurs amateurs sri-lankais qui passent vraiment pour des professionnels. Malgré les défauts du film, Jacques Audiard hisse un cinéma français sclérosé à un niveau qu'il est le seul à pouvoir le faire garce à une audace et à un talent immense.
Quel formidable film, dur et poignant ! Dheepan nous raconte l'histoire de trois personnes fuyant la guerre au Sri Lanka pour venir s'installer dans une cité « très » sensible en France. Ils doivent tout reconstruire, une apparence de famille, apprendre le français, travailler, s'intégrer, vivre... L'évolution de cette intégration nous captive de but en blanc, on voit leurs difficultés mais aussi leur grande volonté de repartir de zéro tout en apprenant à se connaître davantage. Mais les luttes de quartier sont très violentes et rappellent sans cesse cette guerre. Vouloir échapper à une guerre pour en retrouver une dans un autre contexte est quelque chose de très traumatisant. Le film ne tombe pas dans les clichés car, même si la France est un beau pays, ces cités sensibles existent et ne sont en aucun cas exagérées. La fin nous tient en haleine jusqu'à la fin, et le trio d'acteurs (non professionnels je précise) est simplement magnifique. Une Palme d'Or vraiment mérité !
Audiard a plutôt obtenu la Palme d'or au titre de " l'ensemble de son œuvre " que pour ce Dheepan long et brouillon, loin des sommets du Prophète ou de De rouille et d'os, pour ne parler que de ses derniers films. Pour un admirateur de ce cinéaste toujours original et souvent téméraire, il était tentant d'aller voir ce mystérieux film sur le thème de la confrontation entre des migrants fraîchement débarqués du lointain Sri Lanka en guerre et une bande de petits voyous des " cités " de la banlieue parisienne. On n'est pas davantage convaincu par la trop rapide exposition de la situation au Sri Lanka que par la présentation d'une cité ravagée par les trafics (pour ça, on continuera à se référer à Kassovitz). Les trois comédiens tamouls sont très convaincants et Rottiers, en Bébel du 21 ème siècle, nous gratifie sans trop se défoncer, de son énième rôle de voyou au grand cœur.
Palme d’or mitigée et controversée du dernier festival de Cannes, le dernier film de Jacques Audiard ne faisait pas partie, contrairement à ses deux précédents films (Un Prophète et De rouilles et d’os), des grosses attentes de la stratosphère cinéphilique. Sa projection à Cannes avait indéniablement divisé la critique, l’avis général n’était guère exaltant. En revanche, un événement qui, par le plus grand des hasards, se produit en différé et fait directement écho au pitch de Dheepan, est la soudaine augmentation de migrants étrangers. Il est intéressant de noter que sa sortie au cinéma fût précédée de cet événement inopportun, comme si l’histoire de Dheepan avait éveillé cette envie de l’imiter et de croire en cette chance de pouvoir refaire sa vie ailleurs. L’histoire que raconte ce film est incontestablement universelle et plus que jamais d’actualité. Néanmoins les inspirations et les thématiques engendrées par Audiard restent, elles, purement cinématographique. La référence la plus éloquente s’extirpe des films américains du Nouvel Hollywood des années 70 où le traitement de cette violence viscérale et graphique imbriqué dans un postulat social et politique dénote une certaine forme de névrose chez l’homme (on pense évidemment à des classiques du genre comme Taxi Driver de Scorsese ou encore Les Chiens de paille de Peckinpah). Le personnage de Dheepan est un archétype de l’anti-héros néo hollywoodien, il appartient à cette catégorie de personnages issus de la contre-culture américaine, marqués par la guerre à la recherche de rédemption et d’une certaine forme de paix aussi bien interne qu’externe. Néanmoins, l’identification au personnage reste infinitésimale, ce sera plutôt vers le personnage de Yalini que le spectateur portera son intention, ainsi que son devenir. Le problème de Dheepan réside dans l’évolution de son personnage principal quasi imperceptible et trop souvent suggérée. Dheepan n’exprime rien, il est indéchiffrable, rien n’est émouvant ou attachant chez lui ; difficile à partir de ce moment de créer de véritables enjeux dramatiques. À ce titre-là, Les personnages de Yalini et de la fille restent les plus intéressants et tout simplement les plus humains. Ce sont eux qui parviendront peut-être à vous tirer quelques larmes, eux qui vous feront chavirer et vous questionner, c’est à travers leurs yeux que vous percevrez toute la dimension de cette lecture « montesquienne » moderne. Assez paradoxalement, l’image que donne Audiard des cités gangrénées par la guerre des gangs et le trafic de drogues parait bien trop caricaturale alors qu’avec Un Prophète, il s’était entaché d’une approche bien plus vériste sur le milieu carcéral (ce qui était d’ailleurs l’une des grandes forces du film). Dheepan n’est certainement pas une grande Palme d’or et celle-ci n’est pas nécessairement honteuse. Ce dernier Audiard est certes moins transgressif que ce qu’il nous avait habitué par le passé, mais cette histoire n’en reste pas moins bouleversante de par sa troublante analogie avec la réalité actuelle.
description peu réaliste de la banlieue française comme zone de non droit et de l'Angleterre comme le paradis alors que la violence existe aussi là bas . film assez ennuyeux et irréaliste comment 1 tamoul qui ne parle pas français devient gardien d'immeuble
Pas aussi abouti que "Un prophète", le dernier Audiard est pourtant génial jusqu'à l'apparition de la "No war zone", puis le film se transforme peu à peu en "vigilante movie" et perd de sa superbe. Heureusement, la fin, qu'on devine fantasmée, est juste magnifique et conclut ce métrage au casting incroyable d'une façon idéale.
Un petit déçu par le nouveau film de Jacques Audiard. Le réalisateur a vraiment su montrer son talent dans :"Un prophète" oui encore:"De battre mon coeur s'est arrêté". Mais là ce qui coince le plus c'est la vision de la banlieue, qui semble une fois de plus un peu décalée de la réalité. Il y a des trafics de drogue, des armes etc... D'autant que la deuxième partie du film va un peu n'importe où et n'apporte pas grand chose au film. Néanmoins les acteurs sont vraiment excellents et certaines scènes, accompagnées de la très bonne bo les rendent superbes exemple:Quand Dheepan est tout seul sur sa chaise, avec une lumière rouge très bien gérée ou encore quand spoiler: il monte les escaliers à la fin du film, dans de la poussière avec son revolver et son outil et qu'il élimine les personnes
"Dheepan" arrive dans les salles belges entouré de son ombrageuse polémique cannoise. L'attribution de la Palme d'Or au film avait de quoi surprendre, d'abord au regard des réactions clivantes qu'il avait suscitées en mai dernier sur la Croisette, et si l'on se réfère à l'adhésion quasi générale formulée autour de deux autres films : "Mia Madre" de Nanni Moretti et "Carol" de Todd Haynes, annoncés chez nous dans les prochains mois. Ensuite parce que le portrait de la banlieue qui y est dressé a légitimement de quoi faire réagir. Montrée en véritable zone de non-droit aux mains de dealers à la gâchette facile, où la violence règne et dont l'Etat semble complètement déconnecté, elle ne vaut guère mieux que que le Sri Lanka ravagé par la guerre civile que quitte l'ancien soldat désabusé Dheepan (Anthonysthasan Jesusthasan ). Lequel s'embarque pour la France accompagné de Yalini (Kalieaswari Srinivasan) et d'Illayaal (Claudine Vinasithamby), rencontrées quelques heures avant le départ et qui se feront passer respectivement pour sa femme et sa fille, en vue de former une famille crédible. Le trio tente alors de s'apprivoiser et de s'intégrer dans un pays dont il ignore tout, à commencer par la langue. A la découverte de leur barre d'immeuble, Dheepan et "les siens" vont vite déchanter. C'est précisément ici que la lâcheté politique d'Audiard, auto-affirmée lors de la conférence de presse d'après-palmarès, a du plomb dans l'aile : s'abritant sous le ridicule paravent du "film de genre", le cinéaste livre un film dans la lignée des westerns "droitiers" à la Peckinpah, où les cowboys locaux (entendez la racaille) font la loi. [...]
"Un héros très discret" (1996), "Sur mes lèvres" (2001), "De battre mon coeur s'est arrêté"(2005), "Un Prophète" (2009) et "De rouille et d'os" (2012), pas un film qui mériterait moins de 15/20 et Jacques Audiard confirme une nouvelle fois en revisitant les genres. On passe du drame social au thriller qui emprunte beaucoup au western (urbain). Un magnifique film, prenant il est juste dommage que la fin soit un peu plus bancale.
Un film de Mr Audiard fait toujours parler. Divise souvent. Meme si pour moi ca n atteint pas les très beau films q u il a fait avant ca reste tres fort . Des scènes a couper le souffle . un scenario qui nous donne la chair de poule. Alors chapeau l artiste Audiard et merci.
Un film d'une grande efficacité, mais qui m'a procuré que très peu d'émotions, malgré un récit élaboré et sensible et une mise en scène toujours inspirée et engagée. Du beau cinéma !
Jacques Audiard n'est pas le premier cinéaste à remporter la palme d'or avec un film qui n'est pas son meilleur (voir Laurent Cantet, David Lynch, Michael Haneke, Lars Von Trier etc...). Le cinéaste semble avoir porté, avec bonheur, toute son attention sur son impeccable direction d'acteurs dont il faut saluer, pour le trio des Sri Lankais les superbes interprétations surtout la jeune femme dont le sourire et la grâce physique emballent le film. Audiard a pour thème favori, visible dans toute son oeuvre, le surpassement de soi à travers des handicaps physiques, sociaux ou intégrationnels. Il parvient le plus souvent à nous mettre, spectateurs, à la place de Dheepan, telle une caméra subjective. Nous regardons cette très laide cité de banlieue telle qu'il voit avec un certain décalage, une distance montrée de façon très personnelle grâce à la force de sa mise en scène virtuose qui ne verse pas dans le cliché. La fin du film, très violente, bénéficie d'un vrai talent de cinéaste (la fumée qui monte, l'utilisation du hors champ...) Dommage, et c'est le point faible du film, que le scénario soit inabouti, comme si nous attendions une chose qui ne vienne pas, une surprise absente. Jacques Audiard aurait pu privilégier une fin plus elliptique ou symbolique comme celle, si belle, de Gran Torino, un sacrifice nécessaire pour sublimer l'intégration.
Un très bon film sur la vie de ces réfugiés de guerre du Sri Lanka. L'image que ce film donne de la France n'est franchement pas réjouissante...mais malgré une fin quelque peu étrange, ce film reste d'un très bon niveau. Après est-ce que ce film mérite la palme d'or? Je ne pense pas. Malgré tout, ce film reste à voir.
Jacques Audiard a démontré depuis plusieurs années qu'il a sa propre marque de fabrique. Avec "Dheepan", il la consolide. Un sujet social d'actualité, des personnages qui se battent envers et contre tout, des démons qui resurgissent: tout y est. Le scénario aborde différents thèmes très interloquants: la création de famille pour facilité la fuite du pays, des réfugiés pensant avoir une vie plus sereine et qui se retrouvent dans les mêmes conditions de vie, le choc des cultures, ... Assemblés les uns aux autres et sous la direction du cinéaste, tout fonctionne et on se laisse absorber par les personnages magnifiquement interprétés par ces acteurs indiens qui jouent pour la première fois au cinéma. Audiard nous émerveille, une fois de plus, avec sa réalisation extrêmement soignée et poétique. Peu de cinéastes arrivent comme lui à maîtriser aussi bien la caméra à l'épaule, le montage intégrant des plans poétiques spoiler: (l'éléphant dans la forêt) et le hors-champs spoiler: (la montée dans la cage d'escalier) . La fin nous laisse réfléchir pendant un bon moment avant de savoir comment nous devons la comprendre spoiler: entre réalité ou fantasme . Les avis risquent d'être très partagés autour de cette palme d'or et c'est dommage car on a de quoi être fier qu'elle soit française.