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    Love
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    2,8
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    201 critiques spectateurs

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    L_huitre
    L_huitre

    86 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    Attention film très chaud ! Le réalisateur Gaspard Noe s'est vraiment éclaté avec ce film où il a mis en scène tous ses fantasmes. Il apparaît même en personne dans quelques plans... Il a poussé le vice - et c'est drôle ! - jusqu'à rappeler son prénom et son patronyme dans plusieurs séquences du film... Nous voilà donc partis dans un film de cul, avec une bonne quinzaine d'étreintes ( voire plus ! ), mais sans jamais avoir l'impression de regarder un film X. Le réalisateur a donc au moins gagné son pari, consistant à vouloir mettre en scène une relation amoureuse dans ses développements les plus intimes. La sensualité est au rendez-vous et l'élixir de ce que peut être une relation humaine, est assez bien rendu. Petit bémol, quand même, avec le personnage de Murphy qui est assez inexpressif dans son jeu. Mais on voit bien ce à quoi Gaspard Noe a voulu s'attacher. Hélas, le film part ensuite dans la surenchère, avec une accélération de scènes chaudes un peu jusqu'à l'écoeurement ( boite échangiste en particulier ). Gaspard Noe a l'honnêteté de reconnaître que l'excès peut tuer l'amour, puisque ses personnages n'arrivent pas à préserver leur relation. Mais, une fois le générique de fin terminé, on se demande à quoi tout cela a servi. Livrer au spectateur une certaine poésie du coït ? De ce point de vue, l'utilisation de la 3D est assez réussie, car les reliefs sont parfaitement rendus. Certaines scènes sont vibrantes d'intensité, notamment dans la boite de nuit. Au final, prenons ce film pour ce qu'il est : un joli délire de cinéma d'auteur, avec une touche très personnelle dans l'utilisation de la caméra, toujours très proche de ses sujets ; un feu d'artifice ( ou d'artifesse, si vous préférez ) de fantasmes permettant de voir du Q sans mauvaise conscience puisque c'est de l'Art... De l'Art, mais aussi du cochon !
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2015
    5/5 pour le grand retour de Gaspar Noé et ce "Love" qui est une pure réussite. C'est LE drame sentimental, LE film d'amour que j'ai toujours voulu voir. Réaliste, touchant, puissant, vrai, original et space avec la 3D, sombre à l'ambiance excellente (On pense à "Enter the void"), monté tel un puzzle (On pense à "Irréversible"). La BO est superbe et colle parfaitement à l'ensemble. Les références et clins d'oeil sont variés. La technique et la photographie sont réussies (Magnifique traveling dans le parc, magnifiques lights, images sublimes). A aucun moment, je n'ai eu l'impression de regarder un film porno. D'ailleurs, ceux qui pensent cela n'ont rien compris à cette oeuvre. "Love" est au final un film triste et désenchanté qui fait très mal. Chef-d'oeuvre incontournable.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2017
    Gaspard Noé : "Irréversible", "Enter the Void", "Love".
    On aime ou on déteste.
    Moi j'aime.

    Oui bien sûr "Love" est lesté de défauts rédhibitoires : à commencer par son titre prétentieux et définitif, sa voix off pesamment métaphysique, ses dialogues à deux balles, son machisme voire son homophobie et sa manie répétitive de déconstruire la chronologie qui vire à la pose prétentieuse ("Irréversible" était l'histoire d'un viol raconté par la fin, "Love" l'histoire d'une passion amoureuse qui débute par une rupture).

    Mais il y a dans le cinéma de Gaspard Noé, qu'on l'aime ou pas, un dynamisme, une urgence, une ambition qui forcent l'admiration.
    Loin des "petits"films français pleins d'une ironie souriante, sitôt vous sitôt oubliés, Gaspard Noé ose traiter des sujets ambitieux. tant pis s'il s'y fracasse.
    "Love" parle des deux choses les plus importantes au monde (aux dires de l'acteur principal) : l'amour et le sexe, les larmes et le sexe. "Love" en parle sans fard comme l'annonce le parfum de scandale qui entoure la sortie du film. Scènes de sexe non simulées, nudités frontales, orgasmes à répétitions, triolisme compliqué .... en 3D !
    Désir puéril de choquer le bourgeois ? Peut-être. Mais le bourgeois en a vu d'autres que plus grand'chose ne choque.
    Quête d'une façon différente de filmer les corps amoureux ? Sans doute. Et c'est là que "Love" nous emporte. En réussissant à faire du porno autrement, du porno beau, du porno amoureux.
    selenie
    selenie

    6 331 abonnés 6 203 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    Présenté et désormais connu comme le film sulfureux du dernier Festival de Cannes le nouveau film de Gaspard Noé sème un parfum de scandale, qui est un vrai pléonasme quand on parle du cinéaste Pornographique ?! Sûrement pas même si le sexe est bien présent, frontal et non simulé il n'y a jamais de scènes choquantes et/ou "hors normes". Gaspard Noé présente lui, son film comme un mélodrame dans un triangle amoureux. Malheureusement il manque une chose incontournable et nécessaire, l'émotion. Jamais la moindre once de trouble émotionnel...
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 16 juillet 2015
    L’audace, c’est sans doute ce qu’il faut en premier lieu retenir de cette nouvelle œuvre du réalisateur d’Irréversible et d’Enter The Void. Cette audace de vouloir donner la preuve qu’il est possible de faire un film avec du sexe, beaucoup de sexe, sans tomber dans de la pure pornographie de base, avec toute sa superficialité et sa bestialité. Ici, Gaspar Noé a voulu montrer que le sexe, dans les films, peut aussi se mêler aux sentiments. S’il filme des scènes certes parfois trash mais jamais vraiment vulgaires ni choquantes, c’est avant tout pour nous décrire une romance, une histoire d’amour charnelle, passionnelle et destructrice. Il donne, ainsi, beaucoup de sensualité à la sexualité.
    L’audace aussi de réaliser ce genre de film en 3D qui, aussi surprenant que cela puisse paraitre, n’est finalement pas si inutile que l’on pourrait penser au préalable. Au-delà de certains effets qui ont certainement bien amusé Gaspar Noé (et dégouté le spectateur), le relief donne effectivement plus de réalisme aux images, toujours soignées. On est par ailleurs ébloui par tout cet esthétisme qui rend belles, très belles des scènes qui dans la vie ne le sont pas forcément. Toutefois, il est regrettable que quelques longueurs se soient faufilées dans certaines séquences, lassant quelque peu le spectateur qui a bien compris le message…
    Aussi, force est de constater que Gaspard Noé tend un piège au... la suite de la critique sur Super Bobine ! (oui, c'est très énervant).
    Daniel C.
    Daniel C.

    150 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juillet 2015
    Ce film est une prouesse cinématographique, car effectivement les images des corps faisant l'amour, bien que très explicites, ne relèvent pas du registre pornographique. C'est assez mystérieux, car le sexe masculin en érection, la pénétration vaginale, les scènes du trio amoureux, voire des scènes plus trash dans un club échangiste, eh bien par je ne sais comment, mais ce n'est pas du porno. Peut-être d'ailleurs que ce ne sont pas des corps (même s'ils sont magnifiquement filmés) qui font l'amour, mais des êtres et que c'est ça qui change tout. Et puis, il y a aussi le fait que le film soit en 3 D. C'est sans doute la première fois que ce procédé cinématographique m'intrigue par la distance qu'il introduit parfois. Quand j'ai vu le dernier film de Godard en 3 D, cela m'a semblé totalement superflu. Il faut dire que la veille, je m'étais trompé de salle et avais vu un autre film en 3 D, qui m'avait d'abord fait songé que l'audace godardienne était sans limites! Dans "Love", cette étonnante profondeur de champ créée par la 3 D a un effet sur la perception de la position des personnages dans la manière dont ils s'incarnent dans leur histoire. Même le gros plan sur l'éjaculation du sperme ne relève pas du registre pornographique. Comment expliquer cela?! Ensuite ou d'abord peut-être, il y a cette histoire d'amour à rebours. Les Rita Mitsouko chantaient qu'elles finissent toujours mal. Ici, Murphy relit son histoire avec Electra, il se remémore et revoit, et revit les scènes de son histoire d'amour. Il est devenu le père d'un petit Gaspar avec une autre femme. Une nouvelle année commence et Le souvenir d'Electra est réactivé, ravivé... Le propos de ce film est poignant, oppressant parfois. La drogue, la jalousie sont aussi des composantes, qui accentuent cette sensation d'étouffement. Gaspar Noé a produit un film, dont on ne sort pas indemne, mais pas un film scandaleux.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    112 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juillet 2015
    Le cinéaste a d'ailleurs toujours évolué entre expériences formelles radicales et propos dans le fond assez gnangnan, plein de romantisme exalté de l'adolescence. Ecorché vif, il signe des dialogues à la fois plutôt plats mais aussi se présentant sous forme de déclarations existentielles, volontairement péremptoires, comme le carton final d'Irréversible ("Le temps détruit tout"). (...) Gaspar Noé suit un couple à la dérive, Murphy et Electra, unis par une passion forcément destructrice, expérimentant toutes les drogues et plusieurs formes de sexualité, du triolisme aux clubs échangistes. Les images sublimes de Benoît Debie sont entrecoupées de rapides fondus au noir, comme des clignements d'yeux, pour mieux matérialiser le voyage mental du protagoniste, perdu dans les couloirs d'une mémoire tourmentée.(...) Love est avant tout un film romantique, un film d'amour, avec tout ce que cela implique, y compris le sexe.

    LA SUITE :
    norman06
    norman06

    351 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    Le meilleur film de Gaspar Noé. Une œuvre novatrice et puissante, au-delà de son côté sulfureux. Ce récit du souvenir d'une passion torride fera date par son scénario subtil et l'utilisation inédite de la 3D pour un récit intimiste. Du grand art !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 095 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    J'aime beaucoup ce que peut proposer Noé en terme de cinéma ! Alors ce n'est jamais parfait parfait, mais tudieu ! Quelle expérience inégalée que de se mettre devant un de ses film et d'en prendre plein la gueule (c'est rien de le dire dans cas là).

    On sait tous que lorsqu'on va voir un film de Noé, porno et en 3D, c'est comme ça d'ailleurs je l'ai vendu à la personne qui m'accompagnait, à tous les coups on va se taper des trucs tout sauf subtil genre une éjaculation en 3D avec le sperme qui sort de l'écran... (alors je ne révèle pas si ça y est ou non) Mais le ton du film est tout autre, disons que c'est une sorte de spleen expérimental... c'est beau et lent comme une marche funèbre, c'est un film très tendre... et Noé expose ses intentions au travers du héros, la meilleure chose du monde c'est l'amour et la seconde meilleure c'est le sexe, donc pourquoi ne pas les combiner dans un film ? Et c'est ce qu'il fait !

    Et c'est beau ! Alors dans le genre (amour et sexe) on avait récemment la vie d'Adèle, mais le parti pris ici est tout autre, là c'est non simulé (ou alors c'est franchement impressionnant ce qu'on peut faire en terme d'effets spéciaux), c'est très doux, très lent (à part une ou deux scènes où ça tape fort en levrette après une dispute), c'est vraiment lancinent ! J'adore !

    Disons qu'on est tout de suite dans l'ambiance... Et le film ne va pas sortir de cette ambiance mélancolique... alors certes il y a de très beaux moments de bonheur que j'ai juste adoré, la scène toute rouge, en boîte où ils dansent tous les trois, c'est d'une beauté ! Mais le ton global reste plutôt maussade.

    En fait c'est l'histoire du deuil d'une relation et j'aime bien ce genre de film, comment on passe ou non à autre chose... et ça dit des choses très vraies, si on tombe amoureux on est perdant car c'est celui qui est amoureux qui souffre... J'ai souri lorsque le héros dit que vivre avec une femme c'est comme vivre avec la CIA, plus rien n'est secret... Je vis ce calvaire au quotidien ! Sauvez-moi !

    Blague à part je me suis vraiment identifié au personnage principal, les affiches de film partout (et des affiches d'homme de goût, Salo, Naissance d'une Nation...) du coup j'étais à fond tout le long, je vibrais avec lui...

    La 3D est vraiment magnifique, rajoutant de la profondeur aux longs travelings que l'on retrouvait déjà dans Enter the void. J'ai beaucoup aimé le montage avec ces fondus au noir très succins permettant de mélanger les lieux, les personnages, les époques... c'est d'une poésie...

    Alors c'est un film de grand malade, je veux dire par là qu'il ose tout mais avec toujours une grande sensualité, autrement dit même lorsque ça pourrait être glauque, ça ne l'est jamais, c'est toujours beau et juste... idem lorsque ça pourrait ne pas être subtil, être tape à l'oeil, la musique (très belle), le ton, aide à faire passer ces exubérances et les intègrent totalement au film.

    Alors je vais reprocher deux trucs, la scène de fin est peut-être un peu longue, on sent que c'est la fin et ça s'étire un peu trop... enfin trois fois rien... et la copine sonne peut-être un peu faux lorsqu'elle crie, ou alors son anglais sort mal, je sais pas...

    Mais sinon tout le reste est non seulement poignant mais propose quelque chose d'assez inédit... comment aborder les relations sexuelles dans un film d'auteur après Nymphomaniac (autre grand film réalisé par un type pas du tout subtil). Je veux dire ces scènes de sexe je ne les ai jamais vu ailleurs, on est loin de ce qui peut se faire d'autre, Noé a son style bien à lui, reconnaissable et pour une fois bien paisible... Comme une caresse.

    Bref ceux qui font la dualité : film d'auteur/film porno n'ont rien capté du tout, le porno d'auteur n'est pas un oxymore...
    Et j'ai adoré le bruit du sexe, ben oui doigter une fille ça fait du bruit... et c'est ça qui est génial, c'est du vrai sexe, je n'ai pas cette impression de fausseté, les acteurs ne font pas semblants. D'où la nécessité de tourner des scènes en vrai, sans simulation !

    Par contre pour l'histoire de la blonde, elle est tellement mignonne qu'il aurait pu demander à Marie Sauvion un mot d'excuse ! Quel homme aurait fait différemment ?
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    « Love » un film éthique ?
    « Love » de Gaspar Noé a été présenté hors compétition à Cannes comme un "porno 3D". Le réalisateur a raconté pendant la séance en sa présence que cette originalité du 3D lui a aidé à trouver un financement mais cela n’était pas vraiment prévu dès le début. C’est un film qui va loin sexuellement et dépasse les tabous, de scène en scène, la condensation finit par devenir ennuyeuse et on commence à se demander où va tout cela… et déjà… si cela va quelque part… ou bien il s’agit d’un porno sexe full time et rien d’autre. La trame plutôt médiocre semble à peine tenir début et les personnages hors les scènes du sexe peu crédibles. La fin est pourtant belle et surprenante… une sorte de catharsis désespérée… où l’eau de la douche reflète les beaux souvenirs des débuts d’une histoire d’amour se mêle aux larmes et à la souffrance… Au final, il s'avère que la vie sexe-rock-and-roll n’a conduit les protagonistes qu’au vide, à l'épuisement, dans des voies sans issue et au drame. L’amour abreuvé à l’eau des égouts s’est transformé en poison. La question que pose Gaspar Noé au fin fond du film semble celle-ci : Sommes-nous capables d’aimer aujourd’hui ?
    Blog Be French
    Blog Be French

    40 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juillet 2015
    Provocateur dans l'âme depuis la présentation d’Irreversible (et sa fameuse scène de viol) au festival de Cannes 2002, Gaspar Noé débarquait en séance de minuit avec un teasing charnel et un marketing agressif… Quelques temps après Nymphomaniac, on pensait que Noé pourrait emprunter le même chemin que Von Trier, mais ne vous fiez surtout pas aux apparences ! Love réserve son lot de surprises en choisissant l'érotisme plutôt qu'une vision brutale et animale de la sexualité. Là où on peut comprendre la réaction du spectateur face au travail provocateur et punk de Von Trier, il est difficile de concevoir celui de Noé autrement que comme un drame romantique. Au lieu de suivre les segments habituels, le cinéaste franco-argentin choisit de présenter un mélodrame composé « de sang, de sperme et de larmes ». Comme dans chaque histoire d'amour qui s'est mal terminée, on se souvient des moments heureux, il y en a d'autres moins agréables… et puis il y a les souvenirs des ébats sexuels ! C'est d'ailleurs autour de cela que Murphy va revivre son passé avec Electra, alternant flashs de son ancienne vie et réminiscences sexuelles sur fond d'esthétisme comparable à celui des peintures de Jacques-Louis David. Et si le Romantisme au cinéma se résumait simplement à représenter l'amour comme un spectacle doté d'une férocité parfois nécessaire, sans édulcorer la chose, et en écoutant la pluie s'écouler sur les toits d'un appartement parisien à la fin de l'acte ? C'est le choix de Love, véritable objet filmique, œuvre d'art alternant scènes en contre-plongées et travellings à peine perceptibles, avec une image ultra-léchée qui jouent sur des clairs-obscurs d'une beauté émouvante. Le choix de couleurs dégoulinantes s'avèrent très intéressantes : la circulation des pensées s'étalent à la manière d'un pinceau teinté tantôt d'un bleu froid, tantôt d'un rouge passion ou d'un rose bonbon archi-vulgaire reflété par les néons du Love Hotel. Détails chocs, vocabulaire volontairement arrogant, une forme de laideur qui en devient belle… Tout cela témoigne du contraste saisissant avec lequel s'amuse Noé durant tout son film. La réalisation presque « flottante » obtenue grâce à une steady-cam ajoute encore à la virtuosité de la mise en scène, et le spectateur plonge petit à petit dans les tréfonds de l'esprit torturé de Murphy, piégé par cette passion dévorante et schizophrénique. La musique a elle aussi une place à part entière puisque les corps s'enlacent et se déchirent tantôt sur la guitare hurlante de John Frusciante (tels les Pink Floyd dans le Zabriskie Point d'Antonioni), tantôt sur des compositions de Bach… Si Noé ne cesse de citer ses références tout au long du film (Pasolini, Lang, Kubrick, le Freaks de Tod Browning, etc…), le maître n'oublie pas d'intégrer quelques clins d’œils à ses anciens films ou bien de se citer lui-même avec un humour bien particulier. Quand aux jeunes acteurs, ils sont plutôt convaincants et capables de nous offrir certaines scènes particulièrement émouvantes…
    Bien sûr, on peut aussi parfaitement concevoir que ce film ultra-personnel sur la vision de l'amour puisse ne pas être partagé. On regrettera quelques lourdeurs inutiles, comme cette scène se déroulant dans une boîte échangiste et qui s'appesantit dans une grivoiserie regrettable. Le personnage du policier représente lui-aussi certains aspects clichés du film qui auraient sous doute pu nous être épargnés. Concernant la 3D, son importance n'est pas primordiale… Si ce n'est pour permettre au réalisateur de faire son petit effet habituel sur le spectateur !

    Si vous croyez que Love se résume à un simple porno, un film d'une désobligeance totale, vous vous méprenez ! Noé montre l'amour dans tous ces états, en personnalisant chaque souvenir et chaque émotion vécus par Murphy. Avec un esthétisme érotique comme base et une écriture d'une mélancolie bouleversante, Love nous offre une forme de poésie assez rare à notre époque pour qu'on prenne le temps de le souligner. Grand fan de Kubrick, c'est à se demander si Gaspar Noé n'a pas réussi à signer ici son propre Eyes Wide Shut…

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    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 13 juillet 2015
    Voir le film avec son réalisateur dans la salle, ça vaut déjà des points. Mais il ne s’agit évidemment pas que de cela…
    Le film possède de grandes qualités, à la fois graphiques (les plans, les couleurs, le jeu avec la 3D, les « cuts »…) et scénaristiques - avec cette romance que l’on comprend progressivement, ponctuée par de nombreuses scènes « pornographiques » jamais vulgaires (la démarche n’était pas de faire du X, et cela se ressent).
    Mais ces scènes de nu qui sont un atout, peuvent devenir un défaut ; semblant parfois gratuites, elles revoient l’impression d’une concession à la facilité…
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    400 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    Je suis un peu embêté, ce film je l’ai tellement attendu, tellement ardemment défendu sans même l’avoir vu, j’adore Gaspar Noé, jusque là sa filmographie me semblait quasi parfaite et je ne pensais pas qu’il me décevrait un jour, même à moindre mesure, surtout que ce projet Love était selon lui celui qui lui tenait le plus à cœur, celui qu’il rêvait de concrétiser depuis une bonne dizaine d’années. Mais là je dois dire que c’est la douche froide, enfin tiédasse disons, j’ai l’impression que Noé m’a blousé, ou je ne l’ai peut être pas compris, c’est possible aussi, mais à mes yeux l’amour au cinéma ça ne se calcule pas, ça ne se synthétise pas, ça se ressent, et malheureusement je n’ai pas suffisamment ressenti de choses.

    Depuis les premières manœuvres du fameux projet Love il y avait de quoi être excité, le goût pour la provocation de Noé me plaisait beaucoup, ça faisait déjà bondir dans les chaumières de voir ce sexe cracheur de foutre en étendard placardé sur quelques murs parisiens ou sur les pages des sites se délectant à l’avance du buzz médiatico-moral de la sphère internet, ces affiches donnaient déjà un petit aperçu sulfureux hors norme dans ces actualités cinéma toutes plus mornes les unes que les autres, Gaspar allait enfin nous sortir du marasme. La séance de minuit cannoise est d’ailleurs sans doute resté comme un des moments cultes du festival 2015, générant une foule d’innombrables cinéphiles venus découvrir le dernier objet de ce cinéaste singulier, le résultat fut évidemment contrasté, comme à son habitude, certains mêmes déçus de ne pas regoûter au scandale Irréversible de 2002, pur masochisme il faut croire. Impuissant j’assistais à tout cela de loin, les multiplexs provinciaux boudant en grande partie la sortie du dernier porno à la mode et préférant nous distribuer moultes feel-good movies me faisait enrager, mais je me suis enclin à demeurer dans l'attente de ce jour où je savourerai ce Love, restant à l'affut de la sortie vidéo.

    Et ce jour est enfin venu, l’excitation au summum, le film démarre même en trombe avec ce plan de masturbation conjointe sur une musique douce, la volonté de Noé de poser sa caméra pour nous proposer ce genre de moment brut et gracieux me donna le sourire, ça y est, on y est. Love c’est l’histoire de Murphy, cet américain étudiant en cinéma à Paris, il se réveille auprès de sa petite amie et de son bébé, mais cette vie ne lui convient pas, il est rongé par le remord, celui de ne plus être auprès d’Electra, son ex-girlfriend. Il s’inquiète après l’appel de la mère de cette dernière soupçonnant un suicide, il replonge alors dans ses souvenirs, gobant de l’opium en cachet puis s’agglutine sur son lit, les flashbacks d’un bonheur perdu. Au premier abord, et Love a d’ailleurs été vendu comme tel, je m’attendais à un porno sentimental, car l’amour est fait de sexe, d’émotion et de douleur, Noé va s’intéresser au parcours de ce jeune homme à travers ses fantasmes, son aigreur, ses doutes, creuser ce qu’est le couple dans ce qu’il a de plus concret, là où les corps s’enlacent, les sexes se manipulent, les disputes éclatent, la vie intime à l’écran.

    Partant de là je trouve que Love fait tout de même preuve de suffisance, les intentions sont je pense placés mais personnellement il m’a manqué une chose primordiale dans ce film, ce sont les sentiments, tout simplement, et on ne peut pas tricher bien longtemps avec ça, le duo ne fonctionne pas vraiment, c’est dommage, erreur de casting déjà, car autant je trouve Karl Glusman plutôt correct que Aomi Muyock beaucoup moins, il n’y a pas (ou du moins trop peu) d’alchimie, autant visuelle que narrative. Les dialogues trahissent trop souvent cette volonté de nous faire comprendre ce qu’est le couple, ça manque de sincérité, on a l’impression qu’ils sont constamment en train de se découvrir, bloqués dans une sorte de speed-dating perpétuel, je n’ai très franchement pas compris cette façon de traiter la relation amoureuse, c’est tout de même accablant de voir des acteurs paraissant à la fois réciter des lignes de script puis partir en roue libre dans des querelles de cabots, la direction de Noé est pour le coup plutôt stérile, surtout quand on se rappelle de Irréversible par exemple, où niveau mise en scène c’était une véritable leçon de bout en bout.

    Pourtant le montage est vraiment très intelligent, les flashbacks sont bien intégrés, il y a des idées de raccords audacieux, délaissant la virtuosité technique de ses deux derniers films pour davantage se rapprocher de la simplicité de Seul contre Tous, avec également cette voix off du pessimisme de Murphy rappelant celle du boucher chevalin. Et puis esthétiquement ça reste indiscutablement magnifique, bien que l’ayant vu en 2D j’imagine que le relief 3D pouvait donner des fulgurances visuelles fantastiques, je pense à la séquence de la boite échangiste avec ces flashs qui peignent les corps, la meilleure du film je trouve d’ailleurs. La bande son est également exceptionnelle, participant à délivrer des moments de grâce et de transe précieux, quand le silence se fait pour laisser la musique rythmer les images Love est juste sublime, en fait je trouve qu'il aurait mérité d’être plus mutique, car dès que les acteurs ouvrent la bouche c’est la cata. J’en veux pour preuve l’étreinte finale sous la douche, c’est beau, puis ils se regardent et le mec sort un truc du genre "As-tu peur de mourir ?" et qu’elle rétorque "J’ai peur de souffrir", ça fout tout en l'air, non pas que ce soit juste ou pas c'est qu'il n'y a aucune spontanéité, personne n'a ce genre de discussion à jeun.

    Quand à la place du sexe explicite il est formellement intéressant dans la majeure partie du film, peut être parfois un poil rébarbatif, comme si on essayait de nous désensibiliser, que c’est un acte avant tout naturellement addictif, et c’est vrai, après le fait de le sur-filmer peut faire débat, mais c’est la patte Noé il n’y a pas de doute là dessus, ça reste un film personnel. Tellement d’ailleurs que le père Gaspar ne se gène pas pour placer divers clins d’œil, pas mal grossiers il faut bien l'avouer : le fils de Murphy qui porte son prénom, l’ex de Electra son nom (enfin il y va de son cameo, carrément), la cassette de Seul contre Tous, la maquette de l’hôtel de Enter the Void, son producteur en flic, Debie en chaman, bref il a tout mis, comme si il voulait forcer le destin à délivrer son chef d’œuvre, après tout pourquoi pas, autant se faire plaisir, les mauvaises langues crieront au narcissisme, easy. C’est un peu le symbole du long métrage en fait, vouloir encore s’en tenir à privilégier le contenant (malgré les efforts à se poser) alors qu’à mon sens le fond et la sensibilité devaient littéralement transparaitre pour nous transporter et créer un véritable déchirement, à l’image de ce que vit Murphy.

    Parce qu’au final le constat c’est qu’on s’en fout un peu de cette tragédie, l'empathie degré zéro, si on a déjà connu la cruauté de ce qu’est le couple, la séparation brutale, les remords, la nostalgie, l’illusion que nous en donne Noé reste éminemment superficielle, ça sonne même parfois totalement cliché et faux, genre la séquence de leur rencontre franchement on n’y croit pas une seconde tellement c’est idiot, de même à chercher par exemple cette pseudo parité dans le vice lorsque Electra le force à coucher avec un travelo après qu'ils aient forniqué avec la voisine, ça n'a pas de sens. Pourquoi tenter d'intellectualiser les enjeux d’une relation ? Pourquoi les pousser à discuter de profondeur didactique de ce qu’est l’amour et la mort ? J’aurais préféré voir davantage d'authenticité, le véritable lien amoureux ne se noue que trop rarement pour être sublimé, comme si l’intérêt n’était que purement allégorique pour en revenir aux plaisirs charnels, encore une fois le sexe est primordial et voir les corps communiquer jouent en faveur du film, mais si l’émotion ne fonctionne pas ça reste bien trop fragile en considération.

    Love s’inscrit donc comme une semi-déception, ma première chez Gaspar Noé, une entreprise qui se voulait tellement sincère et sensitive s’en retrouve en fin de compte avant tout formelle voire désincarnée, une histoire de détresse amoureuse qui devait me parler et qui m’aura passablement laissé sur le carreau de cette salle de bain rouge vif. Évidemment tout n’est pas à jeter fort heureusement mais le contrat n’est pas entièrement rempli, la naïveté narrative l’emporte sur le mélodrame passionnel, la justesse sentimentale est bafouée, ou je n’ai tout simplement pas compris sa vision du couple et ce qu’il représente à ses yeux, car pour souffrir il faut aimer, et paradoxalement Love manque d’amour.
    ben0007
    ben0007

    12 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 mai 2015
    Un film qui se voudrait film d'art et d'essai, mais l'alibi culturel tombe vite, dès la premiére scéne X très explicite, crue, avec des scènes qui auraient été plus puissante suggérées.

    Film sans autre intérêt que d'avoir été sélectionné à Cannes, plus à sa place sur la case porno de Canal que dans une salle de cinéma.

    Ce film n'est pas un film érotique mais un film X interdit au moins de 18 ans, de part le nombre de scènes d'accouplement sexuel montrées explicitement sans oublier l'éjaculation en 3D.
    timteam
    timteam

    24 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 mai 2022
    Une belle histoire d'amour, comme chaque être humain peut vivre, sans excès ni tabou. Un film beau et nécessaire.
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