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    Love
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    201 critiques spectateurs

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    Fabien D
    Fabien D

    182 abonnés 1 139 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juillet 2015
    Le dernier film de Gaspar Noé a une réputation des plus sulfureuses. En représentant des scènes de sexe explicités, le film se présente comme un porno arty formellement sublime qui subjugue tant par la qualité de ses cadres et de sa lumière que par la chorégraphie des corps en représentations. Porno mais beau, le film de Noé est aussi un mélo métaphysique profond sur fond d'amour perdu qui fascine de par son aspect hypnotique. On pourra reprocher une tendance à l'auto-citation ainsi qu'un jeu d'acteurs approximatif mais Love, servi par une incroyable bande son, est une vraie proposition de cinéma comme il est rare d'en voir encore aujourd'hui. Un très beau film, fulgurant mais inégal, qui doit être découvert. Aussi lancinant et fascinant qu'Enter the void, le précédent film de Noé.
    Underslide42
    Underslide42

    33 abonnés 227 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 janvier 2019
    On vit dans l’intimité d’un couple les hauts, les bas, les débauches, les déboires, l’amour, la haine, le sexe tout ceci dans des scènes, plans, jeux de lumières, musiques rondement menés par le très controversé Gaspar Noé !
    lancelo25
    lancelo25

    33 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 juillet 2015
    Noé a voulu faire un film avec des vraies scènes de sexe mais il a oublié d'écrire un vrai scénario autour avec de vrais dialogues et non des improvisations répétitives. Tout film pour être réussi nécessite un scénario construit, rien n’empêche d’ajouter ensuite du sexe si on le souhaite. Si on ne construit un film que sur le sexe et qu’on néglige le reste, cela s’apparente plus à un film porno. Donc on s’ennuie ferme…et on part avant la fin. Un point positif ? Les éclairages.
    virnoni
    virnoni

    101 abonnés 578 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juillet 2015
    J'aurai mis excellent rien que pour la réalisation à couper le souffle! Noé est décidément un vrai artiste et cinéaste qui ose tout et brillamment. On retrouve bien évidemment sa "patte" et sa découpe narrative proposée à l'envers, qui est si limpide malgré l'exercice, qu'on ne peut qu'applaudir. Mais il y a encore et toujours de l'originalité, de la recherche, du partage d'expériences visuelles, sonores, sensorielles... les scènes de sexe explicites sont magnifiques, pas du tout vulgaires, servent complètement le propos bien sur. Tout y est : souffles, bruits. Le résultat est donc bluffant sur tous ces points : les cadres, la lumière, la BO à tomber...Noé nous donne son point de vue et par la position de sa caméra nous donne à vivre autrement cette expérience. On est avec eux (et malgré bcp d'utilisation de travelling de dos), avec lui. C'est direct, ça explose (dans tous les sens du terme...dont une scène choc, il la faite et bravo! Bien placée, on ne peut que se "la prendre en pleine face", sans mauvais jeu de mot! :-)). Et surprenant car je ne m'attendais pas à ressentir autant d'amour. Car c'est bien une histoire d'amour comme il voulait le réaliser, avec du sexe (et pas du porno!). C'est exacerbé, passionné, violent soudainement (là aussi c'est bien du Noé, quand tout explose chez ses personnages...brut!), mais aussi, doux, apaisé, tendre, vibrant. La vie d'un couple donc! Il a cet art de passer d'états à d'autres, quand on pense que tout est calme...bam, les émotions ne sont pas celles que l'on pensait, et tout virevolte et jaillit.
    Les acteurs, après un début hésitant à mon goût dans leur jeu, s'installent bien dans leurs rôles. On peut dire qu'ils ont tous osé. Courageux! J'espère qu'ils ne seront pas alors catalogués dans ce type de rôle, principalement pour l'actrice principale qui a, à la fois la fougue de Dalle et la fragilité de De France. Prometteuse!
    Les 2 scènes du héros avec son fils sont d'une justesse et force incroyable également. Tout sonne vrai et déchire les entrailles, principalement quand on est parents.
    Bémol bien sur : c'est clairement trop long, le film traîne surtout sur la fin, 15/20 mn de moins en aurait fait quasi un vrai chef d'oeuvre, rendant l'ensemble encore plus "bandant", énergique et passionné. L'utilisation quelque peu systématique de la caméra en vue plongeante est lassante. Il y a une telle énergie parfois chez Noé qu'elle en fait mal à la tête!! Il utilise la caméra comme un tourbillon qui donne le tournis. Bémol aussi sur certains dialogues un peu faciles et qui n'amènent rien les coupes auraient pu se faire ici). Par contre, je ne suis pas ok sur certaines critiques qui parlent de banalités dans les disputes avec vulgarités à la clé. Ils ne doivent pas souvent de disputer ou connaitre la véritable passion car c'est aussi banal et crue que ça l'amour!
    On en ressort secoué quelque peu, mais surtout ému par cet amour du cinéma, de l'expérience tentée et réussie. Pas ce couple détruit. Bref... Tout est ici chair, amour (physique, filiale). Pourquoi vouloir séparer l'un et l'autre au final. Pourquoi rejeter que aimer c'est baiser, prendre des risques, tout livrer, faire des promesses intenables, tout tenter et s'aimer à s'en faire mal ?
    Stéphane C
    Stéphane C

    63 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 juillet 2015
    Aborder un film de Gaspar Noé, c'est vivre une expérience sensorielle aussi fascinante que traumatisante; c'est adhérer ou détester; c'est aussi être immergé et trimballé dans les limbes de la conscience (...) "Love" ne déroge pas à la règle; c'est l'histoire d'une passion charnelle, dévorante et destructrice, alternant moments présents et flashback, un petit peu long mais magnifique, tout comme sa BO ! ****
    Petiot L
    Petiot L

    38 abonnés 310 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juillet 2015
    En voyant ce film je suis ravi d'être en 2015... Un choc. Dieu merci aujourd'hui il reste un film non-censuré ..On y montre la beauté de l'amour ,la réalité de l'amour , la passion, le romantisme du sexe.Jamais fait au cinéma ...et puis il y a les musiques, les ambiances, les Buttes Chaumond, le savoir faire du réalisateur.

    J'adhère .
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 19 juillet 2015
    Un film ennuyeux, sans intrigue et sans profondeur. Les images de sexe sont vraiment banales. Du temps et de l'argent perdu.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 19 juillet 2015
    "Love" accumule plusieurs tours de force assez magistraux et étourdissants, car en premier lieu, comme ont pu le constater avec étonnement la majorité des spectateurs, ce film hors norme rendu quasi expérimental par sa forme et par son style hybride placé entre plusieurs genres cinématographiques parfois mineurs, arrive à accomplir l'exploit, de ne jamais être vulgaire, écœurant, rebutant, nauséeux, évitant d'être gratuitement dérangeant ou simplement très graveleux (pour le plaisir de nous "graveler", diront certains ^^), alors que paradoxalement, le cinéaste Gaspar Noé s'impose le chalenge à priori quasi insensé à relever, de tenter d'illustrer un amour physique fusionnel - qui décline doucement, puis s'effondre dans une chute vertigineuse amorcée sous nos yeux -, en osant mettre en scène son mélodrame érotique, avec une multitude d'étreintes sexuelles non simulée à l'écran, où le cinéaste se permet d'inclure des plans moyens cadrés sur les pénétrations et les mains caressant la peau des partenaires, mais toujours, en réussissant à insuffler une étrange forme d'intense douceur qui semble aspirer à désamorcer et à adoucir le contenu pourtant très explicite de l'image (!)...
    En ce sens, dans ce mélodrame érotique, l'amour charnel est montré sous tous les angles de vue physique mais aussi, sous toutes ses latitudes émotionnelles, avec toutes ses variétés et ses déclinaisons, porté par ses jeux érotiques tantôt ordinaires ou au contraire, expérimentaux et tendant à devenir dangereusement suicidaire pour l'harmonie du couple, - mais néanmoins, la "sur-en-chair" de chaque plan osé, se révèle être parfaitement justifiée au cœur de la dramaturgie de ce film érotique intensément mélodramatique et suintant par moment, le désespoir et la mélancolie...

    Le kamikaze Gaspar Noé ose imposer à ses acteurs, des ébats sexuels non simulé se déroulant dans le cadre et le champs de force d'une histoire forte et parfois très âpre puisque "Love" décortique la brulure des sentiments amoureux fluctuants, en filmant toutes les retombées psychologiques qui finissent par entrainer en chute libre un couple lâché à la dérive, en mettant en image ses phases d'euphorie et d'exaltation, ses moments de pure félicité et d'intense bonheur, parfois de tensions extrêmes entre ses 2 protagonistes souvent excessifs, et qui finissent chacun de leurs côtés, par sombrer dans le désespoir et la dépression...
    En outre, en ayant pleinement conscience de la complexité et de l'immense parie risqué définissant sa démarche narrative et artistique, Gaspar Noé semble avoir tactiquement atténué la portée "organique" et "choquante" des étreintes sexuelles non simulée et filmées, en utilisant une photographie très élaborée et une lumière filtrée, qui savent toujours mettre en valeur judicieusement les courbes des corps, augmenter la douceur et freiner davantage la lenteur de leurs étreintes, bref, le spectateur se retrouve confronté, contre toutes attentes logiques, à une véritable poésie visuelle de l'érotisme amoureux, une poésie troublante de la chaleur des peaux, qui se trouve baignée dans une sorte d'atmosphère psychologique ouatée et légère - d'autant que cette ambiance psychologique se trouve encore renforcée par une partition musicale qui se révèle elle-même d'une grande douceur...

    Les spectateurs un peu voyeur, qui voudront découvrir ce film en ayant pour objectif caché de se focaliser sur la seule dimension érotique de l’œuvre, seront désarçonnés par la portée psychologique brutale du récit, qui s'aventure parfois sur le style frénétique, tendu, explosif et chaotique que possédait le brulant mais désespéré "37°2 le matin" [ avec l'inoubliable duo d'acteurs, Béatrice Dalle & Jean-Hugues Anglade ], car "Love" est un véritable mélodrame désespéré, avec ses pointes d'intensités de joie, ses effusions de larme et ses explosions de cris de rage, où les rapports amoureux à l’œuvre entre un homme et une femme sont décortiqués et mis à nu (et pour une fois, ce n'est rien de le dire !! ^^) dans l'évolution chaotique de leurs sentiments, les poussant à se mettre en permanence en danger l'un et l'autre pour tenter de se reconquérir coute que coute !...
    En effet, "Love" se définit comme un véritable mélodrame brulant, troublant, hyper réaliste mais aussi intimiste - notamment, parce que ces 2 protagonistes semblent être les victimes de leur amour fusionnel, qui finit par s'altérer puis par s'annuler entre-eux par une sorte d'alchimie détraquée incompréhensible, où ce faisant, il s'avère que la sexualité placée en spectacle sur un écran, arrive finalement à décupler le réalisme des émotions et des sentiments qui sont pourtant seulement jouées par des acteurs - car contre toutes attentes, en montrant frontalement des ébats sexuels, le cinéaste fou-furieux Gaspar Noé, s'éloigne de la superficialité du cinéma porno, pour arriver à leurrer la perception du spectateur, qui éprouve la sensation, que ce couple, serait un véritable couple qui se déchirerait sous ses yeux !...
    En toutes logiques, Gaspar Noé a osé véritablement jouer au poker avec son postulat cinématographique ambitieux et dangereusement novateur, en spéculant que la sexualité non censurée et non simulée à l'écran, arriverait à développer un effet inverse, que celui développé par la vulgarité qui rebute et écœure ou par le cinéma porno et sa superficialité que tout le monde connait, - en ayant calculé à bon escient, que cette sexualité naturellement exposée aux regards, arriverait à troubler positivement le ressenti et à induire en erreur la perception du spectateur, qui aurait dès lors l'impression de regarder un "véritable couple" qui s'autodétruit et qui se déchire à l'écran, - et ce faisant, "Love" pourrait parfois correspondre à une sorte de "vidéo reportage de la sexualité d'un couple qui explose", ou à une "TV-réalité de l'amour physique menant au bord de l'abime", en se permettant de "prendre sur le vif", la lente combustion d'un "faux couple réel" !...

    En outre, l'utilisation de l'imagerie 3D me semble être une stratégie intéressante pour renforcer le réalisme de la dramaturgie de "Love" car elle tend à réussir à accroitre le principe d'immersion sensorielle et à augmenter la sensation de "réalité" dans la perception subjective du spectateur, puisque dans certains plans 3D filmés, l'effet de profondeur visuelle décuple l'impact dramatique de l'image, en permettant de mieux détacher des silhouettes sombres et denses par rapport à un fond parfois flouté et grisâtre, symbolisant l'état mélancolique et le spleen qui est celui du personnage central masculin.

    Pour finir, il me semble primordial d'aborder un aspect "technique" du film qui semble avoir été scandaleusement éludé par la presse et sur les forums cinéphiles, puisque factuellement, ce film constitue un véritable défie technique "physio-psychologique", en terme de combinaison de physiologie sexuelle et de science de la psychologie/sophrologie, pour rendre réalisable, l'interprétation difficile de ce type de rôle de cinéma ! ^^
    En effet, dans ce film comme dans tous les autres films, - interpréter un rôle consiste simplement à jouer (ou à "mimer") des émotions (en l'occurrence amoureuses) pour donner vie à des personnages fictifs, néanmoins, dans le concept cinématographique ambitieux qui est celui de "Love", il faut considérer que les acteurs et actrices délivrent de permanent rapports sexuels non simulé face à la caméra, et sans les recours d'aucun trucage numérique, ni l'intervention d'aucune doublure body-porno, ni de prothèse (!) - donc, comment la direction d'acteur s'est-elle organisée (?) - Y-a-t-il eu une préparation mentale et physique spécifique ? ...
    Si l'on tient compte que Karl Glusman a été soumis à un rythme de tournage de 12h/jour alors, est-il plausible que l'acteur principal ait préparé son rôle, en ayant été coaché préalablement par une sexologue & sophrologue (?), avant que débute le tournage (mais aussi pendant), afin de mettre en place des "conditionnement érectiles" et une "programmation" mentale permettant d'exclure l'environnement par immersion psychologique, en verrouillant l'attention de l'acteur sur certains éléments (comme le corps des actrices (?!) ^^ )...
    Sur ce point particulier, il est intéressant d'observer que ce film soit tagué et identifié sur Internet, depuis peu, avec les mots clés "sexologie", "sexothérapie" & "sexualité" - ce qui tend à confirmer que le contenu de ce film est en relation avec l'univers culturel et scientifique de la "sexologie"... ^^

    En conclusion, mais cela correspond à un avis qui n'engage que moi, "Love" pourrait devenir le chef de file (??), de la lignée d'un nouveau type de cinéma, osant accroitre le réalisme d'une action, en proposant que cette action ne soit plus totalement simulée ou feinte, pour donner vie à des personnages fictifs - avec ce type de "cinéma d'inversion du réel et du fictif", il s'agit de fabriquer une histoire fictive en utilisant des actions réellement accomplies et non-simulées !...
    mtenti
    mtenti

    1 abonné 52 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    Le film force l'expérience de l'émotion provoquée par l'intimité et la sexualité. On dira surement : qui ne le vit pas ainsi ! Et pourtant il y a du génie dans ces scènes, crues jusqu'à l'émotion. La surprise, est de taille.
    Aymeric Defosse
    Aymeric Defosse

    10 abonnés 138 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 août 2015
    Une expérience cinématographique (…) proche de l'œuvre égocentrique - à travers les états d'âmes de son personnage, Noé parle de Noé et du cinéma de Noé - (…) mais qui bénéficie d'une mise en scène dégageant une grande force picturale.
    Guiciné
    Guiciné

    166 abonnés 1 243 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 juillet 2015
    Un film qui ne m'a pas intéressé, sans profondeur, ni excitant et franchement trop long en rapport au scénario léger. 3D quasi inexistante, pour du racolage commercial comme pour d'autres films.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    146 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    Comme d’habitude ou presque, la sortie du dernier film de Gaspar Noé s’est accompagnée de multiples polémiques. Entre une campagne publicitaire volontairement trash (les joies du marketing) et les critiques des associations chrétiennes qui ont souvent la chance de voir des films avant même leur sortie, nous étions gâtés. Le tout sans oublier les nombreux débats habituels sur la représentation du sexe au cinéma (et dans l’art en général) qui reste encore aujourd'hui un sujet tabou. Une sortie mouvementée en gros qui inspire toutes les spéculations possibles et inimaginables. Mais le film dans tout ça, il vaut quoi ?

    Je dois dire que j’étais plutôt de marbre face à ce tumulte. D'une part parce que débattre d’un film avant sa sortie ne m’intéresse pas et d’autre part parce que je connais très peu Gaspar Noé. De lui, je n’ai vu que Carne que j’aime beaucoup pour sa violence psychologique et surtout pour le traitement de cette violence. Et quelque part, ce n’est pas plus mal de partir sans aucun préjugé ni aucune attente spécifique. En tout cas, j’ai été vraiment embarqué par Love qui propose tout de même bien plus que de simples et vulgaires scènes pornographiques.

    Comme son titre l’indique, Love est un film qui parle d’amour et il le fait de manière vraiment superbe même si quelques défauts subsistent. Je reviendrai dessus plus tard. On peut considérer cette œuvre comme une illustration quasi expérimentale de ce que représente la passion amoureuse. Ses débuts, sa progression, son apogée, sa fin et ce qu’il en reste. Noé use d’un procédé de narration éclatée, sans véritable sens chronologique, où les bribes de souvenir se mêlent aux fantasmes et à une réalité actuelle maussade. Je trouve cette approche brillante car elle donne une vraie dimension à cette passion, on ressent la force des bonheurs et des regrets qu’elle engendre.

    Love est un film lancinant et mélancolique. J’ai été envoûté par son rythme, cette atmosphère, ce spleen. Pour ma part je dirais que Noé a réussi à mettre en scène le sentiment amoureux dans toute sa complexité, sa brutalité mais aussi (et surtout) sa beauté. Ces deux personnages s’aiment, on croit à leur passion et on l’observe sous un jour très intimiste. Et en ça, les scènes de sexe ne sont pas gratuites. Les protagonistes sont suffisamment bien écrits et développés pour rendre ces séquences belles tout simplement, pour leur donner du sens. Faire l’amour n’est pas obscène et filmer cet acte avec tout un acheminement narratif derrière ne l’est pas non plus.

    Après, clairement, c’est cash et ça n’hésite pas à tout montrer et je conçois totalement que ça puisse rebuter. Mais c’est aussi ça l’amour et cette représentation est filmée de façon très sensuelle. Les corps s’ébattent, se caressent, fusionnent et ça dégage une intensité folle. Malgré cet aspect vraiment cru, j’ai été surpris par la tendresse des scènes de sexe qui demeurent surtout très esthétiques et hypnotiques. Le tout combiné à une musique planante utilisée judicieusement.

    Il y a néanmoins quelques scènes plutôt provocatrices mais elles restent très rares. Je pense notamment au passage où la 3D est utilisée de manière absolument pas subtile sur un phallus en gros plan (ceux qui auront vu le film comprendront sûrement de quel plan il s’agit). Pas nécessaire du tout mais ça rajoute une petite touche d’humour que j’ai tout de même apprécié. Un peu comme si Noé honorait son « contrat », lui qui a volontairement cherché à vendre son film comme un porno complet pour attirer des producteurs. Comme quoi, de nos jours, il ne faut vraiment reculer devant rien pour obtenir des financements.

    Plusieurs autres scènes de sexe auraient pu paraître de trop, notamment celles dans le club, mais elles ne le sont pas grâce au traitement des personnages justement. Ce qui aurait pu être glauque sans ça devient justement plus intense et parfaitement intégré dans le récit. La multiplication des actes sexuels ne m’a donc absolument pas gêné. On voit le couple s’apprivoiser, oser, tenter d’autres partenaires mais leur amour reste plus fort que tout. Et c'est aussi ce qui rend cette histoire si belle car il s'agit d'un amour qui résiste malgré ces nombreuses limites, malgré ces nombreuses fautes. Et Noé ne juge pas ses personnages. Personne n'est blanc, personne n'est noir, aucun jugement de valeur. Il les laisse respirer, vivre sous sa caméra et tant mieux car le film évite tout stéréotype ou schéma convenu qui aurait clairement fait tâche.

    En fait ce qui m’a le plus embêté dans le film c’est cet entêtement de Noé à expliciter un peu trop ses scènes par des dialogues en voix-off au lieu de laisser parler l’image. C’est parfois de trop et un peu superflu, Love aurait sûrement gagné à être plus épuré et moins bavard. Après c’est un défaut qui touche moins les scènes d’expression amoureuse, de ce fait ce n’est pas encore trop gênant. Et ces scènes où l’amour se ressent via les images sont juste magnifiques. Que l’on n’aille pas me dire que Love est un vulgaire film pornographique, c’est tellement plus que ça. Si la pornographie est bel et bien présente, ça n’empêche pas le film d’être tendre et juste.

    L’autre défaut concerne parfois le rythme du film. Si j’aime bien cette progression lente dans le récit, ça s’étire parfois un peu trop et notamment sur la fin. Par contre la conclusion est juste magnifique, si symbolique, si désabusée. Malgré quelques touches d’humour, le film est tout de même globalement triste puisqu'il évoque la fin d’une relation et la manière désespérée d’un homme d’essayer de la faire revivre.

    La mise en scène de Noé est vraiment de qualité, accentuant ce côté mélancolique avec ces longs plans suivant les personnages, ce qui donne de la vie aux séquences. Mais c’est dans l’utilisation de plans fixes que le cinéaste brille. Les personnages occupent l’espace à merveille, renforçant davantage l’immersion dans l’intimité de ce couple. Et la 3D aide aussi à cela. A défaut d’une réelle profondeur de champ, on a surtout l’impression de coller aux corps, d’être au plus près de l’action, ce qui la rend encore plus immersive. J’ai bien aimé ce montage aussi avec ces quelques fondus noirs secs dans un même plan (qui semblent d’ailleurs plutôt typiques du style de Noé). Ça renforce justement cette sensation de souvenirs qui semblent revenir au personnage principal, bribes par bribes.

    Personnage principal qui m’était d’ailleurs infiniment sympathique, un homme de goût qui a des posters de Taxi Driver, Salo et M le Maudit dans sa chambre. Un type bien. Une raison parmi tant d’autres de ressentir une certaine empathie pour ce personnage, de me reconnaître un petit peu en lui sur plusieurs aspects.Mais il n'y a pas que ça évidemment. Cette volonté qu'il a de se rattacher à ses souvenirs le rend particulièrement humain et attachant. C'est quelque chose qui m'a parlé et qui, je pense, est susceptible de parler à beaucoup d'autres personnes. Cet attachement aux personnages justement était essentiel pour vivre pleinement cette expérience cinématographique. De plus, les acteurs sont très convaincants, se donnent à fond pour leurs rôles. Certes quand Electra crie ce n'est pas forcément top, mais tant pis. Les interprètes nous font croire à leurs personnages, et c’est ça le plus important.

    Dans l’ensemble, j’ai vraiment été conquis par Love et je préconise de vivre cette expérience sur grand écran dans la mesure du possible. Après c’est aussi clairement destiné à un public averti et ça ne peut pas plaire à tout le monde. On y va pour voir l’amour sous toutes ses facettes ou presque. Il y a du sexe, ce n’est pas simulé et c’est très osé. Mais ce n’est en aucun cas du trash pour faire du trash, bien au contraire. C’est un film sur l’amour qui m’a justement donné envie d’aimer comme rarement et ça fait du bien de voir ce genre de projet au cinéma. Un voyage hypnotique au sein d’une passion qui souffre mais ne meure pas. Ce n'était pas toujours subtil, mais c'est superbe.
    Largeeln V
    Largeeln V

    6 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juillet 2015
    Très beau. En partie douloureux. Mais très beau.
    L’esthétisme des corps. L’esthétisme des couleurs. L’esthétisme de la mise en scène. Des musiques qui « transcendent » ces instants.
    La retranscription des pulsions, de la passion, du sentiment amoureux. Ce film montre bien le côté douloureux des sentiments, le questionnement, le regret, la drogue de l’amour.
    Belle expérience cinématographique avec cette volonté, réussie, de montrer le sexe de manière naturelle et belle, ainsi que l’insatisfaction de l’appétit sexuel qui peut naître si nous ne mettons pas assez de sentiments et d’amour lors des ébats, justement, amoureux.
    La 3D, useless par contre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en allant voir Love, exceptées les scènes de sexe dont on nous a rabattu les oreilles.
    J'ai été agréablement surprise en découvrant derrière ce film très controversé une véritable histoire d'amour. Les scènes de sexe sont nombreuses, mais à mon goût toujours justifiées.
    Ce film est loin du "porno" que la presse critique, mais bien un film d'amour, passionnel, dramatique et très fort en émotions. Quelques pointes d'humour et de décalage dans l'écriture qu'on apprécie.
    La réalisation est encore une fois remarquable, malgré quelques longueurs qui rendent la fin du film un peu "lourde" malheureusement. Le rythme est langoureux, les acteurs magnifiques.
    La musique, judicieusement choisie, donne beaucoup de relief au film.
    La 3D n'est, à mon sens, malheureusement pas justifiée, complètement accessoire et qui dessert parfois l'esthétisme du film.
    Pour finir, un énorme coup de chapeau pour la photo du film, qui est simplement sublimissime ! Les corps ne peuvent pas être mieux mis en lumière et certaines scènes sont de véritables chefs-d'oeuvre !
    C'est certain que Love n'est pas un film grand public. Mais osez aller en salle, car Love est une superbe ode à l'Amour.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    De manière assez réductive, il existe 2 profils de personnes : celles qui cadrent leur vie avec le sens moral, les règles et les limites qu'elles s'imposent et celles qui les testent et vont au delà. Les films de Gaspar Noé parlent au deuxième profil.
    Dans Love, Noé signe un tourbillon amoureux ou des émotions viscérales s’entremêlent pour dresser un portrait très réaliste de ce que l'amour peut offrir de meilleur comme de pire. C'est un diamant brut de sentiments qui brise tous les tabous (si tant est qu'il y en ait quand il s'agit d'amour) et nous plonge dans l'intimité la plus profonde des personnages. Certes le jeu des acteurs peut parfois rayer le disque mais quand on sait qu'à la base ils n'ont pas ou peu d'expérience cinématographique, cet aspect s'inscrit dans la recherche d'hyperréalisme qui a surement motivé Gaspar Noé, et ça fonctionne.
    Love n'est pas un film pornographique. Comme le veut le titre c'est un film d'amour. Pourquoi maquiller, détourner ou censurer le sexe alors qu'il est l'âme de toute relation amoureuse et passionnelle ? Certains ont pu dire que le scénario était un prétexte au sexe et au voyeurisme, à mon sens c'est tout l'inverse : l'histoire tourmentée est sublimée par une approche impudique du sexe dans ce qu'elle a de plus beau. Les scènes ne nous mettent jamais mal à l'aise ou ne nous donne pas l'impression de voir du sexe pour du sexe puisqu'elles s'inscrivent parfaitement dans la relation des deux protagonistes.
    Le seul bémol, bien que ce celui-ci ne ternisse en rien le tableau, serait que ce film nous montre l'amour d'un point de vue beaucoup trop masculin. Si l'on va voir ce film sans savoir qui est l'auteur, on devine très facilement qu'un homme en est à l'origine. On le voit notamment au travers du personnage d'Electra qui dépeint une image fantasmatique de la femme qui ne colle pas vraiment avec la personnalité féminine de manière générale.
    Love est le genre de film qui n'en finira pas de diviser les avis mais qui ne peut laisser de marbre puisqu'il en appelle aux instincts les plus primaires. Je le garderai en mémoire ne serait-ce que pour son esthétique parfaite et sa BO (après ça, le morceau Maggot Brain prend une toute autre dimension).
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