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    Le Dos Rouge
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    Dandure
    Dandure

    173 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2015
    Attention cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: toi aussi cherche le motif pictural qui habille le film


    Le dos rouge ou l'ébauche d'un chef d'œuvre qui n'existera pas.
    Les faiblesses de cette œuvre filmique (est-ce une fiction, un documentaire, un essai?) font toute sa force: de nombreuses thématiques sont alignées plutôt que fusionnées, esquissées plutôt que dépeintes. Le choix est assumé. L'achèvement a une saveur trop définitive. Mieux vaut rester volatile. Le réalisateur effleure à peine la couche maigre. Il dessine son fil forcement rouge en autant de pointillés de la vie de son sujet: ici l'interprétation d'une toile, là une "bourgeoise party", une séance de travail ou une interview. Et on alterne le tout au montage. Mais de cet ensemble ne jaillit pas l'évidence. Ses perspectives sont souterraines et indistinctes. Le chef d'œuvre aurait été de filmer par petites touches impressionnistes, juxtaposition de scènes et superposition des thèmes, jusqu'à l'émergence sèche de cette figure du monstre tant convoitée.

    Le monstre comme le rappelle un personnage du film vient notamment du latin monstranum. Il est celui qui est montré pour sa particularité, son anormalité, prodigieuse ou difforme. Ici c'est Vincent Bonello qui est montré et pour cause : une tâche s’étale sur son dos à mesure qu'il s'égare dans l'éther de sa volonté de création. Est-ce lui le monstre ? Peut-on généraliser aux aristocrates de la culture ? Ces gens privilégiés qui ont le temps de se perdre et de se trouver dans l’art ? Aussi excessifs dans le fantasque que dans le tragique, ils vivent de et dans leurs fragilités. Est-ce là la monstruosité ?

    C’est à toutes ces questions à peine posées et à tant d’autres que le film ne répond pas par peur de s’enfermer. Reste une poésie libre qui a le charme de ses virtualités et exhale un doux parfum d’étrangeté ou de légèreté.

    Moralité : C'est plus beau d'aimer l'Autre pour ses défauts.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 877 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 octobre 2015
    Un cinéaste dans la préparation de son prochain film. Affres de la création. Et une tâche qui grandit dans son dos. Le deuxième film d'Antoine Barraud ressemble à une parodie d'oeuvre intellectuelle à la française, réservée aux happy fex, mais visiblement ce n'en est pas une. Le dos rouge se passe la moyen du temps dans les musées où le réalisateur cherche l'inspiration, accompagné d'une muse qui interprète à sa façon les intentions de l'artiste. Encore une chance que ce soit l'étrange Jeanne Balibar qui s'exprime, elle apporte un peu de fantaisie à cet exercice de style abscons et opaque. Bertrand Bonello n'est pas mal du tout dans le rôle principal, son air égaré, las et parfois stupéfait évite de trouver le temps (trop) long. Sans scénario, sans direction, Le dos rouge erre dans un no man's land narratif où tout est susceptible d'arriver. Mais le plus souvent, c'est rien. Morne plaine 2 heures durant.
    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2015
    IL faut le dire aux éventuels spectateurs du film, c'est important, le film n'est pas comme je le pensais, un documentaire et un discours sur la peinture au travers de toiles parcourues....Et c'est bien dommage, car ce sont à mes yeux les meilleurs passages du film (ces digressions commentées sur des œuvres le plus souvent du musée Louvre).....Je dois avouer que cette quête du monstre au travers d'œuvres picturales, possède quelque chose proche de la fascination pour un grand amateur de musée comme je le suis....mieux vaut vivre dans ce cas à Paris pour assouvir ce désir....Le film pour revenir à lui, passé la première demi heure, (et les beaux discours de jeanne Balibar) nous relate la vie d'un réalisateur qui construit un film sur une thématique donnée (la tâche rouge du montre) , avec un regard au fond peu attachant sur sa vie amoureuse clairsemée , ses frasques nocturnes ( la scène de discothèque lancinante est assez pénible), avec une lenteur et un regard posé, un regard intellectuel sur la création et ses indispensables à côtés (rencontre avec des femmes légères, une muse (Géraldine Pailhas)), une rencontre avec un pseudo journaliste timide et introverti (intéressant personnage)...C'est lent, très art et essai à la française (on pense à Jacques Rivette par moments), avec une certain froideur dans la mise en scène et la technique du film......Le personnage principal (Bertrand Bonello) est parfait dans son rôle de réalisateur en proie au doute (le monstre ?) et au narcissisme pathétique (la tache rouge ?) du créateur....C'est un film à la fois riche et froid, très intéressant sur la peinture et son analyse, mais qui hélas comme l'a dit un internaute hésite entre différents modèles de mise en scène.....Intéressant ou pas.....
    ffred
    ffred

    1 728 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 avril 2015
    Attiré par l'affiche (et l'envoutante Jeanne Balibar) et intrigué par la critique de Persistance Rétinienne, j'ai donc atterri devant Le dos rouge. Le moins que l'on puisse dire est que c'est assez complexe, et pas très facile d'accès. D'un autre côté, on comprend l'idée de départ, un cinéaste cherche l’inspiration pour son nouveau film, cela aide déjà. Après, il faut se laisser porter. Plus on avance, plus c'est bizarre et plus c'est déconcertant. Des personnages normaux, excentriques, curieux, se succèdent autour du réalisateur sans que tout cela semble avoir un sens et en même temps tout semble logique. L'un d'eux change de physique (mais est-elle réelle ?), une autre chante, un journaliste, une anglaise, une mère en voix off (pour une fois pas insupportable, normale : Charlotte Rampling), des musées, des jardins, des ateliers, des bars...et un dos qui devient rouge, jusqu'à une fin des plus troublantes. C'est vrai qu'on pense beaucoup à Lynch. Le casting est surprenant, avec à sa tête le metteur en scène Bertrand Bonello (L'Apollonide, St Laurent), que j'ai trouvé vraiment très bien (et plein de charme). Avec donc aussi l'envoutante Jeanne Balibar. Je l'adore. Une voix et un physique si particulier et un vrai talent. Dommage qu'on ne la voit pas plus souvent. Avec aussi Géraldine Pailhas, Pascal Greggory, Joana Preiss, Barbet Schroeder, Valérie Dreville, Isild Le Besco ou Nicolas Maury (qui finit encore en femme...). Le dos rouge est donc une sorte d'ovni, fantastique, assez fascinant, où il faut juste se laisser porter sans se poser de questions...
    poet75
    poet75

    276 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2015
    Les premières scènes de ce film laissent présager le pire: on se demande, inquiet, si l'on va assister, pendant les deux heures et quelques qu'il dure, à des discussions interminables et très "intellos" sur l'Art (avec un grand A)! Mais tout s'arrange très vite et, pour peu qu'on s'abandonne au récit et qu'on se laisse griser par les personnages, on ne peut qu'être séduit.
    Difficile d'en donner une idée précise. Disons que le personnage joué par Bertrand Bonello part à la recherche de la figure du monstre dans la peinture. Il lui faut trouver une oeuvre qui sera le pivot du film qu'il projette de tourner. Pour ce faire, il trouve en une jeune femme (Célia Bhy) le guide dont il a besoin. Le plus souvent accompagné ou, à défaut, inspiré par elle, il va de musée en musée et d'oeuvre en oeuvre. Des peintures, mais aussi des sculptures, retiennent son attention: oeuvres de Francis Bacon, Le Caravage, Gustave Moreau, Balthus, statue d'hermaphrodite, etc. On passe du charme du musée Gustave Moreau à l'excentricité du Centre Beaubourg. On se passionne, on s'interroge, on scrute... Qu'est-ce que la monstruosité?
    Mais en rester là risquerait de laisser croire que ce film n'est en somme guère plus qu'un habile documentaire sur la peinture. Le réalisateur, Antoine Barraud, a construit un film savant peut-être, très bien écrit sans aucun doute, mais surtout regorgeant de surprises et d'inventivité. Si ce film séduit, c'est parce qu'il multiplie les échappées poétiques, les petites touches inattendues, les étrangetés... Impossible d'énumérer toutes les bonnes idées qui l'égrènent: cela va d'un même personnage qui est joué par deux actrices différentes à un fantôme surgissant de la nuit pour murmurer des paroles à l'oreille d'un homme endormi, en passant par une jeune femme qui se met parler en chantant, sans oublier, bien sûr, le dos rouge qui donne son titre au film. Que signifie donc cette tache rouge apparue dans le dos de Bertrand Bonello et qui s'agrandit au fil du temps? N'est-elle pas le signe que la monstruosité n'est pas seulement une pensée d'artiste, mais une des réalités présentes dans le coeur de l'homme?
    Habité par une multitude de correspondances, à la manière baudelairienne, qui font s'adjoindre et se parler le charnel et le spirituel, voilà un film inépuisable, si imprégné de poésie qu'on pourra le voir et le revoir de nombreuses fois en étant sûr d'y trouver toujours du nouveau! 8/10
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 15 mars 2016
    Le début du film est fascinant, fracassant. On se dit qu'on tient un objet rare, intello-chic, classieux, contemplatif...Et malheureusement les promesses ne sont pas tenues, du moins pas toutes. Les relations entre les personnages, rappelant souvent Desplechin, sont à la limite du glauque gênant, ce qui est d'ailleurs sans doute voulu. Mais moi j'aime pas... et surtout pas quand je pense m'embarquer dans un ovni célébrant le beau absolu, celui que seules la peinture ou la musique peuvent atteindre. La vie de Bertrand, qui éprouve l'angoisse de la page blanche, en dehors des musées laisse finalement de marbre et plombe le film, surtout que la séance photo "travesti", la fête décadente, pfff...pénible. En revanche, dès que Jeanne Balibar ou Géraldine Pailhas apparaissent, ou dès que le film retourne dans les musées et les ateliers, il atteint des hauteurs assez vertigineuses. Un peu frustrant, mais à voir tout de même. Sauf si on est un critique à l'Express fier de son ignorance et de sa culturophobie, naturellement.
    Facetoface
    Facetoface

    11 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 juin 2015
    Quel ennui... Le film est figé, même les tableaux des musées sont plus vivants.
    Le Blog Du Cinéma
    Le Blog Du Cinéma

    109 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 avril 2015
    C‘est une histoire de regard que nous propose Antoine Barraud pour son deuxième long-métrage après son expérimental Les Gouffres. Oui mais quel regard ? Celui de Bertrand Bonello d’abord, réalisateur des récents Saint-Laurent et de L’Apollonide, qui joue ici parfaitement le rôle d’un réalisateur reconnu en pleine recherche d’inspiration pour son prochain film et qui va puiser dans l’imagerie éternelle proposée par les grands musées parisiens. Et quel regard ! Bertrand Bonello, que l’on connait peu comme comédien, est dès le début du film très à son aise et arrive à capter le spectateur de ses yeux taciturnes noirs mais pourtant très ouverts et traversés de questionnements. Le cheveu hirsute, il livre tout le long du récit, une remarquable performance d’acteur en artiste amateur de toiles se faisant volontiers embarquer par ce qu’il regarde, le corps un peu fébrile. Barraud ne s’y trompe pas et l’associe avec la truculente Jeanne Balibar, sorte de guide/muse qui va promener le personnage de Bonello aux quatre coins de Paris pour discuter et surtout discourir, forte d’un regard érudit, devant des toiles de maîtres (...

    critique par LOÏC - la suite, sur Le Blog du Cinéma
    Daniel C.
    Daniel C.

    150 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Voilà un film éprouvant pour moi, irritant parfois à la manière de ce dos rouge, dont l'étendue croît au fur et à mesure que l'artiste avance dans sa possession du sujet. La voix et le regard ont été défini comme objets pulsionnels par Jacques Lacan. Ici, ils sont surexploités dans la confrontation à l'art pictural. C'est vrai que l'on prend rarement le temps de s'attarder devant un tableau. Ici le regard s'accompagne d'un discours partagé à deux : un homme écoute une femme lui dire ce qu'elle voit ou bien encore elle lui raconte ce qu'il cherche à comprendre, à décrypter dans l'univers de la tératologie. L'hypothèse de la monstruosité du double parcoure le film. Esthétiquement, c'est très réussi, que ce soit visuellement (enfin à part quand des images de flou ponctuent le récit) ou musicalement. La cohérence n'est pas toujours au rendez-vous, on oscille entre fantasme et création, entre dialogues réels ou imaginaires. L'insaisissable féminin, qui échappe, disparaît parfois est aussi une constante, qui s'allie parfois à l'interchangeabilité. Je trouve que l'artiste vit le luxe d'avoir le temps de chercher son sujet et peut-être que le fait que d'avoir à "gagner sa vie" (drôle d'expression) ne semble ne pas être une contrainte pour lui, me révolte. S'agirait-il de réminiscences marxistes, où la dignité du prolétariat était encore une valeur. La culture concernait aussi les prolétaires, là où aujourd'hui l'objet de consommation domine le monde. Bon, reconnaissons néanmoins qu'Antoine Barraud prend le temps de regarder longuement un tableau, de nous montrer le regard de celui qui contemple et qui observe celle qui porte son regard sur la toile. Ca, c'est au contraire nous montrer que l'art demande du temps pour être apprécié, qu'il ne se consomme pas justement. Voilà, que l'épiderme inscrive sur la part du corps inaccessible au regard, à savoir le dos, une trace insolite, nous conduit à l'hypothèse psychosomatique d'un inconscient qui se donne à voir faute d'être entendu. Le médecin consulté à ce titre bazarde cette hypothèse en revendiquant sa joie de rencontrer un vrai malade. C'est rare que la jouissance du praticien soit ainsi aussi clairement nommée.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 avril 2015
    Une œuvre étrange (voire légèrement barrée), ultra référencée (à la limite, parfois, du "name dropping", pour le profane), qui devait être à l'origine un documentaire sur le cinéaste Bertrand Bonello, pour s'en éloigner au fur et à mesure des trois ans qu'a duré le tournage, jusqu'à devenir une fiction.
    Où on a un peu l'impression que tous les personnages sont soit plus ou moins dépressifs, soit sous Tranxene. Mais n'est-ce pas le propre de l'artiste d'être torturé ? Surtout lorsque le sujet porte sur la recherche de la monstruosité dans l'art.
    Nous sommes ici face à une réflexion sur (...)
    La suite ici :
    Raphaël O
    Raphaël O

    150 abonnés 1 567 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 octobre 2015
    Une comédie dramatique d'une lenteur soporifique à en mourir, nulle et sans intérêt à peine digne d'un pauvre téléfilm. Le cinéma français n'est plus ce qu'il était, loin de là.
    pierre72
    pierre72

    142 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mai 2015
    Si je tente de résumer "Le dos rouge", je dirai que c'est l'histoire d'un réalisateur dont le prochain film, déjà sur les rails, a besoin d'une figure monstrueuse pour une raison obscure, même pas claire dans sa tête. Pour cela il va se faire aider par une spécialiste qui, de tableaux en tableaux, ne va pas vraiment lui donner des solutions mais va tout de même le faire s'interroger sur lui même, son corps, sur lequel apparaît une tache rouge qui grossit, son rapport aux autres, à l'art, à l'idée que l'on se fait de son travail de cinéaste.
    Avec un tel scénario, je sens venir les grimaces, j'entends les ricanements, les commentaires grinçants sur un cinéma masturbatoire, intello, pour initiés exclusivement. Oui, il y a de ça sans doute, mais, alors que je suis le premier à m'insurger sur cet entre soi d'un cinéma français de la marge branchée, contre toute attente, c'est, à ce jour, le film qui m'a le plus transporté en 2015. Alors curieux, je suis allé lire les déclarations du réalisateur dans le dossier de presse et.... comment dire, je ne suis pas sur d'avoir vu le film qu'il a voulu faire. J'y ai lu des intentions très louables et intelligentes, morceaux de réflexions propres à intéresser un public plus qu'avisé, cinéphile en diable. Alors, sans honte, sans gêne, je vais vous dire pourquoi ce film m'a transporté même si aucun des raisons (ou presque ) n'apparaissent dans les propos du réalisateur. Mais je crois profondément que c'est le but non avoué de son film, offrir un champ tellement vaste d'interrogations et d'interprétations qu'il pourrait convenir à tout le monde. Heu...à tout le monde, je ne pense pas, hélas, que les fans de "Connasse princesse des coeurs" arrêtent de bouffer leurs pop-corns, la mâchoire béante devant autant de créativité.
    Il faut bien le dire, ce dos rouge contient apparemment tous les poncifs d'un cinéma intello qui attise les conversations chez des bobos cinéphiles. Jeanne Balibar et Joanna Preiss sont deux égéries incontournables du cinéma d'auteur, Bertrand Bonello le grand réalisateur de ce milieu qui en passant comédien devient du coup totalement iconique. Il y a une certaine lenteur, des scènes étranges, des moments décalés, un montage patchwork, et pourtant ce qui peut apparaître comme des trucs déjà vus, déjà utilisés, relevant d'une écriture auteuriste poseuse, se révèle au final totalement jouissive.
    Au milieu de tout ce barnum cinéphile tendance "cahiers du cinéma", il y a un auteur qui nous propose de jouer avec lui. J'ai trouvé Antoine Barraud extraordinairement ludique. Tout pour lui est terrain de jeu. L'art, tout d'abord, dans lequel tout le monde se perd à l'infini. Ainsi Célia qui glose sans fin devant n'importe quelle toile, l'animatrice de ciné-club et le journaliste devant les films de Bertrand, sont les parfaits exemples d'intellos dont les circonvolutions laissent le réalisateur un peu perplexe. Il faut voir la tête de Bertrand Bonello, totalement ahuri en entendant les propos pourtant construits et intelligents tenus par ses différents interlocuteurs, les rendant du coup totalement hilarants. Toutes les scènes avec Jeanne Balibar (excellentissime) sont d'une drôlerie imparable, ouvrant en même temps une critique mordante sur tous les ratiocineurs qui se triturent l'esprit à longueur de colonnes dans des revues confidentielles mais pointues.
    Mais en même temps l'art nous est montré comme un vecteur de séduction possible, comme un élément de réflexion sur soi-même, sur les autres. Il est beaucoup question de corps dans ce film. Le corps monstrueux tout d'abord, dont les apparences peuvent être totalement évidentes mais aussi tout à fait subjectives. Le corps désiré, le corps qui cherche à jouir, le corps que l'on transforme, le corps malade aussi. La caméra s'attarde sur des statues, des tableaux, des vrais corps également, objets de contemplation mais d'interrogations. Du coup, on y parle de couple aussi, de fidélité, des liens qui unissent les êtres. Et puis, il y a également le cinéma qui court dans tout le film, discrets hommages à toute une mythologie personnelle du cinéaste : La comédie musicale américaine (petite scène de claquettes) ou française à la Demy (une scène chantée), Hitchcock (dans la scène incluse dans le film d'après un scénario non tourné de Bonello ), Bunuel peut être pour la spécialiste en art jouée par deux comédiennes ... Et puis, il y aussi... mais stop, j'arrête car ce film est plein comme un oeuf, plein de références, plein de regards sur la vie intellectuelle, sur la vie tout court.
    La fin sur le blog
    cylon86
    cylon86

    2 547 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 avril 2015
    Préparant son nouveau film, un réalisateur est fortement intéressé par la monstruosité dans la peinture. Guidé dans ses recherches par une femme étrange qui semble changer d'apparence (elle est d'abord Jeanne Balibar avant d'être Géraldine Pailhas), le cinéaste découvre également une mystérieuse tache rouge qui s'élargit dans son dos... Film brassant des tas de thèmes passionnants (l'art, le double, les fantasmes, la difformité), ''Le dos rouge'' s'égare un peu dans la multitude de ses thèmes et ne nous épargne pas ses longueurs. Il faut cependant reconnaître au film son ambition et sa volonté de nous troubler au travers d'idées de scènes et de propos qui ne manqueront pas de faire mouche. Malheureusement, il nous aurait fallu un peu plus de cohérence et une bonne trentaine de minutes en moins pour que le tout puisse être complètement fascinant. Reste Bertrand Bonello dans le rôle principal, le réalisateur de ''Saint Laurent'' se montrant ici diablement charismatique.
    Clitandre
    Clitandre

    2 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 avril 2015
    J'espérais beaucoup de ce film (bonnes critiques, on annonçait un regard décalé sur l'art..). Je me suis ennuyée à mourir et me suis demandé quasiment tout le long pourquoi je ne partais pas en courant.
    Discours creux, spécialistes pédants, soirées vaines et décadentes.. ce dos rouge a de quoi dégoûter à tout jamais de la culture !
    Si vous aimez l'art, allez plutôt voir "La Sapienza", un vrai bonheur de cinéma, avec une réelle esthétique, des dialogues superbes et de l'humour...
    tilhacgregory
    tilhacgregory

    2 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 avril 2015
    Miroir brisé que tend Antoine Barraud à Bertrand Bonello, Le Dos rouge est aussi une réflexion ludique et captivante sur le processus créatif, la peinture, la figure du double et celle du monstre. Au milieu d'un casting exceptionnel, trônent Bertrand Bonello, grandiose en cinéaste en quête d’un écho pictural au trouble qui le dévore, et Jeanne Balibar, irrésistible de drôlerie en historienne de l'art !
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