"Tokyo Fiancée" est un film assurément léger et frais, coloré et acidulé, comme un bonbon japonais en tant qu'adaptation du roman de Nothomb "Ni d'Eve, ni d'Adam"...
Mais à trop vouloir le montrer et en rester là, on reste vite sur sa faim !
Suffit-il de balader un jeune couple de deux fois 20 ans dans un Tokyo très ciblé mais très bien filmé, que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver, pour faire un film qui tienne la route ?
Certes, les deux personnages principaux sont plaisants, Rinri, très en retenue est tout à fait charmant comme l'est Amélie au début, elle très lumineuse et radieuse, jouant à l'enfant qui s'émerveille et s'étonne de tout...
Tout semble donc aller pour le mieux dès le début dans une ambiance pétillante, ludique et de bon aloi !
Puis à force de la voir virevolter, sourire, Amélie se précise et s'affirme en devenant petit à petit suffisante et narcissique au possible, à en devenir finalement lourde et fatigante, en arborant de plus cette moue désabusée, toujours comme celle d'une enfant, mais ici trop gâtée !
De plus la voix off, celle d'Amélie toujours, qui débite de manière monocorde ses ressentis et ses états d'âme, finit par renforcer cette impression pénible alors que le piano de la BO lui, fait tout compléter le tableau !
Et au fond, en cherchant bien, rien de bien transcendant dans ces rencontres, cette découverte amoureuse (ou pas?) de l'un vers l'autre avec ces cultures si opposées comme si on survolait tout, sans vouloir impliquer le spectateur qui suit sans trop savoir pourquoi, la vie rêvée de cette jeune-fille au Japon.
Si elle creuse apparemment sa destinée telle qu'elle la conçoit, beaucoup de réflexions sont cependant d'une pauvreté et d'une banalité confondantes, si bien qu'on se demande où on veut en venir précisément.
Et pourtant, il y aurait eu tant à mettre en avant et à développer, avec toute ces différences de culture qu'on aurait aimées retrouver sur le fond !
Encore un film ma foi, sympathique, délicat sans doute, mais aussi inutile et vain dans le sens où il n'apporte vraiment rien.
Il me semble que Pauline Etienne, dirigée dans un registre de petite fille faussement naïve, mais déterminée en voulant tout contrôler, tout expliquer, ne soit pas la meilleure idée du film et finit même par le desservir.
Globalement assez déçu par cette réalisation de Stefan Liberski, je reste surpris par le manque d'ambition et d'audace qui auraient dû être les pierres angulaires de cette histoire !
Prendre des risques et surprendre sont tout aussi importants que charmer, qui à lui seul a bien du mal à faire de l'effet malgré une superbe photographie, dont celle du mont Fuji, petit clin d'œil à la peinture de Hokusai......