Quand on y pense, Roger Waters porte un grand intérêt à son Wall. Entre le film d’Alan Parker (ma foi, très dérangeant) et sa grande tournée, il décide de réaliser un docu-concert sur sa grande tournée.
Pour moi, The Wall c’est l’album le plus dur des Pink Floyd. J’ai commencé avec le film et j’avais eu très mal. J’étais constamment perdu dans un univers psychédélique sans repère. Et l’album, c’était pareil.
Et tout ça, je le dois à Roger Waters.
Sauf que moi, quand on me dit Pink Floyd, je pense plutôt à David Gilmour… Alors, c’est vrai que Roger Waters a sans doute plus contribué à la popularité du groupe, il était là depuis le début, c’est le principal parolier. Mais c’est quand même lui en 1979 qui a viré Richard Whrights juste sur un coup de tête, et c’est quand même lui en 1985 qui a quitté le groupe persuadé qu’il n’allait pas durer (Gilmour lui prouva le contraire par la suite).
Donc, Waters, ça a beau être un artiste de génie, un compositeur de légende, ça n’empêche que ce gars m’énerve. Je respecte l’artiste, mais sa personnalité a tendance à m’agacer et très fortement.
Et avoir un film qui allait révéler pas mal de sa personnalité et de sa vie intime, tout ce que je craignais, c’est que ça allait être très faux. Je craignais de me retrouver face à un de ces films du genre « bouhou, regardez comme ma famille a souffert, je suis connu, riche, adoré, mais ça n’empêche pas que je suis un homme triste, profitez de vos parents, de votre vie ». Je veux dire, tout le monde a eu un drame familial, donc arrêtez de vous placer comme une victime parce que vous avez perdu un parent, voilà.
Mais l’autre particularité de ce film c’est qu’il montre également le concert de The Wall et bordel qu’est-ce que j’envie ceux qui sont allé le voir !
Une chose est claire avec l’album The Wall, c’est plus qu’un album. The Wall c’est une expérience à vivre, un instant de folie qui va plus loin que la musique. Et ce concert c’est pareil, c’est plus qu’un concert, c’est un spectacle. Un spectacle de lumière, de mise en scène, de folie. C’est un spectacle d’émotion.
Voir ces gens crier et s’extasier en écoutant « Comfortably Numb » ça fait quand même de l’effet. Et là-dessus, je le répète, Roger Waters est un génie de composition, mais aussi un génie de mise en scène. Son spectacle, c’est le summum de la démesure. Le Mur qui s’agrandis au fur et à mesure pour exploser à la fin, ce cochon qui s’envole dans les airs, les marionnettes gigantesques. Même sur un écran on ressent cette démesure alors qu’est-ce que ça devait être en live.
Pas de doute, le spectacle de The Wall est énorme.
Et c’est ce qui prend la plus large partie du film. Le reste, ce n’est que Roger qui conduit une voiture avec une belle mise en valeur des paysages. Roger parle de temps en temps avec quelqu’un à propos de sa famille. Et en fait, je trouve que ces moments consacrés à Waters qui est très souvent au bord des larmes, je trouve que ça casse pas mal le rythme du film. Ecouter un morceau comme « Another Brick in the Wall » avec les effets de mise en scène magiques et se retrouver face à un Waters en train de lire une lettre dans sa voiture et pleurer… C’est un peu lourd.
Cependant, ces parties m’ont fait comprendre une chose concernant The Wall, c’est une œuvre très personnelle. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre les intentions de Waters vis-à-vis de cet album. Je ne comprenais pas ce que signifiait son Mur, pourquoi aborder ces thèmes, et surtout, quel était le message derrière tout ça. Et ce film à éclairer pas mal de questions. En fait, le petit rock star du film, celui qui a perdu son père et qui se retrouve rock star drogué, bah c’était Roger. C’était un jeune Roger perdu dans un monde qu’il s’était créé, et qui tentait d’oublier les ravages de la guerre sur sa famille pour au final comprendre qu’il ne faut pas oublier.
Et sous cet angle, The Wall a un tout autre sens. Et j’en suis presque à me demander s’il serait pas préférable que je revois le film et réécoute l’album pour comprendre vraiment le sens de The Wall.
Ce docu-concert est donc un moyen de comprendre Roger. De comprendre ses intentions, et aussi de se prendre une grande dose d’adrénaline dans la face parce qu’un concert comme ça, même avec des écouteurs sur un ordi, ça fait quelque chose. Alors j’envie les gens qui sont allés voir ce film au ciné, j’envie ceux qui sont allé voir Roger Waters en concert. Viva Pink Floyd et basta.