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Marc L.
44 abonnés
1 583 critiques
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2,5
Publiée le 18 janvier 2018
C’est une obscure autocratie ubuesque, où le fait du Prince consiste à couper le courant dans toute la ville pour amuser son petit fils. Mais “le Président� aura joué une fois de trop au démiurge : une révolution populaire subite le chasse du pouvoir. Abandonné de tous sauf de l’enfant, le tyran déchu s’embarque dans un périple incognito à travers son ancien fief, espérant passer à l’étranger sans être reconnu par ceux qu’il a oppressé et torturé sans même les connaître. Le réalisateur est iranien, lui-même exilé par un pouvoir autoritaire, et on se doute que le sujet lui tient à coeur. La première impression est celle d’une variation de la logique sur laquelle reposait “La vie est belle� de Roberto Benigni...si ce n’est que le dictateur est lui-même la cause des horreurs dont il s’efforce de préserver l’enfant dont il assume la responsabilité. Ses actions étant toutefois majoritairement guidées par un instinct de conservation bien compris, le procédé reste sujet à caution : Mohsen Makhmalbaf ne parvient pas à faire de son anti-héros une figure universellement détestable, pas plus qu’il n’arrive à le placer sur la voie d’une rédemption humaniste. On se désintéresse un peu trop rapidement des péripéties picaresques vécues par cet improbable duo, qui s’apparentent à une litanie des méfaits de l’autoritarisme qui tirerait artificiellement en longueur. Au final, si le film soulève quelques points intéressants comme la nécessaire réconciliation nationale qui devrait accompagner toute révolution, ses ambitions militantes se heurtent à un éparpillement scénaristique à peu près complet, à cause d’une aventure peu convaincante et à d’une absence de point de vue bien défini sur un sujet pourtant brûlant. Le ton du film, qui se veut burlesque mais se livre à de fréquents pas-de-côté vers des situations plus sordides, est peut-être bien l’unique surprise stimulante de cette fable politique pleine de bonnes intentions mais qui reste un peu trop naïve et creuse pour convaincre..
J'aurais vraiment aimé dire du bien de ce film : j'apprécie énormément le cinéma iranien, et la figure de Makhmalbaf, patriarche cinéaste (sa femme et se deux filles font également des films), est éminemment sympathique.
Malheureusement, Le président est une fable un peu lourdingue qui ne trouve jamais son point d'équilibre.
Le film commence par un tableau engoncé de dictateur mégalomane, se transforme ensuite en manuel de survie en milieu hostile, en rendant le vieillard tyrannique presque sympathique, pour finir en western néo-réaliste façon Sergio Leone meets Rossellini.
On ressort de tout cela franchement déboussolé, fugitivement intéressé par certaines péripéties (la visite à la prostituée) et quelques idées de cinéma (la façon dont est filmé le retour du mari qui découvre que sa femme ne l'a pas attendu).
Le film se déroule dans un pays imaginaire, et a été touné en Géorgie : Makhmalbaf est un éternel exilé. Si les acteurs géorgiens sont plutôt bons, la qualité technique du film est globalement en-dessous des standards de qualité habituels en terme de photographie et de montage. Le propos général est décousu et pétri de bonne intentions.
Le film était présenté à Venise en 2014, dans la section paralllèle Orizzonti.
Lorsque la révolution éclate, le Président dictateur d’un pays inconnu est contraint de quitter son luxueux palais et de s’enfuir avec son petit fils, celui-là même qu’il voyait, plus tard, le remplacer au pouvoir. D’un seul coup, tout le monde s’est retourné contre lui : ses anciens amis, la police, l’armée, le peuple. "Le Président" est un conte, dans lequel le réalisme est présent tout en étant saupoudré de touches burlesques et de poésie. Ebranlé par l'innocence et la candeur de son petit-fils, le dictateur déchu constate la misère qui régnait dans son pays et reçoit en pleine figure, de la part de ses administrés, la liste des exactions commises en son nom. Fait-il semblant de les découvrir ? En est-il responsable ? Est-il le seul responsable ? Ces questions posées par le film en font toute la force : une révolution qui voit la violence et la vengeance l'emporter sur la justice et une certaine forme de pardon est-elle une révolution réussie ? C'est un homme qui a connu deux dictatures de formes différentes dans son pays, qui a connu la prison à cause de la première et l'exil à cause de la seconde, c'est cet homme qui posent ces questions et, manifestement, il a la réponse.
Je ne sais toujours pas sur quel pied danser avec ce film qui frôle plein de genres, tente des incursions vers la parodie et la fable, avant de s’immiscer dans le pamphlet politique et social. Un brin déstabilisé par cette danse de Saint-Guy, un rien frénétique, je constate qu’au bout du compte, le cinéaste impose un point de vue idéologique sur la chute d’un dictateur, et sa fuite à travers son pays, dont il ignorait tout. Sinon la misère possible engrangée sur le dos de quelques privilégiés de sa cour. Aujourd’hui seul avec son petit fils dans le cloaque et l’abandon, le président constate l’ampleur des dégâts et l’échec de son règne. C’est joué entre la comédie (la scène du gamin sur le pont est absolument formidable) et le drame le plus profond quand un mariage se termine dans l’horreur. Mohsen Makhmalbaf nous renvoie à la face notre propre histoire, la plus récente, qui des printemps arabes et de l’effondrement de quelques dictatures (Ben Ali, Moubarak, Kadhafi), continue à se perpétrer à travers la planète. Pour en savoir plus
Le film n'est malheureusement pas à la hauteur de son sujet, et le "President" en question manque cruellement de carisme. Le jeu des acteurs laisse à désirer. Décevant.
L'utilisation du terme président au sein d'un régime dictatorial où l'enfant du roi peut à sa guise couper l'électricité d'une ville tient d'une ironie pleine et consciente. Mohsen Makhmalbaf, cinéaste aguerri, nous conte une fable proche d'un Iran réel avec la candeur d'un humaniste pris entre l'espoir et l'abandon. Si l'introduction peut sembler un peu laborieuse, la fuite du "président" déchu constitue un émouvant rappel à la paix et l'amour. Pour en savoir davantage, cliquez sur le lien ci-dessous:
Que le réalisateur de ce film soit iranien, constitue un point fort supplémentaire. La dictature, l'abolition d'un régime autoritaire au profit d'une autre organisation politique, qui peut s'appeler "république islamique", Un iranien est bien placé pour construire une fiction sur une telle expérience. C'est autour du pouvoir de permettre la lumière sur la ville, autrement dit d'éclairer son peuple ou de le plonger dans l'obscurantisme -heu, je veux dire dans l'obscurité- que s'engage la révolution. C'est donc à partir d'une logique binaire (allumé/éteint, ouvert/fermé) répétée plusieurs fois, que tout se déclenche. Ensuite, vient le temps de la fuite, du désir d'exil et des possibles mesures de rétorsion que se déroule l'odyssée du grand-père et de son petit-fils.Comment punir untyran ? De quoi est-il coupable? Faut-il se venger? Que veut transmettre le dictateur déchu à son petit-fils supposé lui succéder? Telles sont quelques unes des questions soulevées dans ce film à voir.
on voit dès le début avec la scène de mettre le pays avec ou sans lumière que cet homme est un tyran, dans la foulée il condamne à mort un jeune garçon de 16 ans. puis intervient le coup d'état et là ayant refusé de partir en avion quand il était temps il est poursuivi par tout un peuple en furie. usant de stratagèmes il va essayer de regagner la mer pour s'échapper avec son petit fils. toutes ses rencontres montre un homme qui a mis le pays dans la misère et la souffrance. même son premier amour a du devenir prostituée et a perdu sa sœur. finalement sur un air de rédemption il apparait presque sympathique. les deux héros nous offre une grande prestation cinématographique entourés de seconds rôles habités par leur personnage. même les paysages sont tristes et désertiques. j'ai adoré la musique qui parcourt le film. toute ressemblance avec des pays existants est fortuite......
Le Président est un très bon film malgré des longueurs et des scènes coupées qui se perdent.
Le cynisme de certains critiques "français", soit disant professionnels, démontant le film en précisant bien la nationalité iranienne du cinéaste est pathétique. Ces critiques s'indignent du fait que le film ne stigmatise pas l'islam, voilà tout, et préfèrent un film du type du voyou "sacha baron cohen"
Les acteurs du film sont bons, l'histoire est intéressante, la dimension "humaine" (ce n'est pas un blockbuster) rajoute de la crédibilité, l'absence d'effets spéciaux surabondant donne un charme.
Avec le nombre de booz qui sortent, s'acharner sur un bon film comme le Président est honteux!
Je vous recommande vivement ce film qui suscite émotions et réflexions sur les ambiguités de l'homme face à la révolution et à la dictature. En rapport direct avec l'actualité.
Il faut absolument faire la publicité de ce film extraordinaire, et inciter tous les curieux a aller voir le Président. L'histoire au début n'est pas très originale mais le traitement l'est : filmé à hauteur d'homme, la fuite et la traque de ce dictateur et de son petit-fils ne sont vu que par les deux protagonistes principaux. Les différentes aventures vécues en deux jours (je ne vais rien révéler) sont suffisamment fortes pour se suffire à elles-mêmes. D'autant plus que Makmalbaf, influencé par le néo-réalisme à l'italienne incorpore quelques scènes à l'ironie cruelle, comme Kusturica. Ah, la scène ou l'ex-dictateur découvre quel prisonnier il porte (il a été torturé par ses services) et comment il est reçu par sa tendre épouse vaut le déplacement et son pesant de satire sociale ! Que j'ai ri... La fin, toute philosophique, est très réussie...
A la suite d'un coup d'état, un dictateur et son petit-fils, dans l'impossibilité de s'enfuir par avion, traversent le pays vers la frontière.
La misère matérielle et humaine dans laquelle vit le peuple opprimé est palpable dans chaque plan. La violence est présente aussi bien dans les méfaits du dictateur que dans les actes des militaires qui se sont retournés contre leur président. Parmi les insurgés, haine et violence aussi. Le seul message de paix est celui prononcé par un ancien prisonnier politique. La fin, ouverte, ne laisse pas voir si ce message est entendu ou non ( je dirais plutôt non).
J'ai trouvé ce film sombre et désespéré ; intéressante et tragique la place faite à l'enfant (sous la figure du petit-fils du dictateur). Une scène très pertinente : lorsqu'on lui dit de se boucher les oreilles et de se retourner pour se protéger de la violence, il voit en arrière plan un crime encore plus horrible. Je trouve que l'intérêt du film réside dans cette métaphore de l'enfant témoin, dont la vie est épargnée de justesse : quel avenir pour lui ?
Véritable petite merveille que ce président, coproduction anglo-géorgienne réalisée par l'iranien exilé Mohsen Makhmalbaf. Vu en totale inconnue, je n'avais donc aucune idée de l'orientation prise pour raconter cet exil. Dès la première annonce, on sait que ce sera fictif (pays imaginaire non révélé et laissant ainsi le spectateur se le représenter) et la première scène représentant le luxe dans lequel vit "le président" et ses proches va vous rappeler un prince à New-York avec l'humour et la situation invraisemblable similaires au film de Landis. Mais très vite, la réalité du coup d'Etat rompt et nous plonge dans une séquence plus sérieuse avec exil et séparation familiale à la clé, le président se retrouvant avec son petit-fils pour un périple plus qu'hostile. Et ce périple est absolument fascinant : les prises de vues géorgiennes sont magnifiques, le thème du printemps arabe est on ne peut plus exposé, rappelant à la fois, l'Egypte, la Libye et, plus caché, le Shah d'Iran dont le réalisateur doit être un fidèle et quels acteurs, Misha Gomiashvili dans le rôle-titre excelle de par les attitudes diamétralement opposées que la situation le pousse à prendre et Dachi Orvelashvili est le jumeau de Abdul Khalim Mamatsujev (le jeune garçon de the search) aussi hallucinant que ce dernier. On pourrait craindre un traitement de faveur sur la possible rédemption d'un dictateur affamant son peuple et nul doute que certains seront gênés par cet aspect. Mais la scène finale, saisissante, pose une question centrale, moralité du printemps arabe : qui est le véritable dictateur? Le raïs ou celui qui l'a chassé du pouvoir. Et la réponse apportée, dont je partage le point de vue, se confirme aujourd'hui en Libye et dans d'autres pays. A recommander vivement...
L'iranien Mohsen Makhmalbaf est en exil depuis 2004. Il tourne désormais là où il le peut au gré des coproductions internationales. C'est de Géorgie que nous vient La président mais la localisation n'a pas d'importance, le conte filmé par le cinéaste se veut universel et concerne tous les pays qui ont connu ou connaissent la dictature, ce qui, ma foi, représente une grande partie de la planète. Une sorte de conte donc, à hauteur d'enfant, lequel suit dans sa fuite son grand-père, un tyran renversé par le peuple. Assez plat dans sa réalisation, Le président est surtout lourd dans sa dénonciation de la violence d'où qu'elle vienne. Et en même temps presque complaisante tellement certaines scènes se révèlent assez atroces. Malgré cela, le film possède quelques moments de grâce- l'interprétation géorgienne est de qualité- dans un ensemble trop long d'une bonne demi-heure. Plus resserré et moins démonstratif par endroits, Le président aurait gagné en force de conviction.
Voici un film remarquable qui n'aura certainement pas le succès qu'il mérite. L'histoire est poignante et tellement vraie, Le président est poursuivi par les troupes qui l'ont soutenu. Les exactions se poursuivent grâce au chaos engendré par la révolution, libérant toutes les haines et les bassesses contenues dans l'âme humaine. Seul personnage lucide et humain l'ancien prisonnier politique qui s'oppose au lynchage du président en faisant remarquer que l'assassinat du président entraînera de nouvelles violences et qui parvient à sauver son petit-fils. Les acteurs sont excellents notamment le petit garçon qui joue le rôle du petit fils. Courrez voir ce film.