Un documentaire réalisé par le fils du musicien qui révolutionna le flamenco. Décédé en 2014, j'ai découvert un artiste exceptionnel, dommage que ce film ne nous montre pas plus l'homme plutôt qu'uniquement le musicien.
Archives, interviews, Paco de Lucía, légende du flamenco revient sur le parcours musical de cet artiste très perfectionniste, de ses débuts dans une famille de guitaristes et de danseurs à ses collaborations avec des musiciens étrangers, en passant par sa rencontre déterminante avec le chanteur de flamenco Camarón de la Isla.
Paco de Lucía, légende du flamenco est donc un film très intéressant sur la très belle carrière de ce musicien mondialement connu. Cependant, le défaut du film serait peut-être le regard un peu trop pudique du fils sur son célèbre père. Il manque un regard d’auteur, voire d’artiste sur cette légende espagnole.
Mais ne boudons pas notre plaisir car le film est bien documenté et qui offre une belle porte d’entrée pour découvrir l’œuvre de cet immense artiste qu’il serait dommage d’oublier.
Le film est touchant car il est réalisé par l’un des fils (Francisco, 31 ans) de Paco de Lucia (de son vrai nom Francisco Sanchez), ce dernier étant décédé, à 67 ans, 2 jours avant la fin du tournage (25 février 2014). Il retrace la vie d’un des meilleurs guitariste de flamenco au monde : son nom de scène est un hommage à sa mère, Lucia, d’origine portugaise. On y découvre son apprentissage, dès 5 ans, de la musique, grâce à son père Antonio, sa première tournée aux Etats-Unis, sa collaboration en 1981 avec des musiciens de jazz (John McLaughlin et Al Di Meola). .
Ce film, malheureusement difficile à trouver, retrace le parcours de ce génie de la musique. Ce qu'on y apprend notamment, c'est qu'à ma grande surprise, à une époque, il a été critiqué et même rejeté par une partie de la communauté des puristes du Flamenco, qui ne voyait pas d'un bon œil ses collaborations avec les jazzeux, ni sa créativité débordante au point dans devenir presque blasphématoire. Comme le dis l'un des intervenants dans le reportage, Paco était sans doute trop grand pour le Flamenco, trop grand pour l'Espagne. Il était et restera un être universel !