Si Chronic marque la première collaboration de Tim Roth et Michel Franco, les deux hommes se sont déjà croisés lors du Festival de Cannes de 2012 : alors qu'il était président du jury, le comédien avait en effet remis le Prix Un Certain Regard à Despues de Lucia de Franco.
L’intimité que créée David avec ses patients est inspirée d’une rencontre de Michel Franco avec une infirmière. Cette dernière s’est occupée de la grand-mère du cinéaste, de son attaque cardiaque jusqu’à sa mort, et partagea le deuil de la vieille dame avec la famille. "Dès qu'elle traversait une phase de deuil, elle cherchait un nouveau patient pour soulager sa détresse et reprendre goût à la vie", raconte Franco.
En hommage à l’infirmière qui avait entretenu une relation privilégiée avec sa grand-mère, Michel Franco a d’abord écrit le personnage principal sous les traits d’une femme. Sa rencontre avec l’acteur Tim Roth, désireux de travailler avec le réalisateur mexicain, le poussa à changer.
Conscient de sa notoriété, l’acteur Tim Roth fut d’abord inquiet que sa présence ne distrait le spectateur d’un sujet sans fanfares. Il put néanmoins trouver la juste interprétation au travers de ses rencontres avec les infirmières et d’un travail d’acteur introspectif et silencieux.
Comme dans ses précédents films, Michel Franco se fait rencontrer acteurs professionnels et amateurs. Si Tim Roth s’est préparé en travaillant au sein d’un hôpital, ce sont de véritables infirmières qui composent l’équipe de l’établissement.
Le choix de capter des plans étalés dans la longueur fut une manière pour Michel Franco de laisser les acteurs vivre chaque situation de la manière la plus sincère possible. Il donnait d'ailleurs à ceux-ci le minimum d'indications, réduisant ses commentaires à l'essentiel.
Habituellement, Michel Franco opère seul le montage du film et le boucle rapidement. Avec Chronic, le réalisateur a tourné et monté le film en parallèle et s’est retrouvé une fois le tournage terminé avec un premier assemblage. Il alors continué à le travailler jusqu’à sa présentation cannoise en Mai 2015.
Lors de son audition, le réalisateur demanda à Sarah Sutherland de laisser une pause de cinq secondes entre chaque ligne de dialogue afin que celle-ci saisisse mieux la tonalité pesante de la mort qui plane sur le sujet. Une atmosphère que Tim Roth jugea révélatrice de la détresse intérieure qui anime les personnages.
Chronic est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2015.