La Malédiction : l'origine : les secrets du tournage

La Malédiction : l'origine se situe avant le classique de Richard Donner, La Malédiction, réalisé en 1976. Porté par Gregory Peck, le film racontait comment l'Ambassadeur des États-Unis à Londres réalisait que son fils de cinq ans, Damien, n'était autre que la réincarnation de l'Antéchrist. Si La Malédiction : l'origine s'inscrit dans l'héritage du travail de Richard Donner, il a été conçu pour être accessible aussi bien aux fans de l'original qu'aux profanes.

Arkasha Stevenson, qui fait ici ses débuts de réalisatrice de long métrage, explique : "il nous importait aussi de créer une histoire qui se suffise à elle-même. Nous souhaitions que le public voie ou revoie le film original, mais nous avions aussi notre propre message à faire passer."

Le producteur David S. Goyer note : "Je me suis toujours demandé d'où venait Damien, comment ce bébé s'était retrouvé dans les bras de Robert et Katherine Thorn. L'objectif était de créer un film d'horreur à la fois intemporel et d’actualité qui puisse renvoyer autant au passé qu’au présent."

La Malédiction (1976) de Richard Donner, premier film de la saga, a été un grand succès commercial, rapportant plus de 60 millions de dollars en salles aux Etats-Unis. Deux autres films ont suivi : Damien la malédiction 2 (1978) et La Malédiction finale (1981), qui décrivent tous deux l'ascension de Damien de l'adolescence à l'âge adulte. Un téléfilm a ensuite vu le jour, La Malédiction IV : l'éveil (1991), dans lequel une jeune fille devenait le nouvel Antéchrist. En 2006, John Moore réalise un remake intitulé 666 : La Malédiction, qui a rapporté plus de 120 millions de dollars de recettes pour un budget de 25 millions. La saga est revenue sur le devant de la scène en 2016, cette fois-ci sous forme de série télévisée, avec Damien, créée par Glen Mazzara.

Arkasha Stevenson est une grande fan d'Alan J. Pakula. Avec le coscénariste Tim Smith, ils se sont nourris des thrillers paranoïaques et des films d'horreur psychologiques des années 70 pour écrire La Malédiction : l'origine. Stevenson cite Klute comme l'une de ses œuvres préférées : "On pourrait la qualifier de film d'horreur mais il s'agit avant tout d'une étude de caractère. Nous apprenons à connaître le personnage interprété par Jane Fonda, à nous y attacher, et l’effroi naît des événements terrifiants qu’elle affronte. La véritable horreur est ancrée dans la réalité et centrée sur un personnage."

Smith renchérit : "nous avons cherché à créer ce sentiment de méfiance et de menace omniprésentes qui caractérise des films comme À cause d'un assassinat ou Répulsion. Pour y arriver, il nous fallait ancrer le film dans la subjectivité de Margaret, en retraçant cette psyché qui se fracture et finit par se défaire. Plus que tout, nous voulions plonger dans les terreurs qui nous habitent et dans le tumulte de l'époque dans laquelle nous vivons, tout en rendant justice à la genèse de Damien."

L'acteur Ralph Ineson, vu dans The Witch et The Green Knight, joue le père Brennan, un prêtre irlandais qui apparaît dans le film original sous les traits de l'acteur Patrick Troughton. La réalisatrice précise : "Ralph a été fidèle à l'accent de Troughton et a été d’une grande aide pour porter à l'écran le poids de cette conspiration, dont on sent qu’elle l'a physiquement usé et combien elle le hante encore."

Le film a été tourné du 19 septembre au 22 novembre 2022 à Rome et dans ses environs, ainsi qu’aux Lumina Studios. L'équipe était déterminée à tourner dans la capitale italienne pour plus d'authenticité. Le producteur Keith Levine raconte : "C'était un plaisir de travailler là-bas. D'habitude, le tournage d’un film s’effectue dans un endroit totalement différent et l’équipe technique passe beaucoup de temps et d'énergie à créer des similitudes avec le lieu de référence. Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir tourner dans la capitale italienne. Certaines rues, certaines places sont restées en l’état depuis les années 1970, reflétant parfaitement l’époque où l’action du film se situe."