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Hotinhere
555 abonnés
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2,5
Publiée le 14 août 2023
Une ode contemplative et visuellement sublime (mais trop taiseuse et languissante pour captiver) à la nature qui suit la domestication d’un îlot par un grand-père et sa petite fille afin d’y faire pousser du maïs.
Après un excellent premier long métrage, "L’autre rive", film de 2009 dans lequel le conflit entre la Géorgie et l’Abkhazie servait déjà de décor aux interrogations d’un jeune adolescent au strabisme prononcé, George Ovashvili utilise à nouveau la même toile de fond pour peindre avec soin les rapports de l’homme avec la nature, parfois amie, parfois ennemie, pour dénoncer à demi-mot la soif de possession des hommes et des états, pour exposer avec délicatesse l’éveil à la sensualité d’une toute jeune fille en train de devenir femme. Si le premier dialogue du film intervient au bout de 19 minutes, pas moins de 3 langues différentes y sont parlées : l’abkhaze, le géorgien et le russe. Fort heureusement, le sous-titrage précise la langue parlée par l’un ou l’autre des personnages. Avec une première partie qui s’apparente à un documentaire et une partie fictionnelle qui, avec très peu de personnages et très peu de dialogues, devient de plus en plus passionnante, ce film, tourné en 35 mm, propose de très belles images avec une utilisation magistrale de la profondeur de champ. Soyons clair : on ne conseillera pas ce film à celles et ceux qui ont besoin d’effets spéciaux pour s’intéresser à un film. Par contre, quiconque aime, au cinéma, une représentation authentique et fine d’un milieu naturel et des sentiments humains y trouvera son compte. critique complète sur http://www.critique-film.fr/test-dvd-la-terre-ephemere/
L’Inguri est un fleuve de Géorgie qui prend sa source dans le Caucase et se jette dans la mer Noire. Il connait des crues importantes, à l’origine d’îles où du limon s’accumule le temps d’une saison (d’où le titre du film) et où les paysans y cultivent du maïs. Il sert aussi de frontière administrative entre la province sécessionniste d’Abkhazie (depuis 1992) et la Géorgie (indépendante depuis 1991, après l’éclatement de l’Union Soviétique). Le film raconte l’histoire d’un vieil homme abkhaze et de sa petite fille qui mettent en culture un îlot et y construisent une cabane en bois après de nombreux va-et-vient en barque. C’est avant tout un film sur les relations de l’Homme et de la Nature (très belles images du fleuve et des changements de temps), la succession des saisons (du printemps à l’automne) et de la relation entre le grand-père et sa petite fille orpheline (rares dialogues) ainsi que sur l’adolescence. Leur univers tranquille est parfois perturbé par l’incursion de soldats géorgiens, abkhazes et russes qui sillonnent le fleuve mais le film n’est, ni un documentaire de géopolitique du Caucase, ni un film d’action où l’on verrait les soldats de 3 nationalités s’affronter et se comporter comme des soudards. Il faut donc être patient car le film est volontairement lent : la cabane est achevée au bout de 10 mn et le maïs semé au bout de 20 mn de film (qui dure 1h37). .
D'une grande sensibilité et d'une grande finesse, ce film géorgien aux décors naturels magnifiques interroge les rapports entre l'homme et la nature, la notion de frontière et de conflit territorial, et développe également une belle réflexion sur l'adolescence. Ce long-métrage taiseux, qui fut sélectionné pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2015, bénéficie d'une mise en scène solide et d'une superbe musique. Brillant et profond.
Film métaphorique s’il en est, « La terre éphémère » est une réflexion sur la condition de l’Homme en temps de guerre : comment réussir à subsister ? Comment trouver sa place ? Comment se construire une ile à l’écart d’une guerre qui n’est pas la sienne ? Sur le fond, « La terre éphémère » est un joli film introspectif plein d’espoir. Le film se mérite, mais demeure au final un très bel objet cinématographique.
Petit chef d'oeuvre. ( Il ne faut prendre compte du pompeux titre français - tandis que son titre anglais est bien meilleur : "corn island" ; ni de l'affiche type Y.A.B ) Sur des Ilots de terre éphémère, le temps est suspendu. La vie s'y passe au grès des saisons, on y pleure à l'ombre des épis ; et on s'acharne à y survivre le plus longtemps possible. Ce film est une merveilleuse métaphore, ou de la philosophie concrète. Très bien réalisé, sans fioritures, parfaitement dosé ( seul un minuscule petit bémol sur l'habillage sonore ) - À voir comme une gorgée d'éveil en plein sommeil tourmenté - ou tomber nez à nez avec une foule masquée de nous, lors d'un étrange carnaval. La "Terre éphémère" est-elle a des allures d'une "inquiétante étrangeté".
Au rythme de la nature et dans un style contemplatif, George Ovashvili nous fait vivre les quelques semaines que vont passer un homme et sa fille sur une île le temps de cultiver cette minuscule terre. Ma note n'est pas terrible, mais le film n'est pas mauvais, c'est juste qu'il n'est pas à mon gout. Je n'ai pas été emballé par cette histoire silencieuse, car même si le film est bien filmé, on ne peut pas dire que ça bouge beaucoup, il faut attendre plus d'une heure pour que ça devienne intéressant avec la venue d'un étranger sur cet îlot. Le seul vrai bon moment, c'est quand ça se termine avec cette belle scène de fin, une façon de dire que la nature finit toujours par reprendre ce qu'il lui appartient.
Pour moi, le plus beau film de ces dix dernières années ! Non seulement, la nature est magnifique, les personnages sont intéressants, le contexte (conflit frontalier, culture éphémère au milieu du fleuve) est original, mais la majesté des plans, la qualité du silence... Bref, il est repassé au festival de La Rochelle, où tout le monde était d('accord avec moi. Un film exceptionnel. Il avait été la perle du Festival de Montpellier en octobre dernier (cf mon blog du 4 novembre 2014).
"Terre éphémère" est vraiment à offrir à nos amis débordés de travail. Et à regarder soi même quand on commence à perdre de vue le sens de tout ce qu'on fait. C'est une belle leçon de philosophie sans être trop lourd ou pompeux. Très zen mais avec une histoire et un certain suspense. C'est surtout un bon moment à passer qui presque sans dialogues est un bon rappel de la valeur du travail, de l'effort, de la patience. Qui parle de l'enfance, la famille etc. sans être trop lourd ou maladroit. ' (vraiment merci à Allociné et sa communauté pour m'avoir motivé à aller voir ce film).
C'est un beau film presque sans paroles : de toutes façons les protagonistes ne parlent pas la même langue sauf le grand-père et sa petite-fille qui n'ont pas semble-t-il besoin de mots pour se comprendre. C'est la succession des jours, le changement du paysage, la construction d'une cabane, toute la peine à cultiver la terre, la bêcher, la semer, la croissance du maïs, tout ce qu'on peut lire sur les visages, qui construisent l'histoire... Le maïs pousse avec peine, arrive à maturité et .... La fin m'a paru brutale et désespérante ! C'est une allégorie de la condition humaine. Si on est un peu déprimé il vaut mieux ne pas aller voir ce film.
Un lieu improbable et magique, complètement inconnu de moi jusqu'à ce film. Deux personnages qui réunissent humblement en eux une grande part d'humanité. Peu de mots échangés, une communication profonde par les regards, les gestes. Très poétique et plutôt lent ce film, tout en délicatesse, avance tout de même grâce à quelques événements qui font avancer l’action. Comme un film japonais d’autrefois. Ce vieil homme et cette toute jeune fille, symbolisent avec leur terre et leurs efforts, tout le cycle de la vie et la lutte humaine. Ce film ne plaira pas à tout le monde, sa lenteur déroute par exemple. Mais si vous aimez la nature, les saisons, le silence, et les films non démonstratifs vous serez conquis par cette beauté simple et puissante qui se dégage de ce film. Maitrise de la réalisation, images splendides mais toujours dans la simplicité. Un grand film.
Si vous en avez marre des films trop bavards, si vous en avez mare des films avec avalanches de plans, si vous en avez marre des films aux systèmes dolby surround aux décibels menaçant, etc. Allez voir ce film! Plus sérieusement voilà une oeuvre simple mais d'une grande richesse où la lenteur de l'images, la sobriété des dialogues, la symbolique du lieu et du temps menent aux confins de la philosophie et de la poésie.
Le fleuve Inguri sépare la Géorgie de l’Abkhazie. Sur ce fleuve, au printemps naissent des îlots fertiles qui disparaitront sous les flots de l’automne. C’est là, qu’un vieil homme et sa petite fille vont s’installer pour toute cette période : y construire une cabane, y semer du maïs, y pêcher du poisson… sous les yeux des militaires des deux pays en plein conflit. En regardant ce film, on a le choix entre la genèse du fait que tout ce qui se passe en dehors de l’île est laissé délibérément hors champ ou alors les fiches de survie des castors junior (comment fabriquer une cabane ? comment pêcher des poissons à l’aide d’une nasse ?...). Le film prend le temps de se poser et de nous montrer longuement tous les gestes ancestraux. Très vite, le film manquant de matière et de vision, on a l’impression de regarder un documentaire. Volontairement économe en dialogue, en action et en lieu de déroulement de l’action ; on s’ennuie très vite. Sur un film de 1h40, il faut attendre 1h10 avant de trouver de vrais éléments de tension scénaristiques. Choisissant de ne rien dévoiler de la vie de ses personnages en dehors de l’île, on comprend mal les enjeux et ces personnages restent comme des âmes errantes insondables. Bien heureusement que ce film bénéficie d’une photographie somptueuse avec bon nombre de plan magnifique jouant habilement avec la lumière. Et puis, il y a la scène finale, poignante, où la nature reprend ce qu’elle a donné et plus encore ; et qui permet de consacrer aussi la transmission du grand père à sa petite fille. Une belle dernière offrande inter générationnelle qui rend la mort plus douce. Dommage qu’il faille attendre la dernière demi heure pour trouver de l’intérêt et les cinq dernières minutes pour être conquis.
Très beau "déluge" d'images et de plans tous plus beau les uns que les autres. Une très belle poésie, mais encore faut-il aimer la poésie. A réserver aux amateurs de cinéma uniquement. Aficionados des séries américaines s'abstenir.
Beau film et très belle allégorie de l'espèce humaine : l'îlot peut être comparé avec notre planète, notre tendance à la violence exprimée par un conflit frontalier que l'on ne voit pas, la tentative de l'amour avec les sentiments naissants entre la jeune ado et le soldat rescapé, la quête de subsistance fortement et très poétiquement exprimée par la culture du maïs sur l'îlot, ou tout peut disparaître avec les aléas climatiques. Très très peu de dialogue, ce qui oblige le réalisateur de faire acte de "cinématographie" : des cadres serrés, amples, des travellings de l'extérieur de l'îlot, renforçant une impression d'étrangeté. Quant à la fin... Je vous laisse la découvrir ! D'une lenteur toute poétique, un film qui nous change de nos conneries et boursouflures occidentalo-centrées.