C’est désormais une tradition chez Pixar : chaque sortie de long-métrage est précédée de son petit court. Et c’est marrant, mais je trouve que, plus le temps passe, plus cet exercice est scabreux, et d’autant plus jubilatoire quand il est réussi. Pour le coup, je trouve que ce « Lava » n’était pas loin de joliment s’illustré, mais qu’il a sûrement souffert de son rôle de court d’avant « Vice-versa ». Parce que oui, ne nous mentons pas, si autrefois Pixar savait se distinguer par ses courts, c’était essentiellement pour leur performances techniques. Diffusés tels quels, sans long-métrage à suite, ils savaient justement parfois toucher parce qu’ils savaient aller au-delà de la simple performance technique ; ils savaient jouer du minimalisme qu’imposait la forme pour malgré tout raconter une histoire touchante et/ou amusante. Pour « Lava », certes il est techniquement irréprochable, mais contrairement à ses frères et sœurs d’il y a vingt temps, il ne peut plus se reposer là-dessus. Restait donc la créativité, la capacité à saisir cet esprit identitaire de Pixar à savoir faire de l’univers et du touchant dans une certaine forme minimaliste. Alors certes, ces volcans chantants sont bien atypiques, tout comme cette manière de les inscrire dans une sorte de folklore tropical auquel l’articulation de l’intrigue autour d’une chanson colle parfaitement, seulement voilà, je trouve le dénouement un peu loupé. Parce qu’au-delà de tout ce décorum et cette narration épurée, j’avoue qu’il y avait aussi une certaine mélancolie qui avait su me toucher et me séduire. Mais voilà, peut-être parce qu’il ne fallait pas blaser les gens avant de « Vice-versa », on conclut tout ça en happy end et, pour le coup, je trouve que ça fait retomber le soufflet. Dommage car, après coup, je me dis que, si ça se trouve, s’il avait été pensé pour être diffusé en festival, seul, peut-être qu’aussi les auteurs auraient choisi des couleurs moins flashys, voire même une esthétique moins conventionnelle. Bref, certes, j’ai trouvé ce court-métrage plaisant, mais je l’avoue, venant de Pixar, je suis un petit peu frustré malgré tout… Dommage…