"Le Talent de mes amis" est le type même de film, où on trouve du tout bon ou du tout mauvais...
Après un début qui donne carrément envie de quitter la salle, tant on se demande où veut en venir ce duo de cadres plutôt ados qu'adultes, un peu limite et attardé sur les bords, on assiste ensuite à un, puis deux, puis quelques bons moments assez justes et en prise directe avec la vie !
Ne connaissant rien de Alex Lutz, de ses prestations et à ce propos de son talent, je dois avouer que son film m'a tout de même semblé très inégal, un peu brouillon avec un côté qui se cherche passant de la comédie potache, à celle plus fine et réfléchie, jusqu'à même certains moments où la réflexion était pertinente et intéressante.
Passé ce curieux problème de registre hésitant, on a le même souci avec les thèmes traités plutôt nombreux et emmêlés alors que là aussi, il y avait de bonnes idées illustrées par des situations bien mises en scène et bien amenées...
On retrouve ainsi pêle-mêle, l'amitié, l'amour, la jalousie, la trahison, le mensonge, l'égoïsme, l'estime de soi, ceci avec toute la différence de ressenti, selon que l'on soit une femme ou un homme !
Donc beaucoup à faire et à dire, si bien que la sensation de faire un pas en avant, puis un pas en arrière revient souvent ou alors celle d'alterner les hauts et les bas en permanence !
Dans ce méli-mélo, les acteurs oscillent eux aussi entre du bon et du moins bon, selon les phases et l'esprit du film...
Tout n'est donc pas à jeter dans cette comédie, et si l'on garde le meilleur, il y avait matière à concocter une petite histoire plus homogène et plus subtile comme un reflet très juste de notre époque, d'autant plus qu'en dépit des défauts énoncés, le message final est bien vrai !
Pourquoi en effet courir après l'inaccessible, le merveilleux, alors que l'essentiel est à nos pieds ?
Car l'œuvre d'une vie tient avant tout, à aimer les siens, à les comprendre et les protéger sans vouloir chercher forcément à briller en étant à la quête d'un talent exceptionnel qui pourrait bien nous aveugler et nous perdre !
À ce niveau, la démonstration est évidente et malgré tout réussie...