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soniadidierkmurgia
1 184 abonnés
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3,0
Publiée le 11 octobre 2023
Depuis “Shanghaï Gesture” réalisé en 1941, la carrière de Josef Von Sternberg est au point mort. Jules Furthman journaliste devenu un scénariste renommé a travaillé déjà sept fois avec Sternberg dans des films importants comme “Les nuits de Chicago”, “Les damnés de l’océan”, “Morocco”, “Shanghaï Express” ou “Blonde Venus”. Les deux hommes sont donc très liés professionnellement et sans doute amicalement, chose qui n’a pas dû arriver si souvent à Sternberg au sein de la profession qui le reconnaissait surtout pour sa capacité à susciter les inimitiés. Quand Howard Hughes met la main sur la RKO en mai 1948, il engage Jules Furthman comme producteur. Nouvellement promu, celui-ci pense à son ami banni des studios à qui il propose un contrat de deux films. Mais la personnalité du réalisateur de “L’Ange Bleu” très sourcilleux quant à la préservation de son intégrité artistique va se heurter à l’interventionnisme du " tycoon" qui entend se servir des réalisateurs qu’il engage pour mettre en valeur sa passion pour les avions et son goût immodéré pour les fortes poitrines. Sternberg aura le privilège de diriger Janet Leigh et Jane Russell, deux des plus “belles prises” du milliardaire. Bien sûr les choses ne vont pas se passer sans qu’un peu de vaisselle ne soit cassée notamment sur “Macao” le deuxième film au contrat de Sternberg. Avec Jane Russell et Gloria Grahame les rapports se révèlent extrêmement tendus, les deux actrices n’appréciant que très modérément la manière dont Sternberg entend les diriger. Les choses n’allant qu’en empirant, Hughes décide aux deux tiers du tournage de remplacer Sternberg par Nicholas Ray, réalisateur d’une autre génération. Si Sternberg reconnaîtra le travail de Ray, le film portera tout de même son empreinte. Après “Jet Pilot” qui fut le seul et unique film tourné en couleur par Sternberg, celui-ci peut revenir pour “Macao” au noir et blanc qui sied mieux à l’atmosphère trouble de Macao, ancienne colonie portugaise et dernier comptoir européen en Asie. L’intrigue par instant un peu distendue, narre par le menu les efforts de la police new-yorkaise pour mettre la main sur un homme d’affaires (Brad Dexter) aux méthodes douteuses qui semble avoir la main mise sur les tables de jeu d’une partie de la ville. Un détective est assassiné en entame du film. Peu après débarquent au port un ancien GI (Robert Mitchum), une danseuse de cabaret (Jane Russell) et un étrange représentant de commerce (William Bendix) spécialiste de l’huile de noix de coco. Les arguments de l’intrigue sont assez prosaïques et prévisibles mais suffisants pour que Sternberg s’en accommode afin de distiller une atmosphère moite et nonchalante qui n’est pas sans charme même si l’on sent bien que ce n’est qu’en empruntant des trous de souris que sa singularité parvient à se frayer un chemin. La description de la salle de jeux où officie la toujours troublante Gloria Grahame rappelle en dimension réduite le Casino de Mother Gin Sling (Ona Munson) dans “Shanghaï Gesture” tout comme les deux chansons interprétées par Jane Russell sont une vague et sage évocation des numéros de cabaret de Marlène Dietrich dans “Morocco” (1930) ou “Blonde Venus” (1932). Bizarrement, les acteurs sont justes notamment un Robert Mitchum très suave dont le flegme ne semble pas avoir été perturbé plus que ça par l’agitation qui s’était emparé du plateau. A la vue du film, il semble évident que le réalisateur âgé de 56 ans ne supportera guère plus longtemps d’être entravé de la sorte dans son expression artistique. Comme par miracle, il pourra quelques mois plus tard pour une dernière fois exercer pleinement son art dans un grand hangar de Kyoto où il reconstituera in vitro l’île d’Anathan où s’est déroulé un évènement curieux et tragique de la dernière Guerre Mondiale afin d’y réaliser son dernier grand film avec “Fièvre sur Anathan”. Après, la porte des studios se refermera définitivement sur un réalisateur et son œuvre si singulière.
Un film policier exotique qui réunit - et ce n'est pas rien - le duo Robert Mitchum, Jane Russell. Filmé en noir et blanc, Macao nous offre une image plutôt belle, même après tant de temps. Mais le film est loin d'être sans défauts. Le scénario reste très simple, voire simpliste et les scènes d'action, peu nombreuses d'ailleurs, ne nous font pas vibrer. Les personnages restent assez superficiels et l'intrigue amoureuse entre Robert Mitchum et la belle chanteuse de cabaret sonne faux. Un film qui a plutôt mal vieilli et qui finit par nous ennuyer malgré la prestance de Robert Mitchum et la beauté envoutante de Jane Russell.
L'histoire n'est vraiment pas interessante, ce policier n'est d'aucune originalité, les acteurs sont mal choisis, on attend la fin avec impatience... Bref vraiment pas terrible et oubliable.
Le scénario est loin d'être très recherché et la réalisation fait plus penser à un film des années 40 mais Robert Mitchum et Jane Russel ensemble il n'y a pas à tortiller ça le fait, l'ambiance est là. Si Bendix et Gloria Grahame avaient pu être un peu mieux utilisé s'eût été un must.
Un film peut-il valoir le détour sur la simple réunion d'acteurs ? Voir J. Russell associé à R. Mitchum a en effet quelque chose d'excitant. Mais le film ayant apparemment souffert de quelques problèmes de productions (J. von Sternberg est crédité comme réalisateur mais il semblerait que N. Ray ait dépanné) et il en résulte un film noir conforme aux canons du genre, avec ce qu'il faut de coups fourrés, de personnages troubles, de femme fatale et d'intrigue criminelle pour en faire un divertissement intéressant. Le contexte de Macao n'est pas trop exploité je trouve mais on retrouve pas mal de personnages au background bien trouvé et qui viennent se perdre dans cette ville du vice. Un bon polar, bien mené, mis en scène avec efficacité et proposant quelques punchlines percutantes et des situations tendues efficaces. D'autres critiques sur
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4,0
Publiée le 28 juillet 2012
Encore un excellent film à mettre dans la carrière de Josef von Sternberg avec dans la distribution l'immense Robert Mitchum, les appas non nègligeables de la chanteuse de cabaret Jane Russell et l'exotisme forcèment attractif de l'enfer du jeu! Les seconds plans sont ègalement de qualitè notamment William Bendix et Gloria Grahame qu'on ne prèsente plus! Un thriller traitè sur le ton de l'aventure exotique avec en prime une extraordinaire course-poursuite sur le port! Sternberg choisit toujours le cadrage adèquat, souvent inattendu, sans pour cela tomber dans un faux pittoresque! Le couple Robert Mitchum-Jane Russell reste èternel et le film adopte le rythme trèpidant de Macao où Nicholas Ray supervisa le montage en ajoutant ègalement quelques plans! Un Sternberg oubliè qu'il faut redècouvrir, ne serait- pour la robe de Jane Russell qui donne l'impression, hèlas, que ses seins sont artificiels, ce qu'ils ne sont pas! Ouf...
un scénario plein de mystère, y compris pour le scénariste sans doute, car les zones d'ombre sont nombreuses: Qui sont les personnages? Que viennent-ils faire à Macao? Pas de réponses! Mais les acteurs sont très bons en occidentaux marginaux perdus dans une des dernières miettes des empires coloniaux. L' image N et B avec des contrastes très forts est particulièrement belle. Enfin R. Mitchum en costume blanc a une sacrée allure
Un film plus connu pour son tournage mouvementé que pour ses qualités cinématographiques, "Macao" n'est pourtant pas ce que l'on peut appeler une oeuvre médiocre. Bon, c'est sans conteste le producteur Howard Hughes, qui faisant son David O'Selznick mais le génie précurseur et le talent en moins, a gâché ce qui aurait pu être un excellent film en virant le réalisateur Josef Von Sternberg. Le scénario ne casserait pas trois pattes à un canard mais l'ambiguïté qui pouvait naître des personnages et l'univers exotique de l'histoire étaient idéals pour l'extravagance unique du réalisateur de "L'Ange bleu" dont on ne voit ici que des éclairs fulgurants. Nicholas Ray a finit tout cela comme il le pouvait mais sans cette fameuse patte "Josef Von Sternberg". Gloria Grahame se demande ce qu'elle fout-là, légitement en colère d'avoir manqué le rôle en or de Shelley Winters dans "Une Place au soleil" à cause d'Hughes, et nous aussi. Son personnage ne servant absolument à rien. On ajoutera à ceci un scénario légèrement décousu ainsi qu'une mise en scène baclée. Mais alors pourquoi le film n'est-il pas si mauvais que cela ? Parce que bien malgré lui, le film s'avère extrêmement divertissant, le temps passant très vite, et puis parce que le couple Robert Mitchum-Jane Russell ne manque pas de charme. Voilà ce qui ne peut que pousser à l'indulgence envers ce film moyen mais totalement honorable.
L'exotisme de Macao sauve le film car pour le reste pas grand chose d'intéressant sur l'écran. Le scénario est faible et le montage n'est pas des plus judicieux. reste un casting impeccable.