Je l’avoue en préambule : avant de voir ce film, je ne connaissais pas grand-chose d’Elvis Presley. Si ce n’est bien sûr son image imprégnée dans la pop culture, son statut, et quelques chansons. Je ne connaissais pas l’existence de son manager, visiblement prégnante dans sa carrière.
Après le succès de « Bohemian Rhapsody » et « Rocket Man », c’est ainsi le King qui a le droit à son biopic. Pour déployer à l’écran son talent d’artiste, c’est le spécialiste du kitsch et de la comédie musicale Baz Luhrmann qui est à la barre ! Le réalisateur centre principalement son film sur la relation entre Elvis Presley et son manager trouble, le Colonel Parker. Qui fit de lui une star, mais fréquemment accusé d’avoir bridé, manipulé, escroqué et conduit à la mort Elvis.
« Elvis » est-il une œuvre policée et formatée façon « Bohemian Rhapsody », ou un film de cinéma comme « Rocket Man » ? Heureusement c’est clairement le second cas !
D’abord, la réalisation de Baz Luhrmann est pleine d’énergie, mobile et jonglant avec diverses images. Comme souvent chez le cinéaste, on frise (dépasse ?) parfois les limites du bon goût, à coups de split screens et autres transition over-the-top. Néanmoins Luhrmann sait canaliser ses images, et évoquer la puissance scénique d’Elvis. Ce qui lui permet d’aborder en détails et sans temps mort la riche vie du chanteur.
Question scénario, il y a quelques audaces d’allers et retours dans le temps, mais globalement la trame est assez conventionnelle, à savoir ascension et chute. Il est un peu dommage de laisser de côté certains aspects (l’aventure cinématographique, bien plus conséquente que je ne pensais !). Mais cela se fait au profit d’un développement de la relation entre Elvis et son manager. Un rapport clairement toxique, qui viendra troubler davantage les frustrations et tourments de l’artiste.
Les deux acteurs principaux seront ainsi au centre du récit. Austin Butler, qui devrait voir sa carrière décoller, étant particulièrement à l’aise. Avec notamment un travail vocal de malade. Et puis Tom Hanks, enlaidi et grossi, à contre-emploi dans ce rôle de manager filou.
Et évidemment, de multiples chansons (pas forcément d’Elvis) qui devraient ravir les amateurs de rock.
En résumé, un biopic musical qui se tient très bien, que l’on soit fan du King ou pas.