Je suis venu dans la salle assez suspicieux pour Elvis, de Baz Lhurmann. Il faut dire que je n'adhère pas du tout à Catsby, et que je trouve que Moulin Rouge et Roméo+Juliette ; bien que visuellement réussi ; sont des films ratés et dysfonctionnels.
Or, ce Elvis ; malgré quelques petits défauts ; s'est avéré être une très bonne surprise !
Ce film est sûrement l'une de mes meilleures expériences cinématographiques de l'année. C'est une expérience visuelle et auditive à voir absolument (et vivre) en salle !
La première grande force de ce film c'est bien évidemment sa mise en scène délirante : la caméra tourne, zoom, rentre dans les personnages ou les éléments du décors, etc... Le film vomit des trouvailles visuelles à la minutes : split-screen, montage parallèle, effets visuels réussis, couleurs et costumes punchy et vifs, scintillements, etc... Chaques coins de l'image regorgent de détails et d'informations. Il y aussi de magnifiques transitions fluides en rotation et un énorme taff sur l'éclairage. Ce dernier permet une immersion totale, de même que la reconstitution des années 50-60 qui est très réussie et donne au long métrage un petit cachet. Ce biopic s'impose comme un véritable film bestial, une pile électrique lâchée à toutes berzingue : comme Elvis en fin de compte. La mise en scène s'adapte donc à son personnage. C'est pour cela qu'après une première partie folle et euphorique, on arrive sur une deuxième partie plus calme, mais sûrement plus intéressante. La mise en scène diminue un peu son intimité pour nous montrer un Elvis fatigué, désabusé et déçu de sa vie. On nous montre ses hauts et ses bas, on se croirait dans un grand 8. Le final, dans lequel le King apparaît détruit et brisé et extrêmement touchant.
Austin Butler est GIGANTESQUE, il est parfait son rôle, il parvient à dégager un mélange parfait de charisme, de sex appeal et de puissance. L'oscar du meilleur acteur est déjà dans la poche ! Tom Hanks est excellent lui aussi, c'est très intéressant de voir l'histoire de son point de vu et ça permet d'explorer ses rapports conflictuels avec Elvis, qui devient ici une véritable bête de foire dirigé dans un seul but : le profit.
Le film explore parfaitement de nombreuses thématiques passionnantes, comme le racisme, avec son rapport à la musique noire. Ce qui permet d'enchaîner avec une autre thématique : la politique. Car oui, le film va aussi nous présenter Elvis comme une figure politique, mais surtout comme un martyre et un instrument.
Cependant le film a quelques défauts. Déjà, il dure 2h40, ce qui bien d'un côté, car on ça permet de rentrer dans le détail de sa vie, mais c'est surtout un peu trop long, et le film perd à quelques moments en intensité. Comme si il était essoufflé. Il aurait gagné à être légèrement plus court je pense. Et pis je comprends pas pourquoi Baz Lhurmann nous sort de la musique moderne, qu'est ce que ça vient faire là ? C'est quoi le but ? On ne sait pas . Et j'aurais bien aimé que le film explore plus certains éléments, comme sa prise de drogue ou son obésité vers la fin.
Malgré ces petits défauts, Elvis demeure une grande fresque musicale et historique impressionnante.
(Enfin un Baz Lhurmann que j'aime)