Le film est sélectionné en clôture de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2014.
Le scénario est inspiré du parcours de militants homosexuels, qui se sont mobilisés pour aider des mineurs en grève au Pays de Galles en 1984. Lorsque le projet a été proposé par le producteur et le scénariste, personne ne croyait à cette histoire. Mais après maintes vérifications qui ont confirmé cette dernière, Stephen Beresford se lança dans l’écriture du scénario. Le producteur, David Livingstone s’exprime à ce sujet : "Si Pride est drôle et émouvant, c’est surtout une histoire vraie. Du coup, c’est d’autant plus fort de voir ces personnages qui, au départ, s’opposent, puis qui font front commun."
Il se passa deux ans entre la première rencontre du producteur David Livingstone avec le scénariste Stephen Beresford, et la sortie du film. Deux années durant lesquelles Beresford s’est documenté pour son scénario, et notamment grâce à la découverte d’une vidéo du mouvement LGSM – Lesbians and Gays Support the Miners. Il retrouva quelques membres du groupe via les réseaux sociaux, qui l’orientèrent vers le co-fondateur du mouvement, Mike Jackson, détenteur des archives. A l’écriture, il décida ce qui devait être de l’ordre de la fiction et de l’histoire vraie.
Cette histoire a constitué l’occasion idéale de donner forme à une comédie dramatique grand public sur les droits des homosexuels et des syndicats : "C’est une histoire d’une importance capitale, et je pense que le LGSM a, sans le vouloir, contribué à faire tomber les barrières et les préjugés, ce qui a permis aux droits des homosexuels d’être reconnus et protégés par la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels), le manifeste du parti Travailliste et le Congrès des Syndicats. Les Gallois ont vraiment eu le sentiment que personne n’avait encore reconnu ce que ces jeunes gens ont accompli, et tous les gens que nous avons rencontrés étaient heureux d’en parler et de voir l’aboutissement de leur combat enfin représenté à l’écran", raconte le scénariste Stephen Beresford. Il poursuit : "Je tenais par-dessus tout à ce que la Gay Pride soit représentée comme un événement politique, et pas comme un carnaval."
Il était évident pour le scénariste et le producteur de faire appel au metteur en scène Matthew Warchus pour réaliser Pride : "Il nous fallait quelqu’un qui comprenne de manière quasi viscérale le propos et qui ait passionnément envie de raconter cette histoire", souligne Livingstone. De plus, l’histoire de Matthew est étroitement liée au scénario, car durant son adolescence, il a vécu près de la plus grande centrale à charbon d’Europe, dans le Yorkshire. Il raconte : "Je me souviens des piquets de grève à l’extérieur de la centrale, lorsque je me rendais au lycée. Ce conflit historique a été l’un des moments les plus marquants de ces années très sombres au cours desquelles j’ai acquis une conscience politique : j’ai grandi entre les tests d’alertes aériennes en cas d’attaque nucléaire, les attentats de l’IRA et, bien entendu, le SIDA."
La star britannique Bill Nighy explique pourquoi il a choisi de prendre part à ce film et témoigne de son expérience de tournage : "C’est l’un des meilleurs scénarios que j’aie jamais lu", confie-t-il. "Je n’ai pas hésité une seconde à donner mon accord. J’irais même jusqu’à dire qu’il s’agit du film le plus important de l’année, dans le genre évocation historique. Le croisement de ces deux intrigues – la grève des mineurs et l’histoire de la communauté gay d’Angleterre – est remarquablement mené. On ne peut pas se permettre de raconter n’importe quoi, d’autant plus que ces événements n’ont cessé d’être dévoyés et déformés depuis qu’ils ont eu lieu. C’est l’une de mes meilleures expériences."
L’équipe du film a tourné dans le sud du Pays de Galles, à Londres et ses alentours, investissant le village où se sont déroulés les évènements de 1984. Matthew Warchus raconte : "Il se situe sur une ancienne voie romaine, très intéressante sur le plan esthétique, et qui fait penser à un décor construit au milieu de nulle part, à l’image d’une petite ville de western. (…) C’était un lieu très fort et les fantômes du passé y rôdent encore". L’équipe tourna sous les yeux intrigués des villageois qui, malgré une petite appréhension de départ, bravèrent le froid pour assister au tournage.
Simon Bowles, le chef décorateur, a eu la lourde tâche de reconstituer l’univers anglais des années 80. Avec peu d’images sous la main, il demanda directement aux gens de la région de lui prêter les leurs. L’équipe a construit des devantures de magasins pour représenter la rue de Bloomsbury où se trouvait la librairie Gay’s the Word, et le foyer des mineurs a été reconstitué dans un centre sportif à la périphérie de Londres.