Hope a été présenté en compétition à la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2014.
Les deux précédents documentaires tournés au Vietnam réalisés par Boris Lojkine ont en commun avec son film Hope qu’ils sont des invitations au voyage et qu’ils font le récit de vies "traversées par quelque chose de plus grand qu’elle, que ce soit des vies marquées par la guerre ou bien des vies emportées par les vagues de migration", précise le cinéaste.
Boris Lojkine explique qu’il y a toujours eu dans ses documentaires une "envie de fiction". L’objectif du réalisateur a selon lui toujours été de faire éprouver au spectateur une empathie pour les personnages et que la fiction permet d’aller plus loin dans l’implication émotionnel du spectateur : "Elle propose une expérience émotionnelle plus directe", indique-t-il.
Pour écrire son scénario, le réalisateur Boris Lojkine déclare avoir effectué d’importants travaux de recherches : "J’ai d’abord lu tout ce qu’on pouvait trouver sur le sujet, des enquêtes de journalistes, des récits de migrants, des rapports d’ONG, des articles d’ethnologues". Il a ensuite commencé à écrire un premier jet du scénario mais une fois qu’il s’est rendu en Afrique, le réalisateur s’est rendu compte qu’il était à "côté du réel" et a ainsi tout réécrit.
Boris Lojkine a voulu retranscrire la vie bien particulière d’un ghetto de migrants en Afrique du Nord. Une vie organisée par un gouvernement de fortune : "Chaque ghetto est très bien organisé, avec un « gouvernement » dirigé par un « chairman », avec un « commissaire », un « secrétaire général », des « policiers »". Cet environnement si particulier sert de toile de fond au récit de Hope.
Le titre Hope fait évidemment au référence au prénom de la protagoniste principale mais également à l’espoir qui anime ces migrants de rejoindre un jour l’Europe.
Il n’y pas un seul comédien professionnel dans Hope, tous les interprètes sont des migrants qui n’avaient jamais joué dans un film avant : "Tous ces acteurs apportent une authenticité que je n’aurais pu obtenir autrement. Ils sont arrivés sur le tournage avec leur vécu, leur gestuelle inimitable", déclare Boris Lojkine. Pour les deux rôles principaux, le réalisateur a arpenté les ghettos de migrants en Afrique à la recherche de la perle rare. Les deux acteurs principaux sont donc des migrants comme les autres qui ont apporté leur expérience au rôle.
Hope a entièrement été tourné au Maroc, les ghettos de migrants ont été reconstitués (il était trop difficile et dangereux de filmer de véritables ghettos) : "J’ai donc préféré reconstituer des ghettos ailleurs, en demandant aux acteurs et aux figurants de nous aider à les décorer, afin qu’ils ressemblent le plus possible aux vrais", indique Boris Lojkine.