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Olivier Barlet
292 abonnés
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4,0
Publiée le 28 janvier 2015
(...) Avec tout ce qu'elle doit endurer, le film aurait pu s'appeler Endurance, du nom de l'actrice qui incarne Hope. Mais alors que tout est sombre, le choix de ce titre centre sur l'essentiel, ce que Césaire appelait Les Armes miraculeuses : face à la négation de soi, l'homme humilié, esclavagisé, trouve dans la mise en place d'un rapport (artistique ou amoureux) la créativité qui lui permet de résister et restaurer sa dignité et son humanité.
Des films sur les immigrants, on en a vu des tas. En provenance d'Amérique du Sud, de Grèce, ou d'Europe de l'Est.
Mais jamais l'impression de réalité n'a été aussi grande que dans ce premier film de Boris Lojkine.
Une précision pour commencer : il s'agit bien ici d'une fiction, mes les deux personnages principaux sont incarnés par de vrais candidats à l'exil vers l'Europe, purs amateurs découverts par le réalisateur dans les ghettos de Rabat. Il n'y a d'ailleurs aucun acteur professionnel dans le film. Parmi les interprètes on trouve des bandits, des faussaires et un vrai chairman.
Hope est à la fois beau (quelle lumière, de nuit comme de jour), impressionnant par son aspect documentaire (les différents ghettos communautaires) et émouvant (grâce à Justin Wang et Endurance - la bien nommée - Newton, magnifiques). On comprend parfaitement en regardant le film que le business des migrants obéit à des lois économiques classiques, c'est à la fois terriblement banal et inquiétant. Ce que les hommes sont capables de faire aux hommes (et aux femmes) est tout simplement effrayant.
Le film restitue à la perfection l'horreur de la situation. L'innocence, l'espoir et l'amour sont brisés par la cupidité et le désir de pouvoir de quelques caïds, ainsi que par l'indifférence des populations spectatrices du drame (algériens et marocains), il faut dire en proie à d'autres types de difficultés.
Un très beau moment de cinéma, émaillé de scènes exceptionelles, comme le mariage ou la cérémonie vaudou. A voir absolument.
Il. y a des films coups de poing qui restent dans la mémoire parce qu'ils ont marqué profondément notre manière de comprendre le monde où nous vivons. "Hope" de Boris Lojkine est un de ces coups de poing. Pas un film poignant ni un film larmoyant. Une lame de lucidité sur les situations humaines les mieux cachées et les moins visibles, pour notre confort à tous, au Nord comme au Sud. C'est un film dont chaque seconde porte en concentré toute l'humanité. Une oeuvre juste et qui échappe à tous les poncifs et à toutes les idées préfabriquées sur l'immigration clandestine. L'histoire est belle, fragile et folle de cet amour improbable né dans l'inconscience de deux êtres qui mettent en commun le rien terrible qu'ils partagent : leur volonté de passer Gibraltar. On est avec Boris Lojkine à la racine de l'humain. Là où tout, même le crime, est possible. Presque naturel. Car malgré la violence de certaines scènes très réalistes, ce qu'on retient finalement de Hope... C'est que l'amour est au coeur de l'humain la flamme la plus vitale. Jusqu'à la mort même. Et aussi l'idée que les héros d'aujourd'hui sont probablement davantage ceux qui franchissent les murs que ceux qui les érigent. A Boris Lojkine et à ses acteurs admiration et respect.
Hope. En français : l’espoir. L’espoir d’une vie meilleure, lorsqu’on est nigérienne, lorsqu’on est camerounais, lorsqu’on est ivoirien. Comme l’affirme un des protagonistes du film « là-bas, en Europe, quand tu as besoin de manger, tu dis j’ai faim, la nourriture tombe du ciel dans ta bouche». Ce qui se passe actuellement en Méditerranée nous interpelle tous les jours sur l’horreur de ces tentatives de traversée effectuées par des migrants et qui, trop souvent, se terminent par des drames. Le film de Boris Lojkine décrit ce qui se passe en amont, des épisodes d’une grande dureté qui réunissent ces migrants pleins de rêves et tous ceux, des compatriotes le plus souvent, qui les rackettent, qui les volent, qui les prostituent. Sans parler, bien sûr, de la peur de la police. A priori, le défi que s’était fixé Boris Lojkine n’avait rien d’évident : mêler une histoire sentimentale à la description documentée et réaliste de la vie des migrants qui traversent l’Afrique en quête d’ailleurs, et cela sans tomber dans le pathos et le mauvais mélodrame. La mise en scène et la mise en images contribuent à éviter les écueils : en alternant plans larges et gros plans, le réalisateur permet souvent au spectateur de quitter son rôle d’observateur pour endosser celui de compagnon de route.
Une histoire hallucinante de migrants jetés sur la route vers l'Europe. On découvre comme on ne l'a jamais vu jusqu'ici la façon dont ces migrants qui ont tout laissé derrière eux pour venir en Europe chercher une vie meilleure se retrouvent bringuebalés du Maroc à l'Algérie sans aucun droit ni recours face aux passeurs et "chairmans" de ghettos. On ressent de l'intérieur, ce que cela veut dire que tout ce que l'on possède soit ce que porte sur soi, ses vêtements, son corps, sa force de travail. On découvre le destin poignant des Africaines sur la route qui, comme le dit un des personnage du film, portent "leur maison sur leur dos". Chose rare dans ce genre de "film africain", on ne s'ennuie pas un instant ! On est totalement emporté par l'histoire d'amour qui unit les deux protagonistes qui s'accrochent l'un à l'autre comme une bouée... On en ressort sonnés, bouleversés. Une expérience de cinéma !
Ce film est une véritable claque ! C'est une putain de leçon de vie. Un putain de voyage. Un film français avec un vrai scénario, tenu de bout en bout, ET un vrai jeu d'acteur, c'est tellement rare qu'il faut le souligner. Il m'a retourné... On en ressort, on fait WoW, et ça fait du bien car en un an de sorties de cinéma, je n'ai pas beaucoup fait WoW.
Justin WANG m'a écrit sur ma boite émail : "Parle de nous, de nos conditions d'artistes au Maroc, de nos vies sans l'espoir de venir en Europe, de nos talents ici que nous ne pouvons pas développer...parle !!!" Hope & Leonard forment leur exode dans une souffrance permanente, Boris LOJKINE est un ethnologue cinéaste, il scrute la réalité des ghettos et des brimades de la police Marocaine. Hautement politique le film évoque l'espoir de sortir de la misère pour ceux qui ont fait leurs études dans ces régions subsahariennes perdues par la gangrène de leurs dirigeants ! HOPE est un cri dans la nuit, un appel au secours de nos égoïsmes vis à vis d'hommes aux âmes en peine !!
Sept ans après un documentaire tourné au Viêt-Nam, Boris Lojkine part explorer un coin recoin du monde à travers une fiction, sans toutefois abandonner en chemin son souci de réalisme. Grâce à un mode de tournage naturaliste, passant par l’emploi d’acteurs non-professionnels grâce à un casting sauvage fait dans les bidonvilles d’Afrique du Nord, le parcours de la nigériane Hope et du camerounais Léonard est retranscris à l’écran avec une sincérité qui nous en dit beaucoup sur le courage et la détermination des migrants en direction d’une Europe utopique. Les difficultés qu’ils rencontrent avant d’atteindre leur Eldorado ne peuvent être surmontées qu’en se soutenant mutuellement, et de là nait un amour qui donne à l’histoire un pouvoir mélodramatique imparable. Dans des décors filmés avec un soucis esthétique évident et avec la participation d'individus vivant la situation au quotidien, ce périple apparaît comme une leçon d’humanité poignante qui en dit long, sans émettre de jugement, sur le phénomène de la migration subsaharienne.
« Espoir », c’est un bien joli nom pour une candidate à l'exil. Hope est Nigériane et n’est pas la bienvenue dans le convoi de migrants Camerounais. Violée et abandonnée dans le désert, elle est sauvée par Léonard. Leurs destins sont désormais liés pour accomplir leur rêve commun : gagner l’Europe via Melilla, l’enclave espagnole au Maroc et embarquer pour Almeria. Mais avant cela, que de pièges, d’humiliations et de sacrifices ! Ségrégation, chantage, prostitution, coups, menaces de mort… tous est bon pour prélever de l’argent à chaque nouvelle étape du périple. Ces points de passage quasi-obligés sont tenus par des chefs qui se font appeler « chairman » mais ne sont en fait que de cyniques racketteurs. L’amour qui naîtra entre Hope et Léonard leur permettra de franchir ces obstacles. Du moins pendant un temps, le parcours se terminant avant qu’on aperçoive la côte... C’est une des originalités du film de Boris Lojkine : raconter une aventure à la fois très en amont de ce qu’on voit généralement et exclusivement vue de l’intérieur, c’est à dire du côté de ceux qui la vivent. Après avoir suivi ces « nouveaux aventuriers » comme les appelle le réalisateur, on comprend mieux, un fois leur balluchon à terre, qu’ils n’aient pas envie de vivre de nouvelles galères. Car, même romancée, cette fiction-là est d’un réalisme assez fort. "Hope" a reçu le Prix du public au récent Festival Premiers Plan d'Angers. Mérité.
Voilà un film très réussi sur l'immigration clandestine .... cruel, dur. Qui réunit deux êtres improbables aux destins encore plus improbables. Aucun pathos inutile, mais toute l'humanité dans ce qu'elle a de laid (les chaimans) et d'espoir (deux êtres qui essaient de s'aimer malgré tout). La dernière image du film est particulièrement bouleversante.
Hope raconte l'épopée de deux candidats noirs à l'émigration vers l'Europe, terre promise où la nourriture tombe du ciel. Oui bon. Ca ne suffit pas pour faire un bon film. On est attéré par la méchanceté des noirs exploiteurs de noirs et par le rôle de la femme noire dans ce monde de machoman. Mais on le savait déjà ça. Du coup les chairmen imbéciles qui soumettent leurs sbires crédules à leur volonté mégalomane nous ennuie. Profondément.
Un film magnifique, à voir absolument. Il nous fait découvrir une réalité qu'on ne connaît pas, de manière juste et belle à la fois. On en sort ému et en colère, bouleversé aussi par cette histoire d'amour dans un univers d'une dureté insoupçonnable. Du grand cinéma !
J'ai aimé, j'ai adoré le film HOPE parce qu'il raconte la traversée de migrants qui fuient la pauvreté, la guerre, la faim, pour renaitre là-bas, sur cette terre promise qu'est l'Europe.
Une épopée splendide , qui retrace le chemin et la violence d'un monde à l'état sauvage où subsiste l'amour, même dans le plus grand des chaos.
Le film s'appelle "Hope" (espoir) du nom de son héroïne, il aurait pu s'appeler "parpaing dans ta figure" ... certes moins poétique et ouvert à débat, mais plus représentatif du parcours de cette jeune femme qui tente de fuir son pays vers l'eldorado européen. De dire qu'il s'agit là d'un parcours du combattant serait un doux euphémisme, l'expression "l'homme est un loup pour l'homme" n"ayant jamais été aussi bien illustrée à l'écran. Car si le trajet est transformé en chemin de croix, c'est uniquement à cause de l'autre. De cet être humain, de ce voisin, qui est persuadé que pour s'en sortir et s’élever un peu il n'a qu'a se tenir debout sur les cadavres empilés. On est au delà du simple racisme, on est dans la haine pure de l'autre, la peur que lui pourrait s'en sortir, la certitude que s'il le fait c'est qu'il triche, et qu'on doit donc le rabaisser constamment pour être sur de garder sa position dominante. Point d'entraide donc (et pourtant que le monde - et le voyage de ces immigrés - serait simple si la solidarité l'emportait sur la cupidité), ni de salut, juste des roquets qui essayent d’aboyer plus forts les uns les autres. Triste, aberrant, dérangeant... Et pourtant au milieu de toute cette horreur (surtout psychologique d'ailleurs) il y a vraiment l'espoir, celui qui fait avancer, et la force de caractère qui permet de se relever tout le temps. Et si le film en lui même est un peu longuet et manque de dextérité, il a le mérite de raconter quelque chose que personne d'autre ne raconte.
Film dur, réaliste, poignant mais incroyablement lent ! Je n'ai pas réussi à m'y mettre entièrement tellement le rythme était pénible à suivre mais c'est quand même un film à voir de par son côté 'coup de poing'.