Premières impressions :
Au sortir de l’avant-première, je me souviens avoir été bouleversé. Tant de choses sont présentes dans ce film, sexisme de la société coréenne, enfance maltraitée, immigration illégale, alcoolisme, pédophilie, homophobie… Il me suffit d’ailleurs de regarder une bande-annonce pour me replonger dans mes pensées. Nous étions trois pour voir le film et nous en avions finalement peu parlé en sortant de la séance.
Je ne vais pas m’étaler sur la réalisation, après quatre mois, je n’en ai plus les détails en tête. Je me souviens juste du style très asiatique, les scènes de vies alternant avec les scènes faisant avancer l’histoire. Au-delà du scénario, c’est aussi la campagne coréenne que nous raconte July Jung, ce monde si peu connu, loin des grandes métropoles.
Côté jeu, je suis absolument fan de la petite Kim Sae Ron (14 ans) qui me fait frissonner à chacun de ses films (une vie toute neuve, The man from nowhere –???…). Encore une fois, elle campe un rôle très difficile et s’en sort à merveille, je la compare souvent à Nathalie Portman dans Léon, je pense vraiment qu’elle a au moins autant de talent.
Impossible également de passer sous silence la performance de Bae Doona (Sympathy for mister vengeance, Air Doll, The Host), transcendant « un personnage faussement convenu de femme flic alcoolique. Une vraie femme supérieure qui, dès son arrivée dans ce village de neuneus, arrête le crime d’une seule main sans jamais perdre son sang-froid » (film de culte).
Pourquoi il faut voir ce film :
Tout d’abord parce qu’il sort sur nos écrans le 5 novembre prochain et qu’il est suffisamment rare de voir un film coréen qui ne soit pas ultra-violent dans les salles obscures françaises. Ensuite, parce que les 7 nominations au festival de Cannes derniers ne sont pas pour une fois injustifiées. Parce qu’il s’agit peut-être du seul film Coréen qui ose parler d’homosexualité féminine sans la juger, la condamner ou la stigmatiser, surtout avec des stars comme Bae Doona et Kim Sae Ron. Enfin, parce que la fin, déstabilisatrice, nous laisse longtemps réfléchir sur ce que nous aurions fait, à la même place.