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    Paterson
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    Barry.L
    Barry.L

    31 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    « Paterson » fut auréolé à Cannes de la prestigieuse et convoité Palme dog, décerné au bulldog Marvin. Outre cela, « Paterson » fut complément oublié dans le palmarès qui sacra le social et engagé « Moi Daniel Blake » de Ken Loach. Ainsi, le film de Jim Jarmusch rejoint les le cercle des films oubliés à Cannes, constitués de « Julieta » (Almodovar), de « Elle » (Verhoeven) et de « Mademoiselle » (Park Chan-wook). Quel est le point commun entre ces quatre films ? De faire abstraction des problèmes contemporains, en refusant le statut de film social. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils ne reçurent pas de prix : la qualité n'entre pas toujours en jeu à Cannes où, hélas, le politique prime. Mais là où « Elle », « Julieta » et « Mademoiselle » sont des films avec moult péripéties « Paterson » surprend par ce qu'il dépeint : la vie quotidienne d'un couple, rien de plus.

    « Paterson », c'est une semaine parmi tant d'autres dans la vie d'un chauffeur de bus, Paterson (Adam Driver) et qui vit dans une ville se nommant Paterson (oui, cela fait bien deux Paterson). Ne pas s'attendre à une quelconque action, c'est la vie quotidienne de cette personne que montre Jarmusch. Donc, comme tout le monde, Paterson se lève tôt pour aller travailler, revient l'après-midi où il est accueilli par sa femme, Laura (Golshifteh Farahani), va promener son chien pour terminer sa soirée dans un bar. Mais Paterson est aussi poète et, pendant ses pauses déjeuners, écrit des poèmes. Tout cela, il convient de le multiplier par sept pour comprendre ce qu'est vraiment l'ossature du film (enfin plutôt par cinq, vu qu' il y a le week-end). La vie de tous les jours au cinéma ? Pourquoi pas à condition de ne pas délivrer une montagne d'ennuie. Et c'est précisément ce que ne fait pas « Paterson ».

    En fait, « Paterson » repose sur un beau paradoxe : un film très original sur quelque chose de totalement banal. Qu'est-ce qui fait la beauté de ce film ? Probablement son charme. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne sort pas inquiet de « Paterson » : loin des inquiétudes humaines liées au monde d'aujourd'hui, le film de Jarmusch est résolument optimiste en présentant des personnages attachants et sympathiques. A leur tête, Paterson, doux rêveur assez mutique, friand de poésie, et sa femme (Farahani, magnifique) nœud dynamique du film, pétillante et extraverti. La beauté de cette œuvre peut se diviser en trois éléments. Le premier réside dans la répétition de la vie. spoiler: Ici, cela peut se résumer à Paterson, qui, tous les soirs, remet en place sa boîte au lettre
    . Ces répétitions sont d'autant plus belles qu'elles s'accompagnent du deuxième élément, à savoir les variations de la vie. spoiler: Là, c'est une panne de bus imprévue, c'est l'irruption inattendue d'un flingue (inoffensif certes) dans le bar et surtout les différents rêves de Laura, la femme de Paterson
    . On s'amuse, comme avec les jeux des sept différences, à relever les petits changements, les petites variantes de la vie (pas si quotidienne que ça, finalement). Mais je crois que montrer la vie de tous les jours n'a, pour un cinéaste, pas grand intérêt. A quoi sert d'aller au cinéma pour voir quelque chose que l'on vit quotidiennement ? C'est alors qu'intervient le troisième élément, le plus fondamental : on pourrait le qualifier de « dépassement de la vie ». Cet élément-là, seul le cinéma peut le réaliser. De quoi s'agit-il ? Il s'agit, grâce à la mis-en-scène, de donner au film une nouvelle dimension, un ton que l'on ne peut trouver dans la simple vie. Jarmusch parvient en filmant cette ville à insuffler à l'ensemble du film un ton presque lyrique. Nul doute que les poèmes écrits (et présents sur l'écran) participent à la grandeur du film. Le fait que le film soit totalement dénué d'allusion politique montre bien qu'il n'est pas que question de réalisme et de réalité. Rare sont les réalisateurs a pouvoir atteindre cette osmose entre vie quotidienne et rêves, comme le fait par exemple Hou Hsiao-hsien.

    Ce n'est donc pas que la vie de tous les jours que montre Jarmusch. La lenteur, la manière de filmer Paterson (ville et personnage) fait accéder le film dans une nouvelle dimension, qu'on pourrait qualifier de quotidien rêvé. Un film à voir (et Farahani est vraiment belle !).
    SLaboulais
    SLaboulais

    8 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Les personnages sont fabuleux et très attachants mais le film est terriblement long et les rêveries n'y suffisent pas...
    Didier L
    Didier L

    35 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Premier film de 2017 et premier choc. Certes, le film est sorti fin décembre et aurait dû figurer dans mon best of 2016. Mais je vais lui réserver une place spéciale : celle du coeur et de l'amour de la vie. Jim Jarmush réussit l'impossible : faire émerger la plus totale poésie d'une vie qui pourrait paraître de la plus totale vacuité, faite de rituels répétitifs, de gestes routiniers, des petits riens du quotidien dont on dit pourtant qu'elle tue le couple. On se surprend à attendre désespérément qu'il se passe quelque chose mais, au final, on est terriblement heureux que rien n'advienne n'étaient ce les échanges de regards, les rencontres, les mots, les gestes qui illuminent nos vies. Une merveille absolue d'une délicatesse radieuse.
    Paul-Hervé T.
    Paul-Hervé T.

    1 abonné 27 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Film très poétique et déclaration d'amour à la poésie, Attention, film lent donc à éviter pour les amateurs de rebondissements. Film plutôt contemplatif.
    be-alias
    be-alias

    5 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 janvier 2017
    Copier-coller de la critique de Cosette à laquelle j'adhère.
    Mais je confirme : le chien était bon.
    Mais quel ennui mortel ! il ne se passe rien ! Je suis furieuse d'avoir été ainsi trompée par la critique. Jim Jarmusch n'est pas une garantie de qualité. Paterson à une vie totalement sans intérêt, conduit un bus, écrit de pseudo poèmes, vit avec une niaise exasperante qui se prend pour une artiste, sans aucun sens des réalités et il faut s'émerveiller ? Je ne comprends pas ces critiques dithyrambiques... Comment perdre son temps. Je ne suis pas du tout touchée, et pourtant je connais Adam Driver pour l'avoir vu dans Girls. Sans parler des gros plans incessants sur le chien sûrement plus expressif que ses maîtres.... Juste nul.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Je dois l’avouer, Paterson est un film très spécial qui ne satisfera pas tout le monde. En effet, le spectateur adepte de discours grandiloquents ou d’effets spéciaux éblouissants ne trouvera pas son compte. Tout simplement parce que Paterson ne dispose pas vraiment d’un scénario ni d’une intrigue proprement dite, c’est plutôt une invitation à l’évasion.

    Adam Driver à une belle occasion de démontrer l'étendue de son potentiel : il risque fort de deveniir incontournable dans les années à venir (déjà à l'affiche de Silence de "maitre" Scorsese).

    Un très beau moment, poétique, qui invite au lâcher prise.
    janus72
    janus72

    48 abonnés 270 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Un bon Jim Jarmusch mais pour autant, rien d'Extraordinaire comme annoncé par les Journalistes Spécialisés....
    Un Bon moment ou l'on sourit vraiment et qui donne du plaisir, ce qui n'est déjà pas si mal ;-)
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Paterson, New Jersey, est la ville des poètes. Paterson, c’est aussi le nom du chauffeur de bus de la ligne 23. Tous les matins à 6h15 il quitte difficilement les bras de sa tendre Laura, pour aller prendre son service, avec sa « lunch box ». Quand il a terminé sa journée il promène son bouledogue anglais en faisant toujours le même crochet par le même bar. Et puis retour maison, doux moments de partage avec sa belle et on recommence ainsi chaque jour de la semaine. Dès qu’il a une seconde à lui, Paterson noircit son petit carnet de poésie.
    Lisse comme du papier vélin, la vie de Paterson est d’une désespérante routine, mais ça lui va. L’originalité de sa femme lui suffit. Laura est fan des zébrures noires et blanches, passionnée de music country et championne des « cupcakes » ces gâteaux du tea-time. La rimaille de Paterson n’est pas toujours riche, mais c’est son antidote à l’uniformité. Et peu importe sa poésie de quatre sous, fabriquée autour d’allumettes et de confiture de prunes. Elle porte tout le dépôt apaisé du monde bruyant et matérialiste qui l’entoure.
    La poésie est un subterfuge pour atteindre la félicité. Mais c’est bien un éloge de la simplicité que signe Jim Jarmusch. Paterson est zen, mais il laisse une empreinte légère et délicate autour d’un rêve minimaliste. Le film ne manque pas de charme, ni d’humour. Mais comme il ne se passe vraiment pas grand-chose, l’ennui guette. Les deux acteurs sont excellents, la délicieuse Golshifteh Farahani et le fataliste Adam Driver, dont le nom signifie chauffeur. Ca ne s’invente pas.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Paterson est une ville de la New Jersey où on arrive après quarante minutes de métro dès Manhattan. Là, chaque matin, un homme qui s'appelle Paterson aussi se lève autour de six heures et quart pour conduire un bus urbain. Pendant ses pauses, cet homme profite pour écrire de la poésie dans son cahiers, inspiré par le poète William Carlo Williams,

    Jarmusch prend comme point de départ le longue poème Paterson, du déjà nommé auteur, pour son nouveau film. La particularité de l'oeuvre de Carlo ne sont que les caractéristiques et actions humaines attribuées à la ville comme si elle était un être humain. Émerveillé par ce fait, le réalisateur décide de jouer avec cette dualité ville-homme pour créer une des grands noms du cinéma du XXIe siècle: le chauffer-poète qui partage son nom avec l'endroit où il est né.

    Adam Driver joue un homme simple de vie ordinaire. Du lundi au vendredi, il se lève, il conduit son bus, il écrit, il promène son chien, puis il prend une bière et il se couche. Le protagoniste est un type courant, anonyme est invisible, même pour les passagers qu'il transporte. Malgré tout, Jarmusch réussit qu'il devienne en héros de la classe ouvrière, à la hauteur du Stan de Killer of sheep ou l'Ivanhoe de Tout, tout de suite. Dans un environnement si banal à nos yeux, qu'une personne si humble soit capable de transformer une boite d'allumettes en poésie suppose une gifle dans la gueule des snobs qui dominent le monde des arts aujourd'hui. Ces gens qui Jarmusch a déjà parodié les représentant comme vampires dans son précédent film, Only lovers left alive.

    Même s'il accepte son étiquette de bobo new-yorkais, le cinéaste est né dans un quartier industriel d'une petite ville dans l'Ohio. Si on prend sa filmographie laissant de coté tout les références mélomanes dignes d'un sybarite, on verra que dès son début Jarmusch a toujours représenté la classe ouvrière: des sales cul-de-sac à New York blindés des gens qui n'ont rien à perdre, montrés dans Permanent vacation; une jeunesse grise dans Stranger than paradise, des jeunes vingtenaires qui galèrent décrits en réponse au mirage de la société crée par l'arrivée de la chaîne télé Mtv aux foyers des États-Unis; les passages de Night on Earth aux coins cachés et pas-si-idylliques des points touristiques les plus fréquentés à New York, Los Angeles, Paris et Rome; les ruines de la ville de Détroit une fois que la splendeur d'une époque industrielle est disparue, montré dans Only lovers left alive; le hip-hop improvisé par les gangs dans Ghost dog; les immigrés qui de battent pour trouver leur place; les garages plein de graisse; les câbles et les poteaux télégraphiques...

    Au-delà de ses goûts, Jarmusch s'est toujours montré cohérent avec ses origines et il n'y a pas de doute que Paterson est un hommage à toutes ces villes de travailleurs fouettés par la situation économique actuelle. Le ton reposé et la luminosité du film font de cette ville une bulle de paix dans une Amérique qui avance vers l'obscurantisme. Trump lui-même a affirmé avoir vu des musulmans sortant fêter les attentats su WTC le 11 septembre à Paterson. Jarmusch isole ces noyaux de population dans une capsule où l'intoxication des médias et des hautes classes économiques et politiques n'a aucun effet. Non seulement le protagoniste est capable de voir la beauté de l'endroit, sinon que l'endroit décrit par le cinéaste provoque qu'une vie monotone qui suit légères variations grâce aux curiosités des gens devienne un bel objet.

    L'homme n'est pas seul, car ses voisins sont aussi des poètes, soit la gamine qui commence à écrire, soit le rappeur qui crache ses rimes dans la laverie. Le patron du bar avec un mur dédié aux personnalités de la ville ou les amants qui se disputent au point de devenir une sorte de Roméo et Juliette. Mais aussi la copine enthousiaste -un rôle trop petit pour une femme comme Golshifteh Farahani- qui ne lâche pas son créativité et son envie de rendre plus beau son entourage malgré ses échecs.

    Un film formidable et optimiste qui défend la pureté d'une création artistique loin de tout artifice. Un film qui encourage à s'exprimer face à l'adversité. N'importe quand. N'importe où: Paterson.

    /// Encore plus de fautes et d'erreurs sur le lien ci-dessous
    papalou
    papalou

    15 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Paterson ou L'exaltation bouleversante du quotidien par la poésie.
    C'est envoûtant.... l'éloge du ... rien! Et que c'est poétique !
    Paterson est structuré comme un poème, avec les routines quotidiennes et les jours de la semaine qui s’agencent comme une série de strophes, dans la répétition des différents motifs et la figure du double.
    Un couple l'un témoin de la vie ordinaire, et l'autre actrice de La vie quotidienne !
    les compositions de l'Américain Ron Padgett a prêté ses vers libres au film.
    Un monde contemplatif que Jim J décrit avec une douceur et une non violence dans les rapports humains
    Jim J site William Carlos Williams : « pas d'idées, mais dans les choses », c'està- dire qu'il y a plus de philosophie dans le monde empirique. Pour Lui l'observation des menus détails est essentielle et ça l'était certainement pour Williams aussi. "Je voulais un film paisible, construit sur des détails" dit il !
    C'est vrai il est long et il faut être préparé à cette mélancolie répétitive nécessaire et rassurante.
    Malgré l'heure tardive j'y étais préparé !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Pire film de ma vie pour l'instant ! C'est un film sur un loser et sa femme dans une ville de loser. Il a un métier de loser et ne fait absolument rien de sa journée à part conduire un bus. Dans le film, Il ne se passe absolument rien, niveau poésie, rien du tout. Le textes n'ont aucun sens...et ça dure deux heures !

    Ce film est de la torture !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    terriblement ennuyeux, au bout d'une heure et demi on n'a pas plus avancé que dans les 5 premieres minutes du film....
    malgré de belles images ce film reste plat.
    Soren.K
    Soren.K

    45 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mai 2017
    Sublime. Voici l'un des rares films où l'on pourrait croire qu'il ne se passe rien, alors qu'en fait il se passe l'essence d'une vie, un quotidien.
    Une répétition incessante de matière, comme un vide que l'on comblerait sans cesse : voilà ce qu'est la poésie. Une manière d'aborder notre vie, en lui conférant un sens nouveau, un émerveillement banal, épuré, tranquille.
    Et quelle beauté de cinéma. Des plans exceptionnels de simplicité, de profondeur, une bande son envoûtante d'à propos, des acteurs dont on dirait qu'ils découvrent eux-mêmes une manière de se représenter les choses, de ressentir, et une réalisation lente, errante, qui est un décor au temps qui passe, une scène d'infini.

    Voici la vie. Dans ses routines, sa simplicité, son utilité, sa délimitation temporelle et sensorielle. Il y a un couple, sans problèmes, unique et singulier comme tous, qui se lève le matin et se couche le soir, et entre temps occupe sa journée à préparer celle du lendemain, par le travail, le mouvement, la pensée...
    Chaque jour la même chose, à une différence près : celle de l'esprit. Paterson est poète. Il écrit. Il nous raconte ses journées, sous un angle toujours plus imprévu, inédit, alors que pourtant tout se ressemble.
    Mais une boîte d'allumette peut évoquer des choses, tout comme les événements monotones d'une ville, toujours nouveaux. La création est à portée de la main.
    Ainsi, tout se répète, le film entier est une duplication, à l'image de la présence nombreuse de jumeaux, à l'image de William Carlos Williams. Tout est duplicité, liberté ,enchaînement, lien. Et le film avance, comme si au montage on avait remis la même scène encore et encore. Pourtant, le film avance, inexorablement vers la fin, vers ce qu'il tend à être : Poésie.

    Qu'est-ce que l'existence ? Une répétition perpétuelle d'actions ayant pour but une survie matérielle, ou au contraire l'apparition soudaine, d'une fleur qui éclot, d'une pensée qui émerge, sensiblement, au milieu d'un cycle perdu : l'apparition d'une convergence, l'élévation d'une idée, d'une nouveauté, d'une action, d'un fait. Tel est le sens que Paterson nous propose. Au milieu de notre quotidien à l'apparence douteuse et ennuyante, que se passerait-il si l'on décidait de décaler notre journée d'une minute, de lui apporter un sens nouveau. Si l'on décidait de ne plus manger de simples céréales, de ne plus boire juste un café, de ne plus utiliser des "allumettes" mais de voir, goûter, sentir à la place des ces choses terriblement banales, une saveur particulière de la vie, admirer en elles l'écoulement du temps, la réalisation d'un moment sempiternel qui cache peut-être tant de choses, comme la définition de l'humanité ou de l'amour.
    Et si l'on décidait de regarder différemment le soleil lorsque l'on se lève, la lune lorsque l'on se couche, si l'on décidait d'insuffler à notre vie, une dimension d'inconnu, en plein coeur de cette répétition infernale ? Si l'on faisait de cette répétition, un art, une pièce, une histoire, dont chaque jour on formerait une particularité, si chaque jour s'écrivait d'une manière semblable, et pourtant unique, pour la simple et bonne raison que l'on pense, ou que l'on écrit, différemment, son histoire, dans notre tête et dans notre coeur ?
    Oui, respirons cet élan de sérénité, de calme, de placidité de l'instant, et voyons à travers Paterson ce que l'on ne peut voir en nous-mêmes, qui nous était peut-être fermé et qui nous ait maintenant certainement, ouvert pour toujours. Poésie, incomprise poésie, majestueuse poésie.

    Ce film est une éloge de la création poétique, une élégance de la manière de vivre, en harmonie avec la réalité qui nous entoure, dans la tranquillité et la tendresse des choses. Simple. Pur. Véritable. La source de la poésie est la première pensée que l'on porte sur chaque chose, que l'on accorde à nos mouvements, à notre vie, comme le goût du café ou de la bière qui reste présent toute la journée dans notre bouche, et que l'on oublie, mais qui reste là, pour nous rappeler que l'on a vécut aujourd'hui.

    Immense bravo à toute la réalisation et à Adam Driver pour ce moment d'honnêteté, poétique, vrai.
    Requiemovies
    Requiemovies

    210 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Il aura fallu attendre cette toute fin d’année pour voir probablement le film le plus poétique de 2016. Jim Jarmusch nous offre donc ce petit bijou cinématographique et à défaut de plaire aux plus nombreux saura séduire les plus patients. Soyons honnête le film est lent, mais il ne pourrait en être autrement, comment peindre différemment cette histoire en conjuguant le fond et la forme, mêler le récit et son exposition. C’est dans la banalité et la répétition de ses journées, ses « mouvements », que « Paterson » prend tout son relief. La poésie se dessine à travers une caméra au regard bienveillant, apaisant et qui tente de prendre la forme même du récit qu’elle nous narre. Le pari d’exposer une semaine de vie où chaque journée semble se répéter, créer au final un sentiment d’apaisement bienvenu et qui correspond à l’état du personnage principal. Ici, Adam Driver, encore une fois excellent, joue de son charisme et sa nonchalance naturelle pour donner vie et astreindre le rythme de ce récit, quand Golshifteh Farahani s’impose parfaitement pour former un couple totalement ancré à cette histoire. Il faut donc probablement s’armer de patience et prendre le temps de découvrir cette vie(lle) de Paterson qui se regarde comme un poème et s’écoute (superbe musique de Sqürl, Logan et Jarmusch) de manière lyrique. C’est peut-être pompeux vu/lu comme ça mais c’est dans sa simplicité, sa beauté graphique, le temps qu’il prend, que « Paterson » s’affiche sobrement comme un des films les plus original et marquant de cette année.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 janvier 2017
    Très beau film, poétique; cependant je le trouve aussi assez triste, voire pathétique, suis surpris que personne n'en parle....
    Les rêves et ambitions du couple s'arrêtent au pas de la porte ou du quartier...
    Elle se voit chanteuse et voit son compagnon grand poète alors qu'ils n'ont que peu de talents,...
    l'on observe une vie assez médiocre finalement, ce qui m' a rendu triste ! bien que le couple ait l'air heureux, c'est une chronique d'une vie simple et ordinaire donc...
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