Quelle déception que ce deuxième opus des Animaux fantastiques ! Après un premier volet plutôt réussi et une bande-annonce qui a su faire naître de grandes espérances, le résultat n'est pas à la hauteur des attentes et nous laisse perplexe quant au niveau d'une suite à venir, et qui plus est retardée, probablement en raison de l'accueil plus mitigé réservé à ce deuxième film.
Prenant place quelques mois après les événements du premier opus et la capture de Grindelwald, cette suite garde la même équipe de réalisation, avec David Yates en tête et J.K. Rowling au scénario, et une large partie de la première distribution. Une application concrète du fameux principe "on ne change pas une équipe qui gagne", mais qui ne suffit pas à transformer l'essai une deuxième fois. En effet, bien que les recettes du film en France soient légèrement supérieures à celle du premier volet, celles à l'international sont en baisse, à tel point que ce dixième film de la franchise Harry Potter est celui ayant rapporté le moins de bénéfices (environ 650 millions de dollars), juste derrière Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (près de 800 millions de dollars). Toutefois, il s'agit d'être rassurant et relatif en précisant que le budget de production de 200 millions de dollars a tout de même été amorti. Mais ce semi-échec est tout de même la preuve d'un essoufflement, même si la volonté de créer des liens avec la saga originelle s'affirme de plus en plus, principalement à travers la première apparition de Poudlard dans cette série préquelle.
Parmi les noms figurant sur l'affiche du film, on retrouve donc la plupart des acteurs et actrices présents dans le premier volet, avec toutefois une nouveauté de taille, Jude Law dans la peau du séduisant quarantenaire Albus Dumbledore, qui n'est pas encore le directeur de l'école de magie la plus réputée du monde des sorciers mais enseignant en défense contre les forces du mal. A ce sujet, bien que son interprétation soit conforme à l'image que l'on peut se faire du jeune Dumbledore, je ne peux m'empêcher d'imaginer la prestation de Benedict Cumberbatch, candidat pressenti pour le rôle, aux côtés d'Eddie Redmayne, deux acteurs talentueux que j'espère voir réunis un jour.
Johnny Depp confirme sa présence provisoirement mise en doute suite à ses déboires personnelles et l'accentue par rapport au premier film, bien qu'on puisse regretter une trop faible exploitation du potentiel de son personnage. Certes, la scène du discours place enfin l'antagoniste maléfique, sujet principal de l'intrigue rappelons-le, au premier plan, mais cela reste insuffisant. L'ennui, c'est qu'à force de vouloir introduire une multitude de personnages secondaires, on dispose de moins de temps pour développer chaque histoire personnelle, chaque personnalité propre et les liens qui existent entre elles.
Au sujet des personnages, je réitère mon avis au sujet de Queenie Goldstein, qui en plus d'être une protagoniste dénuée d'intérêt et exaspérante, devient dans cet opus une partisane de Grindelwald, témoignant de sa fragilité d'esprit et de sa versatilité après avoir déjà enchanté Jacob Kowalski pour le garder auprès d'elle. Sincèrement, sa présence peut être effacée sans que cela affecte la qualité déjà médiocre du film.
En plus de Poudlard, les liens avec la saga Harry Potter se retrouvent d'ailleurs au niveau des personnages, avec l'introduction d'Albus Dumbledore, de Nagini, dont le développement est très pertinent pour mieux comprendre ses origines, du déjà très vieux Nicolas Flamel, et du professeur McGonagall. Au sujet de cette dernière, il semble étonnant qu'une telle incohérence n'ait pas sauté aux yeux de J.K. Rowling. En effet, comment expliquer la présence de Minerva McGonagall à Poudlard en 1928 alors qu'elle est née en 1935 ? Une erreur qui n'a aucune conséquence sur le fil narratif mais qui peut tout de même déranger les fans les plus avertis. Était-ce la volonté de faire un simple clin d'oeil à la franchise originelle ?
En fin de compte, cette suite espérée mais globalement désapprouvée contient plusieurs faiblesses dans le traitement des personnages, mais pas seulement. Une autre déception provient en effet de l'épilogue, abondamment gonflé d'effets spéciaux dans un affrontement ridicule en comparaison des combats que l'on a pu voir dans les films Harry Potter. Néanmoins, la beauté des costumes et des décors du Paris des années 1920 fait écho à celle du précédent film, mais il s'agit là de l'une des rares qualités de cette réalisation.