Bien qu’imparfait, j’avais trouvé assez sympathique le premier volet de la saga « Les animaux fantastiques ». J’avais quelques frustrations mais j’ai quand même passé un bon moment devant ce film. Du coup, j’étais vraiment curieux de découvrir « Les animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald » surtout que j’avais quelques bons échos concernant Jude Law et Johnny Depp dont j’attendais beaucoup de leurs prestations respectives.
A la sortie de ma séance, je dois bien admettre une chose, c’est que je me sens de nouveau un poil frustré par le spectacle que l’on m’a proposé. Une nouvelle fois, j’ai trouvé sympathique ce scénario écrit par J.K. Rowling d’après son livre « Les animaux fantastiques ». Plus sombre, on y trouve quand même pas mal de légèreté et c’est assez intéressant de voir ce que le film propose d’un livre qui à la base n’a rien à voir avec un roman. Seulement, malgré toutes les petites choses que je trouve agréable, le film n’est pas à la hauteur de mes espérances.
Il faut dire aussi qu’il souffre du parallèle avec la saga Harry Potter que j’aime beaucoup mais là, j’ai juste l’impression qu’on nous refait une redite qui ne propose rien de bien nouveau. Excepté les fameux animaux fantastiques (que j’ai quand même l’impression de voir un peu plus exploité cette fois-ci, ce qui est une très bonne chose), on nous replonge une nouvelle fois dans le monde d’un vilain sorcier qui veut la domination de son peuple sur ceux qui ne sont pas magicien.
Alors oui, il n’y a pas de Poudlard, on n’est plus en Angleterre et les Moldus deviennent des « non mages » mais c’est la même chose. On a les mêmes thématiques, les mêmes enjeux et également le même genre de retournements de situations au point que cela devienne prévisible. Cet univers m’amuse, je me retrouve comme un gamin devant mais j’aurais quand même aimé en voir un peu plus histoire de justifier cette nouvelle saga cinématographique.
Maintenant, j’ai beau rester sur ma faim, il y a quand même des choses que je trouve vraiment très bonne. C’est peut-être d’ailleurs à cause de ses idées que je suis frustré que le film n’aille pas plus loin. Il y a des passages vraiment sombre auquel on ne s’attend pas vraiment comme la scène de Grindelwald face à l’enfant ou le flashback de Leta à bord d’un bateau mais cela ne me suffit pas à me convaincre totalement.
Côté casting, tout le monde répond présent à l’appel de façon plutôt convaincante. Les personnages du premier opus sont de retour et ça fait plaisir même si certains semblent être plus en retrait. C’est le cas paradoxalement du duo Eddie Redmayne (Norbert Dragonneau) – Katherine Waterston (Tina Goldstein). Ce sont nos héros, ceux que l’on est sensé suivre mais je les ait trouvé vachement en retrait, presque effacé par moment par cette distribution très (trop?) riche.
C’est également le cas de Dan Fogler (Jacob Kowalski). Son personnage est drôle, il m’amuse je ne m’en cache pas mais si il avait tout à fait sa place et une légitimité dans l’intrigue du premier film, je trouve que c’est moins présent dans cette suite. Son utilisation me parait plus maladroite et pas forcément toujours bien amené. En revanche, Alison Sudol (Queenie Goldstein) voit son personnage évoluer de façon nettement plus intéressante. On est bien loin de la jeune sœur un brin naïve du premier film et je suis vraiment curieux de voir ce que cela va donner dans les prochains épisodes.
Ma plus grande attente concernant cette distribution, c’était pour Jude Law (Albus Dumbledore) et Johnny Depp (Gellert Grindelwald). Ces derniers ne m’ont vraiment pas déçu. D’ailleurs, je trouve qu’on ne les voit pas assez. Pour le premier, je peux le comprendre. C’est frustrant mais au moins on voit un Jude Law ultra classe qui nous livre une vision de son personnage bien loin de celle de la saga Harry Potter. Le comédien apporte un vent de fraîcheur à ce rôle que je trouve très appréciable. Pour Johnny Depp, c’est plus dommageable. L’acteur est excellent. Ça fait un moment que je ne l’avait pas trouvé aussi bon. Il ne nous fait pas un énième Jack Sparrow et bien que son costume et son maquillage soit un brin incompréhensible, il est vraiment efficace en Grindelwald. C’est dommage qu’on le voit peu du coup car on n’a sans cesse cette impression que le scénario tarde à démarrer malgré un début prometteur.
Pour le reste, j’ai aimé aussi l’évolution d’Ezra Miller (Croyance Bellebosse) qui a encore de bonnes choses à nous montrer pour la suite je pense au même titre que Zoë Kravitz (Leta Lestrange). Pour Callum Turner (Thésée Dragonneau), Claudia Kim (Naguini) et William Nadylam (Yusuf Kama), j’ai apprécié leurs personnages mais on en voit trop peu pour que j’arrive à avoir une réelle empathie à leurs égards tandis qu’en quelques scènes, Brontis Jodorowsky (Nicolas Flamel) m’a lui beaucoup plu et j’espère le revoir par la suite.
Dans sa réalisation, David Yates s’en sort pas trop mal. Le long métrage est agréable à voir et le montage fait qu’il y a peu de temps morts même quand il ne se passe au final pas grand chose. Ce n’est peut-être pas toujours bien exploité, cela donne parfois un petit côté brouillon aux scènes d’action, mais le côté sombre de cette œuvre était sans doute le virage à prendre pour faire « grandir » la franchise.
Les décors sont pas mal mais je préférais quand même le New-York du premier film au Paris du second. Dans le premier, la touche américaine qui tranchait avec l’univers de Poudlard se faisait ressentir à chaque plans. Là, j’ai parfois eu tendance à oublier qu’on était à Paris même si l’on hésite pas à abuser de la Tour Eiffel. De même, dans le premier il y avait une belle séparation entre le monde de la magie et le monde des non mages, ici, elle est moins évidente et ça m’a un peu perturbé car cela casse un peu la crédibilité de leurs récits. Sur certaines scènes, on ne sait même plus si il n’y a que des sorciers de présents ou non.
Visuellement, ça reste quand même très bons. J’ai aimé les nouveaux animaux fantastiques que l’on nous présente et même si leurs présences est toujours un peu faible à mon goût, lorsqu’on les utilise, ses animaux sont davantage sur le devant de la scène à mes yeux. J’ai juste eu un soucis avec les génies, ses gros chats noirs que je trouve juste hideux. Cela vient peut-être de moi mais je les ait trouvé tellement moche que je me suis demandé si ils n’avaient pas été crées dans l’urgence. Quant à la bande originale composée par James Newton Howard, elle reste cohérente avec l’ambiance générale. Ce n’est pas la partition la plus marquante qu’il soit mais elle s’intègre bien à cette histoire.
Pour résumer, même si ils jouent sur un univers différents, je place dans mon estime « Les animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald » au même niveau que le premier film. C’est agréable à regarder mais au final très frustrant aussi car l’on sent que tout le potentiel n’a pas été exploité. Cela se ressens encore plus ici où on a l’impression qu’on nous replace une nouvelle fois les pions sur l’échiquier en vue d’une confrontation finale qui tarde à venir et que j’espère voir enfin dans la suite. Le début est prometteur, la fin ouverte nous annonce de belles choses et au milieu, c’est juste sympathique malgré un vide certain au-delà du simple divertissement. Ce volet m’amuse mais ne m’apporte rien de bien original malgré quelques bonnes idées. Le côté sombre est plaisant mais j’aurais aimé qu’on aille plus loin dans les thématiques que ce qui a déjà été dit dans Harry Potter. Qu’importe, on a malgré tout une suite cohérente et efficace qui réussit à nous faire languir d’une suite qui j’espère prendra enfin son envol.
Mr Vladdy – 2 décembre 2018.