Fleur de Tonnerre : les secrets du tournage

Fleur de Tonnerre est l'adaptation du roman du même nom écrit par Jean Teulé et publié en 2013.

Incarnée par Déborah François dans le film, Hélène Jegado est considérée comme la plus grande tueuse en série de l'Histoire de France. Née en 1803 en Bretagne, la criminelle a été condamnée à mort et guillotinée en 1852. Elle a été accusée d'avoir attenté à la vie de 37 personnes dont 25 ont trouvé la mort. Cuisinière de profession, la tueuse empoisonnait ses victimes avec de l'arsenic qu'elle mettait dans ses plats. Elle a ainsi pu sévir en Bretagne durant 18 ans avant de se faire arrêter.

"Une empoisonneuse, c’est très riche d’un point de vue cinématographique. Le parcours des empoisonneuses m’a depuis toujours intéressée, le destin et la psychologie impénétrable de ces criminelles, employant les toxiques, attisent ma curiosité", confie la cinéaste Stéphanie Pillonca-Kervern.

La réalisatrice Stéphanie Pillonca-Kervern parle de la genèse du projet :

"J’ai rencontré Jean Teulé lorsque j’adaptais Le magasin des suicides pour le théâtre mais le projet n’a finalement pas abouti. Il m’a par la suite envoyé son roman Fleur de Tonnerre. J’ai été émue par le parcours de cette petite fille malmenée par la vie devenue criminelle et observatrice impuissante de sa propre chute. Je me suis dit, « C’est ça que je dois faire, raconter l’histoire de cette petite fille, de cette jeune femme. » Au-delà du roman de Jean Teulé, j’ai étudié tous les ouvrages qui parlaient d’elle et de sa terrible destinée... Je suis donc partie de la base du livre en m’éloignant petit à petit pour l’adaptation."

Fleur de Tonnerre a été tourné à partir du 2 novembre 2015, pendant 5 semaines. Le tournage s’est déroulé dans la région de Moncontour, entre Saint-Brieuc, Loudéac et Lamballe et dans le pays d’Auray.

Stéphanie Pillonca-Kervern explique pourquoi elle a choisi Déborah François pour le rôle d'Hélène Jegado : 

"Ce personnage, c’est vraiment elle, il était pour elle. Elle a une puissance de jeu phénoménale ! Elle m’a surprise, impressionnée. C’est un Stradivarius, quelle joie de travailler avec elle... Déborah m’a mise en valeur en tant que réalisatrice, à toutes les étapes du projet, ce qui est rare. Elle est féministe, engagée et c’est une femme de convictions."

Stéphanie Pillonca-Kervern précise que le montage financier de Fleur de Tonnerre a été très dur :

"Raconter l’histoire d’une femme au cinéma, c’est compliqué, une femme qui tue, ça l’est encore plus, et au 19eme siècle, c’est carrément indigeste pour des gens qui veulent faire des films pas chers qui vont bien cartonner."