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    Jeune
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Jeune" et de son tournage !

    Le mal du siècle

    Avec Jeune, le réalisateur engagé Christian Zerbib a voulu pointer du doigt le problème de la déscolarisation, qui touche en France près de 2 millions de personnes dans la tranche d'âge des 15-29 ans : "Nos sociétés laissent à la dérive des pans entiers de la jeunesse. Qui s’en alarme ? J’ai voulu rendre audible et visible cette jeunesse en déshérence, résignée, et vulnérable. Montrer de l’intérieur la réalité de cette gigantesque machine à broyer de l’avenir."

    Place aux jeunes

    Les jeunes du film apparaissent tous pour la première fois dans un long-métrage. Au total, ce sont vingt jeunes déscolarisés, recrutés dans les villes de Dijon et Toulouse, qui dressent leur portrait et leur vision de la société. Et pour les impliquer au mieux dans le projet qui leur est consacré, le réalisateur Christian Zerbib les a formés à la prise de vue et au montage : "Nous leur avons dit : pour que personne ne parle à votre place, nous allons vous confier la réalisation de vos propres autoportraits. C’est vous qui allez nous parler de vous, de vos joies comme de vos peurs, dites tout ce que vous avez envie de dire, comme vous le voulez."

    Zebda tombe la chemise

    C'est la première fois que le groupe toulousain Zebda, célèbre pour ses prises de position et ses textes politiques, compose la bande originale d'un long-métrage. Ils ont pris part à l'aventure grâce au coproducteur toulousain du film, Le Lokal, qui avait déjà collaboré avec Zebda sur deux clips musicaux ("Jaurès", "Le dimanche autour de l'église"). Le groupe rencontre le réalisateur et visionne quelques images puis accepte dans la foulée : "On a aimé l’idée d’une prise de parole par une catégorie de la population qui normalement n’y a pas droit. Mais ce qui nous a surtout séduit, c’est que cette prise de parole était accompagnée."

    Isolement esthétique

    "Il a fallu inventer un dispositif qui leur permette d’être libre et en confiance, de se raconter et se dire sans la peur d’être encore une fois catégorisé", explique le cinéaste à propos des jeunes auxquels il s'attache dans le film. Pour ce faire, il décida de voyager, de quitter Dijon et Toulouse d'où venait cette vingtaine de déscolarisés pour se retirer à Sorèze, au pied de la Montagne Noire. Ils firent cependant un petit détour artistique avant de rejoindre leur isolement monacal : "nous avons commencé par visiter le Musée des Beaux-Arts de Dijon, puis celui des Augustins à Toulouse. Retrouver ce rapport à l’art, à l’esthétique, c’était un peu renouer avec sa propre valeur ou sa propre dignité".

    L'Académie contre le décrochage scolaire...

    Le réseau Formation Qualification Emploi - FOQUALE, a pour but de prévenir la déscolarisation éventuelle chez les élèves et de d'apporter de l'aide et une écoute aux jeunes ayant déjà décrochés.  "Ce dernier mobilise, aux côtés des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs, l’ensemble des acteurs de l’éducation nationale amenés à intervenir auprès des décrocheurs et les fait travailler en synergie" précise l'Académie de Dijon, qui participa au financement et à la diffusion du film dans les établissements.

    ...tout comme l’ACSé

    L’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances (l’ACSé) a participé au financement de Jeune mais lui est antérieure quant à la lutte contre le décrochage scolaire. Elle considère que le film est "une des réponses de compréhension de cette situation car il propose, en utilisant les moyens audiovisuels d’aller à la rencontre de ces jeunes décrocheurs pour leur donner la parole, pour leur permettre de dire ce qui les a fait s’éloigner de l’éducation et de l’école". Dans ses actions propres, l'ACSé se mobilise pour informer parents, élèves et professeurs de la déscolarisation, et soutient "des actions de compréhension, de remobilisation ou d’accueil des jeunes décrocheurs".

    Un réalisateur à l'écoute

    "Lorsque j’ai rencontré pour la première fois les participants de l’école de la deuxième chance, je me suis souvenu comment j’avais été à leur âge et je leur ai parlé de ma déscolarisation..." Christian Zerbib a en effet lui-même décroché l'école tôt. Cela ne l'a pas empêché d'entre dans le milieu du cinéma en 1983 avec sa première réalisation, La Fuite en avant, qui s'attachait déjà à un futur déclassé, qui, en désespoir de cause, se réfugiait dans l'alcool. 

    Le déclassé surclassé

    Si Christian Zerbib fut lui aussi déscolarisé, il n'en multiplie pas moins les casquettes dans son film Jeune, étant à la fois réalisateur, scénariste et producteur. Comme quoi l'arrêt de ses études n'a pas signifié à long terme l'arrêt des activités du cinéaste.

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