Il s'agit du dixième film réalisé par Jean-Pierre Améris et de sa seconde incursion dans la comédie après Les Emotifs anonymes où il avait déjà dirigé Benoît Poelvoorde.
Une famille à louer est né à la suite de la rencontre entre le réalisateur et sa coscénariste, Murielle Magellan. En effet, tous deux se sont rencontrés en 2008 alors qu'ils devaient adapter le roman "La Joie de vivre" pour la télévision puis... ils sont tombés amoureux l'un de l'autre. Ils ont alors eu l'idée d'écrire un film sur leur histoire, à savoir un homme pessimiste, qui a une idée de la famille assez négative mais qui va peu à peu s'ouvrir au bonheur qu'elle peut procurer en rencontrant une jeune mère et son enfant.
Le metteur en scène a pensé son film comme une fable romantique, à l'instar de Pretty Woman mais en y incluant tout de même des personnages d'enfants, qu'il juge soit absents soit trop en retrait dans la plupart des comédies romantiques.
Jean-Pierre Améris souhaitait plonger au coeur d'un véritable exercice de style, en ancrant son film dans une réalité plus proche du conte que de la vraie vie. Ainsi, à aucun moment du film, on ne peut apercevoir une rue ou une voiture. Le décor se limitant à trois maisons, celle de Paul-André, celle de Violette et celle de la mère. Il a également souhaité retrouver les couleurs éclatantes des Emotifs anonymes afin d'illustrer comment le personnage incarné par Benoît Poelvoorde, un vieux garçon qui a une vision un peu grise de la vie, va plonger dans le monde coloré de Violette et en tomber amoureux.
Le réalisateur s'est inspiré de plusieurs longs métrages pour créer différents éléments de son film. Ainsi, pour la maison de Violette, il pensait à celle d'Erin Brockovich. Le personnage de la mère de Paul-André a été conçu comme celui de la belle-mère de Tippi Hedren dans Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock. Enfin, le majordome interprété par Benoît Poelvoorde est inspiré de celui des films de Batman où il était incarné successivement par Michael Gough puis Michael Caine.
Lors de la préparation du tournage, le metteur en scène a notamment montré les films Erin Brockovich et Les Nuits de Cabiria de Fellini à la comédienne Virginie Efira pour lui indiquer comment il souhaitait qu'elle interprète son personnage : "Violette est ce genre d’héroïne : un peu « too much », sur le fil de la vulgarité, sans jamais l’être vraiment. Ce genre de caractère féminin me touche avec leurs excès mais aussi leur côté enfantin. Violette n’a pas « la classe » et, justement, on s’en fiche."
Le metteur en scène tenait à donner au personnage de Violette, un talent peu ordinaire, celui de sculpter des légumes. En effet, il a notamment reconnu attacher beaucoup d'importance aux "petits gestes" qui rendent certains individus à part des autres : "C’était aussi une manière de traiter le thème des schémas familiaux, de ces rôles que la famille vous force à endosser : dans la scène du pique-nique, elle est la bonne fille dont tout le monde se moque un peu, finalement. Sa famille la considère comme un peu cruche et elle accepte ce rôle, ce mécanisme (...). Mais cette « cruche » a un talent insolite et poétique. Mon film n’est pas un éloge de la famille, mais plutôt des liens que l’on se choisit. Coluche disait, je crois : « La plus belle des familles est celle qu’on s’invente ». De bric et de broc, peut-être, mais qui casse les codes pour aller vers la vie."
Même s'il souhaitait réaliser une comédie très stylisée, à la manière d'un conte, Jean-Pierre Améris tenait néanmoins à ancrer son film dans une certaine réalité sociale, notamment à travers toutes les humiliations que peut traverser Violette : "Sa condition de jolie femme désargentée la pousse à croire, par exemple, que pour avoir un boulot, il faut forcément passer à la casserole. Elle pense même que Paul-André va le lui proposer tout de suite. Elle est stupéfaite de découvrir qu’il n’a aucune intention, a priori, de coucher avec elle !"
Le réalisateur tenait à engager Benoît Poelvoorde car il avait beaucoup apprécié travailler avec lui sur Les Emotifs anonymes mais aussi parce que, tous deux partagent beaucoup de points communs avec le personnage qu'interprète ici le comédien : "Paul-André nous ressemble à tous les deux : la maniaquerie, le fait d’arriver à la cinquantaine sans avoir d’enfants à soi, et ce double mouvement entre la peur et l’envie de se lier aux autres. Benoît fait passer tout cela par la comédie, par la tendresse, et je l’admire pour cela. C’est dur d’être léger. La légèreté n’est pas ma tendance naturelle, mais j’y travaille, autant dans la vie que dans mes films !"
Le metteur en scène a engagé Virginie Efira car elle lui rappelait fortement des actrices de l'âge d'or Hollywoodien, comme Carole Lombard ou Ginger Rogers. Des comédiennes pleines de vie, qui pouvaient être burlesques sans tomber dans la vulgarité.
Benoît Poelvoorde et Virginie Efira s'étaient déjà donné la réplique dans la comédie d'Anne Fontaine Mon pire cauchemar.