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Un visiteur
3,5
Publiée le 9 septembre 2014
Sujet très intéressant et rarement exploité à l'écran (de mémoire je ne trouve que Dien Bien Phu et La 317ème Section de Schoendoerffer) la guerre d'Indochine fait partie de ces conflits dont on n'aime pas trop parler. Aussi rien que parce qu'il ose aborder l'une de ces guerres taboues, Soldat Blanc a attisé ma curiosité. Au final qu'en est-il ? Le réalisateur Erick Zonca tombe-t-il dans la provoc' où bien a-t-il su livrer un film non manichéen ? Et bien, pour ma part il s'agit d'un des rares films de guerre où personne n'est tout noir ou tout blanc. Chacun des deux protagonistes aura un point de vue défendable et commettra à un moment où à un autre des actes moralement inacceptables, même pour le spectateur lambda. De plus, les troupes du Viet-Minh ne seront pas montrées comme des barbares assoiffés de sang. Certes leurs actes nous semblent au départ ignobles, mais quand on voit que les troupes françaises finissent par adopter leurs méthodes, on comprend que le propos du réalisateur est de montrer que chaque homme cache un bête sauvage prête à surgir si on lui donne la permission. Le film est par conséquent assez dur à voir, que ce soit pendant les scènes d'action où les balles ont tendances à beaucoup siffler ou bien pendant les nombreuses séquences de torture et d'interrogatoire. Et puisque je parle d'action, je dois reconnaître qu'hormis pour le débarquement qui ouvre le film (où les acteurs semblent jouer à la guéguerre) les scènes de guerre sont très réussies et bien filmées, mais malheureusement, aucune balle à blanc n'a été employée pour ces séquences... Certes je l'ai remarqué car j'ai travaillé pour mes propres courts-métrages avec le procédé permettant de rajouter des flammes au bout des fusils en post-production, mais quand je vois que le budget a permis au réalisateur de débloquer de nombreux figurants, des véhicules, des explosions réelles et de tourner au Cambodge en décors naturels, je ne peux que regretter l'usage de ce procédé qui dénature un peu les fusillades pour un oeil averti. Autre soucis le film traîne parfois la patte, deux heures vingt, c'est un peu trop pour le propos. De plus la première demi-heure démarre de manière assez molle avec comme je l'ai dit un débarquement guère crédible et des figurants qui récitent vraiment leur texte (le coup du "oh putain il s'est arraché la langue" prononcé façon "tiens t'as vu que Sin City sort dans une semaine" j'en reviens toujours pas). En revanche concernant le casting, le choix d'Emile Berling et d'Abraham Belaga pour les deux rôles principaux aura payé car leur face à face sera vraiment saisissant, leurs débats pendant la dernière partie offrent ainsi les meilleures scènes du film. Seul regret, ils parlent parfois avec un accent qui sonne très 2014, pas sûr qu'à l'époque on parlait avec ce genre d'intonation. Soldat Blanc est donc une bonne pioche si vous cherchez désespérément des films sur le sujet, mais il faut vraiment insister sur le fait que le tout est un peu trop long.
Inspiré d'une histoire vraie, ce film de guerre sur l'indépendance du Vietnam possède un très bon scénario, une fidèle reconstitution des décors, des costumes ainsi que des combats et est interprété par des comédiens très convaincants. Un très bon divertissement.
Un faux rythme plombe un peu l'ensemble du film qui part pourtant sur une mauvaise note en nous servant un film de guerre classique puis vient le soldat français qui passe à l'ennemi, mais, est-ce vraiment l'ennemi? Toute une réflexion est engagée dans cette prise de position inattendue/ Malheureusement on reste un peu sur sa fin et à certains moments on s'ennuie presque. A découvrir quand même...
Un honnête téléfilm, à gros budget apparemment, qui a le mérite d’exister. Il montre avec originalité et courage un aspect de la guerre d’Indochine méconnu : le mensonge aux Français dans leur ensemble, la prise de conscience de certains soldats allant jusqu’à la désertion, les exactions de l’armée française bien égales à celles de l’adversaire, le tout avec un réalisme de reportage. Il y a quelques débats mais l’essentiel se base sur l’action démonstrative. Donc tout irait bien mais hélas, quelques gros défauts entachent ce téléfilm… Zonca n’est ni Coppola ni Schoendorffer et les scènes de guerre, bien que violentes et crues, manquent de moyens – la séquence du débarquement est symptomatique. Mais surtout l’interprétation laisse beaucoup à désirer et la fin est très décevante, très conventionnelle et bien peu crédible. Dommage.
L'un des points forts du film est la justesse des acteurs tous plus ou moins inconnus. Les scènes d'actions sont réalistes, beaucoup sont marquantes, la désertion est évoquée, les exécutions, la torture, la propagande, le questionnement du soldat, les camps de prisonniers... Un très bon film, pour moi, avec bien des aspects insupportables qui rappellent les réalités de la guerre et ses atrocités humaines. Il était délicat d'évoquer la désertion et ses implications. Le réalisateur s'en sort avec brio. Les décors sont époustouflants et j'ai encore du mal à me remettre du réalisme.
Il m’est déjà arrivé de qualifier un long-métrage cinématographique de “téléfilm” pour souligner la faiblesse, pour ne pas dire la médiocrité, de l’ensemble. Ici, pour ce qui est réellement un téléfilm, je suis tenté de dire que pour moi il aurait mérité une sortie en salles, tant l’ensemble de cette oeuvre à plus de classe et de profondeur que bien des longs-métrages qui bénéficient de l’honneur des salles obscures. D’abord, le sujet est déjà une bonne idée, traiter de la guerre d’Indochine qui à l’égale de celle d’Algérie est un thème peu traité au cinéma ou à la télévision ; contrairement aux Américains les Français n’aiment pas regarder leurs erreurs historiques. Ensuite, le scénario qui offre une belle intrigue aussi passionnante à regarder que profonde dans ces thèmes ; là aussi ce téléfilm fait mieux que beaucoup de films de cinéma. Enfin la reconstitution et les décors qui sont vraiment réussis et dont on sent que la production n’a pas hésité à mettre y les moyens. On suit donc deux engagés volontaires qui s'apprêtent à mener une guerre, officiellement contre les restes de l’armée japonaise et contre des pillards vietnamiens, mais qui s’avère une guerre contre la volonté d’indépendance des Vietnamiens menée par le Vietminh communiste. Les deux personnages principaux vont dans leurs actes traduire le désarroi d’une France qui a passé cinq à lutter contre l’envahisseur et pour ses valeurs humanistes et qui se retrouve de l’autre côté de la barrière tentant de conserver un pays contre la volonté du peuple qui l’habite depuis des siècles. Chacun va alors enfiler les convictions opposées qui taraudent les soldats : volonté de combattre pour la patrie et de respecter ses engagements et de combattre le Vietminh perçu (à raison) pour un futur oppresseur et de l’autre côté celui de ne pas être les colonisateurs d’un peuple, de ne pas faire une guerre qui a des ressemblances à ce qui s’est passé en France durant la Seconde Guerre Mondiale et donc de ne pas faire une guerre qui contrevient à la philosophie des lumières. On regarde un peu hypnotisé la lutte à distance de ces deux hommes et de leur vision de l’engagement et de ce que c’est que d’être un soldat. Les prestations des deux acteurs principaux : Emile Berling et Abraham Belaga sont pour beaucoup dans l’empathie que l’on ressent pour les deux hommes qu’ils incarnent et dont l’écriture évite le manichéisme, aucun des deux n’est un monstre, pas plus que les autres engagés ou les partisans du Vietminh. Un téléfilm d’une grande qualité qui fait honte à beaucoup de films et qui pâtit injustement de sa faible médiatisation. Très dommage tant il mérite d’être vu. Si ce n’est pas encore le cas pressez-vous de le voir.
Evidemment la guerre, ce n'est pas ça, c'est beaucoup plus crade... énormément plus crade. Mais enfin, ce film ne montre pas que du tout blanc, et ça c'est du tout bon ! La guerre c'est sale, très sale. Il n'y a pas de gentils ou de méchants. On se bat pour ses convictions. C'est ça être un Homme. Ce film, l'explique très bien. Bravo !
Sans doute l'un des meilleurs films sur la guerre d'Indochine, tant par la problématique posée que la qualité de la reconstitution historique. Le film est présenté comme un film TV hors il n'en a rien. Très bonne qualité de la photographie. De plus le questionnement sur le sens d'une guerre juste est très bien posée.
Un téléfilm qui vaut largement la qualité d'un long métrage. Loin des sentiers habituels des films de guerre, ici on rentre dans les détails avec en fond de décor, outre les paysages superbes, le cœur de la guerre de propagande. Une longue odyssée rythmée, à rebondissements et plaisante à regarder. Mis en lumière, des approches de la guerre des 2 ou 3 cotés très orientés et des événements brutaux pour le gain de la victoire espérée. Interprétations au rendez-vous quoique, en voulant trop coller à la sémantique de l'époque, paraissent parfois "exotiques". Film à découvrir ! 3.5/5 !!!
Un film réussi sur la Guerre d'Indochine et les mensonges de l'état-major français aux jeunes volontaires qui combattent bien malgré eux contre les Viets. Les scènes de combat sont plutôt réussies et le scénario bien ficelé.
Qu'il est rare de voir une œuvre sur une page si peu glorieuse de l'Histoire de France ! Ne serait-ce que pour cela, ce téléfilm vaut le coup d’œil. Mais surtout , "Soldat Blanc" est vraiment une bonne surprise. Une œuvre profonde et fort bien détaillée sur la guerre d’Indochine (de 1946 à 1954, plus de 500 000 victimes...) Ce téléfilm ressemble beaucoup au formidable "L'ennemi intime" qui traite lui de la guerre d'Algérie. On retrouve ici un développement de l'histoire très intelligent, les différents points de vue que les protagonistes sont très bien rendus, les décors et costumes sont très bien reconstitués. Et surtout, les acteurs sont excellents ! Avec une mention particulière pour Abraham Belaga, il est fantastique ! A voir !
Zonca a fait preuve d'un certain courage en s'attaquant à un sujet qui n'avait jamais été traité par le cinéma français : les déserteurs de l'armée française qui ont choisi de rejoindre les rangs du Vietminh pendant la première guerre d'Indochine. Celle qui s'est terminée par la défaite cinglante de Dien Bien Phu. Il lui a fallu aussi une certaine audace pour montrer les exactions de l'armée française : villages brûlés, bombardements, exécutions sommaires. Toutefois, il insiste davantage sur les atrocités commises par les Vietnamiens que sur celles perpétrées par le corps expéditionnaire colonial. Ainsi les scènes d'interrogatoires musclés sont dérisoires par rapport à l'usage généralisé de la torture, en particulier de la "gégène", qui est paradoxalement reconnue plus ouvertement et banalisée dans La 317ème section de Schœndœrffer, cinéaste pourtant franchement militariste. Le jeune sergent rallié au Vietminh parait aussi un peu naïf et son cas semble exceptionnel. En réalité, d'assez nombreux résistants communistes français engagés dans l'armée pour combattre le nazisme puis envoyés en Indochine contre les Japonais passèrent de l'autre côté. Sa chute, enfin, est ambigüe. En dépit de ces lacunes, Soldat blanc a le mérite de revenir sur une page sanglante et peu glorieuse de l'histoire de France.
Belle réussite ! Beaucoup de crainte au départ. En voyant les premières minutes, je cru que j'allais voir un "The pacific" version française. Heureusement, l'histoire est bien originale. Tout d'abord Abraham Belaga qui a été très bon dans Mafiosa éblouie de sa présence et confirme les attentes que l'on porte en lui. Son personnage est troublant. Dans un premier temps le télespectateur le soutient, puis prend des distances quand le personnage s'endurcie, pour finalement est heureux de la fin (pour ma part du moins). Cette fiction aborde aussi le thème de la désertion et des propagandes qui parfois réussissait à retourner des soldats. Le tout, bien réalisé et mis en scêne. Super moment !
« Soldat blanc » est un téléfilm plutôt intéressant qui développe un scénario original sur une guerre très peu portée à l'écran. Apparemment basée sur des faits réels, l'histoire raconte l'amitié naissante entre deux soldats Français engagés dans la guerre d'Indochine en 1945. Leurs idées et leurs caractères très différents vont rapidement mettre un terme à cette complicité et leur faire emprunter des chemins radicalement opposés. Le premier va en effet créer un commando de forces spéciales pendant que le second déserte de l'armée Française pour épouser la cause Vietnamienne... Les prises de positions de l'un et de l'autre, bien que forcément discutables, amènent le spectateur à se poser les bonnes questions sur un conflit méconnu du grand public. Sur la forme, le réalisateur Erick Zonca (« La vie rêvée des anges ») parvient à maintenir l'attention du spectateur malgré un budget visiblement restreint. Les magnifiques paysages et les décors réussis, alliés à une histoire bien construite et des acteurs convaincants ne sont pas étrangers à cette réussite. Cependant le film manque parfois d'action, notamment dans la seconde partie, parfois un peu ennuyeuse. Son format de 02h30 est beaucoup trop long et gâche une partie du plaisir. Malgré tout, ses qualités dépassent de loin ses défauts et je conseille vivement son visionnage.
Sur le plan cinématographique, tourné au Cambodge, « Soldat Blanc » se donne les moyens d’être réaliste et certains détails pourraient séduire plus d’un passionné de militaria. On est bien sur, loin d’un blockbuster américain mais le budget est tout de même là et le film « a de la gueule ». Seule l’interprétation laisse parfois à désirer.