ZE film! MON number one de 2016!
Véritable testament légué à la puissance de la musique, aux liens de l'amitié et aux possibilités infinies de la jeunesse, Un film qui marche, tout simplement.
Et c'est aussi une belle leçon de cinéma fait avec le coeur, sans concession et loin des dictats des studios Hollywoodiens. À mon avis si ça fonctionne, c'est parce que John Carney, le scénariste et réalisateur du film, croit à fond en ses personnages, assume ses thèmes et dépeint son environnement sans se vautrer dans la parodie.
Car les années 80 sont à la mode en ce moment et on aurait vite fait de se noyer dans une mer fluo où chacun nage avec sa coupe "mullet"...
Pas cette fois: ici c'est l'Irlande de la classe ouvrière du début des années 80, à l'aube de l'ère MTV, et le personnage principal (l'excellentissime jeune premier Ferdia Walsh-Peelo) se prend une claque en voyant le clip "Rio" de Duran Duran à la télé, et décide de monter un groupe pour la meilleure raison du monde: impressionner une fille! Grand moment!
Pour John Carney, qui a tout défoncé avec «Once», petit film sans budget tourné au caméscope qui a entre autre gagné l'Oscar de la meilleure chanson originale et le Prix du Public au Festival de Sundance, puis qui s'est en suite ramassé avec le néanmoins superbe «New York Melody» (j'ai adoré mais les américains n'étaient pas prêts pour la poésie d'une mise en scène trop Européenne à leur goût je suppose), «Sing Street» est un retour à ses racines.
L'art, les rêves, la rébellion, la jeunesse, l'amour et surtout, la musique! Car Carney est un musicien confirmé et compose lui-même toutes les musiques et les paroles de ses films. D'ailleurs grosse mention spéciale à la bande son (je vous met au défi de sortir de la salle sans chanter "Drive it like you stole it").
Aussi, petit détail touchant mais qui vaut son poids d'inspiration magique, le générique de fin démarre sur une dédicace «à tous les frères»: celle-ci s'adresse surtout au frère de Carney qui est mort au moment où il est entré en production. Et c'est ce qui donne certainement à "Sing Street" son ton à la fois pop et mélancolique, un peu comme les "Cure", sorte de parfum qui colle au film, mais qui évite le côté sombre et gothique au profit d'une célébration triomphale de la musique et de la vie.
Le feel good movie de 2016.