Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
cyclo86
15 abonnés
129 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 25 mars 2014
Nous sommes dans l'après-mai 68, et les étudiants antillais, catalogués comme « gauchistes », qui reviennent de métropole, pensent que la révolution ici passera, comme dans la Chine de Mao, par la classe paysanne. Ils vont donc s'infiltrer dans les campagnes, pour ouvrir la conscience de classe des ouvriers agricoles, faire la classe à leurs enfants. Ils découvrent avec effarement la misère sociale et familiale, l'exploitation éhontée des ouvriers de la banane, soumis à des conditions de travail proches de l'ancien esclavage : les patrons « békés » les font travailler à la journée et, à la moindre protestation, on est viré. Aucune protection contre les produits hautement toxiques. Pourtant la résignation est souveraine, comme si l'esclavage était encore présent (il l'est, dans les mémoires). Mais un jour de février 1974 la révolte gronde. Et la grève éclate. Durement réprimée. Un mort, des blessés en nombre. L'indignation est portée à son comble par la découverte du corps torturé et noyé d'un jeune homme, Georges Marie-Louise. Les médecins légistes, aux ordres, dégagent la responsabilité de la police, ce qui accroît la colère populaire. En fin de compte, pour ne plus continuer à perdre de l'argent, les patrons cèdent devant les revendications salariales. La réalisatrice rassemble des témoignages : ceux des ouvriers et ouvrières agricoles (quarante ans après, ce sont des "vieux" ! mais combien émouvants), des patrons, des gendarmes, des militants « gauchistes » infiltrés dans la population, ainsi que des documents d'archives de l'époque ; elle ne fait aucun commentaire, la parole et les images parlent d'elles-mêmes. Du documentaire militant, pour qu'on n'oublie pas comment nos anciens se sont battus pour gagner un peu de mieux-être.