Depuis près de 50 ans, la saga culte de La Planète des Singes a marqué l'histoire du cinéma, une saga qui a fait l'objet de nombreux films. Parmi eux une nouvelle trilogie lancée en 2011 par Rupert Wyatt qui fera office d'un nouvel arc narratif racontant le commencement de l'histoire originale, celle de 1968, avec quelques modifications. Il est donc difficile de dire s'il s'agit d'un reboot ou d'un préquel ou bien un mélange des deux. Ce nouvel arc narratif est centré sur un personnage en particulier, César, que l'on suivra durant cette trilogie. Dans La Planète des Singes : Les Origines, nous découvrions un jeune chimpanzé attachant et même très sympathique, bien qu'inexpérimenté dans une bonne partie du film, ce dernier découvre au fil du temps une vie qu'il n'a pas choisi mais qui s'avère bien réelle pour lui, une vie contrôlée par les humains, ce dernier finit par se révolter, lui ainsi qu'une horde de singes ayant des facultés intellectuelles remarquables. Dans la suite, intitulée La Planète des Singes : L'Affrontement et réalisé par Matt Reeves, nous découvrons un César expérimenté, sage, pacifiste, il est le chef d'une tribu, mais les conséquences du film ont conclut à un affrontement entre les hommes et les singes... L'opus que nous allons découvrir ensemble est la conclusion de cette ultime affrontement, la fin de l'ère de César, La Planète des Singes : Suprématie.
Après nous avoir impressionné avec La Planète des Singes : L'Affrontement, il était logique que Matt Reeves revienne à la charge pour conclure cette trilogie... Une trilogie qui se finit en beauté. Et bien oui, nous pouvons dire que le travail de Matt Reeves mérite toutes les félicitations possibles pour nous avoir offert le meilleur film de l'année. Dans la continuité logique des précédents épisodes, l'affrontement ultime et tant attendu voit le jour, un affrontement qui décidera du sort des singes et de l'humanité. Après la trahison de Koba envers son chef César, le combat entre les hommes et les singes était inévitable... D'entrée de jeu, Matt Reeves impose son ambiance, une ambiance à la fois guerrière, sombre et sauvage, pourtant le film est profondément humain, voir même touchant car riche en émotion. À vrai dire, La Planète des Singes : Suprématie regroupe tout les meilleurs ingrédients des précédents films et Matt Reeves parvient à les accentuer en ne faisant pas place aux défauts. Le réalisateur dispose d'une certaine liberté et ce dernier dévoile sûrement sa plus grande œuvre, et de loin la meilleure. D'une durée de 2h20, soit plus que les autres volets, La Planète des Singes : Suprématie est un film qui prend son temps, qui peut parfois même sembler un peu long. On retrouve là certains aspects du précédent film... Des plans assez longs montrant la sublime beauté de la nature, des plans présentant un périple, le chemin vers la liberté et nous découvrons également de nombreux dialogues qui, parfois, manquent d'intensité ou de dynamisme. Mais rassurez-vous, ce petit côté longuet permet de développer plus pleinement les personnages, l'histoire et d'apporter une touche artistique merveilleuse et importante, donnant encore plus d'émotion, d'humanité et de saveur au film. D'autant plus que les effets spéciaux utilisés sont remarquables, splendides, bluffants. Le plus réussi de la saga visuellement mais aussi en tout terme. Les plans ne seraient pas aussi beaux sans une une bande sonore de qualité...Qu'en est-il ? Et bien, la qualité musicale permet de rendre le tout encore plus beau, encore plus propre. Au final, les longueurs sont peut-être présentes mais sont largement pardonnées et étouffées par les qualités qui viennent d'être citées, d'autant plus que qu'après 45 minutes de visionnage, le rythme s'intensifie considérablement, au point d'en être effréné, dynamique et spectaculaire. À ce même moment, les séquences d'actions s'enchaînent pour notre plus grand plaisir, des scènes d'actions ébouriffantes, sous un réalisme sidérant. Nous vous parlions du visuel un peu plus haut dans cette critique, et bien il est clair que leur qualité améliorent nettement ce genre de séquence. Le visuel permet de donner un certain attachement au singes. En outre de leur sympathie, ils sont visuellement incroyables et réalistes. Le grand César porte le film à lui tout seul grâce à son charisme de roi, sa posture irréprochable et imposante. Et César, merveilleusement incarné par Andy Serkis doit se comporter comme un chef plus que jamais, il est la figure d'espoir de tous les singes. Les hommes sont ici plus cruels mais aussi plus préparés, mieux armés, ce qui en fait un adversaire de taille pour les primates. Certaines scènes seront durs et frappent directement le spectateur, cela permet d'ajouter de l'émotion supplémentaire et d'en faire un film touchant, d'autant plus que la narration irréprochable permet de voir la gentillesse des singes en tout point : leurs choix, leurs désirs de tranquillité, leurs forces, leurs faiblesses, leurs tendresses. Le fait de blesser les singes physiquement et psychologiquement et de leur priver de leur libre-arbitre nous fait un petit pincement au cœur...D'autant plus que l'expression de visage des singes est sidérant de réalisme. Ils sont soudés mais n'hésitent pas à s'attacher aux humains qu'ils jugent « bon », comme il a été le cas pour la famille adoptive de César dans La Planète des Singes : Les Origines ou encore de Malcolm incarné par Jason Clarke dans La Planète des Singes : L'Affrontement. Ici, nos singes poursuivent leur quête de liberté et de vengeance en compagnie d'une petite fille muette, contaminée par le virus ALZ-112, mais aussi d'un nouveau singe tout droit sorti d'un zoo, ce petit singe sera la petite source de bonheur à ce film. Un petit singe étonnement drôle, au doublage et au visuel parfait et hilarant, qui provoquera dans la salle de nombreux rires pleins de bons sentiments tant ce dernier est attachant. Chaque personnage entretiennent des relations différentes et particulièrement réussies et chaque personnage dispose d'un temps d'écran satisfaisant, le colonel est un personnage que l'on adore détester, Woody Harrelson a d'ailleurs livré une excellente prestation. Si l'on peut reprocher une histoire manichéenne, on sera quelques fois surpris de certains rebondissements et d'un suspens présent en permanence.
Sans aucun doute le meilleur film de la saga et même le meilleur film de l'année. La Planète des Singes : Suprématie brille sur tout les fronts et s'impose comme un blockbuster particulièrement intelligent, touchant, spectaculaire mais aussi très subtil. Pour faire court, il regroupe les meilleurs ingrédients que l'on pouvait espérer en un seul film. Matt Reeves signe là le film de sa carrière et donne à la saga un côté sentimental plus présent que jamais. Un final en apothéose qui a su donner le frisson. César devient alors un personnage iconique du monde de la fiction du 7ème Art. Un grand moment de cinéma.