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Chris Art
79 abonnés
398 critiques
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4,0
Publiée le 12 novembre 2014
(...) Avec sa mise en scène radicale et brute, le film s’est attiré les louanges de l’exigeante critique hexagonale. Premier long-métrage de Yann Demange, réalisateur régulier pour la télévision (Dead Set, Criminal Justice, etc.), ce jeune britannique franco-algérien démontre tout son savoir-faire avec ’71 et prouve à quel point il en a dans le ventre (...) Il se lance alors dans cette entreprise qui se veut percutante et n’offre rien de moins qu’un film qui fait passer la perception du spectateur d’un naturalisme caméra à l’épaule au film d’angoisse intimiste. Avec cette belle ambition pour un premier film, le réalisateur s’incorpore avec brio dans cette longue liste de films qui traitent du conflit en Irlande du Nord (...) Privilégiant très justement la shaky-cam, la course-poursuite s’avère des plus déstabilisantes et éprouvantes tant le personnage principal est amené à se dépasser, à se surpasser physiquement pour éviter les tirs et réussir à s’enfuir (...) Une fois achevée, cette dimension du film entre les chasseurs et la proie se mue en un thriller politique à rebondissements (...) A l’instar de Shadown Dancer de James Marsh l’an passé, ’71 n’atteint pas la puissance de ses aînés mais s’avère être un film parfaitement maîtrisé et des plus efficaces (...)
Un premier film qui approche la perfection. On a déjà vu pourtant pas mal de films sur le conflit irlandais, les luttes entre protestants et catholiques, la misère de ces familles ballotées entre trahison et fidélité et il faut bien dire que le caractère déterminé de ce peuple miné par la violence fait de cette guerre une épopée très cinématographique. On entre ici très vite au cœur de la violence quotidienne d'un monde sans héros. La confrontation d'un jeune soldat anglais mal formé et mal préparé à la guerre, à une émeute urbaine d'une grande violence tourne au drame. Pour survivre en territoire hostile, il va lui falloir beaucoup de détermination et de chance. Jack O Connell, en soldat à la fois déterminé et perdu, nous émeut malgré un jeu d'une grande sobriété, très british. Il faut noter l'époustouflante mise en scène - la scène de la poursuite dans les rues de Belfast est quasi anthologique - , une très belle image, souvent nocturne, un montage rythmé qui transforme un film de guerre en thriller plein de rebondissements.
Si le film est tourné avec brio et intelligence, si la photo retrace magnifiquement une part obscure de l'histoire irlandaise, l'austérité du propos rend le projet un peu ennuyeux.
A peu près chaque année, un film sur le conflit de l'Irlande du Nord nous parvient. Celui de cette année se passe en 1971 durant, à peu près, 24h afin de nous montrer comment le conflit, aussi bien du coté anglais que irlandais, est géré, organisé et comment chaque parti essaie de tirer, le mieux qu'il le peut, profit de son ennemi. Les jeux de pouvoir présentés dans cette histoire sont vraiment intéressants et pas une minute de répit nous est accordée. Visuellement, le film est assez prenant. La réalisation, entièrement filmée caméra à l'épaule, nous impose à être très proche des personnages et nous immersie complètement dans cet enfer. Les images sont dures et les détails nous sont rarement épargnés. Mais c'est bien fait, du coup on y croit complètement et on vit le film. Jack O'Connell (II), vu récemment dans le magnifique "Les poings contre les murs", montre encore qu'il est un très bon acteur.
L'un des films les plus haletants qui m'ait été donné de voir et une manière originale de conter le conflit nord-irlandais. Toutefois certains retournements de situation sont assez invraisemblables et il n'est pas toujours simple pour le spectateur de s'y retrouver. Le rythme est hyper soutenu, les situations se succèdent à une telle vitesse que l'émotion a quelque fois du mal à prendre. Mais on ne s'ennuie pas une minute et on en ressort l'estomac encore noué.
Un film sur la guerre civile entre protestant et catholique dans l'Irlande du Nord, intelligemment construit, qui réussit à ne prendre parti ni pour un camps ni pour l'autre tout en peignant des personnages attachants et en rendant compréhensible le point de vue de chacun. Certes c'est très terre à terre, et si le film n'est pas original en lui même, on peut cependant difficilement lui reprocher quoi que ce soit, du scénario jusqu'à la réalisation (sobre et immersive, avec un suspense efficace) en passant par la direction d'acteur et le casting. Bien foutu.
Je n'ai pas trouvé ce film si exceptionnel que ça, un peu trop de buzz ici... Certes, l'histoire paraît attirante et Jack O'Connell est magistral, mais ce film s'essouffle et pour ma part, cette chasse à l'homme m'a fait perdre le fil. Un film ne peut pas plaire à tout le monde.
Gary, soldat Anglais oublié par son groupe dans un quartier catholique de Belfast, doublement traqué, parfois secouru par des passants et aussi recherché par les siens, passe près de 24h dans les rues de la capitale.
Ce film est un réel coup de coeur, ou plutôt une claque. Pas forcément amatrice de films de guerre, sans certaines scènes crues qui font violence, je dirais qu’il est proche du chef-d’oeuvre.
Filmé au plus près, avec beaucoup de plans rapprochés et un montage exceptionnel, il montre Belfast en pleine guerre civile en partie dans une lumière nocturne inquiétante. Les scènes d’action sont remarquables (émeute du début, poursuite dans les rues de Belfast par exemple). Le film distille un suspense parfois angoissant.
Le cinéaste met en scène des protagonistes de divers profils décrits au plus juste dans un scénario complexe et palpitant. (jeune soldat ou militant qui ne demande qu’à vivre et qui doit tuer contre son gré, officier dépassé par les événements, agent secret cynique et manipulateur qui monte ses ennemis les uns contre les autres, victimes innocentes, personne qui cherche à éviter la violence gratuite ou personne qui y pousse, témoins compatissants ou indifférents , militaire mû par un sentiment de fraternité…
Mais surtout, peut-être parce qu’il n’est pas militant, le film parvient à se hisser hors du temps et de l’Histoire et à montrer toute l’absurdité d’un conflit, du point de vue d’un homme jeune qui ne demande qu’à vivre.
Rythmé et éclaboussé par le talent de Jack O'Connell que l'on a déjà vu dans "Les poings contre les murs", pas un instant de répit pour cet opus nord-irlandais qui aurait finalement pu se passer n'importe où. The moment est pour moi cette poursuite à pied dans les rues de Belfast, haletante. Le jour où Hollywood mettra la main sur O'Connell, il crèvera l'écran : nous suivrons sa carrière comme si nous l'avions nous même mis derrière une caméra pour ses premiers pas :)
Pour son premier long-métrage, le jeune réalisateur français Yann Demange nous assène une véritable gifle avec " '71", un thriller cruel et captivant traitant du conflit nord-irlandais. Les images sont sombres mais de toute beauté. C'est filmé avec justesse. C'est criant de réalisme. Les acteurs sont excellents et une nouvelle fois, le jeune et talentueux Jack O' Connell (Eden Lake, Les poings contre les murs...) m'a bluffé. Il porte le film à lui tout seul et crève l'écran. Une oeuvre tragique et dure qui ne vous laissera pas de marbre!
Ce que l'on peut attendre du cinéma ne vient pas forcément d'une grosse machinerie. "'71" en est la preuve par excellence, petit film anglais réalisé par un franco-algérien, je ne serais pas surpris d'entendre parler de yann Demange dans les années à venir. Déjà à l'oeuvre dans des documentaires et séries anglaises, il fait preuve pour son premier long métrage, d'une maîtrise évidente de la narration cinématographique mêlé à son passé de téléaste. "'71" est à la fois traité comme un vrai film de genre viscéral tendu, nerveux et possède aussi ce côté "docu télé" relatant des faits sans prendre parti. Un entre deux qui fonctionne à merveille, et qui donne au film une certaine universalité. On peut effectivement penser que le conflit montré dans le film est une parabole à tous les conflits du monde. La monté en puissance du film est exemplaire en matière d'écriture, on suit l'entrainement des soldats avant qu'ils ne partent mater une émeute, mais leur premiers manifestants s'avère inoffensif et même amusant. Ce n'est que par la suite que l'on comprend que les soldats ne sont pas là pour rigoler, l'impact de la scène d'émeute se retrouve renforcer par le comique de la scène précédente. Une fois notre protagoniste principale seul en territoire hostile, on comprend que son entraînement basé sur l'entraide et la coopération ne lui sera d'aucun secours, renforçant l’empathie que l'on a pour lui au delà du "il a un fils, faut qu'il s'en sorte". Le film met en avant par la suite le côté humain dans tout ce qu'il peut avoir d'idéologie politique et religieuse différent. L'immersion dans le conflit est total. Un petit sur Jack o' Connel, très charismatique, fragile et fort à la fois, mais perdu dans un conflit dont il se fout. "'71" marque j'espère la naissance d'un grand réalisateur qui fait preuve pour son premier film d'un mélange des genres quasi parfait, d'une mise en scène maîtrisé et nerveuse et d'un scénario en béton armé.
'71 est en fait plus un thriller guerrier qu'un simple film de guerre. On est collé à son siège pendant tout le film. Sans aborder directement la guerre sous un aspect politique, il nous éclair cependant sur la folie de ce conflit, décrivant la vie d'hommes, de femmes ou d'enfants brisée par une guerre inutile. On y croise des gens transformés par la haine et la mort dans lesquelles ils vivent depuis leur naissance. Une guerre ou il n'a ni méchants ni gentils, avec des ordures des deux cotés. La mise en scène est aussi agressive que les personnages. C'est un plaisir de voir le héros, traqué, airer dans Belfast sans comprendre pourquoi il se bat.
J'étais allé voir une sorte de documentaire sur les Troubles en Ulster et j'ai vu un excellent film. Un thriller haletant et une représentation d'une grande justesse du chaos du début des années 1970. Le monde glauque du renseignement est dépeint avec acuité, les tensions entre IRA Offical et Provisionnals, les collusions entre les forces de sécurité et les Loyalistes et au milieu de tout ça, un homme qui essaie de survivre. Des seconds rôles traversent le film avec talent (le Nabot - The Wee Man). C'est du très bon cinéma de suspense mais c'est aussi un travail de contextualisation de grande qualité.