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ffred
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4,5
Publiée le 11 novembre 2014
Voilà le type même de film dont je n’attendais rien de particulier mais qui m'a mis une bonne claque. On a du mal à croire que '71 est le premier film de Yann Demange, jeune français élevé en Angleterre, tant il est parfaitement maitrisé de bout en bout. Un scénario puissant et une mise en scène tendue et solide nous plongent dans un suspens permanent. De nombreuses scènes très fortes et quelques une insoutenables. Techniquement, c'est magnifique. L'interprétation aussi. Jack O'Connell tient parfaitement la distance. Après 300 et Les poings contre les murs, il s'impose comme l'un des meilleurs espoirs du cinéma britannique et européen. Tous les autres rôles sont convaincants. Un sans faute donc pour un film haletant et terriblement efficace, balançant entre thriller, drame, film de guerre et d'histoire. Une excellente surprise.
Ce qui ressort vraiment d'une telle atmosphère de guérilla, c'est combien l'ennemi identifié fédère l'union contre lui. Des actes de sauvagerie sont rendus possibles par la certitude d'être dans la vérité face à l'adversaire à abattre. Ce qui est formidable quand même, c'est que lorsqu'il y a des affrontements, la religion est souvent de la partie. C'est curieux tout de même, n'est-il pas ? Le réalisateur affirme que le conflit entre catholiques et protestants pourrait être transposé ailleurs vers des conflits plus actuels. Comment la foi supposée orienter vers l'apaisement se trouve-t-elle revendiquée par les guerriers de tous bords? Bien sûr, des enjeux politiques, des questions de pouvoir entrent enjeu dans ces périodes troublées, mais quand même... La traque opérée à travers la ville est magnifiquement filmée, la fuite du soldat à hauteur d'homme, parfois en gros plan sur les visages est impressionnante. L'horreur, la violence, le sentiment d'enfermement sont au rendez-vous. Certaines scènes sont éprouvantes, mais à l'instar d'un Bertrand Tavernier filmant les policiers dans L627 et où entre trafiquants, malfrats et policiers, on ne sait parfois plus qui est qui et à quel bord il appartient, ici dans '71, on ne sait plus toujours très bien dans quel camp chacun se situe, les traîtres existent, les illuminés également, certains parfois se souviennent de leur humanité et cela complique leurs tâches à accomplir. Bref, voilà un film qui montre la relativité des conflits, qui avec le recul, semblent parfois tellement fous. Enfin, n'oublions pas que cela se déroule aussi toujours sur fond de précarité économique des uns au profit de l'enrichissement des autres. Comme disait Monsieur Cyclopède, par la voix de Pierre Desproges : "étonnant, non?"
Film très rythmé qui nous plonge totalement dans l'ambiance (guerre civile à Belfast). C'est tendu et plein de rebondissements, malheureusement pas toujours très crédible, ce qui diminue petit à petit l'intérêt de ce qui va arriver au personnage principal, aussi bien interprété soit-il par Jack O'connell. Un premier film qui vaut le coup d'oeil
Une ville, un soldat britannique, des habitants irlandais visiblement peu accueillant, une nuit qui n'en fini pas...Autant le dire tout de suite, Ce film est excellent, il accomplit bien ce qu'il voulait faire en matière de thriller de survival, de pamphlet contre la guerre, du rappel que les enfants sont des victimes, que les "grandes personnes" sont majoritairement guère raisonnable, etc. La tension est bien géré, tout comme bon nombre d'élément comme l'environnement, le contexte, les personnages tertiaires, bla,bla bla... MAIS, malheureusement, le film ne pèche pas bien haut, il ne cherche pas a aller au delà de son contenu et ,du coup, tout cela frôle le dispensable. On n'a déjà vu des films de ce genre faire bien mieux mais bon, un bon film est déjà un miracle en soit, n'appelons pas une ambulance. Après tout, il y a plus dispensable (à mon avis The Equalizer). Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire.
Excellent film sur cette période terrible de guerre civile qu'a connue l'Irlande du nord, avec ce soldat terrifié par toutes ces horreurs commises des 2 côtés, très bien interprété.
Pas un éclat de soleil, pas une échappée sur le ciel dans ce film qui nous entraîne en enfer. Jour et nuit se ressemblent dans une ville aux fenêtres murées où le silence n'est rompu que par les cris des révoltes brèves et meurtrières. Nous sommes en Irlande, à Belfast et nous avons le regard de Gary, jeune soldat engagé dans un conflit dont, en bon "brit", il ne connaît que ce que lui en dit la presse de son pays. Il découvre en "Candide" une réalité qui est celle de toutes les guerres quand tout se brouille, amis, ennemis, trahisons, complots, courage et lâcheté. Poursuivi par les uns, traqué par les autres, lâché par ses supérieurs, il est livré à lui même et sa fuite nous tient en haleine jusqu'à la dernière image. Parfois, venue d'une profondeur humaine qu'on croyait morte, la générosité le sauve un instant et lui offre un répit. C'est un beau moment que cette scène où un père et sa fille ramassent Gary mourant et au péril de leur vie le soignent sans savoir qu'ils vont le remettre entre les mains d'un résistant calculateur. Le film suit la règle des tragédies classiques : unité de temps, de lieu et d'action. Aucune diversion, aucun répit ne nous permet de reprendre souffle. On comprend que la ville en ruines pourrait s'appeler Damas, Alep, Gaza... On pense aux enfants sacrifiés, comme le "nabot" qui sauve Gary avant d'être déchiqueté par une bombe artisanale manipulée par les hommes de son propre camp. On pense à l'enfant que retrouve Gary de retour en Angleterre, le garçon qu'il sort de sa pension pour l'emmener avec lui le plus loin possible des guerres. Et il a raison Gary! Nous sommes en 1971, quelques années avant que la Dame de Fer ne prenne en main la question irlandaise, n'organise une répression sanglante et ne laisse mourir dans les prisons les grévistes de la faim. Film fort sans facilité, sans compromis qui n'hésite pas à montrer une réalité insoutenable mais qui par ses éclats d'humanité (la femme qui s'interpose entre les soldats capturés et les coups des insurgés, le dialogue entre Garry et la jeune fille qui l'a sauvé....) laisse entrevoir un monde possible. Entrevoir seulement!
Un thriller sur le conflit irlandais dont la tension et émotion sont assez intenses et les scènes de guerre et sanguinaires sont, quant à elles, très crues. Regard non manichéen de cette guerre où la mort est présente à chaque coin de rue sans qu'elle choisisse son camp, ces jeunes sacrifiés pour une cause qu'ils croient juste alors que dans les 2 camps la manipulation et traitrise sont fréquentes. Quelques incohérences et approximations notamment dans la 2e partie du film mais sans réelle conséquence. Film coup de poing. A voir.
Dans un style épuré, loin de tout cliché hollywoodien, '71 expose la guerre civile de Belfast dans un tableau noir, cruel, authentique et viscéral. Un petit film percutant et édifiant !
Un film de guerre (civile) tension d'un suspens permanent, trahison et retournement de situation Yann Demange réussit à installer un climat d'angoisse qui ne faiblit pas!! A voir pour les amateurs de ce genre
Magnifique film sur un sujet qui, bien entendu, touche sans doute moins le spectateur français qu'irlandais... Mais, en fait, le sujet est universel et c'est pour cela qu'il touche n'importe quel spectateur...
excellent thriller! bien que n'ai toujours pas compris ce qui opposait les catholiques et les protestants, j'ai apprécié la reconstitution, la tension et le rythme frénétique, et aussi, bien évidemment l'interprétation sans faille de tous les acteurs. une belle réussite.
On pensait partir sur les terres du film de guerre plutôt contemporain investissant le conflit en Irlande du Nord dans les années 70 et on se retrouve finalement avec un long-métrage aux multiples facettes. En effet, le réalisateur Yann Demange ne prend ce conflit qu’en toile de fond pour tisser un tout autre type de film. Il ne néglige pas pour autant l’aspect historique et politique de son récit : brièvement mais directement, il contextualise ces aspects dès le début de son film et s’en sert après pour en alimenter les tenants et les aboutissants. Car « ‘71 » est avant tout un remarquable thriller en territoire ennemi, ce qui aurait d’ailleurs pu être le titre du film. On pourrait même même dire que c’est un survival, tant il emprunte parfois au film d’horreur et au slasher, aidé en cela par une action se déroulant majoritairement de nuit. On pense notamment à la scène d’errance hébétée après l’explosion ou à la scène de poursuite dans l’immeuble, qui fait immanquablement penser à un film de traque par un serial-killer. On retiendra donc un film haletant de l’impressionnant assaut initial à cette course pour survivre en terrain hostile qui ne laisse guère de répit et montre un conflit tout sauf manichéen, ou personne n’est qui il semble être. Il y a donc également des essences de film d’espionnage dans le premier film de Yann Demange, impressionnant de maîtrise narrative et formelle. Un film protéiforme donc qui voit Jack O’Connel devenir plus qu’un acteur à surveiller, même si sa prestation dans « Les poings contre les murs » est autrement plus remarquable qu’ici où il passe son temps à fuir et courir.
Ne jamais oublier. Un devoir de mémoire. J'ai simplement aimer le traitement de cette triste période, et le point de vue du réalisateur. Le jeu d'acteurs est et reste incroyable.
Yann Demange signe là un thriller haletant et nerveux. Dans ce survival de guerilla urbaine on parvient à nous montrer toute la pourriture qui entoure un tel conflit, autant humain qu'institutionnelle. On reste surtout désolé de l'usage peu maitrisé de la caméra portée, la tremblote étant rarement judicieux. Néanmoins ce thriller reste un bel uppercut, un très bon film aux effets marquants.