Démocratie Zéro6 : les secrets du tournage

Michel Toesca ne se définit pas comme un journaliste d'investigation, mais plutôt comme un citoyen engagé sur "la question de l’exercice de la démocratie représentative sur l’ensemble du territoire". Habitant depuis 2008 dans le village de Saorge, situé dans la vallée de la Roya, il lui a alors paru évident de réaliser Démocratie Zéro6. Comme ses deux précédents longs-métrages, celui-ci a été produit, tourné et monté en solo durant 26 mois : "J’ai commencé à tourner ce film du jour au lendemain. Pris dans l’enchaînement des événements, je n’ai pas eu le temps de trouver un producteur ni un financement."

Amener un film jusqu'en salles demande un financement que ne possédait pas entièrement Michel Toesca. Le réalisateur a  alors entrepris de lancer un système de souscription sous forme de pré-achat dvd. Avec l'aide, entre autres, des élus interviewés, des rencontres qui ont parsemé son récit, et des personnes soutenant son action, Michel Toesca a pu récolter les fonds qui lui étaient nécessaires pour finaliser et donner vie à son long-métrage : "Mes films se font sans argent, je ne me paye pas et espère gagner un peu d’argent à leur sortie en salle ou à la télévision. Trouver un producteur qui va chercher un financement prend toujours trop de temps face à l’urgence des évènements et à la vie."

Au gré de ses rencontres avec des élus de tous bords, membres d'associations et citoyens, Michel Toesca s'est retrouvé face à une réalité à laquelle il ne s'était pas préparé : "Je dois être naïf, mais j’ai du mal à réaliser que de telles pratiques soient encore possibles dans un pays comme la France". Le réalisateur a ouvert l'oeil de sa caméra sur un environnement politique tissé à coups d'alliance et de complots, réalisant que dans la vallée de la Roya "la démocratie se pratique entre « barons » dans des comités de salon qui mettent en oeuvre tous les moyens pour faire aboutir sous une mascarade démocratique ce qui a été décidé à l’avance."