Une femme, Mina, et un homme, Jude, se retrouvent enfermés dans les toilettes d'un restaurant chinois, puis vivent ensemble, puis font un enfant. La grossesse est compliquée et Mina accouche sous césarienne d'un bébé légèrement prématuré. Petit à petit, peut être suite au traumatisme de cet accouchement trop médicalisé, elle enfermera son couple autour de ce bébé auquel elle prodiguera des soins, se fiant uniquement à son instinct qui est est obsédé par des contaminations venues de l'extérieur. Le bébé, à force de sirop étranges et d'une nourriture végétalienne ne se développera pas normalement.
Développé sans aucune théorie psychologisante, "Hungry hearts" avance doucement par petites touches, laissant le spectateur trier les quelques détails qui lui sont suggérés, le récit progressant sans vraiment surprendre. Toutefois, les deux acteurs sont très convaincants. Alba Rohrwacher, nouvelle égérie du cinéma d'auteur italien, a l'allure tourmentée impeccable et Adam Driver, au physique particulier, est parfait dans le rôle du mari partagé entre amour et suspicion.
Mais voilà, que dire de plus ? . J'ai suivi tout cela sans être totalement passionné. Il faut dire que par moment le film hésite entre plusieurs directions ; le film psy , puis le film mystérieux (on pourrait penser à "Rosemary baby " pour l'ambiance et le côté doux et éthéré de l'héroïne), pour revenir au psychologique. La réalisation semble se concentrer énormément sur des plans rapprochés, en contre plongée, mettant en valeur (?) l'appendice nasal des acteurs. Parfois, comme dans cette scène au milieu du film, elle joue aussi avec l'image en lui donnant une impression bizarre de rendu de miroir déformant. Il doit y avoir une explication narrative, un signifiant que je n'ai pas eu envie de chercher, ces plans étant plaqués pour moi sans grande utilité pour l'histoire.
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